Rappel : Le site infosuicide.org et
ses réseaux sociaux sont des espaces d'informations autour de la
prévention du suicide et non d'intervention en ligne. Si vous avez
besoin d'aide : https://www.infosuicide.org/urgences-aide-ressources/
Comment aborder la
consultation avec un adolescent ? Le point sur les outils de repérage
des troubles cachés et les solutions d’accompagnement ou d’orientation
des jeunes en souffrance.
Podcastine - L'actu dans la poche 24/10/2022 Suicide, un tabou médiatique à lever Saison 3, Ép. 26
Un rapport rendu le mois dernier révèle combien la crise sanitaire a eu un impact sur la hausse du nombre de gestes suicidaires, notamment chez les jeunes femmes. Ancienne soignante en psychiatrie et membre du Programme Papageno, notre consoeur Eloïse Nguyen-Van Bajou décrypte pour Podcastine le traitement du sujet dans les médias.
Séminaire d’étude : le suicide, de l’antiquité au XXIème siècle Organisé par l’Ecole de Droit de la Santé de Montpellier (EDSM) et l’Institut d’Histoire du Droit (IHD) de l’Université de Montpellier avec le partenariat de l’Association Française de Droit de la Santé (AFDS) Direction scientifique : François VIALLA, Pascal VIELFAURE et Sophie JOLY Coordination : Julia BRUNN, Agathe FONTENELLE et Manon ODDE Les 7, 8 et 9 septembre 2022 Guillaume de Nogaret (D)
Organisé par l’Ecole de Droit de la Santé de Montpellier (EDSM) et l’Institut d’Histoire du Droit (IHD) de l’Université de Montpellier avec le partenariat de l’Association Française de Droit de la Santé (AFDS) Direction scientifique : François VIALLA, Pascal VIELFAURE et Sophie JOLY Coordination : Julia BRUNN, Agathe FONTENELLE et Manon ODDE Les 7, 8 et 9 septembre 2022 Rue de l’École Mage - 34060 Montpellier Faculté de Droit et de Science Politique Amphithéâtre Guillaume de Nogaret (D)
En septembre 2022, l’Institut d’Histoire du Droit et l'Ecole de Droit de la Santé de Montpellier de la Faculté de Droit de Montpellier organisent un séminaire ayant pour thème
"Le suicide, de l'Antiquité au XXIème siècle" :
Les douloureuses questions soulevées seront abordées de manière interdisciplinaire. Seront sollicités, la médecine, la pharmacie, le droit, les sciences humaines et sociales. Nous souhaitons que nos rencontres permettent d’ouvrir le débat et de construire une réflexion commune, pour cheminer ensemble durant ces trois journées nous proposons de procéder en trois temps : « Comprendre (jour1), l’acte (jour 2) et ses conséquences (jour 3) ». « Comprendre » ? Nous essayerons de cerner la question en croisant les approches. L’histoire sera interrogée, nous envisagerons les ‘‘facteurs de risque’’ et nous aborderons l’angle socio-politique. « L’acte » ? L’acte lui-même doit être étudié. Prévention et ‘‘réalisation’’ du geste, bien entendu mais nous évoquerons aussi sa représentation et sa qualification. Afin de mettre en exergue les mécanismes et les lieux de réalisation. Dans cette partie, l’approche culturelle dans la représentation du suicide sera analysée. Il sera aussi question d’opérer la qualification juridique et scientifique de l’acte suicidaire. « Les conséquences » ? Il s’agira d’envisager les répercussions économiques, juridiques mais aussi médicales.
À Roquebrune-Cap-Martin, des sentinelles pour prévenir le risque suicidaire (06)
Publié le 24 octobre 2022par Emmanuelle Stroesser https://www.banquedesterritoires.fr* Alpes-Maritimes Santé, médico-social, vieillissement
Pour intervenir le plus en amont possible dans la prévention du suicide, le CCAS de Roquebrune-Cap-Martin s'est engagé dans une action « sentinelle ». Elle irrigue une large palette d'acteurs, des agents d'accueil de la commune aux professionnels de santé. Les contrecoups de la crise sanitaire liée au Covid-19 ont été l'élément déclencheur pour la mise en place de ce dispositif.
L’action sentinelle mise en place par le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Roquebrune-Cap-Martin vise à former des médiateurs santé à même de repérer et réagir face à des situations de mal-être. La commune a ciblé un vaste panel d'acteurs à qui la proposer. À commencer par les agents municipaux en relation avec le public. « Une sentinelle, c'est toute personne susceptible de recevoir un administré : au CCAS, à la police municipale, dans les aides à domicile, le service petite enfance… », explique Najoua Hurcet, directrice du CCAS.
Une lettre d'invitation à participer à la formation a été envoyée aux agents, signée du maire et président du CCAS, Patrick Cesari, qui a impulsé toute une politique publique autour de la santé mentale, avec le Conseil local de santé mentale. Le CCAS a aussi organisé une soirée lors de la semaine internationale sur la santé mentale (SISM 2021) pour sensibiliser le corps médical et proposer à ses membres de bénéficier également de cette formation. « On a travaillé sur ce projet avec la communauté professionnelle territoriale de santé qui réunit les professionnels de santé libéraux, ce qui nous a permis de toucher ainsi l'ensemble des professionnels », précise la responsable. Formations sur mesure
Le Comité départemental d'éducation pour la santé, Codes06(Lien sortant, nouvelle fenêtre) a été chargé de ces formations « au repérage de la crise suicidaire ». Celles-ci ont eu lieu entre fin 2020 et début 2021. De nouvelles formations sont organisées à l'occasion de nouvelles prises de poste, toujours avec le CODES, qui a intégré ce module de formation dans son programme.
Toutes les personnes formées adhèrent à la charte d'engagement du réseau de prévention de la crise suicidaire Provence-Alpes-Côte d’Azur. Chacun donne ses coordonnées et accepte d'être dans le répertoire commun. Autre engagement : participer aux échanges annuels. Sur une plateforme mise en ligne par le CODES, chacun peut venir puiser des supports et autres ressources. L'adhésion de chacun à la charte d'engagement permet des relations « plus fluides ». C'est l'un des éléments du bilan positif tiré par la directrice.
« Quand on appelle un partenaire pour lui suggérer de recevoir une personne en urgence, la réaction est immédiate, nous sommes dans une relation de confiance », assure la directrice. Il est déjà arrivé que le CCAS ait à tirer cette sonnette d'alarme. « Les agents au service social sont plus à même d'aborder le sujet avec un usager lorsqu'ils sentent qu'il le faut, ils n'ont plus l'appréhension de se poser des questions à son sujet… » témoigne-t-elle encore. Elle se souvient notamment du cas d'une personne ayant dû subir une amputation. « On a eu en tête de prévenir le risque suicidaire pour cette personne. Cela peut conduire à l'orienter vers le centre médico-psychologique qui fait partie de ce réseau, prévenir le médecin traitant pour qu'il soit également vigilant. Nous essayons de nous armer avec des outils pour prévenir au maximum le risque suicidaire » conclut la directrice. Cellule multidisciplinaire
Dans les situations plus complexes, une cellule peut être conviée pour essayer de dénouer les problématiques d’une personne. « On informe toujours la personne de cet échange entre professionnels », précise la directrice. La personne peut être invitée à se joindre à ces échanges.
Autre point fort, cette initiative repose sur un dispositif partenarial, en plein essor, dans le cadre du Contrat local de santé mentale (CLSM) mis en place fin 2018 par une convention tripartite avec le secteur psychiatrique de l’Association Hospitalière Sainte-Marie (AHSM) et l'ARS PACA. Au sein de ce CLSM, un groupe de travail a été consacré dès 2019 aux moyens de prévenir la crise suicidaire, en réaction à la demande de professionnels de terrain.
À l'origine du projet, le CCAS souhaitait pouvoir proposer aussi à des citoyens d'être formés et d’intégrer le réseau de sentinelles. L'idée est en attente auprès du CODES 06 « Nous devions nous concentrer déjà sur l’élaboration d’un réseau de professionnels solide et disposer des moyens humains suffisant pour encadrer le réseau auprès du grand public » explique la directrice, qui garde l'idée en tête et espère la mettre en œuvre en 2023. Essaimage sur le département
Le but est de continuer à étendre le nombre de « sentinelles ». Par exemple dans les établissements scolaires. L'action déborde largement du périmètre de la commune car beaucoup d’acteurs formés ont des champs d’action sur des territoires plus importants. Pour « toucher le plus de professionnels de santé sur un territoire plus large », le CCAS s'est rapproché du Contrat local de santé mentale de la ville voisine de Menton.
Un investissement humain important mais un coût minimum
La formation « sentinelles » suivie par les agents de la commune et les différents acteurs est dispensée gratuitement par le CODES 06. Le coût pour Le CCAS est donc nul d'un point de vue budgétaire. Mais il oblige à mobiliser du personnel sur trois jours.
Since 2018, a Sanitary Service for Health Students (SSHS) is being implemented throughout France. All French health students must complete their SSHS choosing one of the modules proposed by their institution to be trained to the principles of prevention and then bring them to carry out prevention and health promotion actions in their respective region. A controlled pre/postdesign was conducted to assess the impact of the Mental Health and Suicide Prevention (MHSP) training module on health students. Students assigned to this module were considered as exposed, and students assigned to any other module as unexposed. Health students from the Nord-Pas-de-Calais region involved in the SSHS during the school year 2018–2019 were asked to answer a self-administered questionnaire before (September 2018), and after completing their SSHS (May 2019). A total of 144 matched participants (48 in the exposed group and 96 in the unexposed group) were analyzed. When comparing the exposed group to the unexposed group, satisfaction with the training was greater (4.7 vs. 3.6 out of 5, p < 0.001), self-confidence in professional capacities improved (+1.8 vs. −0.2, p = 0.038), students were more likely to report having identified (68% vs. 48%, p = 0.043) or helped (66% vs. 18%, p < 0.001) someone, as well as having consulted for a mental health issue (13% vs. 4%, p = 0.008). In conclusion, the MHSP training module improves health students' confidence in their professional abilities to help distressed people, promotes supportive behaviors of health students, and reinforces their help-seeking behaviors. It could be a useful tool for suicide prevention. Practitioner Points
The Mental Health and Suicide Prevention (MHSP) training module of the French Sanitary improves health students' confidence in their professional abilities to help distressed people.
The MHSP module training promotes supportive behaviors of health students.
The MHSP training module reinforces the health-seeking behaviors of health students dealing with psychological issues.
JOURNÉE DE SENSIBILISATION DE LA PRÉVENTION DU MAL ÊTRE En lien avec la Prévention du Suicide et du Mal Etre, Mme Guylaine BARDOU, infirmière au CH Esquirol, sera présente pour échanger avec vous. 25 octobre 2022 11h à 15h EHPAD La Pelaudine à Eymoutiers
JOURNÉE DE SENSIBILISATION DE LA PRÉVENTION DU MAL ÊTRE En lien avec la Prévention du Suicide et du Mal Etre, Mme Guylaine BARDOU, infirmière au CH Esquirol, sera présente pour échanger avec vous. 📆 25 octobre 2022 ⏰ 11h à 15h 📍 EHPAD La Pelaudine à Eymoutiers pic.twitter.com/3lIm7nIDkp
Le GHCPO et l’association Entr’actes organisent une nouvelle soirée cinéma-débats sur la prévention du suicide le jeudi 10 novembre 2022 à 19h30 au Cinéma Le Palace (6 avenue Anatole-France 95260 Beaumont-sur-Oise).
Cette soirée de courts-métrages permettra au grand public (+ de 12 ans) et aux professionnels de santé du territoire d’aborder la question sensible du suicide sous ses différentes composantes.
Contact : Patricia DARDAINE Direction de la Communication Tel : 01 30 75 49 25 Courriel : patricia.dardaine@ght-novo.fr
Formation « sentinelles » proposée dans le cadre de la prévention du suicide
Dans le cadre du Contrat Local de Santé (CLS), Ouest
Aveyron Communauté propose une journée de formation « sentinelles »
prévention du suicide, ouverte à tous, avec l’association MSA Services
Midi-Pyrénées Sud.
En tant que professionnels, bénévoles ou aidants, vous êtes nombreux à
rencontrer un proche dans une situation difficile et collectivement
nous faisons au mieux pour l’accompagner. Cependant, face à la
souffrance qui peut revêtir des formes diverses et aller jusqu’au risque
suicidaire, nous nous trouvons parfois démunis.
Face à ce constat, Ouest Aveyron Communauté propose avec
l’association MSA Services Midi-Pyrénées Sud, une journée de formation
qui permettra aux « sentinelles » de faciliter le repérage et l’accès
aux soins des personnes en situation de risque suicidaire.
Rendez-vous le vendredi 2 décembre 2022 de 9h00 à 17h00 à la communauté de communes, chemin de Treize Pierres à Villefranche-de-Rouergue. Participation gratuite. Inscription obligatoire, limité à 20 personnes.
Organisé par le CLSM des Weppes Présentation Le Conseil Local de Santé Mentale (CLSM) des Weppes, porté par le CCAS de Loos et représenté par la commune de Loos, s’associe avec les équipes du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Lille, et la commune de Wavrin.
Ces différents acteurs ont le plaisir de vous convier à un temps d’échanges et de réflexion autour de la Prévention des conduites suicidaires. Cette conférence sera animée par les équipes spécialisées dans la prise en charge des conduites suicidaires, et représentées par les Dr M. Lardinois (3114), le Dr C. Debien (VigilanS), et le Dr P. Grangenèvre (Papageno). Lieu Centre culturel du Moulin 3 rue Roger Salengro 59136 Wavrin Plus de renseignements
CONFÉRENCE SUR LA PRÉVENTION DU SUICIDE MARDI 25 OCT. 2022, DE 19H À 21H RETROUVEZ LES ÉQUIPES DU CHU DE LILLE : LE 3114, VIGILANS ET PAPAGENO AU CENTRE CULTUREL DU MOULIN 3 RUE ROGER SALENGRO, 59136 WAVRIN GRATUIT, UNIQUEMENT SUR INSCRIPTION : I.VANDEKERCKHOVE@CCAS-LOOS.COM 03.20.10.40.80 / 06.73.90.37.50 EN PARLER SAUVE DES VIES
Prévention du suicide : le répertoire régional des ressources en prévention
Le bot Jean est un outil qui référence l’ensemble des acteurs de la
prévention du suicide en région. Il peut être utilisé par les
professionnels, les personnes en souffrance psychologique ou leurs
proches. Il a pour objectif de les aider à trouver les structures
adaptées à leur besoin et leur situation.
Cette solution a été développée par l'institut régional Jean Bergeret, avec le soutien de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes.
Jean, mon bot prévention est une page web interactive qui permet
de faciliter l’orientation des personnes en souffrance psychologique en
leur apportant une réponse rapide et personnalisée.
Cet outil référence l’ensemble des acteurs de la
prévention du suicide en région et peut être utilisé par les
professionnels, les proches mais aussi les personnes à risque
suicidaires elles-mêmes.
Lived Experiences of Suicide Bereavement within Families : A Qualitative Study by Clémence Creuzé 1, Laurène Lestienne 1, Maxime Vieux 1, Benoit Chalancon 1,
Emmanuel Poulet
1,2,3 and
Edouard Leaune
1,2,* 1 Centre Hospitalier Le Vinatier, 95 Boulevard Pinel, 69678 Bron, France 2 INSERM, U1028, CNRS, UMR 5292, Lyon Neuroscience Research Center, PSYR2 Team, 69000 Lyon, France 3 Hospices Civils de Lyon, 69002 Lyon, France * Author to whom correspondence should be addressed. Academic Editor: Paul B. Tchounwou Int. J. Environ. Res. Public Health2022, 19(20), 13070; https://doi.org/10.3390/ijerph192013070
Received: 22 July 2022
/
Revised: 30 September 2022
/
Accepted: 6 October 2022
/
Published: 11 October 2022
Backround: The lifetime prevalence of suicide exposure in the family is
estimated at 3.8% in the general population. Familial bonds can
constitute a crucial factor in determining individual bereavement
outcomes via the interactional and communicational aspects of the
bereavement process within the family. However, the literature on the
lived experiences of suicide bereavement within the family remains
scarce. Method: Our objectives were to qualitatively (a) assess the
impact of suicide on different types of family members, (b) evaluate the
interactions between the familial and individual bereavement processes,
and (c) obtain precise insights into the familial interactions that
occur following a suicide. We performed a qualitative study by
conducting semidirected interviews with family members who had been
bereaved by suicide. Computer-based and manual thematic analyses were
used for data analysis. In order to mitigate biases related to the
qualitative design of the data collection, two main measures were
undertaken, namely triangulation and saturation. Results: Sixteen family
members bereaved by suicide participated in our study, including a
majority of women (n = 12). Mean age of
participants was 56.4 and mean duration of suicide bereavement was 10.5
years. Most of the relatives deceased by suicide were middle-aged men
who died by hanging or firearm. A total of six themes emerged from the
analyses, namely (1) “familial trauma”, (2) “external adversity”, (3)
“individual bereavement and familial interactions”, (4) “communicational
and relational processes within the family”, (5) “perceived help and
support within the family” and (6) “evolution over time”. Conclusion: We
reported that suicide bereavement significantly impacts internal
familial interactions via complex emotional and communication processes.
