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lundi 23 novembre 2020

Mortalité maternelle en France : 6e rapport de l'Enquête Nationale Confidentielle sur la période 2013-2015 - Les Morts maternelles par suicide,

Le suicide en période périnatale : Quel constat ? Comment prévenir ?
Dr Marie Noëlle Vacheron  Secteur 75G13, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences
pour le CNEMM
Lors des  15ème Journée des Réseaux de Santé de périnatalité  du JEUDI 18 NOVEMBRE 2021
https://www.perinat-nef.org/wp-content/uploads/2021/11/intervention-RPN-Paris-Sud-18-novembre-3Pr-Marie-Noelle-VACHERON.pdf

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[Replay] 15ème Journée des Réseaux de Santé de périnatalité
La 6ème enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles a révélé que le suicide était, avec les maladies cardio-vasculaires la première cause des morts périnatales.
Publié le 29 novembre 2021 https://www.ghu-paris.fr/*
Entre 2013 et 2015, 35 suicides ont été avérés sur 262 morts périnatales. Les conséquences auprès de la famille et des équipes soignantes sont importantes mais ces chiffres sont souvent méconnus.

L'enquête sociologique a établi le portrait de femmes âgées de 30 ans, vivant pour 43% d'entre elles dans une vulnérabilité sociale. Un tiers d'entre elles ont des antécédents psychiatriques connus et un tiers ont des antécédents existants mais méconnus et incomplètement connus de l'équipe obstétricale.
On estime que le suicide peut être ou probablement évité dans 21 sur 23 dossiers analysés, c'est-à-dire dans 91% des cas.

L'exposé du Dr Vacheron souhaite mettre en lumière la détresse psychologique de ces femmes afin de sensibiliser et former le personnel soignant à mieux les accompagner. L'organisation d'une coordination entre les maternités, les services de périnatalité et les services de psychiatrie adulte permettrait de mieux prévenir de ces passages à l'acte.
Retrouvez l'intervention Du Dr Vacheron :
cliquez ici
>>> En savoir plus sur l'enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles : cliquez ici
https://www.ghu-paris.fr/fr/actualites/replay-15eme-journee-des-reseaux-de-sante-de-perinatalite

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Mortalité maternelle en France : 6e rapport de l'Enquête Nationale Confidentielle sur la période 2013-2015 - Les Morts maternelles par suicide, France 2013-2015Maternal mortality in France : 6th Report from the National Confidential Enquiry 2013-2015 - Maternal deaths due to suicide, France 2013-2015
Marie-Noëlle Vacheron 1 Véronique Tessier 2 Mathias Rossignol 3 Catherine Deneux-Tharaux 4
pour le Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle
1 Psychiatrie adulte Secteur 75G13, pole 14, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, 1 rue Cabanis, 75014 Paris pour le CNEMM, France
2 FHU PREMA, Maternité de Port Royal, AP-HP, 53 avenue de l’Observatoire, 75014 Paris, France
3 SMUR, Unité de réanimation Chirurgicale Polyvalente, Hôpital Lariboisière, APHP, 2 Rue Ambroise Paré, 75010 Paris pour le CNEMM, France
4 Inserm U1153, CRESS, Equipe EPOPé, Epidémiologie Obstétricale Périnatale et Pédiatrique, Université de Paris, INRA, DHU Préma, 53 avenue de l’Observatoire, 75014, Paris, France

Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie Available online 5 November 2020


https://doi.org/10.1016/j.gofs.2020.11.008Get rights and content

Résumé


La grossesse représente une période de vulnérabilité psychique importante pour les femmes. Vingt pour cent d’entre elles présenteraient pendant la période périnatale des troubles mentaux variant de l’anxiété à la dépression. Chez celles présentant une maladie mentale préexistante, le risque de décompensation aigue est important. Dans ce sens, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande de classer les suicides survenant pendant la grossesse et jusqu’à un an du post-partum comme mort maternelle. Ainsi, entre 2013 et 2015, 35 suicides maternels sont survenus en France, soit un ratio de mortalité maternelle de 1,4 pour 100 000 naissances vivantes (IC95% 1.0-2.0). Constituant 13,4% de l’ensemble des morts maternelles pour la période, ce groupe est l’un des 2 premières causes de mortalité maternelle. 23% des suicides sont survenus dans les 42 premiers jours du post-partum, et 77% entre 43 jours et un an après la naissance. 33,3% des mères suicidées présentaient des antécédents psychiatriques connus et 30.3% des antécédents de soins psychiatriques, méconnus des maternités. Les soins non optimaux sont présents dans 72% des cas avec 91% de décès potentiellement évitables, liés à un défaut de prise en charge multidisciplinaire, et une interaction inadéquate entre la patiente et le système de soins.

De l’analyse des cas, ont été tirés des messages forts permettant d’optimiser la prise en charge: améliorer la connaissance des antécédents psychiatriques dès l’inscription en maternité, améliorer le repérage des symptômes d’alerte et le recours au psychologue et/ou au psychiatre, mettre en place un parcours de soins spécifique et une collaboration multidisciplinaire en cas de pathologie psychiatrique connue.


https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2468718920303305