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mardi 19 avril 2016

ETUDE RECHERCHE MEMOIRE Le trouble de la personnalité borderline constitue-t-il un facteur prédictif de récidive suicidaire ?

Le trouble de la personnalité borderline constitue-t-il un facteur prédictif de récidive suicidaire ?
Patrizia Tolfo 1
1 UNS UFR Médecine - Université Nice Sophia Antipolis - Faculté de Médecine

Résumé : Contexte : Le suicide est un problème de Santé Publique, la tentative de suicide (TS) est tout aussi grave et préoccupante ; elle constitue un facteur de risque de suicide qu’ il est primordial de diagnostiquer afin d’éviter le passage à l’acte suicidaire. Le comportement suicidaire est un des critères nécessaire au trouble de personnalité borderline (TPB). L’objectif principal de notre travail est de déterminer les facteurs prédictifs de récidive suicidaire, en émettant l’hypothèse que les sujets avec un TPB constituent un groupe de patients à risque de récidive suicidaire plus élevé. Les objectifs secondaires sont que la présence d’une dépression, d’un stress traumatique et d’une impulsivité caractérisent les sujets à récidive suicidaire.
Méthodologie : les sujets âgés de 18 à 65 ans, suicidant, consultant au Centre d’Accueil Psychiatrique de Nice, sont candidats à l’inclusion, sur un semestre de mai à octobre 2014. Une série d’auto et d’hétéro questionnaires leur est proposée afin de diagnostiquer les pathologies de l’axe I et II du DSM-IV ; s’agissant de l’axe II, un auto-questionnaire permet de préciser le tempérament et le caractère. L’impulsivité et la présence d’un traumatisme font également l’objet d’une autoévaluation. L’inclusion est soumise à l’acceptation du patient. Les statistiques utilisées sont des pourcentages pour les variables catégorielles. La comparaison entre les groupes se fait par les tests de Fischer ou Mann-Withney suivant les variables considérées qualitatives ou quantitatives avec une signification p ≤ 0.05.
Résultats : 18 sujets suicidant (10 primosuicidant et 8 récidivistes suicidaires) sont inclus, d’âge moyen de 48.8 ans avec trois fois plus de femmes dans le groupe récidive suicidaire. 87.5% des patients récidivistes suicidaires ont un TPB et 50% des primosuicidant, par hétéro évaluation (SCID II), sans différence significative entre les groupes. Tous les patients présentent une dépression à l’autoévaluation, alors que l’hétéro évaluation ne la retrouve que chez 40% des patients primosuicidant et 37,5% des récidivistes suicidaires. Les valeurs à l’autoévaluation (BDI-13) et à l’hétéro évaluation (HDRS), sont plus élevées pour le groupe des récidivistes suicidaires (p=0.05). 38.9% des patients suicidant présentent un antécédent de traumatisme dans l’enfance et pratiquement autant (44%), un antécédent de traumatisme récent, sans différence significative entre les deux groupes. Les scores d’impulsivité sont tous supérieurs aux minimums nécessaires, indiquent une impulsivité tant motrice, que cognitive et lors de planifications. Il n’existe pas de différence significative entre les deux groupes. Les trois dimensions du tempérament présentent des valeurs supérieures dans le groupe des patients avec TPB et récidives suicidaires, par rapport aux patients avec TPB primosuicidant. 73% et 60% des sujets avec TPB ont respectivement un score NS (recherche de nouveauté) et HA (évitement du danger) élevé.
Conclusion : Prédire la récidive suicidaire reste difficile. Les facteurs prédictifs de récidive suicidaire demandent à être précisés par d’autres études. Il ressort néanmoins qu’un sujet TPB avec une dépression, une impulsivité et des scores élevés NS et HA demeure à haut risque suicidaire. Une prise en charge adaptée de ce type de patients participe à la prévention secondaire précoce des suicidant.
Médecine humaine et pathologie. 2015
Memoire
http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01292104
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