Family conflicts, taboos or cohesion can occur in the aftermath of a
suicide. We also found that familial coping strategies can shape
individual reactions to the death on the part of each member of the
family.
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Comment aider les adolescents en crise suicidaire ?
L’ATRAP
est un centre d’accueil psychiatrique à Paris, qui prend en charge les
adolescents suicidaires. Brut s’est rendu sur place.
"J'ai tenté de comprendre comment les adolescents en crise suicidaire pouvaient être écoutés et aidés. Pour ça, je suis allée à l'ATRAP, un centre d'accueil psychiatrique à Paris." 🤳 @FannyLesbros pour Brut. pic.twitter.com/nbzHdzO2zf
“Parfois, quand je venais par surprise dans sa chambre, elle
était sur TikTok à regarder des trucs comme ça, des trucs où les gens,
ils s'ouvraient ici… et quand j'arrivais, elle fermait les pages”,
explique un jeune homme par rapport à sa petite sœur, lors d’une séance
de soutien psychiatrique. La jeune fille est prise en charge à l’ATRAP,
Accueil Temporaire Rapide pour Adolescents Parisiens. “Suite à la crise du Covid, on a eu une augmentation vraiment dramatique des passages aux urgences pour crise suicidaire, explique Isabelle Sabbah Lim, pédopsychiatre, et cheffe de service d'Atrap. On reçoit 90% de jeunes filles, entre 10 et 15 ans." Mais pourquoi les filles sont plus suicidaires que les garçons? "Une
des hypothèses qu'on peut faire, c'est que les filles expriment plus
leur mal-être par une agressivité contre elles, alors que les garçons,
lorsqu'ils vont mal, ils ont plutôt des troubles externalisés,
c'est-à-dire troubles de conduites, troubles du comportement,
opposition…”
Un sujet qui est souvent difficile à soulever pour la famille et notamment les parents. “C'est
un peu la crainte aussi de: on ne veut pas blesser le jeune, on ne va
pas dire qu'on est culpabilisé, que ça soit pour le jeune ou pour les
parents aussi, finalement. Et nous, on est vraiment là, aussi, pour les
aider, et leur dire ‘Non, maintenant, il faut dire les choses et on va
vous aider à traiter et à comprendre ce que ça peut déclencher,
finalement, chez l'un ou chez l'autre, aussi, cette émotion’”, détaille Lorraine Petitot, infirmière. “Un
ado qui va mal, on peut le voir tous les jours, voire plusieurs fois
par jour si c'est nécessaire. Ce qui est très avantageux sur notre
structure à Atrap, c'est que nos agendas sont pleins uniquement 24, 48
heures à l'avance. C'est-à-dire que si on a besoin de revoir un ado
l'après-midi même, le lendemain, c'est toujours possible”, conclut Isabelle Sabbah Lim.
La dépression dans l’Antiquité ou rien de nouveau sous le soleil Publié le 17/10/2022 www.jim.fr/*
Dans sa rubrique consacrée à la psychiatrie dans les textes sacrés, The British Journal of Psychiatry évoque les pensées suicidaires chez les personnages du Livre de Tobie (ou Tobit), un texte de l’Ancien Testament (concernant des membres de la diaspora juive de Perse) écrit en araméen vers 200 à 300 avant l’ère chrétienne. Si l’original est perdu (bien qu’un fragment en araméen fût retrouvé vers 1950 dans les grottes de Qumrân parmi les manuscrits de la mer Morte), cette histoire nous est toutefois parvenue grâce à sa traduction en grec.
Les protagonistes principaux, Sarah et Tobie, souffrent de dépression, en réaction à ce qu’on appellerait maintenant de fâcheux aléas existentiels : Sarah car elle est « affligée parce que les sept fois où elle se marie, ses époux meurent le soir de leurs noces, laissant les mariages non consommés » et Tobie car il se trouve « aveuglé par des excréments de pigeon tombés dans ses yeux. »
Des pensées suicidaires répétitives Selon le Dr George Stein (auteur du livre The Hidden Psychiatry of The Old Testament[1] (La psychiatrie cachée de L’Ancien Testament), ce texte donne une bonne description de leur dépression et de leurs pensées suicidaires, sans doute évocatrice, plus généralement, du tableau clinique des pensées suicidaires vers 300 avant notre ère qui ressemblent à celles des patients d’aujourd’hui. Ainsi, commente le Dr Stein, le Livre de Tobie n’a que « six personnages dont cinq souffrent de dépression ou d’anxiété » et les pensées suicidaires émaillant ce texte ont tendance à être répétitives, Sarah et Tobie demandant plusieurs fois à Dieu de prendre leur vie.
Précisant qu’une bonne estimation de la gravité des pensées suicidaires consiste dans l’éventualité de « l’indication d’une planification ou de la méthode » du suicide, l’auteur souligne un parallèle intéressant entre ce qui retient Sarah de se suicider, dans l’Antiquité, à savoir la détresse qu’elle causerait chez son père, et le frein analogue aujourd’hui, chez des patients actuels, retenus de même par les pensées de leurs proches, souvent leurs enfants.
En somme, en montrant l’identité du tableau dépressif à travers les âges, cette histoire confirme aussi la validité d’un autre thème tiré de l’Ancien Testament (et plus précisément de l’Ecclésiaste), résumé par cette célèbre maxime : « Ce qui fut sera, ce qui s’est fait se refera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. »
Près des 3/4 des professionnels du spectacle vivant proches de la dépression
Publié par Pierre Gelin-Monastier | 20 Oct, 2022 sur https://www.profession-spectacle.com*
C’est ce que révèle une étude récente de l’INSAART sur l’impact psychologique des conditions d’exercice de l’ensemble des métiers du spectacle vivant et du divertissement.
Quelques chiffres de l’étude soulignent l’importance des dégâts, au lendemain d’une crise sanitaire particulièrement violente pour le milieu professionnel : 72 % évoquent un état dépressif (≠ 12 % de la population générale). 15,9 % ont eu pensées suicidaires (≠ 10 % de la population générale). 37,5 % montrent des signes d’un état anxieux (≠ 23 % de la population générale).
Emma Barron est médecin psychiatre, co-directrice de l’INSAART, Institut de soin et d’accompagnement pour les artistes et techniciens, qui a mené cette étude.
Rencontre.
Points abordés durant l’émission : 1/ Présentation de l’INSAART 2/ Étude : ce que les chiffres révèlent 3/ Facteurs de risque 4/ Risques : dépendance à l’alcool et à la drogue 5/ Causes de souffrances psychiques 6/ Réponses préconisées 7/ Perspectives pour l’INSAART
Et le traditionnel « coup de coeur artistique » récent en guise de bonus !
Mal-être des agriculteurs : la mise en place de la feuille de route dans les départements s’accélère
Les comités techniques et/ou pléniers pour déployer la feuille de route « prévention du mal-être et accompagnement des agriculteurs en difficulté » sont désormais mis en place dans « au moins les deux tiers » des 101 départements français. Des données communiquées en conférence de presse le 18 octobre. Publié le 20 octobre 2022 - Par MA Carré, d'après Agra https://www.reussir.fr/*
L’installation des comités techniques va permettre le déploiement de la feuille de route.
La feuille de route du gouvernement pour « la prévention du mal-être et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté » a été présentée le 22 novembre 2021. Fin juin, la mise en place de la gouvernance préconisée avait pris du retard et n’était effective que dans un département sur deux. Daniel Lenoir, son coordinateur national reconnaissait que le dispositif avait pris « un peu de retard ».
En conférence de presse le 18 octobre 2022, le directeur général de la MSA François-Emmanuel Blanc a indiqué que les comités techniques et/ou pléniers pour déployer la feuille de route sont désormais mis en place dans « au moins les deux tiers » des 101 départements français. « Il y a vraiment une accélération depuis fin août/début septembre sur les réunions de mise en place par les préfets de département », a confirmé le président de la caisse centrale de la MSA (CCMSA) Pascal Cormery.
59 comités techniques
Interrogé par Agra Presse, Daniel Lenoir a affirmé que, d’après ses dernières remontées consolidées, « 66 départements ont installé ou vont installer un comité plénier » et au moins « 59 départements ont déjà installé un comité technique ». Dans un entretien à Agra Presse le 15 juin dernier, Daniel Lenoir estimait que l’installation des comités techniques était urgente car ces derniers sont « l’organe opérationnel » permettant le déploiement de la feuille de route . Le coordinateur a par ailleurs précisé qu’un troisième comité de pilotage national devait se tenir le 19 octobre, en présence du ministre de l’Agriculture.
Ateliers et spectacle pour mettre des mots sur les maux des ados L'Est éclair lundi 17 octobre 2022
Sylviane
Bonnaire Un projet de grande ampleur voit actuellement le jour à
Arcis-sur-Aube. C'est suite à un diagnostic santé lancé sur le
territoire que différents partenaires (Centre social/MPT/Un Nouveau
Monde, l'Agence régionale de santé, la communauté de communes
Arcis-Mailly-Ramerupt, la CAF de l'Aube, la Mission locale, la MSA...)
se sont liés pour mettre en place un dispositif multi-partenarial afin,
dans un premier temps, d'ouvrir le dialogue avec les jeunes. «Il est
rare que les ados s'expriment clairement sur leur mal-être. Il faut donc
savoir voir les alertes qu'ils nous envoient.» Cynthia Lesage du Centre
social Il est en effet ressorti de ce bilan que la jeunesse allait mal
mentalement et moralement . « La crise sanitaire et les confinements
n'ont rien arrangé, que ce soit en famille ou à l'école, constate
Cynthia Lesage du Centre social. Pour certains jeunes, cela se manifeste
par des non-dits, des coups, du harcèlement, des situations de stress,
vécus en vase clos, des idées noires, le suicide, des scarifications... Pour d'autres, les journaux télévisés ne sont que source d'angoisse et il est rare que les ados s'expriment clairement sur leur mal-être. Il faut donc savoir déverrouiller les codes, les alertes qu'ils nous envoient. Ce qui est loin d'être facile... » Cet outil de prévention commencera cette semaine avec des ateliers de sensibilisation en direction des 4e du collège de la Voie-Châtelaine, des lycéens des Cordeliers et des jeunes de la Mission locale. En compagnie de la réalisatrice Mariline Gourdon Devaud, créatrice de la compagnie du Sans Souci, les jeunes travailleront à dépister d'éventuelles traces de mal-être et de conduites à risques en abordant toutes les problématiques liées à l'adolescence. Le vendredi 21 octobre, dans la salle des fêtes d'Arcis-sur-Aube, à 20h30, ils seront invités en famille à venir voir le spectacle Le coup de grâce qui sera suivi d'un temps de discussion avec les artistes et des représentants d'institutions départementales: l'aide au temps libre (ATL), la maison des ados (AJD), le centre d'information des droits des femmes et des familles (CIDFF), le centre de planification, le pôle solidarité de l'Aube... Le théâtre pour aborder la question du suicide chez les jeunes
Cette pièce de théâtre aux allures de programme de téléréalité aborde la question du suicide chez les jeunes. Au-delà d'une simple représentation, elle permet aux
adolescents de mettre des mots sur leurs maux et d'ouvrir le dialogue.
La 3e phase de ce projet d'envergure se déroulera début novembre avec à
nouveau quatre ateliers programmés au collège, au lycée et à la Mission
locale, afin d'aider les enfants à ouvrir la parole pour les accompagner
suite au spectacle. Initialement crée par le département de la Marne,
c'est la première fois qu'un tel projet voit le jour dans l'Aube.
Spectacle de la compagnie du Sans Souci « Le coup de grâce», vendredi 21
octobre à 20h30 dans la salle des fêtes. Ouvert à tous et gratuit. À
partir de 12 ans. Une garderie sera disponible sur inscription dans
l'espace Danton. Contact au 0325370603.
Vienne : des sentinelles formées à l'écoute des agriculteurs en détresse
Publié le 17-10-2022 m.centre-presse.fr*
Le comité départemental dédié au
mal-être agricole s'est réuni le 12 octobre pour identifier les mesures à
poursuivre, comme la formation de sentinelles, formées à l'écoute des
agriculteurs.
Sept agriculteurs
se sont donné la mort depuis le début de l'année dans la Vienne. La
Mutuelle sociale agricole de la Vienne et des Deux-Sèvres porte, elle,
ce chiffre à dix. Une semaine après l'observatoire de l'agribashing dans
le département, la préfecture a rassemblé le premier comité de pilotage
dédié au mal-être agricole, mercredi 12 octobre. « Les agriculteurs se plaignent peu » « Les agriculteurs subissent la multiplicité des crises : sanitaires, climatique, énergétiques et financières, a rappelé Jean-Marie Girier, préfet de la Vienne. Il
faut rester humble sur l'efficacité de ce que l'on propose, devant les
difficultés professionnelles et personnelles qu'ils rencontrent. » Fin
2021, le gouvernement avait dressé une feuille de route invitant chaque
département à créer un comité selon trois axes : humaniser les mesures
et actions proposées, aller vers les agriculteurs dans le besoin et
prévenir les risques psychosociaux. Ce diagnostic devrait conduire,
d'ici quelques mois, à la création d'un plan d'action. Le comité
compte s'appuyer sur un réseau de sentinelles déployées dans le
département. Formés sur deux jours, ces volontaires (au nombre de 140)
sont chargés de maintenir une relation avec l'agriculteur et de détecter
les signes d'une détresse le plus précocement possible. « Sur le millier d'exploitations dans la Vienne, ce maillage fort est primordial pour prévenir le risque suicidaire »,
relate Jean-Marie Gautier, président de la MSA (Mutualité sociale
agricole) du Poitou. Karyn Thaudière, vice-présidente de la chambre
d'agriculture de la Vienne et agricultrice, a fait cette formation
sentinelle. « C'est important pour moi de pouvoir agir
collectivement, c'est très difficile de détecter tôt un mal-être et les
agriculteurs se plaignent peu de leurs conditions de travail. » Faire connaître ces aides « L'isolement des agriculteurs est à prendre en compte, avec parfois un refus d'être aidé, note Karyn Thaudière. Il faut qu'on travaille notre communication pour montrer que ces aides existent et qu'une écoute est prêtée à qui le demande. » À la MSA, sept agents font de la prévention en aidant les agriculteurs à améliorer leurs conditions de travail. « Nous apportons aussi une aide aux agriculteurs qui ne savent pas à quels droits ils peuvent prétendre, ajoute Jean-Marie Gautier. Un
numéro unique existe pour ceux ayant des problèmes financiers, à qui
l'on peut proposer un échéancier de paiement. C'est très simple à mettre
en place. » Cette année, la MSA a distribué 233 aides et conduit 91 soutiens psychologiques. Quatorze jours de répit De
même, le comité Fertil, qui rassemble plusieurs acteurs du monde
agricole (banques, associations, coopératives), aide à évaluer la
situation des agriculteurs. « On va organiser cinq à six rendez-vous
avec l'exploitant, par téléphone puis en présentiel, afin de proposer
des solutions après un audit agricole et une Area (Aide à relance des
exploitations agricoles). » Le comité suit actuellement
48 agriculteurs du département. Il propose aussi une aide au répit, soit
14 jours de disponibilité pour les exploitants et les salariés grâce au
service de remplacement de la MSA. « Ces remplaçants sont
essentiels pour permettre aux agriculteurs de pouvoir souffler, d'aller
en vacances. Au total, 87 salariés ont pu bénéficier de cette aide au
répit depuis le début de l'année. »
Si je pense au suicide, je peux trouver
de l’aide et du soutien devant mes difficultés. Quand c’est une personne
de mon entourage qui m’inquiète, il existe des moyens d’agir face à sa
souffrance.
