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jeudi 31 octobre 2024

PORTRAIT Mélissa Macalli, du soin à la recherche sur la santé mentale

Mélissa Macalli, du soin à la recherche sur la santé mentale
Publié le : 25/10/2024 https://www.inserm.fr*

Mélissa Macalli, chercheuse Inserm en épidémiologie au sein du centre de recherche Bordeaux Population Health (BPH) de Bordeaux, fait partie des 35 chercheuses récompensées par le Prix Jeunes Talents France 2024 de la Fondation L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et Science. Une belle reconnaissance de son parcours remarquable, marqué par le souhait d’une meilleure prise en charge de la santé mentale des jeunes adultes.

Infirmière de formation, Mélissa Macalli exerce pendant douze ans dans différents hôpitaux publics et privés. Son expérience d’infirmière à l’hôpital Saint-Anne, dans un service psychiatrique, l’a confronté aux premiers signes des pathologies mentales chez les jeunes adultes, renforçant sa conviction que les suicides et les conduites suicidaires pourraient être évités avec une prise en charge adéquate et précoce des maladies psychiatriques. Elle se tourne ensuite vers l’humanitaire en rejoignant l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) comme coordinatrice de projets dans des zones de crise, notamment en Irak et en Guinée. Son engagement au sein de l’ONG MSF, révèle l’importance de la prise en compte de la santé mentale des jeunes dans les projets humanitaires. Elle participe notamment à des projets d’accompagnement psychologique des enfants, adolescents et jeunes mères dans les camps de réfugiés syriens.

« J’ai souhaité me former à la santé publique pour avoir une vision plus globale et me mettre à l’échelle des populations », nous confie-t-elle. Une façon également d’associer son expérience clinique à une démarche scientifique basée sur les preuves pour améliorer la prise en charge des patients. Une décision qui l’amena à reprendre des études en santé publique à Bordeaux puis à poursuivre en doctorat au centre de recherche BPH sur les conduites suicidaires des jeunes adultes, et notamment dans la population étudiante, en pleine épidémie de Covid-19. Des travaux de recherche dont le contexte souligne l’importance puisque cette période est associée à une dégradation globale de la santé mentale des jeunes. Un sujet qui a été décrété priorité nationale.

© Clémence Losfeld

Dix ans après sa reprise d’étude, Mélissa Macalli obtient alors sa thèse en épidémiologie, un parcours qu’elle n’imaginait pas si long au départ. Après 2 années de post-doctorat au sein de la même équipe, elle vient d’obtenir un poste de chargée de recherche Inserm !

Répondre à la souffrance psychologique pour apporter des solutions adaptées

Le suicide représente la 2e cause de mortalité chez les jeunes adultes. Santé Publique France alerte sur un doublement des tentatives de suicides déclarées chez les 18–24 ans entre 2017 et 2021. Un étudiant sur cinq a eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois et 6 % ont fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Le passage à la vie étudiante représente une période délicate et déstabilisante pour de nombreux jeunes adultes. Elle combine plusieurs facteurs de stress et de vulnérabilité psychologique tels qu’une prise d’autonomie financière, sociale et/ou émotionnelles, une précarité économique pour certains, mais aussi une pression académique notamment dans les filières très sélective associées à une incertitude sur l’avenir. Une période également marquée par l’émergence de certaines maladies psychiatriques comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. L’entrée dans la vie étudiante représente donc une période charnière où l’université pourrait jouer un rôle clé dans la prévention des problèmes de santé mentale, mais également le repérage des jeunes en souffrance.


Le suicide est évitable si on prend en charge suffisamment tôt les pathologies psychiatriques et les situations à risque. L’objectif, c’est zéro suicide.

Mélissa Macalli explore les déterminants des conduites suicidaires, comme la consommation de substances, la qualité du sommeil ou l’activité physique, au sein de la population étudiante. Ses travaux de recherche représentent un enjeu crucial dans la compréhension et la détection des conduites suicidaires chez les jeunes adultes : « Parler du suicide et de ses causes pourraient permettre de détecter plus tôt les situations à risque et d’apporter des solutions adaptées. », souligne-t-elle.

En ligne de mire des travaux de recherche de Mélissa Macalli se trouve la construction d’un outil à l’attention des étudiants et étudiantes, en collaboration avec l’espace santé étudiant de l’université de Bordeaux. « Il y a une grande méconnaissance des dispositifs d’accompagnement et surtout une faible recherche d’aide parmi les étudiants qui en ont besoin. On estime que seulement un étudiant sur deux parle de ses pensées suicidaires à quelqu’un. Il faut vraiment aller les chercher afin de leur proposer un accompagnement adapté pour ne pas les laisser seuls face à leur détresse », constate Mélissa Macalli. L’application concrète de ses recherches consiste en la création d’un dispositif de détection précoce et de prévention de la détresse psychique et des conduites suicidaires, qui pourrait être proposé dès l’entrée à l’université afin d’orienter et de faciliter le recours aux soins : « L’idée serait de proposer une intervention numérique pour les entrants à l’université avec un retour personnalisé de leur santé mentale, de détecter ceux et celles qui sont en difficulté, de les informer sur les ressources disponibles et de les orienter du mieux possible vers le soin. »

