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lundi 2 mars 2015

RAPPORT ENQUETE IMPACT DES VIOLENCES SEXUELLES DE L’ENFANCE À L’ÂGE ADULTE



Déni des violences sexuelles de l'enfance: un "scandale" de santé publique
Par AFP, publié le 01/03/2015 http://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/deni-des-violences-sexuelles-de-l-enfance-un-scandale-de-sante-publique_1656650.html

Paris - Tentative de suicide, amnésie, stress post-traumatique... Les violences sexuelles subies dans l'enfance ont de lourdes conséquences à l'âge adulte, même 50 ans après, faute de prise en charge appropriée, relève une enquête inédite auprès des victimes aux résultats "alarmants".

Plus de 1.210 victimes de violences sexuelles âgées aujourd'hui de 15 à 72 ans, dont 95% de femmes, ont accepté de répondre à cette enquête de l'association Mémoire traumatique et victimologie, conduite de mars à septembre, avec le soutien de l'Unicef France, dans le cadre de la campagne "Stop au déni".  
En France, une femme sur cinq et un homme sur quatorze déclarent avoir subi des violences sexuelles. Les enfants sont les principales victimes: 81% ont subi ces violences avant l'âge de 18 ans, dont 51% avant 11 ans et 21% avant 6 ans !
Dans plus de la moitié des cas, leur agresseur était un membre de la famille. "Mon père m'a violée en moyenne 3 à 4 fois par semaine pendant dix ans", témoigne ainsi une victime.
Plus la victime est jeune au moment des faits, plus les conséquences sont lourdes. 42% des personnes interrogées ont déjà tenté de se suicider, parfois plus de dix fois, et 95% reconnaissent un impact des violences sur leur santé mentale et physique.
L'enquête "Impact des violences sexuelles de l'enfance à l'âge adulte" doit être présentée lundi à Paris lors d'un colloque.
"Le coût humain des violences sexuelles, en particulier celles infligées aux mineurs, est alarmant", souligne l'association présidée par le Dr Muriel Salmona.
Ce qui ressort de l'enquête, c'est "l'absence de prise en charge adaptée, de protection et de reconnaissance des victimes, surtout les plus vulnérables, alors même que les conséquences sur la santé et la vie affective, familiale et professionnelle apparaissent extrêmement importantes."
"Il s'agit d'un véritable scandale de santé publique et d'une atteinte aux droits des victimes".
Plus les violences sont assorties de circonstances aggravantes (viol, inceste), moins les victimes ont été protégées par la police, la justice ou leurs proches.
Seules 4% des victimes agressées dans l'enfance indiquent avoir été prises en charge par l'Aide sociale. Parmi celles qui ont porté plainte, 66% de celles qui avaient moins de 6 ans au moment des faits déclarent "n'avoir jamais été protégées", tout comme 70% de celles entre 6 et 10 ans et 71% de celles entre 11 et 14 ans.
"Il est urgent que les pouvoirs publics mettent en oeuvre les moyens nécessaires pour protéger, accompagner et soigner efficacement les victimes afin d'enrayer le cycle infernal des violences", souligne le Dr Muriel Salmona.
Le rapport complet est accessible sur le site http://stopaudeni.com à partir de lundi.
Par AFP
RÉFÉRENCES RAPPORT CITE : IMPACT DES VIOLENCES SEXUELLES DE L’ENFANCE À L’ÂGE ADULTE DÉNI DE PROTECTION, DE RECONNAISSANCE
ET DE PRISE EN CHARGE : ENQUÊTE NATIONALE  AUPRÈS DES VICTIMES.
ASSOCIATION MÉMOIRE TRAUMATIQUE ET VICTIMOLOGIE  Mars 2015 https://dl.dropboxusercontent.com/u/3521673/Rapport-enquete-AMTV_mars-2015_BD.pdf
 
avec un chapitre LES CONSÉQUENCES DES VIOLENCES SEXUELLES
1.Tentatives de suicide, idées suicidaires et sentiment d’être en danger
extraits "Le suicide est la conséquence la plus dramatique des violences sexuelles, ceux et
celles qui ont mis fin à leurs jours ne sont malheureusement plus là pour en parler. Les
hommes, qui sont plus nombreux que les femmes à réussir leur suicide , sont probablement plus touchés qu’elles par ces morts précoces lorsqu’ils ont été victimes de
violences sexuelles, rendant ainsi les violences sexuelles qu’ils ont subies encore plus
difficiles à quantifier, et donc à dénoncer.
Parmi les répondant-e-s qui ont renseigné la question, 42% rapportent avoir déjà fait
au moins une tentative de suicide, certain-e-s en ont fait plus de 10, quelques-un-e-s plus
de 20. Ces tentatives de suicides ont parfois eu lieu dans l’enfance comme en témoignent
ces répondantes :
« Trois, à 13 ans, 20 ans et 22 ans »
« Quatre. À 6 ans, j'ai voulu me jeter sous une voiture. Ma tante m'a rattrapée à
temps. »
Un risque de tentative de suicide multiplié par 7..."

Site de la campagne  http://stopaudeni.com/