Depuis le 1 er octobre 2021 le « 3114 » le numéro national de prévention du suicide est lancé Numéro National Souffrance et Prévention du Suicide Une écoute professionnelle et confidentielle 24h/24 • 7j/7 Site du 3114 https://3114.fr/
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Prévention du suicide en Bretagne : dans les coulisses du centre d'appel de Brest
Par Amélie Thomas Publié le 21 Sep 22 https://actu.fr/bretagne* Côté Brest
Le numéro national de prévention du suicide, le 31 14, a été créé en octobre 2021. Brest est l’un des centres phares du dispositif. Avec Lille et Montpellier, il fait partie des trois sites à fonctionner sept jours sur sept, 24 heures sur 24.
La journée, les appels proviennent de Bretagne. Le soir et le week-end, de tout le Grand Ouest. Depuis un an, 30 000 appels ont été enregistrés. 17 professionnels de santé, rattachés au CHRU, sont mobilisés. Tous sont infirmiers, et formés à la prévention du suicide. L’écoute
Léna fait partie de l’équipe des répondants. Casque sur la tête et bloc note à portée de main, la trentenaire échange avec une jeune fille de 16 ans. À bout, l’adolescente menace de s’ouvrir les veines. La professionnelle ne cille pas. Le ton est calme, rassurant. Le dialogue s’instaure, la tension redescend au fil de la discussion.
« Nous désamorçons beaucoup par l’écoute. Les gens ont besoin de se libérer », explique sa collègue Sylvia. Il y a quelques instants, elle était en ligne avec une femme, en prise avec de fortes crises d’angoisse.
Nous créons du lien pour que la personne se sente à l’aise pour parler. Derrière un téléphone, c’est parfois plus simple de se confier. Et nous sommes complètement disponibles. Nous ne sommes pas parasités par l’extérieur.
L’équipe occupe un bureau en dehors de l’enceinte hospitalière et de son agitation.
Pendant la crise
Les appelants en détresse déchargent leurs maux et les écoutants les orientent au mieux vers un professionnel de santé. Si la situation est critique, le répondant déclenche les secours. Sylvia l’assure :
Certaines personnes appellent et tout est prêt. Il y a des vies sauvées.
Léna vient de raccrocher. L’adolescente s’est apaisée et a affirmé prendre contact avec sa psychologue. La professionnelle la rappellera dans une trentaine de minutes pour s’assurer que la jeune fille est bien épaulée et en sécurité. « Nous n’avons pas de vocation de suivi, nous ne nous substituons pas aux structures qui existent déjà, précise toutefois Sylvia. Nous intervenons pendant la crise. »Vidéos : en ce moment sur Actu
Le 31 14 reçoit également des appels de personnes inquiètes pour leurs proches et en quête de conseils. Sensibilisation
Le 31 14 reste encore peu connu. La journée internationale de la prévention du suicide, organisée le 10 septembre, a été l’occasion de le mettre en lumière. D’autres opérations sont menées pour sensibiliser le public. Au sein d’établissements de santé, mais aussi dans l’enceinte scolaire. 31 14, ligne gratuite et confidentielle, accessible sept jours sur sept, 24 heures sur 24. #Santé
Snapchat s’associe au 3114, le numéro national de prévention du suicide
Louise Bernard avec Laura Laplaud 11h50, le 09 septembre 2022Le réseau social Snapchat, très prisé par les jeunes, a décidé de s'engager sur la question de la santé mentale et s'associe au 3114, le numéro national de prévention du suicide. 62% des 18-24 ans ont eu des pensées suicidaires depuis la crise sanitaire, selon la Fondation Jean Jaurès.
La Fondation Jean Jaurès a publié un chiffre alarmant cet été : 62% des 18-24 ans ont eu des pensées suicidaires depuis la crise sanitaire, depuis septembre 2021, contre 34% de l'ensemble de la population. À l'occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, qui a lieu samedi, le réseau social Snapchat, très prisé par les jeunes, a décidé de s’engager sur la question de la santé mentale et s'associe au numéro national de prévention du suicide, le 3114.
"Nous acceptons ce rôle volontiers"
Les utilisateurs pourront désormais utiliser un filtre spécifique où figure le 3114, un moyen de faire connaître ce numéro national de prévention du suicide. Snapchat mettra aussi à disposition des ressources pour se renseigner ou être mis en relation avec des experts sur son site d’assistance. Le réseau social y publiera des informations autour de la santé mentale et une vidéo de sensibilisation sur le portail "Here For You". Un portail qui n’est pas nouveau. Lancé pendant le confinement afin de mettre à disposition des ressources pour les utilisateurs qui en auraient besoin, il va désormais être enrichi.
ne plateforme qui touche 26 millions de personnes
"On est un moyen d'information, avant on avait les moyens d'informations traditionnels. Maintenant, les jeunes s'interrogent et ont grandi à travers les réseaux sociaux et leur mobile. Donc si nous pouvons être le pont pour mieux les informer et mieux les accompagner, nous acceptons ce rôle volontiers", explique au micro d'Europe 1 Sarah Bouchahoua, responsable des affaires publiques de Snapchat France. "Chez Snapchat on voit surtout le côté positif des réseaux sociaux. Snapchat est une plateforme de communication visuelle et de messagerie interpersonnelle qui permet de faire le lien avec ses amis, avec ses proches. On estime qu'on a un important rôle sociétal donc si nous pouvons faire le pont entre notre communauté et les différentes politiques sociétales, les différentes ressources d'accompagnement, c'est notre priorité", poursuit-elle.
Le 3114 au service de la stratégie globale de prévention du suicide
13 juil. 2022Intervention du Dr Marine Lardinois (à distance) psychiatre, médecin coordinatrice du Centre Répondant de Lille et de Émilie Dupont, Nancy Roque et Maxime Dumortier Infirmiers DE, répondants au Centre Répondant de Lille
Cette journée s'est tenue le 16 juin 2022 à Lilliad Learning center Innovation à Villeneuve d'Ascq
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09 avril 2022
Souffrances psychiques
Sud-Ouest du 9 avril 2022
Bordeaux : Le 3114 à l’écoute des souffrances
Depuis
octobre, 12 centres répondants accompagnent les personnes en situation
de souffrance psychique en France. Reportage dans celui de Bordeaux
L’équipe est installée au sein de l’hôpital Charles-Perrens. PHOTOS THIERRY DAVID/ « SUD OUEST »
Dans
le cadre de la stratégie nationale de prévention du suicide, 12 centres
répondants ont vu le jour depuis octobre. Le 3114 est la première ligne
professionnelle nationale de prévention des suicides. À Bordeaux, le
centre reçoit les appels émis depuis la Gironde, les Landes, le
Lot-et-Garonne, la Dordogne et les Pyrénées-Atlantiques. Il est ouvert
du lundi au dimanche de 9 à 21 heures. Lorsqu’il est fermé, les appels
sont transférés au centre de Brest, ouvert 24 heures sur 24.
Rattachée
au pôle urgences Médoc-Arcachon de l’hôpital Charles-Perrens du docteur
Chantal Bergey, l’équipe est constituée de cinq psychologues, quatre
infirmiers, une assistance sociale et une secrétaire. Elle est
chapeautée par Florian Giron, psychiatre et coordinateur médical, et
Sophie Boutinaud, cadre de santé.
Discussions sans jugement
«
Le 3114 ne gère pas des appels mais des situations », précise celle-ci.
À chaque nouvel appel, l’équipe doit évaluer le potentiel suicidaire de
la personne afin d’adapter les moyens à mettre en œuvre pour atténuer
sa souffrance et l’aider à trouver des alternatives. Les répondants
n’hésitent pas à demander clairement aux appelants s’ils ont des idées
suicidaires. Il est souvent plus simple de se confier à un inconnu au
téléphone qu’à ses proches, d’autant plus que les discussions se font
sans jugement. « Le suicide est multifactoriel, il ne faut pas confondre
le facteur précipitant avec la cause unique », poursuit Sophie
Boutinaud.
Depuis
le 1er octobre, le centre a réceptionné 3 600 appels entrants et 1 390
appels sortants. 14 % des appels entrants concernaient une tentative de
suicide en cours ou à venir très prochainement. Lorsque c’est le cas,
l’appel est très rapide, les répondants contactent rapidement les
secours et/ou les proches de l’usager. Chaque situation est différente,
il est impossible de faire des généralités. La prise en charge est
personnalisée et la création du lien de confiance est capitale.
«
Ces dernières semaines, nous recevons de plus en plus d’appels de
mineurs », remarque Sophie Boutinaud. Selon Pierre, un infirmier
répondant, le Covid a accentué le mal-être des adolescents et des
enfants. Communiquer avec les plus jeunes n’est pas forcément le plus
facile car ils ont du mal à évoquer leurs idées suicidaires et ont peur
d’en parler à leurs parents. Pour autant, à la différence des adultes,
les mineurs ne sont jamais seuls et peuvent être plus facilement mis en
sécurité.
« Mettre de la distance »
Pour
les référents, le bien-être des répondants est très important. Après
chaque appel, l’équipe débriefe. « Ce n’est pas toujours facile. Les
débriefs à chaud ont été porteurs pour moi. On a de la chance d’avoir
des référents qui nous incitent à nous livrer », témoigne Auréliane,
psychologue et répondante. « Pendant les appels, j’arrive à mettre de la
distance mais j’ai parfois eu besoin d’un gros débrief pour me
rassurer. On a besoin d’entendre qu’on a fait au mieux », ajoute Claire,
infirmière et répondante.
L’équipe
bénéficie de locaux chaleureux. Elle est installée dans un bâtiment
relativement excentré du reste de l’hôpital qui offre calme et confort.
Un vrai cocon pour préserver cette équipe composée de répondants
bienveillants et à l’écoute.
— Centre Hospitalier de Castelluccio (@CHCastelluccio) March 11, 2022
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Bordeaux Actu, l'info locale sur Kulte Radio Numéro 3114 Prévention Suicide et autres réflexes, à connaître et à faire savoir Écouter : https://www.podcastics.com/podcast/episode/numero-3114-prevention-suicide-et-autres-reflexes-a-connaitre-et-a-faire-savoir-123232/ 5 min / Publié Il y a 19 heures Par Kulte Radio - Web radio et podcasts
Le suicide continue de tuer 3 fois plus que les accidents de la route, avec 8 435 décès et 88 762 tentatives de suicide en France. Les ARS de France ont missionné les centres régionaux psychiatriques pour contribuer au centre d’appels national " 3114 Prévention Suicide " en journée jusqu’à 21h, dont le centre hospitalier Charles Perrens pour le Sud de la Nouvelle-Aquitaine. Le docteur Florian Giron, responsable de cette antenne régionale à Bordeaux coordonne ces professionnels de santé, en contact avec les services d’urgences classiques, qui sont capables d’évaluer la situation ou l’urgence, et prendre les bonnes dispositions. Tous comme les professionnels de santé, les personnes en contact avec beaucoup de monde, les associations, et même chacun d'entre nous peuvent et devraient aussi connaître les bons réflexes et bonnes attitudes, se comporter en " sentinelles ", et tout simplement oser poser la question : " As-tu des idées suicidaires ? ". Ecoutez le Docteur Giron ici en podcast. Stéphan Foltier https://www.podcastics.com/podcast/episode/numero-3114-prevention-suicide-et-autres-reflexes-a-connaitre-et-a-faire-savoir-123232/
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34 000 appels au numéro national de prévention du suicide Publié le 08/02/2022 Depuis son lancement le 1er octobre dernier, le 3114, numéro national de prévention du suicide, a reçu plus de 34 000 appels de personnes en détresse, a indiqué ce samedi le ministère de la Santé. Deux pics ont été observés : lors des fêtes de fin d’année et après le passage du chanteur Stromae au journal de TF1, au cours duquel la star belge avait fait part de ses idées suicidaires.
REPORTAGE 3114 : au centre d'appel de prévention du suicide de Lille 27/01/2022 brut.media.fr
Le 3114, c'est le numéro à appeler quand on a des pensées suicidaires. Visite du centre d'appel de Lille où des professionnels se relaient 24 heures sur 24 pour écouter et aider les personnes en détresse. Reportage https://www.brut.media/fr/news/3114-au-centre-d-appel-de-prevention-du-suicide-de-lille-a3c7c097-423b-410e-bf2a-c83610cb7964 ***
Prévention suicide: le 3114 géré à La Réunion parMartine Salama-Hoareau 21 janvier 2022 https://www.lequotidien.re/*
Depuis ce début d’année, les appels provenant de La Réunion au numéro
national de prévention suicide sont pris en charge par une équipe
locale.
Depuis ce mois de janvier, le Centre régional de prévention du suicide de l’établissement
public de santé mentale de La Réunion (EPSMR) gère localement les
appels provenant de La Réunion et bientôt de Mayotte. Le 3114 permet de
répondre aux besoins immédiats des personnes en recherche d’aide :
écoute, évaluation, intervention, urgence, orientation ou
accompagnement.
Il s’agit d’une organisation locale pour une
réponse de proximité effective avec la territorialisation des appels, et
ce grâce à la mise en place du centre régional océan Indien. Ce nouveau
dispositif vise à réduire le nombre de suicides en offrant aux
personnes en grande souffrance une ligne téléphonique qui apporte une
réponse 24h/24 et 7j/7. Les appels au 3114 sont gratuits et anonymes.
La Réunion : Les appels au 3114, Numéro National de Prévention Suicide, peuvent désormais être gérés localement !
LINFO.RE – créé le 19.01.2022 à 17h08 – mis à jour le 19.01.2022 à 17h08 - Matthieu Patou-Parvédy Actif sur le plan national depuis le 1er octobre, le Numéro National de Prévention Suicide (3114) permet de répondre aux besoins immédiats des personnes en recherche d’aide : écoute, évaluation, intervention, urgence, orientation ou accompagnement ainsi que des professionnels en contact avec des personnes en détresse ou en quête d’information sur le suicide et sa prévention. Depuis le mois de janvier 2022, le Centre Régional de Prévention du Suicide de l’Etablissement Public de Santé Mentale de La Réunion (EPSMR) gère localement les appels provenant de La Réunion et bientôt de Mayotte.
Une organisation locale pour une réponse de proximité
Partout en France, lorsque l’usager composera le 3114, il sera redirigé vers le centre répondant le plus proche de chez lui. Depuis ce début d’année, la territorialisation des appels est effective avec la mise en place du centre régional Océan Indien porté par l’EPSMR.
Au bout du fil, du personnel soignant, supervisé par un médecin spécialiste, et spécifiquement formé à la prise en charge de la souffrance psychique et à la prévention du suicide sera en mesure :
- d’évaluer le niveau de souffrance, - d’écouter, sans jugement et avec bienveillance, - de soutenir et aider à résoudre la crise de façon adéquate, -d’orienter vers les acteurs du territoire pour une prise en charge adaptée aux situations, - de s’assurer que la personne n’est pas en situation de danger et, si tel est le cas, de mettre en place les mesures pour la protéger, - d’informer. Répondre aux besoins de la population
Ce nouveau dispositif a pour objectif de réduire le nombre de suicides en Métropole et en Outremer en offrant aux citoyens en grande souffrance une ligne téléphonique qui apporte une réponse professionnelle, 24h/24 et 7j/7, en lien avec les acteurs du territoire pour une réponse adaptée à chaque situation.
Les appels sont gratuits et anonymes.
Ce numéro national s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale de prévention du suicide. Il est complémentaire du dispositif VigilanS qui repose sur une équipe de professionnels de santé mentale missionnée pour garder un lien avec les personnes ayant récemment fait une tentative de suicide, et prévenir ainsi une éventuelle réitération suicidaire. VigilanS Océan Indien est déjà déployé à La Réunion et porté également par l’EPSMR https://www.linfo.re/la-reunion/sante/les-appels-au-3114-numero-national-de-prevention-suicide-peuvent-desormais-etre-geres-localement
L'interview du chanteur belge Stromae, dimanche au journal télévisé de TF1, a mis un coup de projecteur sur le suicide : depuis, les témoignages affluent, et beaucoup de professionnels de santé reconnaissent que cette séquence peut amener des personnes suicidaires à demander de l'aide.
En France, une des premières ressources, c'est le numéro national de prévention du suicide, le 3114, mis en place le 1er octobre dernier. Sept jours sur sept, 24 heures sur 24, des psychologues, des infirmiers et des médecins sont là pour répondre.
Onze plateformes d'écoute sont réparties sur le territoire français, et l'ensemble est coordonné par les équipes du CHU de Lille. Le numéro national de prévention du suicide reçoit 350 appels par jour.
Ne pas faire du suicide un sujet tabou
Lille où se trouve également un des centres d'appel, qui couvre les Hauts-de-France et la région parisienne. Ce matin-là, le Samu du Pas-de-Calais a signalé une jeune femme qui va mal. Estelle Ghillebert, psychologue, l'appelle immédiatement : "pouvez-vous m'expliquer ce qui se passe ? Vous avez déjà fait des tentatives de suicide ?". Les questions sont directes : "c'est important de ne pas faire des idées suicidaires un sujet tabou", explique la professionnelle. "Leur demander, ça nous permet de voir l'urgence de la situation".
