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samedi 5 décembre 2020

MàJ Remise mardi d'un rapport d'Olivier Damaisin sur le sujet du mal être et suicide agricole & promesse d'un plan d'action

Centre Presse Aveyron RODEZ_CP
vendredi 26 février 2021 441 mots

Santé.Un rapport parlementaire pour prévenir du suicide chez les agriculteurs

Olivier Damaisin, député du Lot-et-Garonne a sillonné la France entière à la rencontre d'agriculteurs. « Ce rapport est d'abord né d'un constat et d'une histoire personnelle. J'ai été le témoin indirect du suicide d'un agriculteur qui habitait près de chez moi. J'ai été marqué par cette histoire et je me suis toujours dit qu'il fallait faire quelque chose » , raconte-t-il. L'an dernier, alors que le Salon de l'agriculture clôturait ses portes, le député du Lot-et-Garonne a lancé son enquête, à la demande du Premier ministre. Un peu plus de neuf mois plus tard, il remettait son rapport. Et environ un an après, Olivier Damaisin était en Aveyron, hier après-midi, aux côtés de son collègue Stéphane Mazars, pour présenter les conclusions de cette mission devant les instances agricoles du département. Actions concrètes Un rapport qui prend la forme de 29 propositions très détaillées « pour améliorer les actions de sensibilisation et d'accompagnement pour les agriculteurs en difficulté » . « Mais aussi et surtout pour les prévenir du suicide, poursuit Olivier Damaisin. C'est la profession qui connaît le taux le plus élevé de suicide. Si un tabou pouvait exister il y a quelque temps de ça, je crois qu'aujourd'hui, il y a une véritable prise de conscience. » Ainsi, « des choses très concrètes peuvent être mises en place, très rapidement », complète le député du Lot-et-Garonne. Par exemple, la désignation de référents départementaux vers lesquels les agriculteurs, leurs proches, ou toute autre personne, pourront se tourner en cas de besoin. « Je pense que l'échelon départemental est le bon » , glisse Olivier Damaisin. « Cette prise de conscience est bien réelle en Aveyron , se félicite le député Stéphane Mazars. Des associations comme le groupe CoSE !, qui donne la parole aux agriculteurs et communique avec le public, où encore les Jeunes agriculteurs agissent pour briser l'isolement des exploitants. » Simplification administrative « Parmi les mesures que nous pouvons lancer rapidement, la simplification administrative en fait partie , assure Stéphane Mazars, vice-président de la commission des lois à l'Assemblée nationale. De nombreux agriculteurs estiment qu'ils passent trop temps avec de la paperasse, cela rajoute une pression supplémentaire à leur quotidien. » Bien évidemment, d'autres facteurs autres que la lourdeur administrative ou l'isolement entrent en compte: faible rémunération, manque de repos et de recul, le poids des responsabilités, auquel se rajoute un phénomène qui prend de l'ampleur, celui de l'agribashing. Le député du Lot et Garonne, Olivier Damaisin a remis un rapport autour de la prévention et de l'accompagnement des agriculteurs en difficulté. Il a été présenté hier à la chambre d'agriculture. Olivier Damaisin aux côtés de Stéphane Mazars, après leur rencontre avec les acteurs de l'agriculture en Aveyron.  

https://www.centrepresseaveyron.fr/2021/02/25/un-rapport-parlementaire-pour-prevenir-du-suicide-chez-les-agriculteurs-presente-en-aveyron-9394514.php

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Suicide d’agriculteurs : Julien Denormandie promet un plan d’action «dans les prochains mois» 04-12-2020

Brèves

Le ministre de l’Agriculture doit proposer un «plan d’action opérationnel» pour prévenir les suicides d’agriculteurs. L’information est parue dans un communiqué du ministère le 2 décembre 2020.

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie proposera «dans les prochains mois» «un plan d’action opérationnel» pour prévenir les suicides d’agriculteurs. C’est ce qu’a annoncé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 2 décembre. L’information est tombée quelques heures après la remise d’un rapport sur le sujet par le député Olivier Damaisin (LREM, Lot-et-Garonne).

«Le rapport rappelle que prévenir, détecter, remettre l’humain au cœur des relations, tout en accompagnant les agriculteurs dans leur quotidien doivent constituer un engagement fort de l’Etat, a déclaré M. Denormandie, cité dans le communiqué. Nous allons nous y atteler dès à présent pour proposer un plan d’action concret, fondé sur ses propositions.»

