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vendredi 24 juin 2022

ETUDE RECHERCHE Royaume Uni Derrière l’automutilation et les tendances suicidaires, l’expérience de violences conjugales

Derrière l’automutilation et les tendances suicidaires, l’expérience de violences conjugales
Publié le 23 juin 2022 https://www.elle.fr/*
  Selon l'étude, les violences conjugales concernent environ 15 % d'hommes et 27 % de femmes

Au Royaume-Uni, une étude a démontré que les personnes victimes de violences sur partenaires intimes étaient directement concernées par des tendances à l’automutilation ou au suicide.

Les personnes ayant subi des violences sur partenaire intime (VPI) seraient plus enclines à l’automutilation, voire aux tendances ou tentatives de suicides. C’est en tout cas ce que démontre une récente étude britannique publiée dans The Lancet Psychiatry, qui a interrogé en face à face 7000 hommes et femmes de tous âges, toutes professions, toutes situations économiques et toutes ethnicités.

Il en ressort d’abord que 15 % des hommes ont été victimes de violences physiques, morales et sexuelles sur partenaire intime, pour une part presque deux fois plus élevée chez les femmes, de 27 %. Parmi eux, beaucoup avaient aussi connu une situation économique défavorable ou d’autres difficultés dans leur vie. Mais le lien de causalité entre VPI et automutilation ou suicides est directement établi par l’étude.

Interrogées sur la question, les victimes de violences conjugales établissent elles-mêmes un lien entre ces violences psychologiques et sexuelles et leur tendance au suicide ou à l’automutilation. Ainsi le risque d’automutilation et de pensées suicidaires serait deux fois plus élevé chez les victimes de VPI, et de presque trois fois plus élevé s’agissant de tentatives de suicides. Des taux parfois beaucoup plus élevés en fonction du type, du nombre ou de l’actualité des violences subies.
« Les professionnels doivent être prêts à agir en conséquence »

Cette étude, menée uniquement au Royaume-Uni pour le moment, permet désormais de comprendre une partie des raisons qui poussent à l’automutilation ou au suicide. Elle pourrait aussi aboutir à certaines mesures de prévention contre ces tendances autodestructrices, ainsi qu’à une répression plus forte contre les VPI. « Il y a une forte probabilité qu'une personne se présentant aux services pour les personnes en détresse suicidaire soit victime de la violence d'un partenaire intime. Les professionnels de la santé doivent demander aux personnes qui se sont automutilées ou qui risquent de se suicider si elles sont victimes de VPI, et les professionnels doivent être prêts – et soutenus – à agir en conséquence », résume la première autrice de l’étude et maîtresse de conférences à la City University, Sally McManus.

Estela Barbosa, elle aussi de la City University, explique que, dans une Angleterre fortement touchée par les violences conjugales, l’étude « a montré que les femmes sont environ dix fois plus concernées que les hommes par [la VPI sexuelle], ce qui est associé à des probabilités particulièrement élevées d'automutilation et de comportement suicidaire ».

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