ECOUTEZ : reportage au 3114 de Lille https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/lille-au-coeur-du-3114-le-numero-de-prevention-du-suicide-qui-sauve-des-vies-1642009374 L'objectif premier, c'est de sortir la personne suicidaire de cette crise, ne pas la laisser seule pour éviter le passage à l'acte, lui donner des conseils, des adresses pour consulter. Faire du lien autour d'elle.
Je vais envoyer une ambulance
Et parfois il faut agir en urgence. Sylvain Smis, infirmier, vient de décrocher l'appel d'une femme, qui dit "vouloir mettre fin à ses jours". Elle a déjà fait une tentative de suicide il y a quelques mois, le risque est d'autant plus grand. Elle a déjà identifié la méthode : les médicaments. "Ces médicaments sont dans la maison ?" s'alarme l'infirmier. "Je suis assez inquiet pour vous, je vais envoyer une ambulance".
La conversation est coupée : elle a raccroché avant de donner son nom, et son adresse, impossible d'envoyer une ambulance. Le moment est délicat, il faut rappeler sans braquer. Elle ne décroche toujours pas. L'infirmier finira par trouver la porte d'entrée : le centre médico-psychologique mentionné par cette femme au début de la conversation, qui l'identifiera, et enverra quelqu'un chez elle. 8.500 morts par an
En France on recense 200.000 tentatives de suicide par an, elles font 8.500 morts, et les professionnels sont convaincus que ces macabres statistiques peuvent s'améliorer. Encore faut-il une réponse immédiate aux périodes de crise suicidaire. "A partir du moment où on arrive à désescalader l'émotion", explique Laure Rougegrez, médecin psychiatre, adjointe du centre d'appel de Lille, "on élargit les champs de possibilités, on peut amener le patient aux soins, et lui sauver la vie".
Parfois même, il se produit de petits miracles. Le docteur Rougegrez raconte : "le 24 décembre, on a reçu l'appel d'un homme, qui nous avait sollicités un mois auparavant. Devant l'imminence de son passage à l'acte, nous avions envoyé les secours. Après son hospitalisation, il voulait nous remercier de lui avoir sauvé la vie".
Laure Rougegrez, psychiatre à écouter https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/lille-au-coeur-du-3114-le-numero-de-prevention-du-suicide-qui-sauve-des-vies-1642009374
Si vous avez des idées suicidaires, en parler peut tout changer. Appelez le 3114, écoute professionnelle et confidentielle, 24h/24 et 7j/7. Appel gratuit. Source https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/lille-au-coeur-du-3114-le-numero-de-prevention-du-suicide-qui-sauve-des-vies-1642009374
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3114 : le CHU de Saint-Etienne impliqué dans le dispositif national de prévention du suicide Communiqué de presse 21 décembre 2021 www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr*
Depuis le 1er octobre, un numéro national de prévention du suicide, le 3114, a été mis en place à destination de toute personne concernée par une problématique ayant trait au suicide.
Le directeur de l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes, le Docteur Jean-Yves Grall a désigné deux pôles « 3114 » dans la région : Lyon via le CH du Vinatier et les Hospices civils de Lyon et Saint-Etienne via le CHU de Saint-Etienne.
Le CHU de Saint-Etienne prend en charge les habitants des départements de l’Ardèche, la Haute-Loire, le Cantal, l’Allier, le Puy de dôme et la Loire.
Le 3114 permet, sur l’ensemble du territoire, de manière immédiate et gratuite, 24 h/24 et
7 j/7, de répondre à des personnes ayant des idées suicidaires et à leur entourage éprouvant de l’inquiétude, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire. Des professionnels de santé à l’écoute
Pour répondre à cet objectif, ce nouveau service au citoyen est assuré par des professionnels de soin spécifiquement formés à des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention. Au CHU de Saint-Etienne, ce sont des infirmiers du pôle Psychiatrie qui prennent les appels du 3114. Ils sont positionnés au SAMU, à proximité des équipes d’urgence. Il s’agit donc de professionnels aguerris à ce type de prise en charge sanitaire. Un numéro unique pour tous
Le 3114 est également au service des professionnels de santé (médecins généralistes, infirmières…) qui souhaitent avoir plus d’informations sur la prévention du suicide ou ayant besoin d’un avis spécialisé.
Il s’adresse aussi aux personnes endeuillées par un suicide ou celles exposées à un suicide, y compris dans une institution.
Le numéro national est la porte d’entrée vers l’ensemble des acteurs mobilisés sur la prévention du suicide dans chaque territoire pour une orientation efficace et un accompagnement complet des personnes en souffrance psychique.
Le 3114 c’est aussi un site internet qui propose des ressources pour faire face à plusieurs situations.
Aller plus loin
Documents à télécharger Communiqué de presse - 3114 : le CHU de Saint-Etienne impliqué dans le dispositif national de prévention du suicide (pdf, 464.61 Ko)
Depuis octobre 2021, le 3114 est accessible 24 heures sur 24 pour les personnes en souffrance psychique. Le CHU de Brest (Finistère) assure une des trois antennes territoriales avec des « répondants » formés. La nuit, jusqu’à Rouen, Besançon, Bordeaux et Saint-Pierre-et Miquelon !
Le téléphone sonne au centre d’appels de prévention du suicide du CHU de Brest. « Bonjour, c’est Erwan au 3114, je vous écoute », déclare d’une voix douce et posée, Erwan, l’un des quatorze « répondants » (bientôt dix-sept). Durant vingt ans, il a été infirmier psychiatrique. À 45 ans, il a eu envie d’une autre façon, innovante, de faire du soin. « Sans le contact visuel. Juste la voix qui apaise… »
Le 3114, numéro national, a été mis en place le 1er octobre. Pour tous les Français et Françaises en souffrance psychique ou avec des pensées suicidaires, sans distinction d’âge, c’est l’assurance d’avoir un « répondant », 24 heures sur 24, sept jours sur sept, 365 jours sur 365. Et gratuitement.
« Les « répondants » sont des professionnels spécifiquement formés », précise Michel Walter, chef du service de psychiatrie au CHU de Brest. En l’occurrence, des psychologues ou des infirmiers déjà expérimentés. « Ils sont recrutés pour leur empathie envers les autres, une finesse d’analyse pour évaluer le degré d’urgence, et une capacité à intervenir en situation de crise. »
Les « répondants » ne sont pas de simples écoutants, « ils peuvent déclencher le Samu ». Depuis le centre de Brest, environ 10 % des appels entraînent l’intervention des secours d’urgence.
Une cinquantaine d’appels par 24 heures
L’organisation est territoriale. À terme, une vingtaine de centres régionaux assureront les appels en journée. Brest anime ainsi la permanence bretonne. Trois centres « nationaux » assurent un accueil 24 heures sur 24, y compris la nuit : Lille, Montpellier, et Brest. La zone s’étend alors jusqu’à Rouen, Besançon et Bordeaux, en passant par Saint-Pierre-et-Miquelon… Une cinquantaine d’appels par 24 heures !
Les appels ne sont pas anonymes, tout en restant confidentiels et soumis au secret médical. « On demande l’identité de la personne et son numéro de téléphone. Et aussi, parfois, son adresse », précise Thierry, 50 ans, autre « répondant » infirmier durant trente ans au CHU. C’est indispensable quand la personne veut commettre un acte suicidaire. Nous pouvons déclencher des secours à distance. »
Il raconte : « Une nuit, un père de famille avait pris des médicaments pour en finir avec sa vie. J’ai envoyé le Samu et il a été sauvé. »
Depuis l’ouverture de la ligne, une grande majorité des appelants sont des femmes. Il y a aussi de nombreux jeunes, âgés de 25 à 30 ans. Le plus jeune est un garçon de 12 ans.
« Casser » la courbe des suicides
Les « répondants » peuvent aussi orienter les personnes vers des psychiatres ou des centres d’aide psychologique en ville, avec des prises de rendez-vous facilitées.
Précisons qu’à Brest, ils travaillent aux côtés des « Viliganseurs », un autre dispositif de prévention du suicide également très innovant. Un système initié au CHU de Lille par Guillaume Vaiva, pour garder le contact téléphonique ou SMS avec les personnes qui ont déjà tenté des gestes suicidaires et pour limiter le risque de récidive. À Brest, il a été mis en place dès 2016.
Le taux de suicide en France reste l’un des plus élevés des pays européens, « même s’il a baissé de 20 % en vingt ans », précise le professeur Walter. On dénombrait 12 500 suicides en 1996, 9000 en 2017. Il est la deuxième cause de mortalité chez les 10-25 ans. La Bretagne est particulièrement concernée avec un taux de mortalité de 60 % supérieur à la moyenne nationale.
Avec le 3114, le dispositif VigilanS, des formations et la prévention de la contagion suicidaire (dans les médias, réseaux sociaux, etc.), « l’objectif est de « casser » la courbe ! souligne Michel Walter. Non pas une baisse de 100 à 200 de suicides par an mais de 2000 ! Ce sont des morts évitables. »
Le 3114 s’adresse aussi aux « proches » (famille, amis, collègues) ou aux professionnels de santé. En janvier, pour toucher davantage les jeunes, un tchat sur Internet sera mis en place. Laurence GUILMO. Ouest-France https://larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-prevention-du-suicide-brest-au-bout-du-telephone-_54135-4978178_actu.Htm
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Prévention du suicide : un mois après son lancement, le numéro national a reçu plus de 12 000 appels Publié le mercredi 8 décembre 2021
PARIS, 2 décembre 2021 (APMnews) - Le numéro national de prévention du suicide, le 3114, a reçu 12 286 appels entre le 1er octobre et le 1er novembre, a fait savoir Marie-Hélène Déchaux, directrice opérationnelle au pôle national du dispositif.
Elle s'est exprimée par le biais d'une visioconférence, retransmise lors du Congrès français de psychiatrie (CFP) qui se déroulait à la fois à Montpellier et en ligne. Plusieurs membres du pôle national du numéro national de prévention du suicide se sont exprimés lors d'une session.
Ouvert depuis le 1er octobre, le numéro national de prévention du suicide (2NPS) est accessible 24 heures sur 24, grâce à des centres (certains ouverts en journée, d'autres 24 heures sur 24) en cours de déploiement sur le territoire.
Entre le 1er octobre et le 1er novembre, le numéro national a reçu 12 286 appels, "ce qui témoigne, particulièrement pour les centres H24, d'une activité assez soutenue", a souligné Marie-Hélène Dechaux.
Charles-Edouard Notredame, coordinateur national adjoint du numéro national suicide, joint par APMnews, a précisé qu'au 22 novembre, plus de 15 000 appels étaient dénombrés. Il y a eu un "coup d'accélérateur" au lancement du numéro unique avec environ 900 appels par jour, et le leur nombre s'est depuis stabilisé, autour de 300 appels quotidiens.
Ces appels durent en moyenne 20 minutes, a observé mercredi Marie-Hélène Déchaux, précisant que ce numéro "s'adresse certes aux personnes [directement] concernées" mais "aussi à toutes [celles] concernées par l'ensemble du spectre suicidaire", tels que les proches, les personnes endeuillées par un suicide ou encore les professionnels.
Charles-Edouard Notredame a expliqué à APMnews que, si des données précises sur les profils des appelants ne sont pas encore disponibles, les "impressions cliniques" montrent que "les trois profils" des populations visées par le dispositif (personnes concernées, proches/proches endeuillés et soignants) "appellent tous".
Les personnes concernées sont les plus nombreuses à appeler, suivies par les professionnels de santé et par les personnes endeuillées. De même toutes les tranches d'âges, "même les plus jeunes", se sont emparées du 3114, a-t-il souligné.
Marie-Hélène Dechaux a annoncé que 10 centres sont "ouverts sur le territoire", dont "certains de manière complète mais pas tous". Trois centres fonctionnent 24 heures sur 24.
Lors de son intervention, Christophe Debien, responsable du déploiement national du dispositif, a annoncé que le centre de La Réunion, qui couvrira également le territoire de Mayotte, ouvrira "aux alentours du 15-18 décembre".
Il a rappelé que l'outre-mer est aujourd'hui couvert par le centre de Montpellier. D'autres centres ouvriront au premier trimestre de l'année 2022, a-t-il ajouté. Formation initiale et modules complémentaires
Pierre Grandgenèvre, psychiatre et chargé de la formation des répondants au pôle national, a rappelé que les répondants ont tous participé à une formation initiale, comportant "différents modules".
Le premier module est une présentation des outils et des différents pôles du 3114, le deuxième aborde la manière dont les répondants peuvent établir un lien avec l'appelant, le troisième s'attache à leur apprendre à "identifier le problème" et le quatrième à "porter assistance".
Un cinquième et "dernier module concerne plutôt des appels spécifiques", dont "les appels fréquents", les "appels des endeuillés", les "appels des enfants et adolescents" et "les appels des tiers", a-t-il rappelé.
Le pôle national réfléchit désormais à la mise en place de "modules complémentaires", dont "la question du genre", le "handicap", les "inégalités sociales".
Par exemple, si tous les répondants sont sensibilisés à prendre en charge les appels des personnes endeuillées, un module complémentaire sera lancé, début 2022, sur cette thématique, a précisé Charles-Edouard Notredame, expliquant qu'a priori, tous les appelants participeront aux modules complémentaires.
En 2022, le dispositif s'enrichira également d'un chat, a expliqué Margot Morgiève, chercheuse au pôle national.
Marie-Hélène Dechaux a rappelé que le 3114 "n'est pas qu'un numéro national de prévention du suicide" mais aussi "un outil supplémentaire au service d'une stratégie globale prévention du suicide", portée par la feuille de route santé mentale et psychiatrie.
S'agissant du suicide, la feuille de route prévoit "également le déploiement et la généralisation du dispositif VigilanS", le "déploiement de la formation rénovée en prévention du suicide", et le déploiement du travail de lutte contre la contagion suicidaire Papageno, a-t-elle souligné.
*** Décret n° 2021-1566 du 2 décembre 2021 portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « système d'information du numéro national de prévention du suicide »
NOR : SSAP2125738D ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2021/12/2/SSAP2125738D/jo/texte Alias : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2021/12/2/2021-1566/jo/texte JORF n°0282 du 4 décembre 2021 Texte n° 65 Lire le decret : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044409124
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Service d'accès aux soins, le modèle lyonnais Plateforme commune pour le 15 et le 3114 Par Anne-Gaëlle Moulun - Publié le 19/11/2021 https://www.lequotidiendumedecin.fr*
Depuis la mise en place du numéro national (3114) de prévention du suicide, le 1er octobre, des professionnels de l’hôpital psychiatrique du Vinatier sont présents sur la plateforme du SAS 69.
Dr Di Philippo Crédit photo : Anne-Gaëlle Moulun
Sur plus de 300 m², s’étend la plateforme de régulation du SAS Samu 69. C’est ici que sont reçus et traités les appels d’urgence de Lyon et du Rhône. « En temps normal, nous avons autour de huit assistants de régulation médicale (ARM) dans la salle. Le week-end nous pouvons monter à 13 et la nuit cela descend à cinq », détaille le Dr Christian Di Filippo, chef de service adjoint du Samu de Lyon et responsable du SAS. En cas d’appel au 15, le circuit de réponse est bien rodé : d’abord, un assistant de régulation médicale prend l’appel et évalue le degré d’urgence. Selon la gravité, il envoie les secours sur place et peut donner des consignes de réanimation par téléphone, ou un second ARM prend le relais pour suivre le dossier. Ce dernier peut alors basculer l’appel vers les médecins urgentistes ou les médecins généralistes, réunis sur un autre plateau de 50 m². « Trois médecins du Samu sont en poste, ainsi que deux médecins généralistes en semaine, cinq le week-end », ajoute le Dr Di Filippo. En fonction de la situation identifiée, un opérateur de soins non programmés, nouvel acteur-clé créé par le SAS, peut prendre la suite pour réserver un rendez-vous dans une structure adaptée (SOS ou médecin de ville).
« Nous pouvons recevoir 14 appels simultanément, complète le chef de service adjoint. Notre taux de décroché est actuellement de 95 % dans la minute. Notre objectif est d’atteindre 99 % dans la minute et 95 % dans les 30 secondes ». La plateforme traite chaque année 50 000 dossiers de régulation médicaux, c’est-à-dire des appels ayant abouti à un médecin régulateur.