Le plan d’action sera conçu en lien avec les ministères de la Santé et du Travail. Il impliquera «chaque acteur concerné, dans sa pratique professionnelle, dans son lien social, dans son rapport économique avec les agriculteurs». Ainsi que «dans sa perception de la réalité du travail agricole», conclut le communiqué.

 https://terres-et-territoires.com/cest-tout-frais/suicide-dagriculteurs-julien-denormandie-promet-un-plan-daction-dans-les-prochains-mois

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IDENTIFICATION ET ACCOMPAGNEMENT DES AGRICULTEURS EN DIFFICULTE ET PREVENTION DU SUICIDE
29 PROPOSITIONS POUR AMELIORER LES ACTIONS DE SENSIBILISATION ET D’ACCOMPAGNEMENT
MISSION CONDUITE PAR OLIVIER DAMAISIN
DEPUTE DE LOT ET GARONNE

A LA DEMANDE DU PREMIER MINISTRE
Lire le rapport https://drive.google.com/file/d/1bPVL5ghlNf1AG0VU42yRjSTByniwofZt/view

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Remise du rapport du député Damaisin portant sur l’identification et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté et prévention du suicide

 Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

02/12/2020

Communiqué

Le 21 février dernier, le Gouvernement a confié une mission au député du Lot et Garonne, Olivier Damaisin, visant à dresser un diagnostic partagé à l’échelle nationale et mener une réflexion sur l’identification et l’accompagnement des agriculteurs en difficultés et la prévention du suicide en agriculture. Suite à la remise hier de son rapport au Premier ministre, le député Olivier Damaisin a détaillé à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’ensemble de ses propositions aujourd’hui.

L’objectif de ce rapport était double : d’abord mieux comprendre et connaître les causes de suicide en agriculture et aussi mieux prévenir, pour être en capacité d’éviter plus de drames. Cette mission visait ainsi à rendre le dispositif d’identification et d’accompagnement plus efficace et plus lisible, mais aussi à comprendre l’impact de certaines controverses sociétales sur l’agriculture et le rôle que peut avoir le phénomène dit « agribashing » sur le mal-être des agriculteurs.

Les 29 propositions du rapport mettent en exergue l’importance du repérage, du maintien du lien avec les personnes en souffrance, le renforcement de l’information et de la coopération entre tous les acteurs institutionnels, professionnels, associatifs au service de l’agriculteur et des salariés agricoles en difficultés comme axes majeurs de prévention du suicide.

L’« agribashing », s’il ne saurait être analysé comme une cause, apparaît comme un révélateur du mal-être agricole, renforçant la nécessité d’une communication positive sur l’agriculture et d’une organisation collective, avec les acteurs institutionnels, associatifs et informels qui soient en mesure de soutenir les agriculteurs au quotidien. La sensibilisation des futurs agriculteurs à la prévention de ces risques, dès leur formation initiale, tout comme la gestion d’entreprise et la question du foncier dans la poursuite d’activité des agriculteurs, sont également des sujets-clés à traiter également dans cette optique.

Même si un certain nombre d’actions ont déjà été mises en œuvre depuis plusieurs années, à la demande du Premier ministre, Julien Denormandie, en lien avec les ministres de la Santé et du Travail, proposera un plan d’action opérationnel, impliquant les partenaires concernés, dans les prochains mois.

L’implication de chaque acteur concerné, dans sa pratique professionnelle, dans son lien social, dans son rapport économique avec les agriculteurs, mais également dans sa perception de la réalité du travail agricole sera au cœur de cette stratégie visant à soutenir ceux qui sont en situation de mal-être et à réduire le risque suicidaire en milieu agricole.

Pour Olivier Damaisin, « la connaissance des facteurs de mal-être et de risque suicidaire progresse, même si le lien entre la situation économique et sociale des agriculteurs et le risque suicidaire est difficile à mettre en évidence. Les initiatives d’accompagnement sur les territoires au plus près des agriculteurs se développent, mais elles ne sont pas forcément coordonnées, ni connues des agriculteurs et des différents acteurs eux-mêmes. Des progrès sont ainsi attendus pour mieux qualifier les risques et organiser localement de façon efficace, la détection, l’écoute et la prise en charge.

Face à un monde en mutation, où la place de l’agriculture et la demande de la société ont changé, le milieu agricole se sent souvent incompris et dévalorisé. Les causes multiples, pas uniquement d’ordre économique, conduisent certains agriculteurs au mal-être, voire au suicide. »

Pour Julien Denormandie, « le rapport d’Olivier Damaisin rappelle que prévenir, détecter, remettre l’humain au cœur des relations, tout en accompagnant les agriculteurs dans leur quotidien doivent constituer un engagement fort de l’Etat. Nous allons nous y atteler dès à présent pour proposer un plan d’action concret, fondé sur les propositions de ce rapport. Nous le devons impérativement à ces femmes et à ces hommes engagés qui font notre chaîne alimentaire et dont nous devons être fiers. »
À télécharger

Remise du rapport du député Damaisin portant sur l’identification et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté et prévention du suicide (PDF, 461.05 Ko)
Contacts presse

Service de presse de Julien Denormandie
Tél : 01 49 55 59 74
cab-presse.agriculture@agriculture.gouv.fr Service de presse du ministère
Tél : 01 49 55 60 11