L’importance de la place des femmes en sciences

Concilier sa reprise d’étude exigeante, une carrière scientifique et une vie de famille, ne s’est pas fait sans difficulté pour Mélissa Macalli. Grâce au soutien de sa famille, à la solidarité présente au sein du master, ainsi que l’environnement bienveillant de son laboratoire de recherche, elle a pu dépasser les difficultés et mener de façon sereine ses travaux de recherche, tout en trouvant un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée, notamment en tant que mère d’un jeune enfant. Elle souligne l’importance de ses mentors : « Ma co-directrice de thèse, Sylvana Cöté, a été une source d’inspiration importante. C’est une femme scientifique brillante et très charismatique, qui travaille dur, qui est aussi maman, et qui a su partagé avec moi son enthousiasme pour ses projets de recherche. Mon co-directeur de thèse, Christophe Tzourio, m’a énormément fait confiance. Il a facilité mon intégration en tant que mère au sein de l’équipe en étant flexible sur mes conditions de travail. Quand quelqu’un nous met en confiance et facilite une organisation qui convient à tout le monde, ça aide beaucoup. » Un soutien crucial pour lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Mélissa Macalli met en avant l’importance de transmettre son expérience aux jeunes femmes scientifiques en les accompagnant pendant le doctorat, mais aussi dans l’après-thèse. Une transmission importante également dès le plus jeune âge, au niveau scolaire, afin d’inciter et d’encourager les jeunes filles à se diriger vers des carrières scientifiques avec des rôles modèles. Le programme Jeunes Talents France L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et Science est associé à des actions de vulgarisation scientifique à destination des scolaires. « Aller à la rencontre des jeunes filles dans les collèges et lycées permet de leur montrer que c’est possible et de les encourager dans leurs envies de se diriger vers les sciences ! Malgré les efforts fournis, les femmes ne représentent toujours que 30% des chercheurs. Cette sous-représentation engendre notamment des biais de genre dans l’interprétation des résultats scientifiques. Alors que l’expertise des femmes permet d’apporter un autre regard sur les thématiques de recherche. », indique Mélissa Macalli.

Si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, si vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez contacter le numéro national de prévention du suicide, le 3114 / Portail d’information sur le suicide

https://www.inserm.fr/actualite/melissa-macalli-du-soin-a-la-recherche-sur-la-sante-mentale/

MANIFESTATION 4/12/24 2 JOURNÉE RÉUNIONNAISE DE PREVENTION DU SUICIDE

 2 JOURNÉE RÉUNIONNAISE  DE PRÉVENTION DU SUICIDE
Vendredi 4 Décembre 2024
8h-16h30
au Centre de Ressources Santé
de La Réunion Payanké

Contact
EPSMR
Tel : 0262 74 30 00
Mail : direction@epsmr.org
42 chemin Grand Pourpier
97460 Saint Pau 

Programme Information https://www.epsmr.org/media/uploads/2024/10/16/2024_10_14-programme-jrps-_v2.pdf

Bergerac (24) Suicides. Un groupe de parole créé pour les personnes endeuillées

Suicides. Un groupe de parole créé pour les personnes endeuillées

Par Maureen Belliard

Le Centre médico-psychologique (CMP) de Bergerac vient de créer un groupe de parole. Il est destiné aux personnes de plus de 18 ans, endeuillées par suicide.

Des soignants de Monpon-Ménestérol

Se retrouver entre endeuillés permet à chacun d’échanger sur le vécu des uns et des autres et avancer ensemble sur le chemin du deuil.

Ce groupe de parole est coanimé par les soignants du CMP Villa René du CH Vauclaire de Monpon-Ménestérol. Sur inscription au 05.53.27.42.46.

Numéro de prévention

Si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, si vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez contacter le numéro national de prévention du suicide, le 3114.

https://www.ledemocratedebergerac.fr/suicides-un-groupe-de-parole-cree-pour-les-personnes-endeuillees/

lundi 28 octobre 2024

ETUDE RECHERCHE CANADA Pratiques de suivi étroit auprès des personnes présentant un risque suicidaire à la sortie de l'hôpital : défis rencontrés et pistes de solution

Pratiques de suivi étroit auprès des personnes présentant un risque suicidaire à la sortie de l'hôpital : défis rencontrés et pistes de solution

2024-10-11 | Santé mentale https://www.inesss.qc.ca/*

Les pratiques de suivi étroit visent à s’assurer que la personne qui est ou qui a été en danger grave de poser un geste suicidaire puisse bénéficier d’un suivi rapide et intensif. L’absence de lignes directrices demeure un obstacle au déploiement harmonisé de ce suivi offert aux personnes à risque suicidaire [MSSS, 2021]. Par conséquent, le MSSS souhaite mettre en place un chantier afin d’améliorer l’offre et l’accessibilité du suivi étroit, de même que pour baliser et harmoniser ses pratiques (mesure 2.8; Stratégie nationale de prévention du suicide 2022-2026 — Rallumer l’espoir) [MSSS, 2022].

Dans ce contexte, l’INESSS a été mandaté pour fournir des informations en prévision de ce futur chantier. L’analyse et l’intégration de l’ensemble des données recueillies mettent en avant cinq thématiques centrales liées aux pratiques cliniques et organisationnelles de suivi étroit, à savoir : 

  • l’adaptation du suivi étroit selon les besoins des personnes présentant un risque suicidaire;
  • la coordination des services offerts aux personnes présentant un risque suicidaire à la sortie de l’hôpital;
  • l’implication des proches et la reconnaissance de leurs besoins;
  • l’utilisation d’outils communs pour les pratiques de suivi étroit;
  • le développement des compétences en prévention du suicide au sein des établissements de santé et de services sociaux et de leurs partenaires.

