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lundi 18 janvier 2021

ATHOS : accompagnement des militaires blessés psychiques

ATHOS : accompagnement des militaires blessés psychiques
 Mise à jour : 18/01/2021  https://www.defense.gouv.fr/*

ATHOS est un dispositif de réhabilitation psychosociale dédié à l’accompagnement des militaires blessés psychiques. L’ensemble des armées et services participent au projet interarmées ATHOS dont le pilotage a été confié à l’armée de Terre pour l’année d’expérimentation 2021. La mise en œuvre relève quant à elle de l’IGESA (institution de gestion sociale des armées).

ATHOS s’inscrit dans le cadre du plan d’action ministériel 2019-2022 : « contribuer au rétablissement et favoriser une meilleure réhabilitation psychosociale des militaires blessés ». Deux premiers établissements de réhabilitation psychosociale ouvriront en janvier 2021 et seront expérimentés tout au long de l’année. Ils s’inscrivent dans l’organisation existante du parcours de rétablissement des blessés et dans la continuité des améliorations qui lui ont été apportées depuis une dizaine d’années.

ATHOS sera expérimenté sur deux sites différenciés, dans le Var et en Gironde, afin d’en vérifier la pertinence tout en conservant la réversibilité nécessaire pour l’ajuster au niveau optimal recherché. Le but est de proposer à chaque soldat un programme adapté et construit avec lui, pouvant aller de quelques jours à plusieurs semaines. Le programme individualisé mis en œuvre dans les deux maisons est non médicalisé et respecte les principes de réhabilitation psychosociale.

ATHOS témoigne de la volonté des armées d’offrir aux membres bénéficiaires un accompagnement personnalisé et de proximité, entièrement intégré et coordonné avec les services contribuant à leur prise en charge et à leur suivi. Le projet permet de répondre à un besoin grandissant depuis les opérations en Afghanistan et vient en complément du parcours de soins pour en consolider plus rapidement et plus durablement les acquis. Il permet ainsi une préparation progressive et personnalisée de la réinsertion socio-professionnelle, dans le civil ou au sein du ministère.

Les maisons ATHOS sont accessibles gratuitement à tous les militaires blessés volontaires des armées et services, en activité ou radiés des contrôles et quelle que soit leur position administrative. Elles ont pour vocation à accueillir en instantané une quinzaine de blessés chacune, pour une capacité d’accueil globale de 90 blessés, les trois accompagnateurs de chaque maison ayant à suivre une trentaine de blessés chacun.

ATHOS se dirige seulement vers les blessés psychiques car il répond à un besoin identifié par le 13e rapport du haut comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM) « la mort, la blessure, la maladie » et le rapport d’information de l’Assemblée nationale de septembre 2019. L’augmentation importante du nombre de blessés psychiques, constatée depuis les opérations en Afghanistan, et liée à l’intensification et la dureté croissante des engagements en opérations extérieures, a fait prendre conscience de la nécessité d’accorder une attention plus forte à la réparation de la blessure psychique.

Ce projet est complémentaire de l’existant car il s’agit d’un dispositif non médicalisé de réhabilitation psychosociale, conçu spécifiquement pour les membres bénéficiaires en service, principalement en opérations extérieures. Il résulte d’un parangonnage avec les dispositifs existants dans d’autres armées étrangères, les forces de sécurité intérieure et le monde civil. Il est donc bien complémentaire de la reconstruction par le sport proposée par le CNSD, ou de la maison des blessés, médicalisée, proposée par l’Institution nationale des Invalides. La complémentarité tient aussi au fait qu’ATHOS place le blessé au cœur de la décision qui le concerne et se concentre sur le rétablissement de son autonomie.

Droits : Armée de Terre 2020
https://www.defense.gouv.fr/terre/actu-terre/athos-accompagnement-des-militaires-blesses-psychiques



PRESSE
Près de 3 000 militaires blessés psychiques depuis 2010

En plus de 10 ans, quelque 2 800 militaires français souffrant de blessures psychiques ont été recensés en France.

Ouest-France Publié le 15/01/2021 à 17h55
 
Quelque 2 800 militaires français souffrant de blessures psychiques ont été recensés entre 2010 et 2019, dont 231 en 2019, selon le ministère des Armées, qui va mettre à leur disposition des établissements de réhabilitation psychosociale, pour les aider à reprendre en main leur vie quotidienne.

À ces blessés psychiques s’ajoutent 589 blessés physiques par arme à feu ou engins explosifs sur dix ans, dont 42 en 2019, a précisé le porte-parole du ministère, Hervé Grandjean, lors d’un point presse.

Sous l’impulsion de la ministre des Armées Florence Parly a été lancé en 2018 le dispositif expérimental des maisons ATHOS, pour renforcer l’accompagnement des militaires blessés psychiques, hors du parcours de soins médicaux.

« L’homme, c’est le cœur de notre système d’arme », explique le médecin en chef Xavier Desruelles, conseiller santé du chef de l’état-major de l’armée de Terre. « On aspire à autre chose que l’acte thérapeutique pour nos blessés ».

L’effroi, la sidération et la perte de repères sont des blessures psychiques qui peuvent engendrer du stress post-traumatique, se manifestant par un état d’anxiété ou de dépression et des difficultés à gérer les tâches du quotidien. Des souffrances qui nécessitent un accompagnement combinant « projet de vie » et « reprise d’activité », selon le ministère des Armées.

L’objectif des maisons ATHOS, qui seront cogérées par leurs membres, sera d’aider les militaires souffrant de blessures psychiques à se reconstruire durablement et redevenir autonomes, avec l’aide d’accompagnateurs. « Ça répond à un besoin qui est aujourd’hui confirmé par nos psychiatres », assure le médecin en chef Desruelles.

Une phase expérimentale sera menée jusqu’à 2022 sur deux sites, à Cambes et Toulouse (sud-ouest). Ce dispositif prévoit plusieurs formules d’accueil : hébergement sur place ou visites ponctuelles. Deux militaires ont déjà signé pour le projet.

Un des principes fondamentaux est le volontariat : pas de modalisation précise, pas de temps particulier de traitement, et une grande flexibilité en fonction des blessés, qui bénéficieront chacun d’un projet personnalisé.
En partenariat avec l’IGESA (Institut de gestion sociale des armées), qui gère les 130 établissements sociaux et médicaux-sociaux du ministère des Armées, tous les blessés suivis par le service de santé des armées (SSA) pourront accéder à ce programme.

« ATHOS se veut le plus englobant possible dans la prise en charge des blessés psychiques », souligne Christophe Daurel, commissaire général de 2e classe et chef du groupe de travail ministériel du projet.

Le but à terme est d’avoir « un maillage territorial (de maisons ATHOS) qui permette de couvrir tout notre territoire national », selon le commissaire général.

https://www.ouest-france.fr/societe/police/pres-de-3-000-militaires-blesses-psychiques-depuis-2010-7119265