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"Je voulais partir" : après sa tentative de suicide, un agriculteur veut alerter l’opinion sur la situation
"Il n'y a pas assez de paysans qui parlent" du mal-être qui les mine, selon Matthieu Marcon. © Crédit photo : JEAN-PHILIPPE KSIAZEK AFP
Par SudOuest.fr avec AFP
Publié le 01/12/2020

Matthieu Marcon est un agriculteur de l’Ain dont l’exploitation a été placée en liquidation. L’année dernière, au bout du rouleau, il a souhaité mettre fin à ses jours

L’étable, envahie par les toiles d’araignée, est vide. La faillite a entraîné le départ des vaches. "Depuis je ne vis pas, je survis", dit Matthieu Marcon qui raconte avoir voulu mourir, un soir où il n’avait pas assez de foin pour les nourrir.

"Réveiller un monde qui dort"

Une odeur de fumier flotte encore dans le bâtiment glacé, au sol couvert de paille. "Je ne l’ai pas nettoyé car je n’arrive pas à venir ici. Je ne resterai pas longtemps", prévient le fermier de l’Ain au seuil de l’étable datant de 1976 – "44 ans, comme moi".La rédaction vous conseille
© Crédit photo : JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
En 2015, 372 exploitants ont mis fin à leurs jours

C’est là, à la pointe du village de Bolozon, niché entre les gorges de l’Ain et les reliefs boisés du Bugey, qu’il élevait 50 vaches Salers pour leur viande. Son épouse et une troisième associée s’occupaient parallèlement de 70 laitières, quelques kilomètres plus haut. L’ensemble de l’exploitation a été placé en liquidation cette année.

Depuis mi-septembre, "il n’y a plus les animaux, c’est le plus dur à accepter, j’ai toujours pas encaissé", décrit Matthieu Marcon de sa voix posée, à peine trahie par des lèvres tremblantes où se mêlent la gêne de se livrer et le souci de témoigner. "Il n’y a pas assez de paysans qui parlent" du mal-être qui les mine, selon cet ancien militant de la Confédération paysanne, qui désespère devant un modèle agricole réduisant des éleveurs à vendre à perte.

En 2015, 372 exploitants ont mis fin à leurs jours, selon les derniers chiffres de la sécurité sociale agricole (MSA). Sachant que les données sur les suicides sont réputées en deçà de la réalité, quand des décès sont par exemple déclarés comme accidents du travail, souligne le député LREM Olivier Damaisin, auteur d’un rapport remis mardi au gouvernement. Matthieu Marcon insiste : "Je ne veux pas apitoyer sur mon sort mais réveiller un monde qui dort."
"Je voulais aller dans l’eau"

Lui-même a "craqué". Après avoir traîné ses bottes dans des grosses fermes à l’étranger, il n’avait pas voulu reprendre l’élevage de chèvres de son père en Ardèche. Alors, il a fallu en 2010 "démarrer de rien" sur l’exploitation. "On était bien endettés, on n’avait pas les moyens d’investir dans les bâtiments qui sont vieux, et il y avait toujours besoin de racheter du foin" pour nourrir les bêtes, les sécheresses répétées grillant les prairies.
Sur fond de mésentente avec leur associée, sa femme – qui travaille désormais à l’extérieur – quitte le groupement agricole en 2019. La ferme est placée en redressement judiciaire. Au cours de l’hiver, le foin vient à manquer. En attendant sa livraison, Matthieu Marcon s’épuise, plusieurs jours durant, à rouler 160 km aller-retour pour en chercher chez un ami. Sans rassasier les bêtes.
Les vaches gueulaient dans l’étable… C’est dur pour quelqu’un qui aime ses animaux.

Selon son souvenir, émaillé de "trous noirs", il va en voiture à la rivière en contrebas, prêt à plonger. "Je me suis retrouvé avec ce papier dans les doigts", retrace-t-il, désignant une plaquette remise par une assistante sociale de la MSA, où figure le numéro d’Agri’Ecoute au bout duquel des psychologues répondent H24. "J’ai expliqué en deux mots que je voulais partir". Il ne se souvient pas des minutes suivantes. Les secours, alertés, ont pu le ramener chez lui.
Dans l’agricole, ils sont tous à se pendre. Je ne sais pas pourquoi je voulais aller dans l’eau, je voulais innover, peut-être.

Un ami du Cantal, aussi éleveur de Salers, s’est pendu en juillet. "Il ne m’avait jamais fait transparaître son mal-être." Lui, regrette de s’être à peine reposé après l’épisode de la rivière. Une poignée de semaines plus tard, il se sectionne par mégarde l’index avec la courroie d’une machine. La perte de son doigt le convainc d’arrêter l’exploitation, qui n’a pas trouvé de repreneur. Les vaches sont maintenant chez un agriculteur à 40 km. "Faut que j’arrête d’aller les voir…"

Pour conserver des gestes d’éleveur, il a installé une vingtaine de lapins dans les clapiers de la vieille étable intégrée à la bâtisse principale de la ferme, à quelques mètres du bâtiment qui abritait les Salers. "Ça me maintient en vie." Une fois sa main guérie, Matthieu Marcon espère trouver un travail "en lien avec les animaux". Et surtout réaliser "quelque chose qui serve, passer les années qui me restent à faire que ça avance".