Des défis liés à l’application de certaines de ces pratiques et les pistes de solution envisagées pour soutenir le déploiement efficace du suivi étroit au sein des établissements de santé et de services sociaux sont également abordés.


Nous avons besoin de votre opinion !
Sondage portant sur l’État des pratiques : Pratiques de suivi étroit auprès des personnes présentant un risque suicidaire à la sortie de l'hôpital : défis rencontrés et pistes de solution
 

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AUTOUR DE LA QUESTION PARIS Six nouveaux guides pour accompagner les personnes LGBTQI+ fragilisées

Six nouveaux guides pour accompagner les personnes LGBTQI+ fragilisées


Mise à jour le 10/10/2024 

L’association Vers Paris sans sida a élaboré un programme innovant sur la santé mentale des personnes LGBTQI+, en co-construction avec les populations LGBTQI+ et les acteurs de terrain.

Les personnes LGBTQI+ sont plus exposées aux violences, aux discriminations, aux rejets ainsi qu’aux stigmatisations. Cela les rend plus vulnérables à la dépression et aux pensées suicidaires.

Dans un contexte où la santé mentale est souvent négligée dans les politiques publiques, l’association Vers Paris sans sida a mis en place un projet novateur visant à améliorer la santé mentale des personnes LGBTQI+.

Ce programme se traduit par la production de guides pratiques d’auto-orientation en santé mentale ainsi que la formation de 23 ambassadeurs et ambassadrices en santé mentale au sein des associations et collectifs LGBTQI+.

Six guides pour six publics différents


Les six guides de poche publiés par l’association Vers Paris sans sida.
Credit Association Vers Paris sans sida

Les guides de poche d’auto-orientation en santé mentale sont destinés à 6 publics différents : les hommes gays et bis, les femmes lesbiennes et bies, les personnes trans et intersexes, les séniors LGBTQI+, les personnes migrantes et exilées ainsi que les personnes pratiquant le chemsex.

Ces guides, disponibles en version imprimée et numérique, permettent d’informer et d’orienter les personnes LGBTQI+ en leur proposant des ressources pour la santé mentale et un bon accueil à Paris et en Seine-Saint-Denis. Ils recensent des hôpitaux, des associations, des services d’écoute et des lieux de rencontre, où travaillent des professionnels et des personnes sensibilisées sur ce sujet.

Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : femmes lesbiennes et bies 1,54 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : personnes migrantes et exilées 1,55 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : hommes et bis 1,48 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : personnes trans et inter 1,91 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : chemsex 1,4 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : vieillir LGBTQI+ 1,99 Mo


23 ambassadeurs et ambassadrices formé·e·s à la santé mentale

Ce programme, inédit en France, a permis de former 23 ambassadeurs et ambassadrices en santé mentale LGBTQI+, afin qu’elles et qu’ils deviennent des référent·e·s au sein de leurs associations et de leurs collectifs sur ces enjeux.

Parmi les structures représentées : Afrique Arc-en-ciel (AAEC), AIDES Paris, AIDES 93, l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis), le Centre LGBTQI+, le Collectif Intersexe Activiste, FLIRT, Gabr·iel·le, Les Dégommeuses, le Mag Jeunes LGBT+, CIA, OUTrans, la Pride des banlieues et Saint-Denis LGBTQI+.

Plus d’informations sur ce programme www.parissanssida.fr


Ce programme a été mis en place grâce au soutien financier de l’Agence régionale de santé (ARS), la Ville de Paris, la Seine-Saint-Denis, la CPAM de la Seine-Saint-Denis ainsi que la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).

Plus d’infos

En savoir plus sur l’association Vers Paris sans sida www.parissanssida.fr


En savoir plus sur les semaines de sensibilisation à la santé mentale, du 7 au 20 octobre www.semaines-sante-mentale.fr


SOURCE https://www.paris.fr/pages/six-nouveaux-guides-pour-accompagner-les-personnes-lgbtqi-fragilisees-28773

NOTICE ARTICLE Santé mentale et prévention du suicide chez les hommes

Santé mentale et prévention du suicide chez les hommes - 15/10/24

Mental health and suicide prevention for men

Doi : 10.1016/j.actpha.2024.09.011 
Mickael Worms-Ehrminger a,  : Chercheur et enseignant en santé publique et sciences cognitives, Charles-Édouard Notredame b, c, d : Maître de conférences des universités, praticien hospitalier, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent
a Groupe d’étude Rever, Association Place des sciences, 11 cité Riverin, 75010 Paris, France 
b Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, CHRU de Lille, 2 rue André-Verhaeghe, 59037 Lille, France 
c Université de Lille, Inserm, CHU Lille, U1172 – LilNCog–Lille Neuroscience & Cognition, F-59000 Lille, France 
d Groupement d’étude et de prévention du suicide, 7 route des Groges, 86280 Saint-Benoît, France 
*Auteur correspondant.
dans Actualités pharmaceutiques
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Tuesday 15 October 2024

