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lundi 12 avril 2021

Consensus - Recommandations Prise en charge du patient adulte à présentation psychiatrique dans les structures d’urgences , Recommandations de Bonne Pratique Clinique SFMU 2021

Consensus - Recommandations
Prise en charge du patient adulte à présentation psychiatrique dans les structures d’urgences , Recommandations de Bonne Pratique Clinique SFMU 2021

Recommandations validées par le CA SFMU le 31/03/2021 


Extraits :

"L’identification du risque suicidaire lors de la prise en charge préhospitalière du patient (en régulation notamment) est essentielle. La formation des médecins du SAMU à l’évaluation du risque suicidaire s’intègre à la priorité ministérielle visant à réduire la mortalité par suicide en France. Il est donc nécessaire de former les personnels des SAMU à la détection de ces facteurs.Les tentatives d’autolyse avec passage à l’acte (intoxication, traumatisme...) nécessitent une première évaluation dans les SU de la sévérité et des conséquences induites 5 par le geste suicidaire, et la réalisation éventuelle d’examens complémentaires. L’expression d’idées suicidaires, autant que le passage à l’acte suicidaire, doit faire l’objet d’une évaluation psychiatrique une fois la prise en charge somatique finalisée (cf. section 2.3)."

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2.3 Évaluation du risque suicidaire
Les SU prennent en charge de manière courante des patients suicidaire ou suicidant (après le passage à l’acte). L’apparition d’idées suicidaires et a fortiori le passage à l’acte est à comprendre comme l’acutisation d’un processus pathologique sous-jacent. Il existe donc une réelle opportunité de détecter le risque suicidaire dans nos structures, d’autant plus que proposer un suivi permet de diminuer la morbi-mortalité [18][19]. L’évaluation du risque suicidaire par l’urgentiste est possible en s’aidant de différents outils décrits dans la littérature sous forme de score de risque sans qu’aucun n’ait montré sa supériorité sur les autres. Une des échelles validées aux urgences est la Manchester Self-Harm rule qui se base sur quatre points : antécédents d’autolyse ?, antécédents de prise de traitement à visée psychiatrique ?, utilisation de benzodiazépines dans la tentative d’autolyse actuelle ?, traitement par psychotrope en cours ? Les patients qui ont un score nul sont beaucoup moins a risque de récidive [20] . Un des critères majeurs de l’évaluation initiale reste de demander dès l’accueil IOA, puis lors de l’entretien médical s’il existe encore une velléité suicidaire. Dans ce cas, le risque de récidive précoce y compris en intra hospitalier est non nul. L’évaluation de la stratégie de prise en charge d’orientation d’un patient suicidaire ou suicidant est complexe. De fait, l’évaluation psychiatrique doit être systématique [21]. La prise en charge du patient psychiatrique nécessite une surveillance et une sécurisation des lieux. En dehors des situations où il existe un risque vital somatique, les SU ne sont pas structurellement prévues pour cela et des unités de santé mentale au sein des services d’urgences devraient être le plus possible implémentées lorsque cela est possible. 8 La décision d’hospitalisation ou de non-hospitalisation doit être conjointe entre le médecin psychiatre et le médecin urgentiste. Le lieu d'hospitalisation en soins libres ne dépend pas forcément du secteur dont dépend le patient, contrairement aux hospitalisations sans consentement. La recherche d’une place d’hospitalisation en psychiatrie reste de la responsabilité du psychiatre, le transfert se faisant après accord entre ce dernier et le service d’aval. En cas de fugue, la déclaration administrative doit être systématique avec demande de recherche justifiée auprès des forces de l’ordre s’il existe un risque suicidaire, si le patient présente des idées délirantes ou s’il existe une hétéro dangerosité.

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Source https://www.sfmu.org/fr/vie-professionnelle/outils-professionnels/consensus/prise-en-charge-du-patient-adulte-a-presentation-psychiatrique-dans-les-structures-d-urgences-/con_id/540