© Crédit photo : JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

 https://www.sudouest.fr/2020/12/01/je-voulais-partir-apres-sa-tentative-de-suicide-un-agriculteur-veut-alerter-l-opinion-sur-la-situation-8138192-10618.php

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De nouvelles mesures contre le suicide agricole

Dans son rapport remis au premier ministre, le député Olivier Damaisin préconise un «référent» départemental.
Par Eric De La Chesnais
Publié le 01/12/2020 https://www.lefigaro.fr*
«Je vais rencontrer ce mercredi le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, pour lui présenter mon travail», indique Olivier Damaisin, député LREM du Lot-et-Garonne. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

Sept recommandations pour 29 actions. Le député LREM du Lot-et-Garonne, Olivier Damaisin, a remis mardi au premier ministre, Jean Castex, son rapport présentant ses pistes de travail pour diminuer le nombre de suicides qui endeuillent les exploitations agricoles. Il s’agit de la troisième cause de mortalité dans la profession après les cancers et les maladies cardiovasculaires.

Pour la seule année 2015, derniers chiffres recensés par la Mutualité sociale agricole (MSA), la sécurité sociale des agriculteurs, 372 exploitants ont mis brutalement fin à leur vie… soit plus d’un par jour. Un phénomène gravissime qui demande des mesures d’urgence. «Il y a des petites solutions, que je propose après un tour de France de plus de six mois, qui peuvent sauver des vies, insiste Olivier Damaisin. Ces mesures ne nécessiteront pas forcément de passer par la voie législative si l’on veut agir vite pour diminuer le nombre de suicides».
Soulager du poids de la dette

Parmi ces sept recommandations, quatre paraissent simples dans leur mise en œuvre. Olivier Damaisin, préconise en premier lieu la création d’un «référent suicide» par département. «Il serait connu de tous les acteurs qui gravitent autour des agriculteurs, comme les vétérinaires, les fournisseurs, les conseillers des chambres d’agriculture ou les syndicats…, détaille-t-il. C’est vers lui qu’on se tournerait en cas d’urgence pour empêcher qu’un agriculteur ne mette fin à ses jours.» Au printemps dernier, le député a lui-même été confronté à cette situation. Il a été interpellé par un éleveur laitier qui voulait se suicider dans la Manche. «Il fallait faire vite, je ne savais pas vers qui me tourner. Grâce à mon réseau, j’ai pu dénouer la situation que personne dans son entourage n’avait identifiée. Heureusement, l’agriculteur est toujours en vie aujourd’hui», poursuit-il. Mais combien sont morts dans le plus grand anonymat faute de connaître les bonnes personnes?

Par ailleurs, pour soulager le poids de l’endettement des agriculteurs en difficulté, le député préconise que les Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) ou les autres organismes chargés du foncier agricole, comme Terres de lien, puissent racheter des parcelles aux paysans endettés. Ils les lui laisseraient cultiver moyennant un bail avec option de rachat. Une sorte de portage. «Cela permettrait à l’agriculteur de garder la tête haute vis-à-vis de son entourage tout en continuant à exploiter des terres dont il aurait perdu momentanément la propriété mais pas l’utilisation, un point psychologique très important», affirme Olivier Damaisin.

Troisième axe de réflexion: la pérennisation de l’aide au répit. Elle finance le remplacement de l’agriculteur en situation d’épuisement professionnel pendant dix jours. Alors que 3500 exploitants en avaient bénéficié avant 2017, les ministères de l’Agriculture et des Finances n’avaient pas souhaité reconduire l’enveloppe qui lui était consacrée. Olivier Damaisin plaide pour «continuer à donner à la MSA les moyens de pérenniser son aide au répit qu’elle finance sur ses fonds propres». Enfin, la simplification administrative fait partie des demandes du parlementaire. «Les services préfectoraux et les chambres d’agriculture doivent aider les agriculteurs à remplir des dossiers souvent trop compliqués et sources de beaucoup de stress inutile», insiste-t-il. «Je vais rencontrer ce mercredi, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, pour lui présenter mon travail. Des décrets peuvent permettre à ces mesures d’être opérationnelles», confie-t-il.

https://www.lefigaro.fr/social/de-nouvelles-mesures-contre-le-suicide-agricole-20201201

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 «Un psychologue est au bout du fil en attendant le Samu» : ce qui est déjà en place pour prévenir le suicide agricole

Depuis 2011, la Mutualité sociale agricole (MSA) a mis en œuvre plusieurs mesures.
Par Guillaume Poingt
Publié le 01/12/2020 https://www.lefigaro.fr*
Que faire pour lutter contre le suicide des agriculteurs ? Le député LREM du Lot-et-Garonne Olivier Damaisin a remis ce mardi un rapport sur le sujet au premier ministre, cependant des initiatives existent déjà sur le terrain. La MSA - la caisse d'assurance maladie pour les agriculteurs - a notamment une mission bien souvent méconnue : la prévention des risques professionnels. L'organisme compte environ 1200 personnes (médecins du travail, conseillers en prévention des risques professionnels, médecins-conseils, infirmiers, travailleurs sociaux) qui travaillent sur ce sujet. Au total, on dénombre 35 MSA dans toute la France.

