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mercredi 15 août 2012

AFP Les suicides peuvent augmenter de 8 à 15% en période de crise - AFP 15/08/2012

Les suicides peuvent augmenter de 8 à 15% en période de crise - AFP 15/08/2012

Les taux de suicide peuvent augmenter de 8 à 15% en période économiquement difficile, selon des études analysant l'une les effets de la crise en Grande-Bretagne et l'autre ceux de la sécheresse en Australie.

Des chercheurs, dont les travaux sont publiés mercredi dans le British Medical Journal, ont estimé que la crise économique peut avoir un rapport avec les quelque 1.000 suicides supplémentaires intervenus en Grande-Bretagne entre 2008 et 2010.
En 2007, il y avait eu 4.006 suicides, un taux en déclin depuis une vingtaine d'années. En parallèle avec une hausse du chômage, le nombre de suicides est remonté à 4.292 en 2008 et 4.388 en 2009, avant de redescendre en 2010 à 4.206, alors que le taux de chômage baissait aussi.
"Nous avons estimé la différence entre le chiffre réel et ce qu'il aurait pu être si la tendance à la baisse, patente avant la crise, s'était poursuivie", a indiqué à l'AFP un des responsables de l'étude, David Stuckler, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine.


Les chercheurs en ont conclu qu'entre 2007 et 2008 la hausse a été de 8% chez les hommes et 9% chez les femmes, et que sur trois ans 846 suicides chez les hommes et 155 chez les femmes auraient pu ne pas se produire si la crise économique n'était pas intervenue.
Ils ont établi aussi qu'entre 2000 et 2010, toute hausse annuelle de 10% du nombre de chômeurs était associée à une hausse de 1,4% de suicides des hommes.
"Il y a un risque que le coût humain d'une hausse continue du chômage l'emporte sur les bénéfices supposés des coupes dans les budgets", ont estimé les chercheurs britanniques.
Pour une autre étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs australiens de l'Université de Canberra et d'autres institutions ont épluché les données concernant l'Etat de New South Wales sur la période 1970-2007. Ils ont relevé une hausse de 15% du risque de suicide des agriculteurs et travailleurs agricoles âgés de 30 à 49 ans en période de sécheresse.
Les chercheurs australiens ont estimé que cette hausse "méritait que les autorités de santé publique s'y intéressent" vu l'évolution probable du climat vers des sécheresses plus fréquentes et plus sévères.

Les deux études, britannique et australienne, montrent un plus grand nombre de suicides chez les hommes que chez les femmes, ce qui peut s'expliquer par le fait que les hommes recherchent moins que les femmes une aide en cas de dépression, et que, selon David Stuckler, travailler constitue une large part de l'identité masculine.

INFO ++

Références études

- Suicides associated with the 2008-10 economic recession in England: time trend analysis - Ben Barr, NIHR research fellow1, David Taylor-Robinson, MRC research fellow1, Alex Scott-Samuel, senior clinical lecturer in public health1, Martin McKee, professor2, David Stuckler, lecturer23 
1Department of Public Health and Policy, University of Liverpool, Liverpool L69 3GB UK, 2London School of Hygiene and Tropical Medicine, London, UK, 3Department of Sociology, Cambridge University, Cambridge, UK - Correspondence to: B Barr b.barr@liverpool.ac.uk
BMJ 2012; 345 doi: 10.1136/bmj.e5142 (Published 14 August 2012)
Cite this as: BMJ 2012;345:e5142
http://www.bmj.com/content/345/bmj.e5142

- Suicide and drought in New South Wales, Australia, 1970–2007, Ivan C. Hanigana,b,1, Colin D. Butlera, Philip N. Kokicc, and Michael F. Hutchinsond - aNational Centre for Epidemiology and Population Health, Research School of Population Health, Australian National University, Canberra ACT 0200, Australia; bCommonwealth Scientific and Industrial Research Organisation, Climate Adaptation Flagship, Aspendale VIC 3195, Australia; cCommonwealth Scientific and Industrial Research Organisation, Mathematics, Informatics and Statistics, Canberra ACT 2601, Australia; and dFenner School of Environment and Society, College of Medicine, Biology and Environment, Australian National University, Canberra ACT 0200,Australia Edited by Kirk R. Smith, University of California, Berkeley, CA, and approved July 11, 2012 (received for review August 16, 2011)
http://www.pnas.org/content/early/2012/08/08/1112965109.abstract


