mardi 10.04.2012, 05:01 - La Voix du Nord Lire l'article sur le site http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Douai/actualite/Secteur_Douai/2012/04/10/article_a-l-hopital-de-douai-le-centre-d-accueil.shtml
PAR XAVIER SILLY
Une vingtaine de professionnels sont présents pour prendre en charge les personnes en situation de crise psychologique.
au bord du gouffre, il y a les Centres d'accueil et de crise. Ces unités prennent en charge les personnes en situation de crises psychologiques.
En 72 heures, elles bénéficient d'un suivi intensif qui leur permet de retrouver les pistes de la sérénité. L'hôpital de Douai s'est doté de ce service en décembre dernier. Les premiers résultats seraient concluants.
Depuis son ouverture le 15 décembre 2011, quelque 110 patients en détresse psychologique ont séjourné à l'unité d'accueil et de crise de l'hôpital (CAC) de Douai. « C'est un bon début, on est content du résultat », convient Olivier Prudhomme, le psychiatre référent.
Surtout lorsqu'il affirme que les séjours dans ce centre sont toujours proposés et jamais imposés aux patients.
Comme son nom l'indique le Centre d'accueil et de crise de Douai est spécialisé dans l'accueil de personnes qui traversent un épisode psychologique critique. Elles sont dirigées vers cette unité après un passage aux urgences, où via les conseils de leur médecin. Comme le psychiatre référent en est témoin, l'unité douaisienne accueille en majorité des patients dépressifs avec des tendances suicidaires. De nombreuses autres personnes victimes de « psychotraumatismes » sont aussi recensées. Olivier Prudhomme parle alors « de personnes qui viennent d'être victimes de viol. Où des gens qui ont vu quelqu'un mourir devant eux dans un accident ou autre... » Il y a aussi ces femmes et ces hommes, dont le couple va mal et qui, à un moment précis, craquent. « Ils ressentent alors le besoin de se protéger et de protéger leur famille », ajoute-t-il.
Les résultats en matière de suivi feraient leurs preuves. « On s'appuie sur les expériences du CHR de Lille, qui a mis en place le premier centre d'accueil et de crise il y a une douzaine d'années, souligne-t-il. Il a pu voir que le taux de récidive au suicide diminue fortement avec la prise en charge des patients en CAC. » La raison serait simple. Puisque l'approche des patients admis dans ces unités est plus poussée qu'aux urgences. « On se place entre les urgences et le séjour hospitalier traditionnel », met-il en évidence. De fait, selon Edmond Mackowiak, le directeur de l'hôpital, cette unité décomplexe le séjour en unité psychiatrique. Les personnes en crise se sentent alors non pas prises en charge par une structure psychiatrique en tant que telle, mais par un hôpital. « C'est important car la notion de psychiatrie fait encore très peur dans notre société », assure Olivier Prudhomme.
Un service convivial
Là, pendant au moins 72 heures, de multiples entretiens sont programmés avec des psychiatres et des psychologues de garde. Le personnel infirmier est lui aussi présent pour répondre aux besoins des patients. « Dans tous les cas, on peut allonger le temps du séjour », ajoute le médecin référent. L'objectif est de permettre à chaque patient de retrouver un équilibre mental. Le CAC a une capacité de dix lits, mais tous ne sont pas forcément remplis tous les jours. « On se retrouve parfois avec un patient. Puis le lendemain on voit six personnes entrer en soins », met en avant le psychiatre. En tout cas, à l'hôpital de Douai, la direction se réjouit de bénéficier une telle unité. « On complète désormais l'offre psychiatrique déjà bien fournie », se félicite le directeur de l'hôpital de Douai. Depuis que les Centre d'accueil et de crise existent, ils sont encore novateurs. « On n'en retrouve encore que très peu en France, soumet le psychiatre de l'unité.
Mais on sait qu'il y a un réel intérêt à développer ce genre d'unités médicales dans les hôpitaux aujourd'hui. »
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Un service nécessaire et pris en charge
mardi 10.04.2012, 05:01 - La Voix du Nord
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Le centre d'accueil et de crise est présent entre autres à Lille, Roubaix, Valenciennes ou encore Arras. ...
Son fonctionnement serait des plus importants, selon le Docteur Iulia Nedelescu, le chef du pôle de psychiatrie générale. D'après les chiffres le Nord - Pas-de-Calais est la quatrième région la plus touchée par le suicide en France, avec 40 à 60 tentatives de suicide estimées par jour dans la région, et 850 décès par suicide par an.
Financé par l'agence régionale de santé, le centre d'accueil et de crise de Douai bénéficie donc d'une enveloppe de fonctionnement à hauteur de 1 200 000 euros par an. « À côté, le budget annuel de l'hôpital est de 140 millions d'euros », souligne le directeur.
Une vingtaine de personnes sont mobilisées pour répondre aux besoins des patients depuis l'ouverture en décembre.
Les séjours sont, en totalité, pris en charge par l'assurance maladie, comme le précise Olivier Prudhomme, le psychiatre et médecin référent de l'unité.
X. S.