Pages

mercredi 13 novembre 2019

Saint-Malo. L’unité de santé mentale verra le jour en 2021

Saint-Malo. L’unité de santé mentale verra le jour en 2021
Ouest-France (site web)
Régions/Bretagne/Ille-et-Vilaine/Saint-Malo, mardi 12 novembre 2019
Émilie CHASSEVANT.
Les quatre unités de psychiatrie du futur pôle de santé mentale seront toutes en rez-de-chaussée.Les travaux peuvent maintenant commencer pour la nouvelle unité de santé mentale, qui s’installera aux Fougerais, à Saint-Malo. Sur une surface de 6 250 m², ce nouveau pôle de l’hôpital regroupera patients et agents sur un même site.
Quinze ans d’attente
«  Depuis la fin du XXe siècle, je m’étais rendu compte qu’il fallait un coup de neuf pour les unités de psychiatrie malouines. Je me suis bagarrée plusieurs années pour moderniser les locaux, qui ne répondent plus aux normes nécessaires au respect des patients   », se souvient le Dr Anne-Marie Hemery, chef du pôle psychiatrie du centre hospitalier de Saint-Malo.
Le projet d’une nouvelle unité de santé mentale est dans les cartons depuis plus de quinze ans. Avec un permis de construire délivré en juillet, un plan de financement bouclé et un projet médical écrit, ce pôle médical est officiellement lancé.
«  Le lieu idéal  »
L’unité de santé mentale sera donc située au lieu-dit Les Fougerais, près du hameau Saint-Étienne, à Saint-Malo. «  Nous avons mis le turbo pour trouver le lieu idéal  », commente Claude Renoult, maire et président du conseil de surveillance de l’hôpital. Ce futur hôpital permettra de rassembler, en un lieu unique, les quatre unités de psychiatrie actuellement situées au Rosais et au centre hospitalier.
«  Il était dans l’intérêt des patients et des personnels de regrouper toutes les unités sur un même site  », se réjouit le directeur de l’hôpital, François Cuesta. Le futur pôle comptera quatre unités (hospitalisation des jeunes et suicidologie, soins sous contrainte, gérontopsychiatrie et réhabilitation psychosociale) et quatre-vingts lits, plus dix places en hôpital de jour.
5 900 patients
Ce futur outil devra répondre aux besoins d’un bassin de population de 160 000 habitants. Les services psychiatriques de l’hôpital, dont dépendent également les quatre centres médico-psychologiques de Saint-Malo, Dinard, Dol et Combourg, accueillent les patients de 16 à 99 ans, souffrant de multiples pathologies. «  5 900 patients sont suivis, dont 400 à 500 hospitalisés pour une durée moyenne de 30 à 60 jours  », compte le Dr Hemery.
Une prise en charge globale
La volonté de l’équipe médicale, avec ce nouveau plateau, est également de pouvoir assurer une prise en charge globale du patient : sa santé mentale, mais aussi tout le somatique, à savoir les pathologies du corps qui accompagnent souvent la maladie mentale. «  C’est un véritable enjeu de santé publique. La psychologie et le somatique ont souvent été séparés. À Saint-Malo, on va réunir les deux  », vante François Cuesta.
«  Un cocon  », «  un village  »
Ces 6 250 m² de la nouvelle unité de santé mentale seront conçues comme «  un cocon  » , pour protéger et soigner les patients. Dans un ensemble très arboré, les bâtiments imaginés par un cabinet d’architectes de Tours seront en rez-de-chaussée. «  L’idée était de créer une architecture en village, très à plat  », décrit Daniel Gillaizeau, directeur adjoint de l’hôpital, en charge du patrimoine. Les 80 chambres répondront aux «  meilleurs standards  » actuels.
16 millions à financer
Parmi les 150 projets que le groupement hospitalier a dans ses cartons, l’unité de santé mentale est sûrement l’un des plus gros. Il s’élèvera à 16 millions d’euros pour lequel l’hôpital va contracter un emprunt de 12 millions d’euros. La Banque des territoires et la Banque postale vont chacune accorder six millions. «  L’engagement de la Banque des territoires a permis de boucler le plan de financement. Déjà engagée avec nous pour le dispositif Cœur de ville, elle a estimé que la dynamique du territoire méritait cet investissement  », se félicite Claude Renoult.
Quel avenir pour le Rosais ?
Pour régler sa part, l’hôpital pourrait vendre une partie de ses terrains au Rosais. Excepté l’étang du Vau-Garni, que Claude Renoult va proposer au conseil municipal d’acheter, pour «  assurer la continuité de la coulée verte  » qui part de la Découverte pour arriver à ce secteur.
C’est parti
Maintenant que le dossier est ficelé, les choses vont vite avancer. Le permis de construire a été délivré en juillet. Les travaux vont démarrer à la mi-janvier, pour une durée de chantier estimée à vingt et un mois, et une livraison en octobre 2021. «  L’horizon est désormais bien dessiné, analyse Claude Renoult. C’est un signal fort envoyé à la population de voir un hôpital investir. On maintient des effectifs, une centaine d’agents et de personnels, et on crée de la vie.  » «  Construire cette nouvelle unité donne une attractivité et va permettre d’attirer de jeunes praticiens  », voit de son côté le Dr Hemery.
Cet article est paru dans Ouest-France (site web)