Autre article
 SUICIDES: Le lourd tribut de la récession et du chômage

Actualité 14/08/2012 sur www.santelog.com/

BMJ
Chaque augmentation de 10% du nombre de chômeurs s’avère associée à une augmentation de 1,4% des suicides masculins. La crise et la hausse du chômage auraient ainsi été responsables de plus de 1.000 suicides en Angleterre selon cette étude britannique, mais sans doute extrapolable aux autres pays européens. Des conclusions publiées dans l’édition du 14 août du British Medical Journal qui rappellent que ces facteurs socio-économiques doivent être pris en compte dans l’évaluation de la santé mentale, en particulier des groupes les plus vulnérables.
Les chercheurs de l'Université de Liverpool, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et de l'Université de Cambridge ont passé en revue les taux de suicide des 93 régions anglaises les plus touchées par la période de récession économique de 2008 à 2010. Les décès liés à des blessures indéterminées ont également été incluses, pour couvrir les cas où un verdict ouvert n’utilise pas directement la classification de suicide. Si des recherches précédentes ont déjà suggéré que le chômage augmente le risque de suicide, les facteurs sous-jacents n’ont pas précisément été identifiés. Les auteurs font référence « au prix à payer » de la politique d'austérité du gouvernement et de ses réductions à grande échelle en matière d'emploi dans le secteur public. Ils estiment ainsi que près de 40%  de la hausse récente des suicides chez les hommes (329 suicides supplémentaires, IC : 95% de 126 à 532) pendant la période de récession 2008-10 peuvent être directement attribués à la hausse du chômage, et le reste à l'insécurité du travail et à la dépression qui lui est associée.
L'étude constate, au cours de la période, 1.001 suicides supplémentaires par rapport aux taux de suicide précédents dont 846 suicides « supplémentaires » chez les hommes et 155 suicides chez les femmes.  Pour chacune des régions étudiées, les auteurs constatent que chaque augmentation de 10% du taux de chômage est significativement associé à une augmentation de 1,4% des suicides masculins (IC : 95% de 0,5% à 2,3%), ce qui suggère une plus forte vulnérabilité des hommes, très probablement plus directement touchés par l'effet défavorable sur la santé mentale par le chômage et la précarité. Ainsi, chez les femmes, il n'y a pas d'association significative entre le chômage et les taux de suicide.
Si l’étude ne peut prouver avec certitude que le ralentissement économique et le chômage ont directement provoqué une hausse des taux de suicide, elle le suggère très fortement et, en tous cas démontre l’association des tendances. Une conclusion préoccupante, en particulier pour les groupes les plus vulnérables de la population qui paient le prix des coupes budgétaires.
Source: BMJ Published online August 14 2012 doi: 10.1136/bmj.e5142 Suicides associated with the 2008-10 economic recession in England: time trend analysis


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 Grande-Bretagne: une augmentation des suicides liée à la crise - 16/08/2012 sur .slate.fr/

