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vendredi 10 mars 2023

ETUDE RECHERCHE Les marqueurs objectifs de sommeil comme facteurs de risque suicidaire : revue systématique et méta-analyse

P186 Les marqueurs objectifs de sommeil comme facteurs de risque suicidaire : revue systématique et méta-analyse 

Alix Romier 1, , Julia Maruani 1, Jorge Lopez-Castroman 2, Laura Palagini 3, Gianluca Serafini 4, Michel Lejoyeux 1, Marie-Pia D’Ortho 1, Pierre Geoffroy 1

1 Hôpital Bichat–Claude-Bernard, AP–HP, Paris, France 
2 CHU de Nîmes, université de Montpellier, Montpellier, France 
3 Université de Pise, Pise, Italie 
4 Université de Gênes, IRCCS San Martino, Gênes, Italie
Available online 1 March 2023, Version of Record 1 March 2023.

https://doi.org/10.1016/j.msom.2023.01.195Get rights and content

Objectif

Confirmer les marqueurs objectifs de sommeil associés au risque suicidaire.

Méthodes

Nous avons réalisé une revue systématique et une méta-analyse des études scientifiques examinant le lien entre les marqueurs du sommeil et les comportements suicidaires en utilisant les bases de données PubMed, Cochrane Library et Web of Science. Les données d’actigraphie, de polysomnographie et d’électroencéphalographie nocturne étaient prises en compte.

Résultats

L’analyse qualitative a retenu 15 études originales, incluant 1179 participants (dont 939 avec un diagnostic de trouble psychiatrique), et 11 études ont été inclues dans la méta-analyse. Les comportements suicidaires actuels étaient associés à une diminution du temps total de sommeil (TTS) (différence moyenne standardisée, DMS = −0,35, [IC95 % : −0,66 à −0,04], p = 0,026, I2 = 39,8 %). L’évaluation des modérateurs potentiels de cette association montre que l’âge, le sexe et les scores de dépression n’ont pas d’effet. Aucune différence significative n’a été observée concernant la latence d’endormissement, l’efficacité du sommeil, la latence du sommeil paradoxal ou le pourcentage de sommeil paradoxal.

Conclusion

Parmi les marqueurs objectifs de sommeil étudiés, la diminution de la durée totale du sommeil apparaît comme le seul facteur prédictif significatif de suicide et peut être facilement utilisé en pratique clinique pour évaluer le risque suicidaire. Toute altération de la durée du sommeil habituelle devrait inviter les professionnels de santé à en rechercher la cause, et à proposer des interventions ciblées sur le sommeil pour prévenir le suicide.