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vendredi 30 août 2019

ETUDE RECHERCHE Conduites suicidaires à l'adolescence

Conduites suicidaires à l'adolescence 


[37-216-H-10]  - Doi : 10.1016/S0246-1072(19)63168-8 

B. Mirkovic, Docteur en médecine, PhD, médecin pédopsychiatre a, b, , M.-A. Podlipski, Docteur en médecine c, d, P. Gerardin, Docteur en médecine, PhD, Professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent c, d, e
a
 Service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Groupe hospitalier La Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l'Hôpital, 75013 Paris, France
b
 Unité de recherche EA4047, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, France
c
 Pôle de psychiatrie enfants-adolescent, Centre hospitalier du Rouvray, 4, rue Paul-Éluard, 76301 Sotteville-lès-Rouen, France
d
 Laboratoire CRFDP, Normandie Université, Rouen, France
e
 Département de pédiatrie médicale, Fédération hospitalo-universitaire de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Centre hospitalo-universitaire Charles-Nicolle/CH-Rouvray, Rouen, France 

Auteur correspondant.

Psychiatrie Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le mercredi 28 août 2019

Résumé

Le suicide représente une des principales causes de mortalité, potentiellement évitable, chez les adolescents. Il s'agit d'un phénomène complexe qui constitue l'extrême d'un continuum appelé communément les conduites suicidaires. Au regard des données les plus récentes, il convient de considérer les conduites suicidaires comme résultant d'interactions multiples, bio-psycho-sociales. Une approche développementale et intégrative permet d'avoir une vision plus large dans la compréhension des voies étiopathogéniques. Une perspective évolutive, allant de la période de la grossesse à l'âge adulte, au sein d'un environnement familial et social particulier, est indispensable à la fois pour la compréhension des mécanismes psychopathologiques mais aussi pour l'élaboration des protocoles de prise en charge et de recherche. L'évaluation du risque suicidaire associe à l'évaluation des facteurs de risque celle des facteurs de protection. Les facteurs prédisposants comme les agressions pendant l'enfance constituent une des pistes importantes dans la recherche des mécanismes neurobiologiques associés aux conduites suicidaires. Des éléments de preuve suggèrent que les événements d'adversité précoce peuvent augmenter le risque suicidaire à l'adolescence et à l'âge adulte, par l'intermédiaire des modifications épigénétiques. La prise en charge des adolescents suicidants est difficile et marquée par un important taux de récidive. À ce jour, il n'existe pas de recommandations fondées sur des preuves pour la prise en charge des adolescents suicidants. Il n'existe que très peu de traitements ciblant spécifiquement les tentatives de suicide et ces prises en charge manquent cruellement d'évaluation. La thérapie comportementale dialectique et la thérapie fondée sur la mentalisation semblent être deux pistes ayant montré des résultats encourageants. Les interventions visant à maintenir un contact entre le patient et les services de santé mentale (connectedness care) sont en développement. Les progrès technologiques et les nouveaux modes de communication ont accéléré la recherche dans ce domaine, avec des résultats très encourageants.

Mots-clés : Suicide, Tentative de suicide, Conduites suicidaires, Adolescent, Psychopathologie, Facteurs de risque et de protection, Recommandations

Plan
Introduction
Situation et problématique
Définitions et terminologie
Quelques repères épidémiologiques
Défis des cliniciens et des chercheurs
Modèles de compréhension
Facteurs de risque et facteurs de protection
Aspects morphologiques et neurobiologiques
Aspects génétiques et épigénétiques
Aspects socioanthropologiques et nouveaux modes de communication
Aspects psychopathologiques
Évaluation du potentiel et du risque suicidaire
Prises en charge des adolescents suicidants
Interventions psychosociales
Interventions pharmacologiques
Conclusion et perspectives
Perspectives cliniques
Perspectives de recherche