Véronique Maeght-Lenormand est médecin du travail dans cette structure. «Nous travaillons sur la prévention du suicide des exploitants et des salariés depuis de nombreuses années et en 2011, le ministre de l'Agriculture de l'époque, Bruno Le Maire, a lancé un plan de prévention du suicide. Depuis cette date, plusieurs plans ont été mis en place par la MSA», explique-t-elle.

Tout d'abord - afin de cerner au mieux ce fléau - la MSA a voulu disposer de données chiffrées sur la mortalité. Cela a donné lieu à un partenariat avec Santé publique France et à une enquête interne à la MSA sur le suicide agricole en 2015. Selon cette enquête, 605 agriculteurs se sont suicidés cette année-là (372 non-salariés agricoles et 233 salariés agricoles).
Une présence au plus près du terrain

Pour repérer au mieux les premiers signes de dépression, les 35 MSA ont constitué des «cellules pluridisciplinaires» sur le terrain (médecins du travail, médecins-conseils, infirmiers, travailleurs sociaux). En 2013, le réseau «Sentinelles» a été créé. Le but ? Faire en sorte que ceux qui côtoient les agriculteurs au quotidien (élus MSA, citoyens, ambulanciers, agents de mairie, vétérinaires, salariés des chambres d'agriculture, contrôleurs laitiers, etc.), s'ils repèrent une situation inquiétante - et avec accord de l'assuré MSA - puissent alerter le référent de la cellule pluridisciplinaire.

«Beaucoup de gens et d'organismes 'gravitent' autour des exploitants. L'objectif est de sensibiliser et de former le plus grand nombre afin de repérer les signes de mal-être ou de crise suicidaire», résume Véronique Maeght-Lenormand.
Un dispositif d'écoute

Autre mesure, depuis 2014, la mise en place d'un dispositif d'écoute, nommé «Agri'écoute», disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Pour cela, la MSA a passé un marché avec une entreprise privée. Des psychologues cliniciens sont au bout du fil. Une trentaine sont même d'astreinte en permanence, la nuit et le week-end. «Les assurés peuvent appeler quatre fois le même psychologue. Ce dernier peut proposer des rendez-vous physiques avec des psychologues, soit ceux du réseau des 35 MSA, soit ceux du réseau du prestataire. Au total, plus de 1000 psychologues sont répartis sur tout le territoire», détaille Véronique Maeght-Lenormand. Les agriculteurs assurés sont «prioritaires» s'ils souhaitent prendre un rendez-vous.

Depuis 2018, les psychologues du dispositif «Agri'écoute» peuvent suivre une procédure d'urgence en cas de crise suicidaire et de passage à l'acte. «En 2019, il y a eu onze déclenchements d'une procédure d'urgence. Dans ces cas-là, le psychologue clinicien reste au bout du fil en attendant l'arrivée du Samu», poursuit Véronique Maeght-Lenormand. Cette année-là, les cellules pluridisciplinaires de la MSA ont par ailleurs noté 345 situations urgentes, avec des agriculteurs en grande détresse. Ces cellules travaillent en lien étroit avec les psychologues d'Agri'écoute.

Après une tentative de suicide, la MSA a également mis en place un dispositif de vigilance afin de créer un lien avec les agriculteurs en souffrance. «Parfois un coup de téléphone suffit», explique Véronique Maeght-Lenormand. «La charge de travail, l'isolement géographique et le manque de lien social jouent beaucoup. Si on n'a pas de lien social, on est encore plus à risque», poursuit-elle. Dernier point : la MSA a une mission d'accompagnement après les suicides auprès des proches de disparus. Mais la manière d'appréhender la situation est loin d'être évidente. «Est-ce à nous d'aller au devant ou faut-il attendre que les personnes fassent leur deuil ? Le sujet est délicat et chaque situation est singulière», admet Véronique Maeght-Lenormand. 

https://www.lefigaro.fr/social/un-psychologue-est-au-bout-du-fil-en-attendant-le-samu-ce-qui-est-deja-en-place-pour-prevenir-le-suicide-agricole-20201201

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Suicide des agriculteurs: les principales recommandations du rapport remis ce mardi au gouvernement

Le député (LREM) du Lot-et-Garonne, Olivier Damaisin, recommande de mieux coordonner localement l’accompagnement des agriculteurs en souffrance et de former davantage de citoyens « sentinelles ».