En Grande-Bretagne, le nombre de chômeurs a reculé de 5.900 en juillet contre une hausse de 6.000 attendue par les économistes. Sans doute grâce aux JO. Malgré ce bond, la crise est loin d'être terminée. Il reste 2,564 millions de brittaniques sans emploi et la Banque d'Angleterre a revu au début du mois d'aout ses prévisions de croissance en baisse pour 2012. Cette année, la croissance sera quasi nulle.
La crise influe non seulement sur l’économie de la Grande-Bretagne, mais également sur le moral des Britanniques. Une étude scientifique publiée dans le British Medical Journal révèle que les périodes de crise qu'a connu la Grande-Bretagne seraient responsable de près d’un millier de suicides en Grande-Bretagne.
Les chercheurs  des Universités de Liverpool et Cambridge ainsi que la London School of Hygiene and Tropical Medicine ont décidé d’enquêter afin de déterminer si la crise en était la cause.
Ils ont découvert que pour chaque augmentation annuelle de 10% du nombre de chomeurs, le taux de suicide chez les hommes a augmenté de 1,4%. Ainsi, entre 2008 et 2010 il y a eu 846 suicides de plus que la normale chez les hommes et 155 suicides supplémentaires chez les femmes.
Pour Clare Wyllie, à la tête du secteur politique et recherche de Samaritans (centre d’appel pour personne en détresse), cette étude est la preuve qu’il y existe bien un lien entre période de récession et suicides. Citée par The Guardian, elle explique :
«Cette recherche nous donne des preuves crédibles que le taux de suicide en Angleterre est lié à la récession actuelle, nous avons vu les appels de personnes inquiètent par leurs difficultés financières doubler depuis le début de la crise économique. En 2008, un appel sur 10 concernait les questions financières, maintenant c’est une personne sur cinq.»
Elle ajoute:
«La recherche révèle aussi des différences importantes entre les sexes dans le suicide. Samaritans est en train d’étudier comment les attentes sociales contribuent au taux considérablement plus élevé de suicide chez les hommes.»
Pour Ben Barr, du département de Santé publique à l'Université de Liverpool, l'un des auteurs de l'étude, cette hausse du suicide s’explique par les questions de chômage, les soucis financiers, la dette et le coût du logement. Cité par The Guardian, il explique:
«Il y a eu une grande quantité d'éléments de preuve provenant d'autres études et d'autres pays qui montrent que le chômage est un facteur de risque particulier pour le suicide.»

L'Italie et la Grèce également touchés

Le Monde rappelle que l’Italie connaît également ce triste phénomène avec 2,792 millions de chômeurs en juin 2012. Selon le rapport de l'institut de recherche Eures «Le suicide en Italie en temps de crise en 2010», plus de 300 artisans, commerçant, 144 entrepreneurs et personnes exerçant une profession libérale se sont suicidés. Les chômeurs sont très touchés: 362 d'entre eux ont mit fin à leurs jours en 2010, 272 d'entre eux venaient tout juste de perdre leur emploi. Un chiffre en hausse de 52% par rapport à 2005.
La Grèce, avec 1,147 million de chômeurs en mai 2012, connaît elle aussi une vague de suicides depuis 2007. Alors qu’elle détenait l’un des plus bas taux d’Europe en 2004 (3,2 pour 100.000 habitants contre 18 pour la France), elle a connu une augmentation rapide.. L'association Klimaka, qui a créé en  2007 un numéro d'urgence pour les personnes désespérées, a déclaré qu'en 2009 elle recevait 10 appels par jour contre 25 cette année.

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Étude des liens Royaume-Uni récession de 1000 suicides By Matteo GAugust 21, 2012 sur francaisenouvelles.com/