Deux répondants du Vinatier
Et depuis le 1er octobre, deux nouveaux postes ont été ouverts, à la suite de la création du numéro national 3 114 de prévention du suicide. « Nous avons signé une convention entre le Centre Hospitalier Le Vinatier et les Hospices civils de Lyon. Deux répondants venant du Vinatier disposent des mêmes infrastructures téléphonique et informatique que nos répondants. Nous avons mis en place des procédures pour l’écoute, l’évaluation et l’orientation des appelants», développe le Dr Di Filippo. « Une équipe de 6 personnes, 3 infirmiers et infirmières et 3 psychologues, a été constituée par le Vinatier. Ils se relaient au bout du fil pour écouter les appelants, les évaluer et les orienter selon leur situation », explique Maxime Vieux, psychologue et adjoint à la coordination médicale.
Le centre d’appels de Lyon reçoit les appels émis depuis les départements du Rhône, de l’Ain, de l’Isère, de la Drôme, de la Savoie et de la Haute Savoie, tous les jours de 9 heures à 21 heures. Le numéro étant accessible 24 heures sur 24, il est basculé vers un centre situé à Montpellier en dehors de ces horaires d’ouverture. Depuis la mise en service du 3114, le 1er octobre, le centre lyonnais a déjà reçu 500 appels et 12 000 ont été traités au niveau national. « Parmi les appelants, nous avons 50 à 60 % de personnes en détresse, 30 % de proches et 10 % de professionnels. Les médecins généralistes ou les médecins scolaires peuvent appeler le numéro pour qu’on les aide à orienter les patients », indique Paul-Alexandre Thien, infirmier au Vinatier et membre de l’équipe des répondants depuis le 1er octobre. « Grâce au partenariat avec le 15, si une personne court le risque de passer à l’acte, nous pouvons déclencher rapidement l’intervention des secours, tout en gardant la personne au bout du fil jusqu’à leur arrivée », souligne-t-il.
PRÉVENTION DU SUICIDE PAR LE 3114: L'ÉQUIPE DE RÉPONDANTS DU CH LE VINATIER INTÉGRÉE AU SAS DU RHÔNE 03/11 2021 https://www.sfmu.org* LYON, 3 novembre 2021 (APMnews) - La cellule téléphonique pilotée par le centre hospitalier Le Vinatier, dans le cadre du numéro national de prévention du suicide (3114), a été implantée au coeur du plateau de régulation du service d'accès aux soins (SAS) expérimenté aux Hospices civils de Lyon (HCL) depuis février, ont annoncé les établissements dans un communiqué commun.
"Conçu comme un espace ressource à distance facile d'accès, le 3114 assure une réponse 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aux personnes ayant des idées suicidaires, à leur entourage ainsi qu'aux professionnels qui souhaitent avoir un avis. Ce numéro s'adresse aussi aux personnes endeuillées par un suicide", rappellent les établissements et l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes (ARA) dans leur communiqué (cf dépêche du 29/09/2021 à 10:37 et dépêche du 04/10/2021 à 12:30).
Ce numéro a été lancé le 1er octobre. La cellule téléphonique mise en place à Lyon par Le Vinatier répond aux appels émis depuis les départements du Rhône, de l'Ain, de l'Isère, de la Drôme, de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Le CHU de Saint-Etienne a été retenu comme centre répondant pour les autres départements de la région (Loire, Haute-Loire, Allier, Cantal, Ardèche et Puy-de-Dôme), précise-t-on.
"Une équipe de répondants expérimentés, composée d'infirmiers et de psychologues issus du pôle urgences du CH Le Vinatier écoute, évalue et oriente les appelants selon leur situation vers les structures de soin ou d'urgence du territoire (services de psychiatrie publique et privée, dispositifs d'aide locale à distance -SOS Amitié, Suicide Ecoute…-, acteurs médicaux sociaux, médecins, Samu…)", expliquent les établissements et l'ARS dans leur communiqué commun.
La supervision médicale du dispositif est assurée par le Dr Emilie Waver (psychiatre) et la supervision opérationnelle par Maxime Vieux (psychologue social et chargé de mission) du centre de prévention du suicide ARA.
Pour permettre l'intégration de l'équipe de répondants au sein du SAS du Rhône (cf dépêche du 22/02/2021 à 18:54 et dépêche du 11/10/2021 à 16:28), une convention a été signée entre Le Vinatier et les HCL. Des protocoles communs ont été également élaborés afin d'assurer la gestion, le traitement et l'orientation des appels quel que soit le point d'entrée (3114 ou 15).
"Cette collaboration étroite entre les équipes permet ainsi d'assurer une prise en charge et une intervention rapide et conjointe, particulièrement lors d'appel à risque immédiat de passage à l'acte suicidaire", soulignent les signataires.
"L'équipe du 3114 assure le maintien du lien téléphonique et la demande de régulation auprès des équipes du SAS Samu 69 qui définissent l'envoi des moyens adaptés", précisent-ils.
"L'installation de l'équipe du 3114 au coeur du service d'accès aux soins est la garantie du meilleur service rendu aux appelants et aux patients concernés, par le partage d'expertises qu'elle engendre et la fluidité de la communication dans le traitement des appels qui en découle. C'était la meilleure des solutions à retenir, pour porter le centre lyonnais 3114 à son plus haut niveau", assure Pascal Mariotti, directeur du centre hospitalier Le Vinatier, cité dans le communiqué.
L'intégration d'un pan de la filière psychiatrique permet aussi au SAS Samu 69 de franchir "une nouvelle étape dans son déploiement" et de prévoir "à terme" d'intégrer "toutes les filières de prise en charge des urgences et de soins non programmés, y compris au sein du CHU (hotline gériatrique, centre antipoison, pédiatrie)", soulignent également les signataires.
Le Vinatier et les HCL renforcent leur coopération
La convention entre Le Vinatier et les HCL pour la prévention du suicide est une nouvelle étape dans leur coopération dans ce domaine, menée "sous l'impulsion du Pr Emmanuel Poulet et du Dr Edouard Leaune", et permet de "couvrir un champ d'intervention plus large, allant de la prévention à la post-intervention sur le territoire et la région", ajoutent-ils.
"L'intégration du 3114 dans le [SAS] traduit de façon immédiate et concrète le principe d'association étroite qui guide désormais la relation entre les deux établissements" et "illustre notre capacité à offrir un service et des soins plus efficaces, pertinents et de qualité à la population quand nous agissons conjointement", affirme Raymond Le Moign, directeur général des HCL.
*** Reportage "Santé mentale : où en est la France dans la prévention au suicide ? • FRANCE 24 Avertissement déchiffrage infosuicide.org : sur la donnée notifiée dans le reportage " En France, 8961 personnes se sont suicidées en 2019" Cette donnée est tirée du rapport Suicide worldwide in 2019 Global Health Estimates, OMS et est une estimation. En France les derniers chiffres nationaux disponibles pour les suicides sont élaborés par le https://www.cepidc.inserm.fr/ et sont pour 2017. les données pour 2019 ne sont pas encore disponibles. *** La prévention du suicide, un enjeu majeur de santé publique https://www.centre-val-de-loire.ars.sante.fr 2 novembre 2021
La prévention du suicide est une priorité pour le ministère des solidarités et de la santé qui l’a inscrite :
• Dans l’action 6 de la feuille de route santé mentale et psychiatrie lancée en juin 2018, • Dans l’instruction du 10 septembre 2019 relative à la stratégie multimodale de prévention du suicide, • Et réaffirmée dans la mesure 31 du Ségur de la santé de juillet 2020.
Le suicide représente en France : Près de 9 300 décès, 200 000 tentatives de suicide par an, Soit plus de 24 décès par jour.
Le taux de suicide est en France l’un des plus élevés d’Europe avec 14/100 000 habitants, pour une moyenne européenne de 10,3/100 000 habitants.
Il concerne : en premier lieu les hommes, avec un taux de suicide de 22/100 000 habitants, et dans une moindre mesure les femmes avec un taux de suicide de 5,9/100 000 habitants.
Chaque année le suicide est responsable de la mort de près de 400 adolescents en France, ce qui en fait la 2e cause de mortalité pour cette tranche d’âge. En région Centre-Val de Loire :
En 2015, 433 personnes se sont suicidées et 326 étaient des hommes.
Avec un taux standardisé de 18,3 pour 100 000 habitants pour les suicides, le Centre-Val de Loire se situe au 7ème rang des régions les plus touchées.
Avec un taux standardisé 168,9 pour 100 000 habitants pour les hospitalisations pour tentative de suicide en 2017, le Centre-Val de Loire se situe au-dessus du taux national (148/100 000 habitants) et au 5e rang des régions métropolitaines.
La majorité des suicides concerne les adultes de 25 à 59 ans.
Une situation contrastée selon le sexe : une majorité d’hommes pour les suicides (76 %) une majorité de femmes pour les hospitalisations pour tentatives de suicides (64 %)
Les modes opératoires pour les suicides sont : la pendaison (61%) et les armes à feu (20 %) pour les hommes, la pendaison (49 %) et les auto-intoxications médicamenteuses (23 %) pour les femmes.
Données issues du Bulletin de santé publique Centre-Val de Loire – Février 2019
Santé Publique France & Vies 37
La mise en place d’une ligne dédiée à la prévention du suicide constitue une réponse essentielle à l’une des problématiques de cette prévention : l’accès et le maintien du lien avec le système de soins des personnes en souffrance.
Cette ligne, assurée par des professionnels de soins (infimier·e·s, psychologues, sous la supervision d’un médecin spécialiste) formés aux missions d’écoute et d’orientation a pour objectifs de : Permettre une prise en charge sanitaire immédiate 24H/24 et 7J/7 : il s’agit d’évaluer les personnes ayant des idées suicidaires et de les prendre en charge de façon adaptée (depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire). Permettre de promouvoir l’accès aux soins et de repérer les troubles de santé mentale que l’on retrouve chez plus de 80 % des personnes suicidées. Permettre d’atteindre les populations les plus vulnérables (notamment les adolescents) qui sont précisément celles qui sont le moins à même de chercher de l’aide lorsque cela est nécessaire.
Le numéro national, est la porte d’entrée vers l’ensemble des dispositifs d’aide psychologique, et la garantie d’une communication directe et efficace à destination des personnes suicidaires.
Ce dispositif s’adresse en premier lieu aux personnes suicidaires, puis à leur entourage, et aux professionnels soignants et non soignants en contact avec elles.
Permettre aux personnes suicidaires d’accéder 24h/24 et 7j/7 et gratuitement par téléphone ou par messagerie instantanée à un service professionnel d’écoute, d’information, d’évaluation, d’intervention et d’orientation ; Prendre en charge les appels que les régulateurs du centre 15 ou d’autres dispositifs d’aide à distance identifiés comme relevant de la prévention, de la prise en charge ou de l’orientation des personnes suicidaires ; Apporter des conseils à l’entourage des personnes suicidaires et aux professionnels non soignant en contact avec des personnes suicidaires ; Apporter des conseils et des avis spécialisés aux professionnels soignants.
Avec l’ouverture du 3114, la France complète ainsi sa stratégie nationale de prévention du suicide impulsée par la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 »[1] et conformément à la préconisation de mise en place d’une stratégie globale de prévention du suicide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Des formations : formations à la prévention du suicide de professionnels de santé (évaluation du potentiel suicidaire et intervention de crise suicidaire) et le déploiement de réseaux Sentinelles ; formation des médecins généralistes à la prise en charge de la dépression, incluant le repérage du risque suicidaire. La prévention de la contagion suicidaire (dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les lieux publics ou les institutions (https://papageno-suicide.com) VigilanS : dispositif de veille et recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide dans les suites de leur sortie des urgences ou d’une hospitalisation. Créé en 2015 et déployé à ce jour dans 12 régions métropolitaines sur 13 et dans deux régions d’Outre-mer et dans l’ensemble des régions avant la fin de cette année, ce sont près de 15 000 patients qui y ont recours en 2020 et déjà près de 10 000 en juin 2021. (http://dispositifvigilans.org) [1] https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-pres… le 1er octobre 2021 sur le territoire Français N° d’appel : 3114 Site internet : www.3114.fr Que vous composiez ce numéro depuis la Métropole ou l’Outre-Mer, votre appel sera pris en charge (et automatiquement dirigé vers le centre répondant 3114 disponible le plus proche de vous).
Et en région Centre-Val de Loire ?
Le Centre de Brest prend en charge les appels de la région en attendant l’ouverture du Centre répondant de jour prévue pour l’année 2022.
*** Numéro national de prévention du suicide : «Est-ce que vous avez des idées noires ?» Marlène Thomas Libération (site web) Société, samedi 23 octobre 2021 2134 mots
Mis en service le 1er octobre, le 3114, joignable jour et nuit, se distingue des lignes d'écoute par sa logique d'orientation et d'intervention. «Libération» a suivi deux répondantes de l'unité Poitou-Charentes.
Il est midi. Casque audio vissé sur le crâne, Lisa (1) brise le calme qui règne depuis le début de la matinée autour des deux bureaux. «Bonjour Nathalie (1), c'est Lisa, du 3114. Comment vous allez aujourd'hui ?» Affublée d'une blouse blanche, la psychologue de 24 ans est l'une des répondantes du numéro national de prévention du suicide, mis en service le 1er octobre. Soigneusement pesés, ses mots dessinent la situation d'isolement de cette octogénaire : des douleurs physiques causant des maux psychiques et une dépendance affective dans son couple. Une dizaine de minutes plus tard, Lisa questionne celle qu'elle a déjà eue à plusieurs reprises au téléphone : «Est-ce que vous avez des idées noires, Nathalie ?» Silence. Yeux fixés sur ses quatre écrans, la psychologue officiant au centre de jour installé au centre hospitalier Henri-Laborit de Poitiers (Vienne) rebondit : «Qu'est-ce que vous entendez par de temps en temps ? Tous les jours ?» Par cet appel, Lisa doit qualifier et évaluer la souffrance et déceler sans brusquer d'éventuelles idées suicidaires. Complémentaire des lignes d'écoute telles que SOS Amitié, ce numéro gratuit et confidentiel tenu par des professionnels se distingue par sa logique d'orientation et d'intervention.
Si le jour de notre visite est particulièrement calme, la cellule reçoit en moyenne quatre appels quotidiens à Poitiers et en passe quasiment le même nombre. En une dizaine de jours, presque 6 200 appels ont été reçus au niveau national, avec une moyenne de 500 quotidiennement. Quelque 160 professionnels - psychologues ou infirmiers derrière le combiné - mais aussi cadres de santé, assistantes sociales, secrétaires médicales et psychiatres sont mobilisés dans dix centres à travers le France pour ce numéro accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Tous ont été spécifiquement formés à la prévention du suicide et à la prise en charge de la crise suicidaire. Coordonné nationalement par le CHU de Lille, ce dispositif, initié par l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn en 2017-2018 avant d'être repris lors du Ségur de la santé, devrait s'étendre en 2022 à un centre par région.
«Des morts évitables»
A Poitiers, de 9 heures à 21 heures, deux répondants sont systématiquement sur le pont pour couvrir les sept départements de Poitou-Charentes et du Limousin. Hébergés sur la plateforme du Samu, six psychologues se relaient tout au long de la semaine. «On peut travailler en équipe, discuter d'un cas, alors qu'habituellement un psychologue en cabinet est plutôt seul», remarque Lisa. Même la nuit, les personnes en détresse trouvent une oreille attentive. L'équipe de Brest, l'un des trois centres ouverts en permanence, prend le relais de celle de Poitiers.
Famille, voisins, employeurs, professeurs ou encore soignants, tous peuvent interpeller le 3114. Un besoin criant. «Il manquait un moyen d'accès aux ressources lorsqu'on est en difficulté ou qu'un proche l'est», estime le professeur de psychiatrie au CHU de Lille Pierre Thomas, coordinateur national du 3114, pour qui cette initiative permet de combiner les dispositifs déjà existants. Une manière aussi de décharger le Samu dont environ «10% des appels concernent le sujet du suicide».
Avec plus de 9 000 suicides par an, la France présente «un des taux les plus élevés d'Europe». S'il est en baisse ces dernières années, «la diminution n'est pas suffisamment sensible», pointe le coordinateur national, qui espère «voir une cassure de la courbe des décès par suicide». «On est en retard notamment parce qu'on ne sait pas comment en parler, on a toujours peur d'inciter à passer à l'acte. Ce sont pourtant des morts évitables», regrette le psychiatre, qui veut briser le mythe tenace selon lequel il n'y aurait parfois plus rien à faire.