Par Afp | Publié le 01/12/2020 https://www.lavoixdunord.fr*

La MSA a dénombré en 2015, 372 suicides d’exploitants agricoles, plus d’un par jour.

Le député (LREM) du Lot-et-Garonne, Olivier Damaisin remet un rapport sur la prévention des suicides dans le monde agricole ce mardi au gouvernement. Si le phénomène a longtemps été globalement « mis sous cloche », a estimé l’élu auprès de l’AFP, nombre d’initiatives existent. Le problème, « c’est la coordination entre tout ça ». Voici ses principales recommandations.
> Communiquer à destination des personnes en souffrance

L’élu suggère de diffuser plus largement « une information générale et non stigmatisante sur le mal-être pour qu’il ne soit pas un sujet tabou » et de mieux faire connaître les plateformes d’écoute, comme Agri’écoute, financée par la sécurité sociale agricole (MSA) et accessible 24H/24 au 09 69 39 29 19.



Il plaide aussi pour une publication annuelle du taux de mortalité par suicide et d’une « analyse fine de la typologie des agriculteurs concernés et des causes ». Il n’est « pas normal », a-t-il déclaré à l’AFP, que les chiffres les plus récents datent de 2015. La MSA a dénombré cette année-là 372 suicides d’exploitants agricoles, plus d’un par jour.
> Mobiliser et former des « sentinelles »

Pour repérer les agriculteurs fragilisés et les orienter vers les dispositifs d’accompagnement, Olivier Damaisin suggère de recruter et former de nouvelles « sentinelles » parmi les personnes qui gravitent autour des agriculteurs, comme les salariés de coopératives, conseillers de chambre d’agriculture, techniciens de contrôle laitier, vétérinaires, mais aussi facteurs, élus locaux, médecins et pharmaciens.

> Coordonner

Olivier Damaisin propose la création d’un observatoire national des exploitations en difficulté, sous l’égide du ministère de l’Agriculture.

Selon lui, les cellules d’accompagnement des agriculteurs mises en place par l’État dans la plupart des départements pourraient contribuer « à la nécessaire coordination des acteurs de la prévention ».

Le député souhaite « améliorer » leur fonctionnement et réviser leur composition afin que ces cellules – qui réunissent des acteurs institutionnels – incluent par exemple des vétérinaires libéraux, « qui sont parmi les acteurs les mieux placés pour observer l’état des troupeaux sur les exploitations, indicateur d’un possible mal-être des éleveurs ». Il estime qu’il conviendrait par ailleurs de mieux encadrer « à quel moment et selon quelles règles » les banques « peuvent intervenir ».
> Accompagner les agriculteurs en difficulté

M. Damaisin conseille notamment de développer des dispositifs de mentorat entre un agriculteur et un entrepreneur dont les activités sont étrangères à l’agriculture, à l’image de ce qui est développé par la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire.

La question du devenir des terres agricoles étant très sensible, il plaide pour « renforcer et vulgariser » des dispositifs de portage foncier permettant par exemple à un agriculteur de continuer à travailler les terres qu’il a dû se résoudre à vendre, voire de les racheter plus tard.
> Accompagner les nouveaux agriculteurs

« La prévention du mal-être doit commencer très tôt avec une sensibilisation dès la formation initiale », souligne le député, qui juge aussi « utile de développer un dispositif de tutorat par un agriculteur expérimenté, volontaire et sans intérêt personnel ».
> Communiquer positivement sur l’agriculture

« La revalorisation de l’agriculture et de son rôle social sont nécessaires », relève le député. Reprenant à son compte le terme d’« agribashing », popularisé par le premier syndicat de la profession FNSEA, il estime que la contestation visant les pesticides ou les systèmes d’élevage intensifs renvoie aux agriculteurs « une image dévalorisante de leur métier » qui peut se cumuler avec le reste de leurs difficultés.
> Financer

M. Damaisin plaide notamment pour continuer à donner à la MSA les moyens de son « aide au répit », qui finance le remplacement jusqu’à 10 jours des adhérents en situation d’épuisement professionnel, leur permettant de se reposer.

https://www.lavoixdunord.fr/901181/article/2020-12-01/suicide-des-agriculteurs-les-principales-recommandations-du-rapport-remis-ce

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 Remise mardi d'un rapport sur la prévention des suicides d'agriculteurs
lundi 30 novembre 2020

Paris, 30 nov 2020 (AFP) - - Le député LREM du Lot-et-Garonne Olivier Damaisin doit remettre mardi au Premier ministre un rapport présentant des pistes pour accompagner plus précocément les agriculteurs en difficulté et tenter d'enrayer les suicides qui endeuillent régulièrement la profession.

L'élu s'était vu confier cette mission par le gouvernement lors du salon de l'agriculture, en février. Il avait initialement un délai de six mois pour remettre son rapport, mais le calendrier a été bousculé par la crise sanitaire.

