AUTOUR DE LA QUESTION Les nouvelles recommandations de l’OMS concernant la santé mentale

Les nouvelles recommandations de l’OMS concernant la santé mentale 

L’Organisation Mondiale de la Santé a publié il y a un mois ses nouvelles recommandations en matière de santé mentale. Celles-ci se concentrent sur les prises en charge des troubles psychologiques et neurologiques et l’importance de prioriser les thérapies et accompagnements, et de ne songer aux médicaments qu’en dernier recours.

Bokhobza Olivia

Publié le 13/12/2023 https://www.psychologies.com*

Ces recommandations sont publiées dans la troisième édition du Guide l’Intervention Humanitaire mhGAP. Ce guide a vocation à être utilisé par les professionnels de santé. L’OMS et ses experts rappellent que les troubles de la santé mentale sont des facteurs importants de morbidité et de mortalité prématurée dans toutes les régions du monde et qu’il est donc nécessaire d’accompagner les pays pour réussir à traiter les patients dans les meilleures conditions.

Alerte sur les risques de surmédication

L’OMS rappelle que plus de 75 % des personnes atteintes de troubles mentaux ne sont pas en mesure d’accéder au traitement ou aux soins dont elles ont besoin; et que son rôle est de permettre un meilleur accès aux soins psychologiques et médicaux aux personnes en souffrance. Selon les experts, les professionnels de santé tendent ces dernières années trop facilement vers les traitements médicaux. L’Organisation recommande donc une nouvelle fois aux professionnels de considérer les médicaments en dernier recours, uniquement si les voies thérapeutiques ne sont pas efficaces. La durée des traitements médicaux est questionnée également : Pour de nombreux patients, l’évaluation de la rémission est trop faible, selon l’OMS, et leurs traitements prolongés bien plus que nécessaires.

Une attention particulière pour les jeunes patients

Ce nouveau guide de l’OMS insiste sur les patients jeunes : L’Organisation rappelle que les médicaments ne sont pas recommandés pour les enfants et adolescents ayant des troubles anxieux; un accent particulier étant mis sur l’usage des antidépresseurs sur les moins de 12 ans. L’Organisation donne pour argument le manque de preuves de l’efficacité des antidépresseurs pour améliorer les symptômes de l’anxiété, alors que les thérapies semblent fournir plus de preuves. L’OMS ajoute qu’il existe aussi un manque de recul concernant d’éventuelles tendances suicidaires chez les jeunes prenant des antidépresseurs et enjoint les professionnels à surveiller de très près les jeunes patients. Elle insiste également sur l’importance d’évaluer en profondeur l’état psychologique des jeunes patient à la lumière du contexte global, social, familial avant de prescrire un traitement médical. 

Si ce guide revêt une importance chez de nombreux professionnels de santé, il ne permet malheureusement pas de solutionner tous les problèmes empêchant les personnes en souffrance de consulter des professionnels : très longue attente pour des rendez-vous ciblés -diagnostiques, psychiatres spécialisés-, manque de prise en charge financière de séances… Malgré ces freins, il demeure essentiel de garder en mémoire que les interventions psychologiques et psychosociales doivent être la priorité des professionnels pour traiter les troubles mentaux et garder les médicaments pour les situations les plus complexes.

Pour en savoir plus, rendez vous sur le site de l’OMS.

https://www.psychologies.com/actualite/recommandations-OMS-sante-mentale