Dans certains cas sensibles comme celui de Nathalie, l'accompagnement se poursuit au-delà du premier appel. Son carnet de notes devant les yeux, Lisa s'attelle, à la fin des vingt minutes de discussion, à dresser un compte rendu de l'échange. Lors de leur premier contact, l'urgence était davantage palpable : Nathalie développait un scénario suicidaire bien établi, cherchant même à avoir un avis médical sur l'éventualité d'un échec de la technique utilisée. Son appel du jour ne laisse pas entrevoir de crise suicidaire mais Lisa reste en alerte, une rupture avec son compagnon pourrait mener à une tentative de suicide. «L'évaluation se fait au niveau de l'urgence. Est-ce que la personne a envie de se suicider dans les heures, jours qui viennent ? Le danger est le moyen. Si la personne a accès à un moyen létal facilement, c'est une urgence», explique le psychiatre Jean-Jacques Chavagnat, responsable de l'unité Poitou-Charentes du 31 14.
Addictions, troubles de la personnalité et maladies psychiatriques font notamment partie des critères pris en compte lors de l'évaluation, tout comme le sexe ou encore l'âge. «Une personne ayant déjà fait une tentative de suicide a plus de chances de repasser à l'acte», ajoute Lisa. Les potentiels remparts au suicide sont aussi passés au crible, tels que la famille ou le travail. «Pour les personnes âgées, les chiens et chats sont des gros facteurs de protection», avance la psychologue.
Si les urgences ne sont pas systématiques, elles sont régulières. «Presque tous les jours, j'ai dû faire intervenir le Samu pour une crise suicidaire», rembobine Lisa. Dès le 1er octobre, deux interventions ont eu lieu auprès de personnes sur le point de se suicider. Si la ligne n'est pas anonyme, les professionnels manquent parfois d'informations essentielles pour entrer éventuellement en contact avec les proches ou le médecin de l'appelant, ou alerter les secours. Une difficulté que Lisa n'avait pas anticipée : «On a le prénom, mais rarement le nom de famille, l'adresse. Il y a beaucoup de méfiance, cette peur qu'on envoie le Samu et la crainte d'une hospitalisation sous contrainte.» En cas d'urgence, le numéro de téléphone permet toutefois au Samu de localiser l'appelant.
«Dans deux mois vous ne pensez plus être là??»
Si aucune limite de temps n'est fixée, Marie-Lou, l'autre psychologue en poste ce jour-là, précise : «On évite de dépasser une heure d'appel, sauf en cas d'intervention immédiate du Samu, il faut rester en ligne jusqu'à leur arrivée», détaille la Poitevine de 25 ans. L'investissement émotionnel des répondantes est fort. Pour Lisa flotte surtout la «crainte d'une erreur d'évaluation». Une fois rentrée chez elle le soir, la jeune femme se repasse le film de chaque appel, questionnant ses initiatives. «On ne décroche pas.» Le médecin coordinateur résume : «Un répondant arrive à mettre en place un lien avec la personne, évalue la problématique et essaie de proposer une solution à court terme.» Il insiste : «Ce n'est pas un numéro d'urgence mais une ligne en lien avec les urgences.» Cette idée de lien est au coeur de la philosophie du 3114. A 16 heures, Lisa dresse la liste des sujets à aborder avec Béatrice (1). En tête des priorités ? Conforter cette septuagénaire isolée et en rupture familiale, dans la nécessité de consulter un psychologue. «Ça peut toujours vous apaiser de parler de votre souffrance même si ce n'est pas miraculeux», dit-elle d'une voix douce. La première partie de l'appel laisse entendre un profond désespoir. «Vous avez une idée de quand vous pourriez passer à l'acte ? Dans deux mois, vous ne pensez plus être là ?» A travers les mots de Lisa transparaît le poids de la pandémie de Covid-19, qui a accentué l'isolement. La répondante réussit à dénicher une association prête à la recevoir, suscitant l'étonnement de son interlocutrice. Les personnes au bout du fil ne «s'imaginent pas forcément ce que le 3114 peut faire pour eux», relate Lisa, qui relève notamment leur facilité à décrocher des rendez-vous chez des soignants surbookés.
D'autres solutions peuvent aussi être proposées aux appelants : envisager une visite du médecin traitant, d'un voisin, renvoyer vers le 3919 ou les forces de l'ordre pour une femme victime de violences ou encore aider un étudiant en difficulté avec ses démarches administratives. Si un annuaire des ressources locales doit être mis à disposition des équipes, pour l'heure Lisa et Marie-Lou jonglent entre plusieurs sites pour trouver les solutions les plus adaptées à chaque situation.
«On ne se laisse pas distraire»
Les répondants marchent sur un fil ténu quant à la posture à adopter vis-à-vis des personnes à l'autre bout du combiné. «De l'empathie mais pas de la sympathie, il faut garder une certaine distance», souligne le médecin. Certains appelants sollicitent le 3114 des dizaines de fois. Dans le cas d'appels récurrents, les répondants écoutent, évaluent et tentent de déceler l'émergence d'une nouvelle problématique. Bref, «apporter du soutien sans être rejetant», conclut le coordinateur. Le risque étant par lassitude ou habitude de passer à côté de signaux alarmants.
La plupart des écoutants recrutés débutent leur carrière. Un choix délibéré : «Quelqu'un avec plus d'expérience aura plus de mal à se mouler à cette nouvelle pratique» téléphonique, estime Jean-Jacques Chavagnat, responsable de l'unité. Marie-Lou, dont c'est le premier poste, voit des avantages dans ces consultations à distance : «Ce qui peut être impressionnant dans le métier, comme le regard, le comportement du patient, on ne le voit pas. On ne se laisse pas distraire par ce qu'il pourrait faire en face de nous.» L'écoute doit être totale. «On fait attention à ce qu'il se passe autour, s'il y a des enfants, un train, la télé, des bruits de voiture», embraye sa collègue. Des informations sonores clés pour cerner le contexte de l'appel.
Si la ligne de Poitiers a pour l'instant reçu une majorité d'appels à l'aide de personnes âgées, un tchat doit être mis en service courant 2022 afin de toucher les plus jeunes. «Un des projets à court terme est aussi d'afficher le numéro de la ligne sur des lieux où l'on se suicide plus, comme les gares ou les falaises. Si on le met au bord des ponts comme en Angleterre ou aux Etats-Unis, le nombre de suicides diminue», assure le psychiatre Pierre Thomas. Reste aussi à communiquer largement sur ce numéro pour qu'il devienne un outil de premier recours pour les personnes concernées et leurs proches.
Le suicide en France
Près de 9?300 décès sont à déplorer chaque année en France, soit plus de 24 morts évitables par jour et 200 000 tentatives. En baisse depuis vingt ans, le taux de suicide reste l'un des plus élevés d'Europe (14 pour 100?000 habitants), selon les données de Santé publique France. Des disparités régionales sont toutefois à relever, ce taux variant de 7,4 à 22,2. «En Nouvelle-Aquitaine, il est un peu supérieur à la moyenne nationale [18,7 selon le dernier bulletin de 2019, ndlr] avec des disparités entre milieu rural et urbain», indique Sophie Lefevre, chargée de la promotion de la santé mentale à l'agence régionale de santé. La moyenne européenne plafonne, elle, autour de 10,3. Les hommes se suicident davantage alors que les femmes font plus de tentatives. L'adolescence est l'âge où celles-ci sont les plus fréquentes : 1% à 4% des 15-19 ans ont dû être hospitalisés après un geste suicidaire. Chaque année, 400 jeunes en meurent. Bien que «le nombre de décès par suicide augmente avec l'âge», selon le psychiatre Pierre Thomas, cela en fait la deuxième cause de mortalité chez les 15-19 ans.
Le Dr Jean-Jacques Chavagnat est psychiatre au centre hospitalier Laborit et coordonne l’équipe des six répondants de la plateforme 3114. Poitiers fait partie des 17 premiers centres répondants à couvrir le territoire, comment cela s’est-il organisé ? « Il y avait normalement un centre de jour par région administrative, mais pour la Nouvelle-Aquitaine, Poitiers et Bordeaux ont été retenus. À Poitiers, cela fait 30 ans qu’on fait de la suicidologie… En tant que responsable du dispositif VigilanS (1) Poitou-Charentes et président de la fédération française Trauma suicide liaison urgence (FTSLU), il y a une cohérence à ce que nous soyons associés. » Qui sont les répondants qui décrochent le téléphone ? « Ce sont six répondants psychologues débutants qui ont été spécifiquement recrutés pour cette mission. Ils ont été formés pendants quatre jours et deux médecins assurent la supervision du dispositif. » Quelle différence entre ce dispositif national et les numéros d’écoute comme SOS Amitié qui existent déjà ? « Le 3114 est avant tout un numéro national de prévention du suicide, tenu par des professionnels et encadré par un psychiatre. Nous ne sommes pas que des écoutants mais nous trouvons des solutions avec un réseau national en appui. » Qui peut appeler et quand ? « Le numéro se déploie 7 jours sur 7, de 9 h à 21 h. C’est le centre d’appel de Brest qui prend le relais en dehors de ces horaires. Toutes les personnes en souffrance peuvent appeler, mais c’est aussi ouvert aux proches de personnes en souffrance. Nous avons aussi un pan d’écoute tourné vers le deuil après suicide. Enfin, les professionnels peuvent appeler pour être écouté, aidé, conseillé. » Depuis le 1er octobre, combien d’appels avez-vous reçu ? « Chaque jour, environ cinq appels entrants et cinq appels sortants. Les appels sortants, ce sont les appels que les psychologues passent afin d’assurer le suivi. On prend des nouvelles des gens qui nous ont appelés, parfois dans la journée même, parfois le lendemain. » (1) Ce dispositif consiste en un système de recontact et d’alerte en organisant autour de la personne ayant fait une tentative de suicide un réseau de professionnels de santé qui garderont le contact avec elle. https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/vienne-le-docteur-chavagnat-dirige-l-equipe-des-repondants-du-3114
*** Numéro de prévention du suicide : des infirmiers au bout du fil 14 octobre 2021 Géraldine Langlois https://www.actusoins.com* Au bout du 31 14, le numéro national de prévention du suicide ouvert le 1er octobre 2021, ce sont majoritairement des infirmiers qui répondent. Les centres téléphoniques régionaux qui ouvrent peu à peu recrutent des IDE (et des psychologues) pour permettre à ce nouvel élément de la stratégie nationale de prévention du suicide de se déployer complètement.
Les personnes qui composent le 31 14, le numéro national de prévention du suicide (2NPS), tombent pour la grande majorité d'entre eux sur un infirmier ou une infirmière.
Les autres, dans une proportion bien inférieure, sur un ou une psychologue. Les recrutements de répondants pour cette nouvelle ligne ont commencé à l'automne et se poursuivent encore car seule une partie des centres téléphoniques ont ouvert, explique Christophe Debien, psychiatre au CHU de Lille et chargé du déploiement du 2NPS.
A Angers, Bordeaux, Brest, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Poitiers, Rouen et Saint-Etienne, les équipes sont en place ou en cours de constitution et les IDE et psychologues répondent déjà aux appels (de toute la France).
D'autres doivent encore ouvrir puisqu'un centre par région doit être opérationnel. Ceux qui assurent une permanence 24 heures sur 24 ont besoin de 18 ETP (Équivalent temps plein) et ceux qui ne répondent aux appels que de 9h à 21h en ont besoin de huit en moyenne. Il s'agit de postes à plein temps : combiner ces missions à temps partiels avec un autre mode d'exercice hospitalier est actuellement compliqué. Un centre par région
Les infirmiers et psychologues recrutés ont pour mission de répondre aux appels téléphoniques (ou par chat) des personnes qui appellent le numéro national, des personnes en grande souffrance, parfois en crise suicidaire, ou des proches de ces personnes.
Ils doivent évaluer l'urgence suicidaire et adapter leur réponse, c'est-à-dire, par exemple, orienter la personne vers les structures de soin ou des ressources d'aide locales voire lancer une intervention dans les situations les plus graves.
Pour Christophe Debien, ces missions ne nécessitent pas forcément d'être « qualifié en psychiatrie ». Selon lui, « la première qualité requise, c'est l'empathie, la capacité à se représenter la souffrance de l'autre, sans jugement, pour essayer de la comprendre et de la mettre en équation avec ses problématiques, ce que la personne n'arrive plus à faire car elle est submergée par son émotion et sa douleur ».
Il faut également des qualités de soignant en matière d'évaluation du risque suicidaire, de la souffrance de l'autre et du contexte : il ne s'agit pas de rassurer ou de consoler mais bien d'évaluer la situation pour y apporter la réponse la plus juste.
Des compétences en gestion de crise sont aussi très utiles pour ces postes : « une fois que la situation est évaluée, il faut trouver comment co-construire avec la personne les leviers qui, on l'espère, vont fonctionner » pour l'aider à sortir de la crise et trouver du soutien, ajoute le psychiatre.
Cela nécessite de la souplesse voire de la créativité, pour « s'autoriser à penser hors des cadres », poursuit-il. Soin à distance, nouveau métier
Tous les infirmiers (et psychologues) recrutés, suivent une formation de trois jours avant de devenir « répondants ».
Elle a été élaborée « de manière très rigoureuse en collaboration avec le Groupement d'étude et de prévention du suicide, déjà chargé par le ministère de la Santé des formations en prévention du suicide », précise Christophe Debien.
L'équipe formation du pôle national chargé du déploiement du numéro, qui l'a conçue, a écrit un guide de bonnes pratiques inédit, après avoir réalisé une revue de la littérature sur le sujet, animé un focus groupe et soumis ce travail à un comité d'experts.
Les modules de formation ont été construits à partir de ce guide et les formations, en présentiel, se déroulent dans les régions. En plus, les répondants recrutés se forment à la réponse et à l'entretien téléphonique auprès de soignants plus expérimentés, notamment au sein des équipes du dispositif Vigilans de prévention de la récidive du suicide. Et ils bénéficient du tutorat de ces « vigilanseurs ».
Répondre à des personnes en souffrance psychique n'est pas anodin et une séance hebdomadaire d'échange de pratiques est organisée dans toutes les équipes, indique le psychiatre. Elle vise, selon lui, à permettre aux répondants de partager leurs expériences, aux moins expérimentés de bénéficier de celle des plus aguerris, et elle offre à tous un espace pour déposer les émotions et les situations difficiles qui peuvent être ressenties et vécues.
Ces « répondants-soignants » sont en quelque sorte, selon lui, des pionniers d'un « nouveau métier » des soins à distance, en cours de création depuis la création du dispositif Vigilans en 2015 et dont la crise du Covid a démontré à quel point ils sont utiles. Pour Christophe Debien, « c'est une belle aventure qui commence ».
Par Corentin Cousin Publié le 12 Oct 21 Actu La Rochelle
L’Agence Régional de Santé (ARS) de la Nouvelle-Aquitaine vient de lancer, ce lundi 11 octobre, son numéro nationale de prévention du suicide, le 3114, aussi effectif à La Rochelle.
Elle apporte une réponse à l’une des problématiques-clés, celle de l’accès et du maintien du lien des personnes en souffrance psychique non seulement avec le système de soins mais aussi avec les partenaires du champ social, médico-social et associatif. Quelle organisation ?
Cette ligne est déclinée dans chaque région afin de faciliter en proximité le soutien, l’orientation et la prise en charge des appelants.
En Nouvelle-Aquitaine, les centres répondants sont le Centre Hospitalier Charles Perrens à Bordeaux et le Centre Hospitalier Henri Laborit à Poitiers.
L’objectif global de la ligne consiste à réduire les tentatives de suicide et les suicides en permettant à chaque personne du territoire d’accéder rapidement par téléphone ou par tchat à une prise en charge sanitaire.
Ce nouveau service est assuré par des professionnels de soins, en lien avec le SAMU, spécifiquement formés pour procurer un service d’écoute, d’information, d’évaluation, d’intervention et enfin d’orientation., et ce, 24h/24, 7j/7. Mauvais élève
En Nouvelle-Aquitaine, en 2020, ce sont 442 nouvelles personnes qui ont été formées, dont 111 personnes sentinelles, 234 professionnels de santé et 97 professionnels de la psychiatrie spécialisés en intervention de crise.
Publié en juin dernier, l’Observatoire de la Mutualité Française indique qu’en France, on dénombre plus de 8 500 décès par suicide par an, soit un peu plus de 13 décès pour 100 000 habitants.
