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mardi 28 janvier 2020

NOTICE ARTICLE Conduites suicidaires à l'adolescence


Conduites suicidaires à l'adolescence
 - 27/01/20
[7-0352] - Doi : 10.1016/S1634-6939(19)41418-X
X. Benarous a, b, , M.-J. Guedj c, S. Garny de la Rivière a, J.-M. Guilé a, b, D. Périsse d
a Service de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent, CHU d'Amiens-Picardie, Site Sud, 1, rue du Professeur-Christian-Cabrol, 80054 Amiens, France 
b Inserm U1105, Groupe de recherche sur l'analyse multimodale de la fonction cérébrale, Université Picardie-Jules-Verne-Amiens, chemin du Thil, 80025 Amiens, France 
c Centre psychiatrique d'orientation et d'accueil, Hôpital Sainte-Anne, AP-HP, 1, rue Cabanis, 75014 Paris, France 
d Service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Sorbonne Universités, 47-83, boulevard de l'Hôpital, 75013 Paris, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le mardi 28 janvier 2020
Résumé

Les conduites suicidaires à l'adolescence représentent un problème majeur de santé publique non seulement du fait de leur fréquence mais aussi de leur gravité potentielle. Un peu plus d'un adolescent sur dix rapporte avoir eu des idées suicidaires dans l'année qui précède et environ 4 % d'entre eux auraient déjà tenté de se suicider. Il s'agit de la seconde cause de mortalité à cet âge. Parmi les nombreux facteurs de risque impliqués, les plus importants sont l'existence d'un geste suicidaire antérieur et d'un trouble psychiatrique caractérisé, en particulier dépressif. Chez les adolescents les plus jeunes, l'identification d'une crise suicidaire peut être rendue compliquée par les troubles du comportement à type de réactions agressives et impulsives qui peuvent être au premier plan. Chez les adolescents plus âgés, l'accroissement progressif d'un sentiment de désespoir et des idées de mort peuvent rester longtemps masqués derrières des plaintes banales anxieuses ou psychosomatiques associées à un retrait relationnel ou au contraire à des prises de risque inconsidérées. Si les conduites suicidaires de l'adolescent sont parfois la manifestation d'un trouble psychiatrique caractérisé, le geste suicidaire est quasiment toujours adressé à l'entourage. Il représente alors pour l'adolescent l'ultime moyen de faire entendre une souffrance et un désir de changement indicible. La prise en charge des adolescents après une tentative de suicide fait l'objet de recommandations à la pratique professionnelle : tout adolescent suicidant doit être admis dans un service d'urgence hospitalier où il est évalué sur les plans somatique, psychologique et social. Dans un certain nombre de cas, une hospitalisation spécialisée est indiquée. Une fois la crise suicidaire passée, le relai du jeune et de sa famille vers des professionnels de santé (psychiatre, psychologue) est un enjeu essentiel. Au-delà du repérage diagnostique et du traitement d'un trouble psychiatrique caractérisé, des interventions centrées sur la famille aident à mobiliser au mieux les ressources du système familial pour rendre audible différemment la détresse de l'adolescent et aider chacun à s'y ajuster au mieux.

Mots-clés : Idées suicidaires, Tentative de suicide, Conduites à risque, Dépression, Adolescence

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