"Il y a des petites solutions que je vais proposer qui peuvent sauver des vies", a estimé auprès de l'AFP M. Damaisin, en amont de la présentation de son travail à Jean Castex.

Ces mesures ne nécessiteront pas forcément de passer par la voie législative, dans l'optique d'"arriver à faire vite pour diminuer le nombre de suicides", a-t-il précisé.

Une "surmortalité statistique par suicide pour les exploitants agricoles, comparés à la population générale, a été mise en évidence", rappelait en juin l'observatoire national du suicide. Cette surmortalité est "particulièrement marquée chez les éleveurs bovins (lait et viande) âgés de 45 à 54 ans".

Pour la seule année 2015, 372 suicides d'exploitants agricoles avaient été recensés, soit plus d'un par jour, selon les statistiques les plus récentes de la sécurité sociale agricole, la MSA.

Le député, qui regrette l'absence de données actualisées, souligne que ce nombre est réputé en deçà de la réalité, des décès étant susceptibles d'être comptabilisés comme accidents du travail, par exemple.

Si le constat est sombre, Olivier Damaisin veut croire qu'un "tabou" a été brisé depuis la sortie en septembre 2019 du film "Au nom de la terre", qui a remporté un vif succès en France, avec deux millions d'entrées en salles, surtout en régions.

Basé sur l'histoire du père du réalisateur Edouard Bergeon, Guillaume Canet y incarne un éleveur de volailles pris dans la spirale du surendettement, qui sombre dans la dépression.

Jusque-là, la question du mal-être paysan restait globalement "mise sous cloche", de l'ordre du "non-dit plutôt que du déni", estime M. Damaisin.

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Intervention d'Olivier Damaisin sur le sujet du mal être et suicide agricole et les propositions issues de sa mission interministérielle.




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La Dépêche du Midi
Lot-et-Garonne
Locale, mardi 10 novembre 2020 1225 mots, p. 22



INFO plus
PRESSE
Lot-et-garonne
suicide agricole

Y a-t-il quelqu'un pour recevoir le rapport du député Damaisin ?
Propos recueillis par Baptiste Gay https://www.ladepeche.fr*

Missionné l'hiver dernier par Emmanuel Macron et le gouvernement pour faire des propositions sur le mal-être des agriculteurs, le député de Villeneuve-sur-Lot, Olivier Damaisin, a bouclé son rapport depuis quelques semaines déjà. De report en confinement et reconfinement, il tarde à être reçu par le Premier ministre et attend des nouvelles du ministre de l'Agriculture. En attendant, il nous a présenté quelques-unes de ses pistes de travail.

Septembre 2019, le film « Au nom de la terre » sort dans les cinémas français. Guillaume Canet y campe le rôle d'un exploitant agricole en détresse professionnelle et psychologique. Le long-métrage d'Edouard Bergeon (lire encadré ci-dessous) va attirer 1,8 millions personnes et obtenir trois nominations aux Cesar, brisant au passage le tabou du suicide chez les agriculteurs.

Fin du mois de février 2020, à quelques semaines du premier confinement, le Président de la République, Emmanuel Macron, profite des projecteurs braqués sur le Salon de l'agriculture pour évoquer la mission confiée par son gouvernement à un député du Lot-et-Garonne. Olivier Damaisin (LREM) doit faire l'état des lieux du mal-être paysan et proposer des pistes de prévention au suicide agricole.

Novembre 2020, le rapport d'Olivier Damaisin est prêt, mais de confinement en report, de reconfinement en « re-report », personne n'a encore pris le temps de recevoir le député de la troisième circonscription du Lot-et-Garonne pour écouter ses conclusions, dans l'attente que le Premier ministre, Jean Castex, ou le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, l'invite. Vendredi dernier, il a accepté de détailler quelques-unes de ses recommandations pour lutter contre le mal-être agricole.

« Un jour un agriculteur m'appelle pour me dire qu'il va se suicider avant la fin de semaine... »

Bretagne, Saône-et-Loire, Lot-et-Garonne, Isère, Drôme, Pyrénées-Atlantiques... autant que faire se peut en ces périodes qui compliquent les déplacements, vous avez sillonné l'Hexagone pour rencontrer de multiples acteurs, quel est votre principal constat ?

Que beaucoup de monde s'intéresse au sujet, les MSA, les chambres d'agriculture, les services de l'Etat, de nombreuses associations... mais au final tout le monde travaille de son côté, sans qu'il n'y ait de réelle communication entre tous ces acteurs. Et la difficulté réelle, c'est que lorsqu'il y a urgence face à la détresse psychologique, il manque un numéro à appeler, un peu comme on le ferait avec le 18 pour les pompiers. J'ai été confronté moi-même à cette difficulté. Après que l'on m'a confié cette mission, j'ai vite été repéré sur les réseaux sociaux. De nombreux agriculteurs m'ont sollicité, jusqu'au jour où je me suis retrouvé face à un paysan de la Manche en réelle détresse. Il venait de recevoir un courrier le lundi lui ordonnant de faire un paiement pour le vendredi et il m'a lâché « je vais me suicider dans la nuit de jeudi à vendredi ».