Résumé

La population masculine est difficile à atteindre et à convaincre quand il s’agit de la nécessité d’un accompagnement professionnel de la souffrance psychique. Des facteurs sociétaux influencent évidemment les attitudes et comportements, mais la recherche nous éclaire sur les possibles actions à mener sur les déterminants du recours aux soins.
Mots clés : dépression, homme, prévention, santé mentale, suicide

Keywords : depression, man, mental health, prevention, suicide

Plan
La dépression au masculin
Une présentation en partie genrée
Les attitudes masculines vis-à-vis de la demande d’aide
Une question d’engagement dans le soin ?
Tirer profit de ces zones blanches
Les hommes et le suicide
Des implications pratiques
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts

ETUDE RECHERCHE Prévention du suicide : vers une détection précoce grâce à l’IA

 Point recherche | Philippe COURTET

Publié le 15 octobre 2024 https://www.fondation-fondamental.org*

Philippe Courtet, Professeur de Psychiatrie, Université Montpellier, Responsable de la Chaire de Prévention du suicide de la Fondation Fondamental. 

Prévention du suicide : vers une détection précoce grâce à l’IA 

Cette étude explore comment l’intelligence artificielle (IA) peut aider à détecter les pensées suicidaires (ou l’idéation suicidaire) grâce à des questionnaires remplis par des utilisateurs sur l’application EMMA. L’objectif est de fournir une intervention immédiate aux personnes présentant un risque élevé de suicide identifié par leurs données déclaratives.

Le suicide, qui cause plus de 700 000 décès par an dans le monde, reste difficile à prévenir malgré les nombreux efforts entrepris. Une solution potentielle est l’utilisation de plateformes mobiles pour évaluer en temps réel le risque de suicide via des auto-évaluations, un processus appelé « évaluation mentale écologique instantanée » (EMA). L’application EMMA permet aux utilisateurs à risque de répondre à des questionnaires sur leur bien-être, leur douleur psychologique, et d’autres facteurs clés liés à l’idéation suicidaire. En cas de danger imminent, des interventions peuvent être proposées via l’application, comme des séances de méditation ou des contacts d’urgence.

L’une des difficultés majeures rencontrées dans l’analyse de ces données est leur caractère irrégulier et incomplet, car les utilisateurs ne remplissent pas toujours les questionnaires à des intervalles réguliers. Pour pallier cela, les chercheurs ont utilisé des algorithmes d’imputation de valeurs manquantes basés sur l’intelligence artificielle. Trois algorithmes ont été comparés : 

  • BRITS, un réseau récurrent ; 
  • Transformer, basé sur des modèles génératifs ; 
  • SAITS, basé sur l’attention.

Ces modèles tentent de combler les lacunes dans les données, en se basant sur les réponses précédentes et les réponses aux autres questions. Cependant, ces approches s’attaquent à un problème plus général : imputer les réponses manquantes aux questions auxquelles le patient n’a pas répondu. Nous pensons qu’un meilleur modèle d’imputation pour la variable étudiée, à savoir le niveau d’idéation suicidaire autodéclaré, peut être développé si l’apprentissage de ces algorithmes est axé spécifiquement sur cette variable. Par conséquent, dans cette étude, nous proposons également des variantes de ces algorithmes adaptées pour imputer avec précision les niveaux d’idéation suicidaire. Ces algorithmes modifiés sont respectivement appelés mBRITS, mTransformer et mSAITS.

Des premiers résultats scientifiques porteurs d’espoir 

L’étude a analysé les réponses de 89 participants, recrutés dans plusieurs centres hospitalo-universitaires en France, ayant récemment fait une tentative de suicide ou souffrant de pensées suicidaires. Les participants ont répondu à une série de questionnaires de façon quotidienne, hebdomadaire, et mensuelle. En moyenne, chaque participant a soumis environ huit questionnaires par mois, avec des taux de complétion variant selon les types de questions.

L’un des algorithmes modifiés (mSAITS) a obtenu les résultats les plus fiables en détectant des niveaux élevés d’idéation suicidaire avec une précision de 80,4 % pour le jour même, et de 76,9 % pour une prédiction trois jours à l’avance. En termes de détection précoce, les réponses sur la douleur psychologique, le bien-être, l’agitation et les relations sociales se sont révélées les plus pertinentes. Ainsi, ces éléments permettent de mieux comprendre et anticiper les fluctuations des pensées suicidaires.

Cependant, cette étude reste limitée par la taille de son échantillon (89 participants) et le nombre important de données manquantes (questionnaires non renseignés par les patients), un défi majeur pour la précision des modèles. Néanmoins, ces résultats montrent que les technologies mobiles combinées à l’IA peuvent améliorer la détection précoce des comportements suicidaires. Cela permettrait d’intervenir plus efficacement auprès des personnes à risque en temps réel. Cette étude pilote montre que les plateformes de prévention du suicide sur smartphones et soutenues par des algorithmes d’intelligence artificielle représentent une approche prometteuse pour détecter et prévenir les comportements suicidaires.