Le taux d’hospitalisation lié à une tentative de suicide est de 16 pour 10 000 jeunes de 12 à 18 ans. Il est de 19 dans la région. Le record est atteint en Charente-Maritime avec plus de 29 hospitalisations en moyenne par an. Le Centre Hospitalier Charles Perrens est ouvert de 9h à 21h en semaine et de 13h15 à 21h le week-end. Le Centre Hospitalier Henri Laborit est ouvert de 9h à 21h en semaine et le week-end. https://actu.fr/nouvelle-aquitaine/la-rochelle_17300/nouvelle-aquitaine-l-ars-lance-son-numero-de-prevention-suicide_45601187.html
*** Prévention suicide : le CHU de Saint-Etienne 9/10/2021 https://www.activradio.com/* Il a été mis en place le 1er octobre : le 31 14, un numéro national de prévention du suicide, à destination de tous les usagers. 11 centres régionaux
Le CHU de Saint-Etienne est l’un des 11 centres régionaux, en plus des 4 centres nationaux, à faire partie du dispositif national.
Une ligne accessible 24 h/24 et 7 j/7, pour les « personnes ayant des idées suicidaires et à leur entourage éprouvant de l’inquiétude, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire » souligne le CHU de Saint-Etienne.
Ce numéro s’adresse aussi aux « personnes endeuillées par un suicide ou celles exposées à un suicide, y compris dans une institution ». Des infirmiers du pôle Psychiatrie
Au bout du fil, des professionnels de soin spécifiquement formés à des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention.
Au CHU de Saint-Etienne, ce sont des infirmiers du pôle Psychiatrie qui prennent les appels au SAMU. Ils font partie du Centre Intersectoriel de Crise et d’Alternative à l’Hospitalisation (CICAH), un dispositif déployé en début d’année qui apporte un soutien aux personnes en détresse psychique et une alternative à l’hospitalisation.
*** Le CHU de Montpellier, pilier du 3114, le nouveau numéro de prévention du suicide Mercredi 6 octobre 2021 à 6:09 - Par Clara Guichon, France Bleu Hérault, France Bleu Vailhauquès
Le CHU de Montpellier a ouvert l'un des trois centres de référence du 3114, le nouveau numéro de prévention du suicide. Des équipes de trois professionnels se relaient, jour et nuit, pour répondre aux appels.
Le gouvernement a lancé, ce vendredi 1er octobre 2021, le 3114, un nouveau numéro de prévention du suicide. Il est destiné à toutes les personnes en détresse et à leurs proches. Cette ligne téléphonique est confidentielle, gratuite et accessible 24h/24 et 7 jours sur 7. Sur tout le territoire français, dix centres gèrent les appels. Celui du CHU de Montpellier est l'un des trois centres de référence, dans la mesure où il fonctionne de jour comme de nuit. Mesurer la détresse
Ces équipes, composées de trois infirmiers ou psychologues, reçoivent les appels dans un petit local, situé à côté de la caserne des pompiers de Vailhauquès. Inès Chappelon, interne en psychiatrie, en fait partie. Son casque sur les oreilles, elle écoute avec attention. Elle n'a que la voix et les mots pour comprendre la détresse, à l'autre bout du fil. Alors elle multiplie les questions.
"L'objectif, c'est de mesurer l'urgence pour savoir comment on doit intervenir, explique la professionnelle de 28 ans. On cherche à savoir si, au bout du fil, les personnes ont fait des préparatifs. Par exemple, certains ont écrit une lettre, d'autres ont déposé leurs animaux ou enfants, en sécurité, chez un ami." Les répondants se renseignent aussi sur les antécédents médicaux.
La réponse qu'on a aujourd'hui face à une personne suicidaire c'est 'Allez aux urgences!'. Là, ça va être de répondre de façon personnalisée en fonction des besoins - Professeur Philippe Courtet, chef des Urgences psychiatriques au CHU de Montpellier.
Il s'agit ensuite d'orienter les patients au mieux : contacter le médecin traitant, une association ou le SAMU, pour qu'il intervienne en urgence. Dans la majeure partie des cas, l'appel suffit. "Le fait d'exprimer sa souffrance permet de la réduire dans un grand nombre de cas", explique le Professeur Philippe Courtet, chef des Urgences psychiatriques au CHU de Montpellier.
Élodie Michel, coordinatrice du dispositif, explique qu'il ne faut pas hésiter à appeler le 3114 https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/le-chu-de-montpellier-pilier-du-3114-le-numero-de-prevention-du-suicide-1633456055
Des appels toute la nuit au lancement du 3114
Apaiser cette souffrance à distance, sans voir ne serait-ce que le visage de son interlocuteur, est-il possible ? "Soigner à distance, c'est un nouveau métier, concède Élodie Michel, coordinatrice du dispositif. Mais avec le Covid-19, les outils de téléconsultation se sont développés. Nous aussi on a fait des consultations à distance, en psychiatrie, et on a eu des résultats positifs."
Le 3114 fonctionne. Au lancement du dispositif, la première nuit, les répondants n'ont pas raccroché une seule minute. Certaines personnes appellent aussi plusieurs fois par jour. "Il faudra réfléchir à la manière de les prendre en charge au mieux, explique Élodie Michel. Mais pour l'instant, nous gérons."
Les professionnels de santé remarquent que beaucoup de personnes en détresse composent le numéro sans avoir d'envie suicidaire. "Je pense surtout aux personnes âgées et isolées, explique Inès Chappelon. On essaye de faire de notre mieux. On leur prend des rendez-vous médicaux, car l'outil informatique peut être, pour elles, compliqué à utiliser."
Inès Chappelon, interne en psychiatrie qui travaille au centre d'appels, répond souvent à des personnes âgées https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/le-chu-de-montpellier-pilier-du-3114-le-numero-de-prevention-du-suicide-1633456055
Le CHU de Montpellier, investi dans la lutte contre le suicide
Ce n'est pas un hasard si le CHU de Montpellier a été choisi pour être l'un des centres de référence du 3114. Il a lancé de nombreux dispositifs. Il a un service d'hospitalisation pour les patients qui ont tenté de mettre fin à leurs jours. À leur sortie de l'hôpital, ces patients sont ensuite suivis.
D'une part par le dispositif VigilanS : des professionnels de santé gardent contact avec eux par téléphone ou par courrier. D'autre part via une unité d'intervention, baptisée Restart, et qui a été créée en septembre 2021. Son rôle est de revoir le patient, trois jours après sa sortie de l'hôpital. Ces rencontres peuvent continuer, au besoin, physiquement ou à distance, sous forme de téléconsultation.
Depuis un local situé au centre des pompiers de Vailhauquès, des équipes se relaient jour et nuit https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/le-chu-de-montpellier-pilier-du-3114-le-numero-de-prevention-du-suicide-1633456055
PRESSE CHU de Nancy : au 31 14, un numéro gratuit d'écoute pour la prévention du suicide Mercredi 6 octobre 2021 à 20:40 - Par Léo Limon, France Bleu Sud Lorraine Nancy
Depuis le 1er octobre un nouvel îlot est installé au sein de la salle de régulation du SAMU au CHU de Nancy, celle du 3114, le numéro national de prévention du suicide.
Micro-casques vissés sur les oreilles et regards attentifs sur leurs écrans, trois psychologues et infirmiers spécialisés dans l'accompagnement des personnes suicidaires appartenant au centre psychothérapique de Nancy-Laxou, répondent de 9h à 21h à tous les appels émanant du Grand Est. Passé cet horaire, les appels sont toujours pris en charge, mais cette fois par un centre national. à lire aussi Le CHU de Montpellier, pilier du 3114, le nouveau numéro de prévention du suicide
Si la bienveillance et l'empathie sont les maîtres mots de cette prise en charge téléphonique, les écoutants sont parfois amenés à dénouer des situations critique. Eviter le passage à l'acte
La prise en charge ne se cantonne pas seulement à gérer les cas les plus extrêmes, au bord du passage du l'acte. Elle vise à intervenir plus en amont en proposant un accompagnement adapté. "En fonction des départements et du profil des patients on dispose d'une liste de professionnels et d'établissements vers qui les orienter" détaille Anne-Sophie Mathiot, alors que des appels de suivi sont aussi effectués après le premier appel.
Le 31 14 est un numéro destiné également aux professionnels de santé et aux proches de patients en détresse.
GARD Un nouveau numéro d’appel pour la prévention du suicide
Confidentiel et gratuit, ce nouveau numéro 3114 vise à réduire le nombre de suicides en France en offrant aux personnes en grande souffrance une ligne téléphonique qui apporte 24h/24 et 7j/7 une réponse pour une prise en charge adaptée à chaque situation.
Le 3114 répond aux besoins immédiats des personnes en recherche d’aide : écoute, évaluation, intervention, urgence, orientation ou accompagnement. Il s’adresse également aux professionnels en contact avec des personnes en détresse ou en quête d’information sur le suicide et sa prévention.
Avec l’ouverture du 3114, la France complète sa stratégie nationale de prévention du suicide. Ce nouveau dispositif a pour missions de soulager la détresse psychologique de la personne suicidaire, de son entourage et des personnes endeuillées à la suite d’un suicide ; d'aider les professionnels en contact avec des personnes en détresse, de sensibiliser la population à la problématique du suicide et à sa prévention, de promouvoir les efforts de prévention sur notre territoire.
La ligne téléphonique permet, sur l’ensemble du territoire et de manière immédiate, 24h/24 et 7j/7, une prise en charge sanitaire des personnes ayant des idées suicidaires, dès les premières idées de mort. Des professionnels hospitaliers (infirmiers et psychologues, sous la supervision d’un médecin spécialiste) assurent, à partir du 1er octobre 2021, la continuité de la réponse au sein de dix centres répartis sur le territoire national.
Pour le Gard, le centre référent est celui de Vailhauquès (Hérault), piloté par le département d’urgence et post urgence psychiatrique du pôle urgences (Pr Courtet) du CHU de Montpellier. Particulièrement investi depuis de nombreuses années dans la prévention du suicide, le département d’urgence et post urgence psychiatrique du CHU de Montpellier a beaucoup œuvré cet été pour la mise en œuvre du centre dans un délai record.
Quelques indicateurs sur les gestes suicidaires en Occitanie :
En moyenne, les gestes suicidaires sont à l’origine de 579 passages aux urgences par mois en 2021 en Occitanie (538 en 2020, 583 en 2019 et 607 en 2018). Dans 86 à 91% des cas selon l’année, ces passages aux urgences liés à un geste suicidaire concernent des adultes âgés de plus de 18 ans. Les 11-17 ans représentaient néanmoins entre 9 à 11% des cas entre 2018 et 2020 et 14% des cas en 2021. Les plus de 65 ans représentent 20,4% de la population, mais 33% des décès par suicide (*).
(*) Sources Santé publique France, Projet régional de santé et CEPIDC INSERM
Suicide : Au lancement du 3114, numéro de prévention et d’intervention, des appels déjà nombreux
SANTE MENTALE Disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, le 3114 est dédié aux personnes ayant des idées suicidaires mais aussi à leurs proches et à celles endeuillées par un suicide 20 Minutes avec AFP Publié le 02/10/21 « Je suis quand même très inquiète pour vous. » « Votre psychiatre s’appelle comment ? » « A nous deux, on va y arriver. » Casques sur les oreilles, quatre « répondantes » réceptionnent les appels reçus au 3114. A peine mis en service, vendredi à 9 heures, le numéro national de prévention du suicide, lancé depuis Lille, a reçu ses premiers appels. Voir le reportage https://www.20minutes.fr/societe/3138555-20211002-suicide-lancement-3114-numero-prevention-intervention-appels-deja-nombreux
Disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, ce nouveau numéro gratuit est dédié aux personnes ayant des idées suicidaires mais aussi à leurs proches et à celles endeuillées par un suicide. Un centre dans chaque région d’ici 2022
Le projet est coordonné depuis le CHU de Lille. « On a déjà 10 à 15 appels », constate vers 11 heures le docteur Pierre Grandgenevre, psychiatre chargé de former les « répondants », qui seront à terme 300 à l’échelle nationale. Des centres similaires ont ouvert dans plusieurs régions vendredi. Chaque région devrait avoir le sien début 2022.
La stratégie nationale de prévention du suicide a pour objectif d'« arriver à une cassure de la courbe des décès par suicide », explique le professeur Pierre Thomas, chef du pôle psychiatrie du CHU de Lille et coordinateur national du projet. « Ce sont des décès évitables », insiste-t-il. Une logique d’intervention et d’action
Le nouveau numéro vient compléter des dispositifs antérieurs, comme VigilanS, créé en 2015, qui suit les personnes ayant fait une tentative de suicide. Par rapport aux autres lignes d’écoute, souvent bénévoles, celle-ci « a davantage une logique d’intervention et d’action, notamment dans le secours grâce à une collaboration très étroite avec le Samu », explique le psychiatre.
Les personnes qui appellent peuvent rester anonymes si elles le souhaitent mais « puisqu’il s’agit d’avoir des actions d’accompagnement concret, on s’efforcera de lever l’anonymat ». « Tout était prêt, elle savait où, quand et comment (passer à l’acte) »
Le lancement de cette ligne intervient quelques jours après les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, au cours desquelles le président Emmanuel Macron a annoncé des mesures pour un secteur qui s’était dit « au bord de l’implosion », sans en satisfaire complètement les acteurs.
Dès la première matinée du 3114, Nancy Roque, infirmière formée comme « répondante », a reçu l’appel très lourd d’une dame « en détresse ». « Tout était prêt, elle savait où, quand, comment (passer à l’acte) », explique la soignante. « Ce n’est pas facile parce que les gens ont du mal à nous donner les informations comme leur adresse. Et on n’a pas le physique, seulement les intonations de la voix, les mots qu’on utilise, pour les garder en ligne, en sécurité, et en même temps trouver une solution pour la prise en charge ». Les répondants, infirmiers ou psychologues, peuvent travailler en doublon pour les appels particulièrement compliqués. Bientôt un service de tchat
« On est vraiment heureux de l’arrivée de ce dispositif parce que c’était une des pierres manquantes », se réjouit Patrick Goldstein, le patron du Samu du Nord, qui accueille ce nouveau service dans ses locaux. « Aujourd’hui arrivent dans les Samu beaucoup d’appels de ce type-là : "Je vais passer à l’acte", "j’ai des idées noires". Et on ne sait pas faire. C’est un métier et on n’a pas le temps. Ce qu’on veut, c’est ne pas intervenir : quand on intervient (…) c’est qu’on a manqué quelque chose », explique-t-il.
En 2022, le 3114 devrait s’enrichir d’un service de « chat ». Ses créateurs veulent aussi le rendre accessible aux personnes en situation de handicap et aux détenus, en incluant ce numéro parmi ceux autorisés à l’intérieur des prisons.
Avec environ 9.000 suicides par an, la France présente « un des taux les plus élevés d’Europe », selon Santé Publique France.
Le 31 14, un numéro pour renforcer la prévention du suicide
Analyse
Gratuite et accessible en permanence, cette ligne d’écoute nationale est en service depuis le 1er octobre. Les associations saluent une « étape majeure » dans la prévention des risques suicidaires. Jeanne Ferney, le 01/10/2021 à 16:30 Modifié le 01/10/2021 à 18:57
Lecture en 2 min. Une pancarte d’une manifestation des étudiants pour le retour en présentiel à l’université, en janvier 2021 à Rennes. DAMIEN MEYER/AFP
Un numéro national pour faire rempart au désespoir. Mis en service vendredi 1er octobre, le 31 14 a pour mission d’apporter écoute et secours aux personnes en détresse psychologique, « depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire ».Gratuite et ouverte 24 heures sur 24, cette ligne « sera également au service des professionnels de santé désirant en savoir plus sur la prévention du suicide ou ayant besoin d’un avis spécialisé », précise le ministère de la santé. Un enjeu de santé publique majeur, alors que chaque année en France, 9 000 personnes mettent fin à leur jour, l’un des taux les plus élevés d’Europe.
Sur ce terrain, de nombreuses associations assurent déjà un rôle de premier plan. « Les bénévoles de SOS Amitié, notamment, font un travail de prévention extraordinaire depuis des années, souligneYann Massart, infirmier aux urgences psychiatriques de l’hôpital du Mans. D’autres associations ciblent des publics précis, comme Agri’écoute pour les agriculteurs, le Refuge pour les personnes LGBT, ou encore Phare, pour les parents d’enfants souffrant de mal-être. » Des soignants au bout du fil
Lui-même à l’origine d’une plateforme sensibilisant les proches de personnes en crise suicidaire (1), ce soignant n’estime pas moins cette nouvelle ligne « indispensable ». « La grande différence avec ce qui existe, ce sont les interlocuteurs. Quel que soit le jour ou l’heure à laquelle vous appelez, vous ne tomberez pas sur une centrale d’appel mais sur un infirmier en psychiatrie ou sur un psychologue. Ce n’est pas un énième numéro », insiste-t-il.
