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vendredi 16 février 2024

Auvergne-Rhône-Alpes 35% de suicides en moins entre 2000 et 2020 : des efforts toujours soutenus

 Auvergne-Rhône-Alpes 35% de suicides en moins entre 2000 et 2020 : des efforts toujours soutenus pour enrayer ce fléau

Prévenir le suicide ? C’est l’objectif de très nombreuses structures et personnels soignants de la région. Bonne nouvelle : l’étude d’un observatoire régional révèle que les chiffres ont baissé de manière significative ces vingt dernières années. Tout en restant plus élevés que ceux des morts dans les accidents de la circulation.

M.K. - 16/02/24 https://www.ledauphine.com/*
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En Auvergne-Rhône-Alpes, le suicide reste la première cause de mortalité chez les 25-34 ans. Un nombre croissant de dispositifs de prévention est mis en place pour combattre ce fléau.

Le saviez-vous ? Il existe un numéro de téléphone gratuit pour éviter les suicides : le 31 14. Il est accessible dans toute la France, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. En Auvergne-Rhône-Alpes, deux centres ont ouvert depuis octobre 2021 pour apporter une réponse aux personnes en situation de souffrance psychique, ayant besoin d’un avis après une crise, inquiètes pour un proche ou endeuillées.

Entre janvier et novembre 2023, celui de Lyon a pris 7 013 appels, soit 2,4% de plus qu’en 2022. La hausse est encore plus spectaculaire à Saint-Étienne : avec 4 753 communications prises en charge, le total des échanges a été multiplié par presque cinq d’une année sur l’autre. Ce surcroît d'activité résulte aussi d’une meilleure identification de ces structures.

Une écoute possible et un taux de mortalité en baisse

Au bout du fil, infirmiers et psychologues formés à la gestion de la crise suicidaire apportent une écoute, évaluent la situation et peuvent aussi orienter la personne qui les contacte. Un service incontestablement utile, même si, dans la région, le taux de mortalité par suicide a chuté de 35% entre 2000 et 2020. C’est ce qu’indique un rapport de l’Observatoire régional du suicide publié en début d’année.

Avec 965 décès en 2020, le suicide atteint un niveau presque trois fois supérieur à celui des accidents de la circulation. Il reste la première cause de mortalité chez les 25-34 ans (devant les tumeurs) et la deuxième chez les 15-24 ans (après les accidents de la circulation). Les chiffres révèlent également que la surmortalité par suicide augmente chez les hommes avec l’âge, surtout après 75 ans.

Les jeunes pas épargnés, les communes défavorisées plus touchées que les autres

Toujours en Auvergne-Rhône-Alpes, trois décès par suicide sur quatre concernent des hommes. La région a comptabilisé 10 029 séjours hospitaliers pour tentative de suicide en 2022. Si on y ajoute les passages aux urgences, près des deux tiers sont le fait de femmes.

Tous sexes confondus, près de deux passages aux urgences sur cinq (39%) concernent des personnes âgées de moins de 25 ans. Les experts constatent aussi que la mortalité par suicide reste plus élevée dans les communes les plus défavorisées et les plus rurales.

Signe que le fléau est pris au sérieux : l’existence d’un réseau VigilanS dans la région. Ce dispositif de maintien du lien et de veille post-hospitalière est proposé à tous les suicidants à la sortie d’un service de soins. Objectifs : limiter la réitération suicidaire et favoriser l’accès aux soins en santé mentale. Entre janvier et octobre 2023, 3 100 personnes ont ainsi été prises en charge. La couverture territoriale de VigilanS a augmenté en 2023. Quatre pôles sont en place à Grenoble, Lyon, Saint-Étienne et Clermont-Ferrand.

L’Autorité régionale de santé (ARS) dispose également d’un pool d’une soixantaine de formateurs, répartis sur l’ensemble des douze départements. Entre 2019 et 2022, elle a pu déployer 78 formations à la prévention du suicide auprès de 802 acteurs locaux.

https://www.ledauphine.com/sante/2024/02/16/35-de-suicides-en-moins-entre-2000-et-2020-des-efforts-toujours-soutenus-pour-enrayer-ce-fleau