LIRE L'ARTICLE

Source https://www.fondation-fondamental.org/actualites/point-recherche-philippe-courtet

CANADA Prévention du suicide auprès des membres des communautés ethnoculturelles minoritaires et/ou racisées, des personnes réfugiées ou en demande d’asile au Québec. Revue de la littérature et consultations des acteurs terrain

 Prévention du suicide auprès des membres des communautés ethnoculturelles minoritaires et/ou racisées, des personnes réfugiées ou en demande d’asile au Québec. Revue de la littérature et consultations des acteurs terrain


Samuel Duchesne, Ashley Chu, Fernando A. Chinchilla (2024)
Montréal : IU SHERPA et CERDA

Saint-Avé (56). 7/11/24 Conférence sur la sensibilisation à la crise suicidaire


Saint-Avé. Conférence sur la sensibilisation à la crise suicidaireDébats / conférences


Les professionnels de santé et les aides à domicile sont confrontés à une fatigue physique et mentale intense. En réponse à cette situation, le groupe de pilotage Accompagnement des soignants de la CPTS Gwened, sous la référence de Mme du Boullay, psychologue, se mobilise pour soutenir ces soignants et propose cette conférence. Sur inscription en ligne (onglet agenda sur cptsgwened.fr).
Infos pratiques

Dates le jeudi 7 novembre 2024 de 19h30 à 22h15.

Adresse Centre culturel Le Dôme
3, rue des Droits-de-l'Homme
56890 Saint-Avé

Tarifs gratuit
Organisateur Site : https://cptsgwened.fr/

SUISSE la série de podcasts « Aidons-nous à aider » proposée par aire d’ados.

 



aidons nous a aider podcast malatavie aire d ados reiso 2024 400
 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

Diffusion le 10 octobre 2024, pour la journée mondiale de la santé mentale, la série de podcasts « Aidons-nous à aider » proposée par aire d’ados.

 🎙 Découvrez "Aidons-nous à aider" : Épisode 1 - MALATAVIE unité de crise

Le collectif aire d’ados lance son tout premier podcast ! 🎉 Avec "Aidons-nous à aider", nous souhaitons aborder, avec sensibilité, le sujet délicat de la prévention du suicide chez les jeunes, tout en mettant en lumière les solutions d’accompagnement proposées par des professionnel·le·s engagé·e·s.

Dans cet épisode inaugural, Ludovic Bornand et Hélène Martin, MALATAVIE unité de crise (Hôpitaux Universitaires de Genève – Children Action) nous parlent de leur quotidien auprès des adolescent·e·s en détresse. Ensemble, ils partagent la manière dont ils collaborent avec divers professionnel·le·s pour accueillir et accompagner ces jeunes avec bienveillance.

📞 Ligne Ados : 022.372.42.42

 🤝 Ces podcasts sont une invitation à mieux comprendre, mieux nous connaître pour mieux aider et ainsi nous soutenir dans le travail auprès des adolescent·e·s en souffrance..

 🎧 Écoutez l’épisode : https://smartlink.ausha.co/aidons-nous-a-aider/0-malatavie-unite-de-crise

 Retrouvez l’ensemble des 5 épisodes sur : https://www.airedados.ch/podcast

 
Info +


Un podcast pour prévenir le suicide des jeunes

Jeudi 24.10.2024 https://www.reiso.org/*

Une série d'entretiens en cinq épisodes visibilise les facteurs de risque du suicide chez les jeunes ainsi que les propositions d’accompagnement les plus appropriées à leurs situations et besoins spécifiques. 

aidons nous a aider podcast malatavie aire d ados reiso 2024 400© aiRe d'adosÀ l’occasion de la récente semaine de la santé mentale genevoise, le collectif aiRe d’ados a lancé le podcast Aidons-nous à aider[1]. À l’origine de la démarche, la volonté de tisser un réseau riche, varié et multiforme entre professionnel·les, parents, familles ou ami·es témoins du mal-être d’un·e proche. Chaque épisode va à la rencontre d’un lieu et d’une prise en charge spécifique, avec en trame de fond le récit de membres de ce groupe de personnes-ressources autour du suicide chez les jeunes.

Épisode 1 : Malatavie unité de crise

Cet épisode présente le travail mené par Malatavie, unité de crise des HUG pour les adolescent·es à risque suicidaire, ainsi que la démarche du collectif aiRe d’ados. Un psychologue et une infirmière partagent leurs expériences et témoignent de la complexité de leur mission : accueillir les jeunes, les écouter, les soutenir, mais aussi collaborer en interprofessionnalité autour de leurs situations.

Que faire lorsqu’un·e jeune fait part d’idées suicidaires ? Comment briser la solitude quand le mal-être devient insupportable ? Cet épisode plonge au cœur de la réalité des adolescent·es en crise et de leurs proches. À travers leurs récits s’exprime un appel à la solidarité et à l’entraide afin de bâtir un réseau de soutien capable de répondre à l’urgence du mal-être ou du risque suicidaire et de tisser un filet de sécurité autour des jeunes en souffrance.

Épisode 2 : identité de genre, orientation sexuelle et isolement

Dans cet épisode puissant et engagé, l’association ⁠Dialogai et son service Le ⁠Refuge présentent leurs activités. On plonge ainsi au cœur d’une réalité souvent ignorée : la prévalence alarmante des tentatives de suicide parmi les personnes LGBTQ+. Les deux professionnel·x·s invité·x·s partagent leurs réflexions sur l’importance d’adopter une attitude ouverte et bienveillante, loin de la banalisation ou de la systématisation des problématiques liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre. Un échange essentiel pour déconstruire les stéréotypes et bâtir un avenir plus inclusif et solidaire.

Épisode 3 : accompagnement social et insertion professionnelle

Cet épisode explore la différence de posture entre l’accompagnement social et l’insertion professionnelle, deux approches complémentaires pour aider les jeunes à trouver leur place, tant dans la société que dans le monde du travail. Le travail social hors mur et les offres de la fondation Qualife y sont présentés.