Comment avez-vous réagi ?

Comme je vous ai dit plus haut, je me suis dit je vais appeler le numéro d'urgence, sauf qu'il n'y en a pas. Au final avec l'aide du président de la MSA Dordogne-Lot-et-Garonne, nous sommes entrés en contact avec son homologue de la Manche et on a pu désamorcer la bombe, mais tout cela a pris du temps et les choses auraient pu basculer dans le drame beaucoup plus vite. Délégué, référent, je ne sais pas comment il faut l'appeler mais il faut mettre sur un pied un « Monsieur » ou une « Madame » détresse agricole par département. Parce que se retrouver face à l'urgence cela peut arriver à un proche, un voisin, un banquier, une personne de l'administration, et on est parfois désemparé.

Cela, c'est pour les situations les plus urgentes, n'y a-t-il pas d'autres pistes de travail, en amont, pour ne pas en arriver aux situations extrêmes ?

Dans mon rapport, j'avance aussi une solution sur la question foncière. Je prends un exemple : vous êtes agriculteur, vous possédez 100 hectares, votre situation économique est mauvaise et on vous demande de vendre 20 hectares pour vous en sortir. Vous n'imaginez pas l'impact psychologique de ce type de situation. Il faut pouvoir assumer devant la famille ou les voisins d'avoir « échoué » à maintenir l'exploitation qu'on vous a léguée. Je propose que les SAFER (sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural), en relation avec les banques, rachètent les 20 hectares et les mettent à disposition de l'agriculteur durant un certain laps de temps. Si, d'ici là, en trouvant une production plus rémunératrice par exemple, l'agriculteur peut dégager à nouveau de la trésorerie, il pourra racheter ses anciennes terres en priorité. J'ai d'autres pistes à proposer, comme la non-divulgation des informations individuelles, dans le cadre d'un redressement financier, ça serait bien que certains courriers à faire signer par les facteurs ne soient pas accessibles à tous. Cela va quand le facteur est discret, mais quand il ne l'est pas...

Est-ce que d'autres constats vous ont marqué ?

Oui, pour être plus positif, j'ai remarqué que les agriculteurs qui adhéraient à des Coopératives d'utilisation de matériel agricole étaient moins sujets à la question du suicide. C'est sans doute parce que ce type de structure rompt l'isolement. Quand un adhérent a du mal à payer sa part du matériel acheté en commun, les autres cherchent à comprendre d'où vient le problème et le soutiennent. C'est un exemple à suivre et à développer sans doute. Je pense aussi qu'on doit aider les agriculteurs qui travaillent parfois 70 heures par semaine pour des salaires dérisoires à prendre le temps de se reposer. Quand, en plus, vient s'ajouter la détresse psychologique, la fatigue est encore plus compliquée à supporter. Des associations d'aide au remplacement existent, mais les agriculteurs n'ont pas forcément les moyens de payer des remplaçants.

D'autant plus que, si besoin était, depuis quelques années, les agriculteurs doivent faire face à un « agribashing » quasi-permanent.

Ah oui, le fameux raccourci « agriculteurs pollueurs » et les dénonciations de prétendues pratiques qui vont à l'encontre de l'environnement. Je crois que l'on doit aider les agriculteurs à communiquer sur leurs métiers. La communication auprès du grand public doit se développer. Même sur des choses évidentes comme le fait d'être obligé d'arroser pour faire pousser des plantes. Quand je vois le nombre de bêtises qui peuvent se raconter concernant le retour des néonicotinoïdes pour les betteraves, alors qu'en leur absence les agriculteurs ont été obligés d'utiliser bien plus de produits bien moins efficaces, je me dis que le fossé entre la réalité et ce qu'on veut bien faire croire, est assez grand.

Aux côtés d'Edouard Bergeon

Une relation d'amitié s'est nouée entre Edouard Bergeon, le réalisateur du film « Au nom de la terre », et Olivier Damaisin. « Au point qu'un jour il m'a interpellé pour intervenir à ses côtés sur une problématique de détresse d'un éleveur de bovins des Pyrénées-Atlantiques dont le troupeau a dû être abattu en raison de la tuberculose », explique le député. Il se trouvait qu'OIivier Damaisin s'était déplacé peu de temps auparavant dans ce département et a donc pu relayer les inquiétudes auprès des banquiers afin de débloquer de l'argent pour venir en aide à l'éleveur. « Le jour où ses vaches sont parties, il n'y avait quand même aucun représentant de la chambre d'agriculture, de la MSA ou d'élus locaux, c'est quand même navrant », se désole encore le parlementaire lot-et-garonnais.

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