Une douloureuse récession de l’économie britannique et la hausse du chômage peut avoir parcouru plus de 1000 personnes en Angleterre de se suicider, selon une étude scientifique publiée mercredi.
L’étude, d’une soi-disant analyse des tendances temporelles, qui compare le nombre réel de suicides avec ceux attendus si les tendances d’avant la récession avait continué, reflète les constatations ailleurs en Europe où les suicides sont également à la hausse.
«C’est un triste rappel après l’euphorie des Jeux olympiques des défis auxquels nous sommes confrontés et celles qui nous attendent», a déclaré David Stuckler, sociologue à l’Université de Cambridge qui a co-dirigé l’étude, publiée dans le British Medical Journal (BMJ).
L’analyse a révélé qu’entre 2008 et 2010 il ya eu 846 suicides chez les hommes de plus en Angleterre que on aurait pu s’attendre si les tendances antérieurs, s’est poursuivie, et 155 de plus chez les femmes.
Entre 2000 et 2010, chaque augmentation annuelle de 10 pour cent dans le nombre de chômeurs a été associée à une augmentation de 1,4 pour cent du nombre de suicides chez les hommes, selon l’étude.
L’analyse a utilisé les données de la Base de données nationale des résultats cliniques et de la santé et de l’Office of National Statistics.
Keith Hawton, professeur au Centre de recherche sur le suicide à l’Université d’Oxford, qui n’a pas participé à l’étude, a déclaré que ses conclusions étaient «d’un intérêt considérable et certainement soulever des préoccupations», mais qu’elles doivent être interprétées avec prudence.
“Il est également important qu’ils ne soient pas sur-dramatisé d’une manière qui pourrait accroître les pensées de suicide chez les personnes touchées par la récession”, at-il dit dans un commentaire envoyé par courriel.
Stuckler, qui a travaillé avec des chercheurs de l’Université de Liverpool et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, a souligné alors que ce genre d’étude statistique n’a pas pu établir un lien de causalité, le pouvoir des associations a été forte. Ses conclusions ont été renforcées par d’autres indicateurs de la hausse des problèmes de santé mentale, le stress et l’anxiété, at-il ajouté.
Il a également souligné l’étude a montré une légère réduction du nombre de suicides en 2010, qui a coïncidé avec une légère reprise de l’emploi masculin.
Dépression, l’anxiété L’ABUS D’ALCOOL, Une enquête auprès de 300 médecins de famille publié par le Groupe Insight Research mardi a révélé que 76 pour cent des personnes interrogées sur les effets de la crise économique ont dit qu’ils pensaient qu’elle faisait les gens malsains, conduisant à plus d’anxiété, les avortements et l’abus d’alcool.
Les données de ce mois de Santé du gouvernement et sociale Centre d’information sur les soins montré que le nombre d’ordonnances exécutées en Angleterre pour les antidépresseurs ont augmenté de 9,1 pour cent en 2010.
Une étude publiée en Juillet, également par Stuckler, a constaté que partout en Europe, les taux de suicide a fortement augmenté de 2007 à 2009 alors que la crise financière a conduit le chômage et pressées revenus.
Les pays les plus touchés par de graves crises économiques, comme la Grèce et l’Irlande, ont vu les hausses les plus spectaculaires de suicides.
En Grande-Bretagne, il ya parfois peu de doute ont été plus difficiles. L’économie a diminué au cours des neuf derniers mois et produit aujourd’hui 4,5 pour cent de moins qu’avant la crise économique.
De nombreux Britanniques ont eu la pire resserrement des conditions de vie depuis 40 ans et la crise a frappe durement les jeunes, le chômage des jeunes planant au-dessus de 20 pour cent.
Étude Stuckler BMJ a révélé que le nombre de chômeurs a augmenté en moyenne en Grande-Bretagne de 25,6 pour cent par an de 2008 à 2010, soit une hausse associée à une augmentation annuelle de suicides chez les hommes de 3,6 pour cent.
“Une grande partie de l’identité des hommes et sens du but est liée au fait d’avoir un emploi. Il apporte le revenu, le statut, l’importance …” Stuckler a déclaré dans un entretien téléphonique.
“Et il ya aussi une tendance au Royaume-Uni où les hommes sont trois fois plus susceptibles de se suicider que les femmes, tandis que les femmes sont beaucoup plus susceptibles de déclarer avoir été déprimé et demander de l’aide.”
Hawton a noté que l’augmentation des suicides en période de récession économique avait été signalée auparavant – par exemple dans la Grande Dépression des années 1930 et la crise économique dans le Sud-Est asiatique dans les années 1990.
L’Organisation mondiale de la santé estime que chaque année, près d’un million de personnes se suicident – un taux de 16 pour 100.000, soit un toutes les 40 secondes. Il estime également que pour chaque suicide, il ya jusqu’à 20 tentatives de ceux.