Les invités partagent leurs réflexions sur les éléments qui donnent du sens lors de l’étape particulièrement déterminante de l’entrée à l’âge adulte. Chacune de ces approches propose des opportunités à celles et ceux qui cherchent du soutien à ces moments charnières, qu’il s’agisse de l’écoute attentive d’une équipe de travail social hors murs, ou de l’accompagnement vers l’insertion professionnelle par le biais de formations menant à un métier.

Épisode 4 : migration

Dans cet épisode, une médecin et un intervenant en protection de l’enfance croisent leurs regards, éclairant les enjeux de santé mentale à l’arrivée de jeunes migrant·es. Qui sont ces jeunes qui quittent leur pays, bravant les dangers de l’exil forcé ? Qu'expériment-ils et elles à leur arrivée ? Qu’advient-il de leur projet de vie ?

Un séquence dédiée aux adolescent·es en exil parvenu·es seul·es en Suisse. Il y est question d’altérité, de rencontres, du vécu des mineur·es, du rôle des curatrices et curateurs ainsi que de celui des autres professionnel·les qui les accompagnent après leurs parcours migratoires. Leur objectif consiste à donner du sens à leurs interventions et à construire un réseau présent pour elles et eux tout au long de leur cheminement.

Épisode 5 : harcèlement en milieu scolaire

Cet épisode croise les regards d’une infirmière de santé communautaire dans une école primaire avec celui d’un conseiller social dans un établissement secondaire. Les deux professionnel·les évoquent leur rôle respectif dans la prise en charge de ces situations de harcèlement souvent complexes. S’y mêlent aussi les vécus des enfants et adolescent·es concerné·es par le phénomène.

Les processus en jeu sont décryptés et les missions des professionnel·les auprès des victimes, des auteurs et des témoins illustrés. Il est question d’observation, d’écoute, d’accompagnement, de l’importance du lien pour dénouer et protéger, ou encore de la façon de susciter l’empathie. L’interview aborde également la prévention et la collaboration en équipe au sein des établissements scolaires.

 

Malatavie
Accessible 24h/24 et 7j/7, l’unité de crise Malatavie est un lieu d’échange, de consultations spécialisées et d’information pour les adolescent·es et jeunes adultes à risque suicidaire ainsi que pour leur entourage et les professionnel·les tels que médecins, enseignant·es ou journalistes. Au cœur de ce dispositif, la Ligne Ados répond à plus de mille appels par année. Fruit d’un partenariat entre les HUG et la fondation Children Action, Malatavie propose différentes formes d’accompagnement par une équipe pluridisciplinaire. Ses locaux sont situés à la Maison de l’enfance et de l’adolescence à Genève.

aiRe d’ados
Collectif de ressources autour de l’enjeu de santé publique que représente le suicide chez les jeunes, aiRe d’ados a été initié par l’unité de crise Malatavie. Constitué en réseau, il est composé d’acteurs et d’actrices du domaine de la santé et du social. Son action s’adresse aux équipes médico-soignantes en contact avec des jeunes âgés de 12 à 25 ans résidant dans le canton de Genève.

(NIB avec aiRe d'ados)

Écouter le podcast Aidons-nous à aider

Joindre la Ligne Ados : 022 372 42 42

[1] Série d’entretiens produits par Isabelle Carceles. Journalistes : Isabelle Carceles, Marie-Claude Cudry. Réalisation : Damien et Sébastien Sommer.

https://www.reiso.org/actualites/fil-de-l-actu/13273-un-podcast-pour-prevenir-le-suicide-des-jeunes

[ Groupe de parole Crise et croissants ] du Centre de Prevention du Suicide Paris, prochaine rencontre le samedi 2 novembre 2024

 [ Groupe de parole Crise et croissants ] du Centre de Prevention du Suicide Paris, prochaine rencontre le samedi 2 novembre 2024

 [ Groupe de parole Crise et croissants ]

Prochaine rencontre le samedi 2 novembre !

Ouvert aux patient.e.s suivi.e.s au Centre de Prévention du Suicide Paris ou ailleurs (après entretien d’accueil), entre café et croissant, ce groupe s’articule autour du vécu de crise : identitaire, suicidaire, existentielle…
Objectifs : échanges d’expériences, de questionnements, partages de ressources, entraide.
N’hésitez pas à télécharger la plaquette, à la diffuser dans votre structure et autour de vous : https://lnkd.in/etQkr9pP

Pour toute question, le CPS Paris reste disponible au 01 42 78 19 87.




PRESSE PODCAST La Voix du Nord. Prévention du suicide : les réponses d'un psychiatre

18 octobre 2024
58 minutes
Prévention du suicide : les réponses d'un psychiatre

Portée au rang de « Grande cause nationale » en 2025 par le gouvernement, la santé mentale représente un enjeu majeur. Mais, que faire face à un proche qui a des idées suicidaires ? Comment repérer les signes avant-coureurs ? Comment en parler avec son enfant ? Comment réagir face aux appels de détresse ?

Le docteur Christophe Debien, psychiatre au CHU de Lille, a répondu aux questions posées par les lecteurs de La Voix du Nord. Retrouvez toutes ses réponses dans le deuxième épisode de notre podcast santé.


