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mardi 27 août 2024

La prévention du suicide : parlons-en ! Groupe Hospitalier Littoral Atlantique (Charente-Maritime)

La prévention du suicide : parlons-en !

Source du 26/08/24 https://www.gh-littoral-atlantique.fr/*

Faut-il oser demander à une personne qui est en souffrance, si elle a des idées suicidaires ? Oui ! 

Le suicide est un sujet tabou que nous n’osons pas toujours aborder. Pourtant, il est essentiel d’en parler. Pour une personne qui a des pensées suicidaires, il est souvent très difficile d’oser en parler, par peur d’être jugée ou incomprise. C’est pourquoi elle va parfois communiquer de manière détournée ou indirecte. Si vous repérez des paroles ou des comportements inquiétants, il est important de ne pas les ignorer et d’ouvrir la discussion avec la personne. Avoir quelqu’un à qui parler peut faire une grande différence. Gardez en tête que parler du suicide ne poussera pas quelqu’un à se suicider et ne lui donnera pas d’idées suicidaires. Par contre, si elle y pense, elle sera soulagée de pouvoir en parler.

La prévention du suicide est un enjeu de santé publique national, qui s’est intensifié depuis plusieurs années. Depuis 2000, le taux de décès par suicide a baissé de 33, 5%, ce qui témoigne du caractère évitable du suicide et de l’importance d’une action de santé publique. En France, la stratégie nationale multimodale vise à réduire le taux de suicide et à améliorer le soutien aux personnes en détresse.

Y a t-il une cause ? Dr Emilie SAUVAGET, psychologue aux Hôpitaux La Rochelle Ré Aunis (HLRRA), répond par la négative.

La vie est faite de hauts et de bas, auxquels nous devons tous faire face. Parfois nos problèmes sont si intenses et si nombreux qu’ils épuisent nos ressources et nous avons du mal à retrouver notre équilibre psychique. Des idées de dévalorisation peuvent alors apparaître « Je suis bon à rien », « Je suis incapable ». Ce déséquilibre peut nous faire perdre nos capacités habituelles à faire face aux facteurs stressants, et l’on se retrouve dans un état où les premières idées suicidaires peuvent émerger. Penser au suicide est un signal d’alarme, qui indique que notre santé mentale se détériore.

Dans certains cas, nous trouvons des solutions qui s’avèrent insuffisantes ou inefficaces pour soulager notre souffrance. Nous pouvons alors nous sentir désespéré et incapable de voir d’autres alternatives à nos problèmes que la mort. C’est ce que l’on appelle la crise suicidaire.

Le suicide est un phénomène complexe, qui résulte de l’interaction de nombreux facteurs.

Face à ce constat, le Ministère de la Santé a mis en œuvre une stratégie nationale de prévention du suicide, décrite dans l’instruction N°DGS/SP4/2022/171 du 6 juillet 2022.

 En Charente-Maritime Nord, le service Promotion de la Santé Mentale et Prévention Suicide du Groupe Hospitalier Littoral Atlantique (GHLA) est chargé de la diffuser et la mettre en œuvre.

1 Repérer, évaluer et intervenir

L’établissement propose des formations de 1 à 3 jours pour permettre au public et aux professionnels d’identifier les personnes en situation de vulnérabilité, de les orienter et savoir désamorcer les crises.

Vous souhaitez vous inscrire à l’une de ces formations ? Faites-en la demande en l’intégrant dans le plan de formation de l’établissement.

2 Un numéro national d’écoute et de conseil

Connaissez-vous le 3114 ? Ce numéro est accessible 24h/24 et 7j/7, gratuitement en France entière. Si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, si vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez appeler. Un professionnel du soin, spécifiquement formé sera à votre écoute. Sur leur site internet, vous trouverez des ressources pour mieux comprendre la crise suicidaire et des conseils pour la surmonter. Nous sommes tous légitimes pour appeler le 3114.
https://3114.fr/

3 Rappel systématique et maintien du contact

Le dispositif VigilanS a pour objectif de réduire le risque de réitération suicidaire en maintenant le contact avec les personnes après une tentative de suicide.

L’évaluation de Santé Publique France 2023 montre que le risque de réitération suicidaire est réduit de près de 40% pour les patients inclus dans VigilanS.

En tant que professionnels de santé hospitalier, vous pouvez inscrire des patients à la suite d’une tentative de suicide, dans ce dispositif. Ils seront recontactés durant 6 mois et vous en serez informés.

4 4 Prévenir la contagion suicidaire
  • RAPPEO 17 : Ce réseau de psychologues libéraux accompagne les personnes endeuillées en Charente-Maritime. Toute personne confrontée à un deuil souhaitant une aide psychologique peut solliciter un accompagnement par un professionnel, au plus près de son domicile. Coordinateur du réseau : 06 95 95 47 61
    https://www.rappeo17.org/

  • ESPOIR : Cette plateforme centralise informations et ressources de qualité à destination des personnes endeuillées par suicide, des professionnels et des associations spécialisées dans la postvention
    https://espoir-suicide.fr/
  • PAPAGENO : Papageno est un programme national dédié à la prévention du suicide et à la contagion suicidaire. Il propose des conseils et un accompagnement aux institutions, chefs d’entreprise, journalistes pour prévenir les risques de réitération au sein d’une même structure. Il livre des clés pour en parler avec justesse afin de promouvoir l’entraide et l’accès au soin
    https://papageno-suicide.com/
5 Informer le public

Des actions d’informations sont régulièrement organisées pour que chacun puisse être plus ouvert et positif vis-à-vis des personnes concernées par un trouble psychique et des soins en psychiatrie.

Parmi celles-ci, Emilie SAUVAGET avec le soutien d’Horizon Atlantique 17 travaille en collaboration avec les 5 coordinations prévention suicide du Poitou-Charentes depuis 2 ans sur le projet, Les Ulysses. L’idée est de montrer aux personnes ayant des idées suicidaires qu’il est possible de les laisser derrière elles, que d’autres s’en sont sortis. Il a pour objectif de favoriser les identifications positives, d’être porteur d’espoir. Les témoignages des personnes ayant dépassé la crise suicidaire seront présentés en format vidéos, bandes-dessinées, clips, webtoon… qui seront intégrés aux dispositifs nationaux.

Grâce au Fonds de dotation, nous pouvons tous soutenir ce projet (défiscalisation possible particulier et entreprise) pour mettre en lumière ce sujet souvent tabou.