Vice-présidente de l’Union nationale de prévention du suicide (UNPS), Françoise Facy se félicite, elle aussi, de ce dispositif qui répond à « deux enjeux essentiels » : « Donner de la visibilité au sujet de la souffrance mentale et aux risques qu’elle représente, surtout en cette période d’épidémie. Et contribuer à familiariser le grand public avec les ressources qui existent déjà. »
S’il salue une « étape majeure dans la prévention du suicide », Yann Massart, lui, espère que ce numéro n’éclipsera pas les acteurs historiques du secteur. « Les associations jouent un rôle important de sensibilisation auprès de la population, notamment sur la sécurisation de l’environnement. » Un sujet essentiel selon le soignant, alors que plus de 10 % des suicides impliquent une arme à feu. Les Centres médico-psychologiques saturés
Autre motif de questionnement : la prise en charge des appelants. Une fois le téléphone raccroché, vers qui pourront-ils se tourner ? En cas de risque de passage à l’acte imminent, les soignants du 31 14, en lien avec le Samu, pourront rapidement alerter les secours. « Mais il faut également qu’un suivi soit proposé à ceux pour lesquels le risque, sans être immédiat, est bien réel ». Orles Centres médico-psychologiques (CMP) sont dépassés par la demande. « Certes, le Président Macron a annoncé la création de 800 postes mais sur les 1 600 CMP du territoire, cela ne représente qu’un mi-temps, évalue Yann Massart. Améliorer la prise en charge va être un travail plus long que la mise en place d’un numéro vert. »
Également annoncé lors des Assises de la santé mentale, le remboursement des consultations chez le psychologue, à partir de 2022, devrait d’ores et déjà faciliter l’accès aux soins. « C’est tous ensemble qu’on fera baisser le nombre de suicide », soutient Yann Massart. « Sur ces sujets, il ne peut pas y avoir de réponse unique, abonde Françoise Facy. Il faut une stratégie collaborative. »
Lancement d’un nouveau numéro national de prévention du suicide, le 3114
Avec environ 9 000 personnes qui mettent fin à leurs jours chaque année, la France présente « un des taux [de suicide] les plus élevés d’Europe », selon Santé publique France.
Le Monde avec AFP Publié le 01 octobre 2021 à 16h29 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 17h44
Ecouter, orienter les personnes souffrant d’idées suicidaires mais aussi leurs proches : c’est l’objectif du 3114, un numéro national de prévention du suicide lancé vendredi 1er octobre.
Gratuit, ce service garantit une écoute « professionnelle et confidentielle » vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, par des infirmiers et psychologues formés comme répondants. Au total, dix centres ouvrent leurs portes vendredi à travers le pays et seront rejoints par neuf autres d’ici le début de 2022, pour constituer un réseau employant à terme 300 personnes.
En 2022, le 3114 devrait s’enrichir d’un service de tchat. Ses créateurs veulent aussi le rendre accessible aux personnes handicapées et aux détenus, en ajoutant ce numéro à ceux autorisés à l’intérieur des prisons. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Gestes suicidaires en France : des signaux de hausse chez les jeunes 9 000 suicides par an
Promis dans le cadre du Ségur de la santé et coordonné par le CHU de Lille, ce numéro vient compléter des dispositifs antérieurs, comme VigilanS, créé en 2015 dans les Hauts-de-France, qui suit les personnes ayant fait une tentative de suicide. Le centre de Lille assurera aussi, comme ceux de Brest et Montpellier, la réception des appels pendant la nuit.
L’ensemble de la stratégie nationale de prévention du suicide a pour objectif d’« arriver à une cassure de la courbe des décès par suicide », a expliqué lors d’une présentation à la presse le professeur Pierre Thomas, chef du pôle psychiatrie du CHU de Lille et coordinateur national du projet. « Il y a encore 9 000 décès par suicide par an sur le territoire, c’est énorme, ce sont des décès évitables », a-t-il ajouté. Selon Santé publique France, la France présente « un des taux [de suicide] les plus élevés d’Europe ».
Les personnes qui appellent peuvent rester anonymes si elles le souhaitent mais « puisqu’il s’agit d’avoir des actions d’accompagnement concret, on s’efforcera de lever l’anonymat », a-t-il expliqué. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Alice, 25 ans : « J’ai longtemps eu honte de mes tentatives de suicide. Mais j’ai toute une vie pour me reconstruire » « Logique d’intervention »
Pour Charles-Edouard Notredame, psychiatre et coordinateur adjoint du projet, « la grande différence par rapport aux lignes d’écoute existantes en prévention du suicide, c’est que celle-ci est professionnelle alors que la plupart sont bénévoles et qu’elle a davantage une logique d’intervention et d’action, notamment dans le secours grâce à une collaboration très étroite avec le SAMU ».
« On est vraiment heureux de l’arrivée de ce dispositif parce que c’était une des pierres manquantes », se réjouit Patrick Goldstein, le patron du SAMU du Nord, qui accueille ce nouveau service dans ses locaux.
« Aujourd’hui arrivent dans les SAMU beaucoup d’appels de ce type-là : “Je vais passer à l’acte”, “j’ai des idées noires”. Et on ne sait pas faire. C’est un métier et on n’a pas le temps. Ce qu’on veut, c’est ne pas intervenir : quand on intervient (…), c’est qu’on a manqué quelque chose. »
Le lancement de cette ligne intervient quelques jours après les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, au cours desquelles le président Emmanuel Macron a annoncé des mesures pour répondre à la forte demande de soins. Dès 2022, l’Assurance-maladie remboursera des consultations de psychologues libéraux « pour toute la population à partir de l’âge de 3 ans ». Cette prise en charge se fera toutefois sous conditions : les patients devront être « adressés par prescription médicale dans le cadre d’un forfait de consultation », la première séance étant facturée 40 euros et les suivantes 30 euros chacune, le tout renouvelable l’année suivante si besoin.
Selon les derniers résultats de l’enquête CoviPrev publiés le 17 septembre, 15 % des Français montrent des signes d’un état dépressif (+ 5 points par rapport à la situation hors épidémie), 23 % des signes d’un état anxieux (+ 10 points) et 10 % ont eu des pensées suicidaires au cours de l’année (+ 5 points). L’isolement, les angoisses, les violences intrafamiliales dans l’intimité des confinements ont été les détonateurs de nouvelles souffrances. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : la crainte d’une « deuxième vague psychiatrique » Où trouver de l’écoute et de l’aide ?
Le 31-14, numéro national de prévention du suicide : numéro gratuit, garantissant une écoute « professionnelle et confidentielle » vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, par des infirmiers et des psychologues formés comme répondants. Il est destiné aux personnes souffrant d’idées suicidaires, mais aussi à leurs proches et aux personnes endeuillées par un suicide. Fil Santé Jeunes : écoute, information et orientation des jeunes dans les domaines de la santé physique, psychologique et sociale. Anonyme et gratuit sept jours sur sept, de 9h à 23h tous les jours. Joignable également par tchat de 9h à 22h. Tél. : 0800-235-236. Filsantejeunes.com Suicide Ecoute : écoute des personnes confrontées au suicide. Permanence d’écoute téléphonique vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Tél. : 01-45-39-40-00. Suicide-ecoute.fr. Nightline France : service d’écoute par et pour les étudiant(e)s, nocturne et gratuit. Tél. : 01-88-32-12-32 et service de tchat. Nightline.fr Soutien étudiant info : recensement par l’association Nightline de tous les soutiens psychologiques gratuits disponibles dans les 30 académies de France. Soutien-etudiant.info En cas de risque suicidaire avéré se rapprocher des services d’urgence : appeler le SAMU 15 ou le 112 (numéro européen). https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/01/lancement-d-un-nouveau-numero-national-de-prevention-du-suicide-le-3114_6096763_3224.html
*** Le numéro national « 3114 » de prévention du suicide sera opérationnel le 1er octobre Stéphanie Lavaud 29 septembre 2021
France — Dans le cadre des Assises de la Santé mentale et de la psychiatrie, le ministre des Solidarités et de la Santé Oliver Véran a annoncé la mise en place d’un numéro national de prévention du suicide, le « 3114 » à compter du 1er octobre. Il sera gratuit, confidentiel et accessible 7j/7 et 24h/24, depuis tout le territoire national.
« Pour la première fois dans notre pays, il y aura un numéro unique national que toute personne en détresse pourra appeler. Le 3114 apportera une réponse immédiate aux personnes en détresse psychique et à risque suicidaire. Au bout du fil, il y aura des professionnels de santé, formés, mobilisés, en lien avec les acteurs du soin de chaque territoire, qui pourront apporter des réponses adaptées à chaque situation » a déclaré Olivier Véran.
Egalement pour les professionnels de santé ayant besoin d’un avis spécialisé
Dans la continuité de la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie » de 2018, et dans le cadre du développement de la stratégie régionale de prévention qui s’était donnée pour objectif « de mieux repérer et de maintenir le lien avec les personnes à risque suicidaire au plus près de leur lieu de vie », le Ministère de la Santé a annoncé la création pour l’ensemble de la population française, d’un numéro national de prévention du suicide – « une réponse essentielle à l’enjeu de l’accès et du maintien du lien avec le système de soins des personnes en souffrance », explique le communiqué gouvernemental [1].
« La ligne permettra, sur l’ensemble du territoire et de manière immédiate, 24H/24 et 7J/7, une prise en charge sanitaire des personnes ayant des idées suicidaires, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire », est-il détaillé. Ce nouveau service sera assuré par des professionnels de soins spécifiquement formés pour assurer des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention, au sein de centres régionaux répondants situés dans des établissements de santé, et en lien notamment avec le SAMU. Néanmoins, cette ligne « sera également au service des professionnels de santé désirant en savoir plus sur la prévention du suicide ou ayant besoin d’un avis spécialisé », précise-t-on.
Une initiative nécessaire quand on sait que le taux de décès par suicide en France est de 13,7 pour 100 000 habitants, soit un des taux les plus élevés en Europe, derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique et que le suicide constitue la deuxième cause de mortalité des 10-25 ans après les accidents de la route.
En complément d’autres dispositifs de prévention du suicide L’ouverture du « 3114 » complète la stratégie nationale de prévention du suicide impulsée par la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 » qui comprend :
Le dispositif VigilanS de veille et recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide dans les suites de leur sortie des urgences ou d’une hospitalisation. Créé en 2015 et déployé à ce jour dans 12 régions métropolitaines sur 13 et dans deux régions d’outre-mer et dans l’ensemble des régions avant la fin de cette année, ce sont près de 15 000 patients qui y ont eu recours en 2020 et près de 10 000 de janvier à juin 2021.
Des formations à la prévention du suicide de professionnels de santé.
La prévention de la contagion suicidaire (dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les lieux publics ou les institutions (https://papageno-suicide.com).
Promis en juillet 2020 dans le cadre du « Ségur de la santé », le nouveau numéro national de prévention du suicide entrera « en fonctionnement » vendredi, a annoncé lundi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
« Gratuit, accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, depuis tout le territoire national, ce numéro permettra d’apporter une réponse immédiate aux personnes en détresse psychique et à risque suicidaire », a-t-il déclaré en ouverture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie.
« Au bout du fil, des professionnels de santé, formés, mobilisés, en lien avec des acteurs du soin de chaque territoire, pourront apporter des réponses adaptées à toute situation », a-t-il ajouté.
Ce nouveau numéro vert doit compléter le système « de rappel et de suivi des personnes ayant fait une tentative de suicide » VigilanS, créé en 2015 dans les Hauts-de-France.
À ce jour « deployé dans 12 régions métropolitaines sur 13 et dans deux régions d’outre-mer, il le sera dans l’ensemble des régions avant la fin de cette année », a affirmé Olivier Véran, précisant que « près de 15 000 patients » y ont eu recours en 2020 et déjà « 10 000 début juin de cette année ».
*** EXCLUSIF. Les contours du futur numéro vert pour la prévention du suicide Stéphanie Benz L'Express (site web) Société, dimanche 26 septembre 2021 https://www.lexpress.fr
Les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie devraient être l'occasion du lancement d'un numéro d'appel national sur le suicide, qui ouvrira en fin de semaine. L'Express vous en dévoile le fonctionnement.
9000 morts par an, 200000 tentatives annuelles, et le sentiment d'une sorte de fatalisme. Dans notre pays, les suicides causent trois fois plus de décès que les accidents de la route, et pourtant, la question restait jusqu'ici largement taboue. "On se tue plus en France que chez la plupart de nos voisins. Le grand public pense qu'il n'y a rien à faire, car si quelqu'un veut se suicider, il y arrivera toujours. Mais en réalité, on peut faire quelque chose. Les études scientifiques montrent que si l'on tend la main vers ceux qui sont en difficulté, si on les accompagne, ils ne se suicident pas", constate le Pr Philippe Courtet, chef de service de psychiatrie au centre hospitalo-universitaire de Montpellier.
Un numéro accessible 24 heures sur 24
Et justement, les pouvoirs publics semblent enfin avoir décidé de tendre la main aux personnes en grande souffrance, et à leurs proches. La semaine prochaine, à l'occasion des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, un numéro unique et gratuit dédié au suicide devrait être lancé officiellement. Il ouvrira en fin de semaine, et sera relié à des plateformes d'écoute - une par région. Au bout du fil : des équipes de 12 personnes, infirmières et psychologues spécialement formés, qui se relaieront à raison de 4 à 6 professionnels disponibles sur chaque plateforme à tout moment de la journée. La nuit, la France sera coupée en trois : les plateformes de Lille, Brest et Montpellier prendront les appels pour l'ensemble du territoire.
Ces plateformes seront placées auprès de services de SAMU. L'idée : pouvoir réagir rapidement, au cas où certaines personnes appelleraient alors qu'elles se trouvent sur le point de se donner la mort. Mais la cible de ce nouveau service sera bien plus large : "Ce numéro de prévention du suicide sera ouvert à toute la population : des individus en situation d'urgence, d'autres en difficulté et cherchant des soins, mais aussi des proches s'interrogeant sur le comportement d'un enfant ou d'un conjoint, ou même des médecins généralistes ayant besoin de conseils pour l'un de leurs patients", résume Philippe Courtet.
Ce service sanitaire spécialisé, organisé sous l'égide des pouvoirs publics, sera une première en France. Les effectifs, qui peuvent paraître nombreux, ont été configurés sur la base des appels déjà reçus aujourd'hui par les SAMU, mais aussi en tenant compte des expériences des pays voisins. "Aux Etats-Unis, il existe déjà des numéros de ce type. Des grands panneaux sont placés près des endroits propices aux suicides, sur les ponts, par exemple", explique le Pr Pierre-Michel Llorca, chef de service de psychiatrie du CHU de Clermont-Ferrand. Selon cet expert, des études ont montré que ce type de mesure permettait de réduire le nombre de suicides.
Pas de fatalité
La France semble donc enfin décidée à agir en matière de prévention du suicide. D'autres dispositifs sont en effet en train de se déployer, à commencer Vigilans, un programme qui vise à recontacter après la sortie de l'hôpital les personnes passées par les urgences hospitalières après avoir tenté de se tuer. Il s'agit pour les professionnels de santé de maintenir un lien, sur une période de six mois, par téléphone ou par courrier. Les patients, de leur côté, ont accès à un numéro d'appel. Ces dernières années, les récidives ont baissé dans les départements où cette initiative était expérimentée. Le ministère de la santé avait annoncé sa généralisation à l'échelle nationale : il existe déjà une antenne dans chaque région, et l'objectif est à présent d'en ouvrir une par département.
"L'Angleterre avait des taux de suicide bien plus importants que les nôtres, mais à force de multiplier les programmes de prévention, elle a réussi à se rapprocher des pays du sud de l'Europe, comme l'Italie et l'Espagne, où ces taux sont bien plus faibles", rappelle le Pr Courtet. Il n'y a donc pas de fatalité, et les Français vont peut-être finir par se rendre compte qu'en matière de suicide aussi, il est possible d'agir. https://www.lexpress.fr/actualite/societe/exclusif-les-contours-du-futur-numero-vert-pour-la-prevention-du-suicide_2159202.html
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Depuis 9h ce matin, le numéro national de prévention du suicide est ouvert. ✅ Les professionnels hospitaliers du 3114 assurent la continuité de la réponse 24/7 ⏰ au sein de 10 centres répartis en région #preventionsuicide 🎗️ pic.twitter.com/nVSR6PhvpI
Un numéro pour toutes les personnes touchées de près ou de loin par le #suicide : les personnes concernées, leurs proches, l’entourage, les personnes endeuillées à la suite d’un suicide, les professionnels en contact avec des personnes en souffrance #preventionsuicide🎗️ pic.twitter.com/xRqzMLFWYi