PRÉVENTION DU RISQUE SUICIDAIRE DANS LES LANDES

PRÉVENTION DU RISQUE SUICIDAIRE DANS LES LANDES
L’Association Rénovation, avec le soutien de  l’ARS Nouvelle Aquitaine, porte depuis 2012
le dispositif de prévention du risque suicidaire en Gironde, qui s’inscrit dans une dynamique
territoriale de santé publique.
Présentation, Contacts  https://renovation.asso.fr/wp-content/uploads/FLYER-PRS-LANDES-ASSO-RENOVATION-2.pdf

Formation SENTINELLE le 4/12/24 Bulgnéville (88)

 Dans le cadre du programme national de prévention du suicide, et en partenariat avec le Conseil local de santé mentale de l’Ouest Vosgien, une formation SENTINELLE est proposée le mercredi 4 décembre 2024 de 9h à 17h30 au siège de la communauté de communes à Bulgnéville.
 
Cette formation s’adresse à tous les professionnels volontaires ou citoyens non soignant, en mesure et disposés à repérer, appréhender la souffrance psychologique et la problématique suicidaire au sein de leur milieu de vie (travailleur social, enseignants, auxiliaire de vie, élu, bénévole d'une association d'aide, agent d'accueil, secrétaire médicale, professionnel des ressources humaines, facteur, etc.).
 
Les objectifs sont que les personnes formées soient en capacité de repérer les personnes en souffrance au sein de son milieu de vie ou de travail ; de reconnaitre au travers des propos et/ou comportements des personnes en souffrance, les facteurs de risque suicidaire ainsi que les signaux d'alerte ; d’aller vers les personnes repérées et entrer en relation avec elles ; d’orienter et accompagner si nécessaire vers les ressources appropriées.
 
Cette formation est gratuite pour les participants, seul le repas du midi est à leur charge.
 
Les personnes intéressées doivent contacter Madame ROUDIL au 03 29 05 29 24 avant le 25 novembre.
Attention, le groupe est restreint : 16 personnes maximum

Le suicide en chiffres - Quelques repères normands - Flyer

 Le suicide en chiffres - Quelques repères normands - Flyer

OR2S  Normandie   |  Octobre 2024   |  2 pages   |  Pdf   |  1,1 Mo

En quelques illustrations, ce flyer résume les spécificités de la mortalité par suicide en Normandie. Les résultats plus détaillés sont disponibles dans la plaquette complète. 

http://www.or2s.fr/images/Evrest/Flyer-suicide-Normandie-02.pdf

Source http://www.or2s.fr/index.php/898-flyer-suicide-2

 

Conférence "Dépression et risques suicidaires chez les séniors" 18/11/24, Beaune (21)

Conférence "Dépression et risques suicidaires chez les séniors"

Du 18/11/24 à 14:30 au 18/11/24 à 16:00

conférence "Dépression et risques suicidaires chez les séniors"

 Au titre du Contrat Local de Santé qu’il porte, le Pays Beaunois propose la conférence

« Dépression et risque suicidaire chez les séniors »

A la Communauté d’Agglomération de Beaune, 14, rue Philippe Trinquet à Beaune.

La conférence sera animée par le Dr Claude PLASSARD, gériatre et psychogériatre.

Source : https://www.pouillysursaone.fr/conference-depression-et-risques-suicidaires-chez-les-seniors

CANADA Prévention du suicide auprès du personnel ambulancier paramédical

Prévention du suicide auprès du personnel ambulancier paramédical

Laurent Corthésy-Blondin a consacré sa thèse à l’identification des facteurs de risque et de protection associés au suicide chez les membres de cette profession.

Série


Laurent Corthésy-Blondin est chercheur à l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail. Photo: Nathalie St-Pierre

Par Pierre-Etienne Caza

24 octobre 2024 à 8 h 44
Laurent Corthésy-Blondin
Ph.D. psychologie, 2024

Titre de sa thèse: «Facteurs de risque et de protection du suicide chez les techniciens ambulanciers et paramédics: modélisation et recommandations pour la prévention»

Direction de recherche: Brian Mishara et Cécile Bardon, professeurs au Département de psychologie

Les membres du personnel de la sécurité publique comme les policiers, les pompiers, les répartiteurs d’urgence et les techniciens ambulanciers paramédicaux côtoient la détresse humaine, la violence et même la mort, parfois sur une base quotidienne. Cela a pour conséquence que ces travailleuses et travailleurs présentent un taux de suicide plus élevé que celui du reste de la population active.

Le suicide est un phénomène complexe, résultant de l’accumulation d’une multitude de facteurs qui interagissent ensemble, explique Laurent Corthésy-Blondin, qui a consacré sa thèse aux enjeux liés à la prévention du suicide chez les techniciens ambulanciers paramédicaux. «L’exposition à répétition à des événements potentiellement traumatiques est associée à un risque de développer des troubles de santé mentale, comme les blessures de stress post-traumatique, généralement associées aux comportements suicidaires et au suicide. On estime que dans 90 % des cas de suicide, il y avait chez la personne un trouble de santé mentale préexistant.»

La littérature scientifique indique que les comportements suicidaires seraient plus élevés chez les techniciens ambulanciers paramédicaux que chez les autres membres du personnel de la sécurité publique, révèle Laurent Corthésy-Blondin. «Si on veut aiguiller la prévention auprès des membres d’une profession en particulier, il faut d’abord analyser les facteurs de risque et de protection du suicide qui y sont associés. Cela nous donne une idée des leviers sur lesquels on pourra par la suite agir pour mettre en place des stratégies de prévention.»
Facteurs de risque individuels et organisationnels

Le questionnaire envoyé par le doctorant au personnel ambulancier paramédical comportait des questions fermées et des questions ouvertes, ces dernières permettant aux répondantes et répondants de proposer des pistes d’action sur la prévention du suicide auprès de leurs pairs.

Sur un échantillon de 356 personnes, Laurent Corthésy-Blondin constate que le tiers ont indiqué avoir eu des idéations suicidaires au cours de leur vie. «C’est une proportion assez élevée, qui confirme ce que nous avions lu dans la littérature», note le chercheur.
Difficulté à demander de l’aide

Les facteurs de risque individuels identifiés par son étude incluent le trouble de stress post-traumatique, comme il s’y attendait, mais aussi la stigmatisation de la demande d’aide. «Il y a beaucoup de tabous autour de cela, beaucoup de jugements et de médisance envers ceux et celles qui vivent de la détresse dans ce milieu professionnel, souligne le chercheur. Cela encourage les individus à tenter de régler leurs problèmes par eux-mêmes ou à les dissimuler.»

N’est-ce pas paradoxal que ces personnes qui se dévouent à aider les autres aient tant de difficulté à demander de l’aide à leur tour? «C’est triste, mais ce n’est pas tellement étonnant. On s’attend de ces personnes, dans le cadre de leur fonction, qu’elles contrôlent leurs états d’âme et leurs émotions en toute circonstance, qu’elles soient “fortes”…»

L’accès à des médicaments potentiellement mortels figure également parmi les facteurs de risque identifiés par les répondantes et répondants. «Le personnel paramédical est formé pour administrer plusieurs médicaments parmi lesquels se trouvent des substances létales auxquelles ils ont accès. C’est l’équivalent, en matière de facteur de risque lié au suicide, de l’arme de service chez les policiers.»

Du côté des facteurs de risque organisationnels, la recherche pointe la surcharge de travail, les conflits interpersonnels et les problèmes d’isolement. «En contrepartie, la perception de soutien social des collègues lorsqu’on vit des problèmes personnels est associée à une probabilité réduite de rapporter des idéations suicidaires. C’est un facteur de protection organisationnel», note Laurent Corthésy-Blondin.
Recommandations

En se basant sur les suggestions de 177 répondantes et répondants, Laurent Corthésy-Blondin propose quatre recommandations en prévention du suicide pour les techniciens ambulanciers paramédicaux. «La première recommandation est de structurer une stratégie de prévention du suicide, et cela passe par la création d’un comité de travail paritaire, l’organisation d’une communauté de pratique centrée sur la prévention du suicide et l’évaluation de l’implantation de mesures préventives», explique-t-il.

Le chercheur indique également la nécessité d’améliorer l’environnement psychosocial du personnel. «Il faut miser sur la sensibilisation pour réduire la stigmatisation, réaliser des activités de reconnaissance pour améliorer les relations de travail et faire en sorte que les politiques contre le harcèlement soit effectivement appliquées», insiste-t-il.

Laurent Corthésy-Blondin recommande de renforcer le réseau et les ressources du personnel ambulancier vivant des problèmes courants, comme des conflits familiaux, des problèmes de couple ou de l’isolement. «Il faut développer des services psychosociaux spécifiques, souligne-t-il. Cela semble aller de soi, mais plusieurs répondants ont indiqué avoir consulté des intervenants, travailleurs sociaux ou psychologues, qui n’étaient pas suffisamment à l’aise avec les témoignages relatant des événements traumatiques.» Le chercheur recommande également d’implanter des programmes de soutien par les pairs pour pouvoir partager les moments difficiles.

La dernière recommandation vise plus spécifiquement le personnel présentant un risque de suicide élevé. «Il faudrait dresser une liste de situations où la possession de substances létales peut représenter un danger et évaluer la nécessité d’en restreindre l’accès, le cas échéant, explique-t-il. Les gestionnaires et les représentants syndicaux devraient aussi procéder à des suivis réguliers auprès de ces personnes.»
En adéquation avec la loi

Aujourd’hui chercheur à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), Laurent Corthésy-Blondin travaille à la prévention des problèmes de santé mentale chez les travailleuses et travailleurs. Il note que la publication de sa thèse a coïncidé avec la modernisation de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. «Il y a une adéquation entre les recommandations de notre étude et l’obligation légale des employeurs de prendre en considération les risques physiques et les risques psychosociaux du travail dans leurs plans et programmes de prévention, précise-t-il. Cela inclut les événements potentiellement traumatiques, le harcèlement, la violence, la surcharge de travail, le manque de soutien, de reconnaissance et d’autonomie. C’est donc une occasion d’arrimer la prévention du suicide à la prévention en santé et sécurité du travail de manière générale.»

Pour communiquer avec des ressources en prévention du suicide

Par téléphone au 1 866 APPELLE (277-3553);
Le service d’intervention par clavardage offert à suicide.ca;
L’application pour appareil mobile «Mes outils – suicide.ca».Ces services sont gratuits et disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, partout au Québec.

https://actualites.uqam.ca/2024/prevention-du-suicide-aupres-du-personnel-ambulancier-paramedical/