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jeudi 23 mai 2019

ETUDE RECHERCHE Australie Des pistes pour comprendre « l’activité suicidaire »

Des pistes pour comprendre « l’activité suicidaire »
Publié le 22/05/2019 www.jim.fr
Animée par le Professeur Gin S Malhi[1], une équipe de l’Université de Sydney (Australie) rappelle que les troubles de l’humeur sont « fortement associés au suicide » dont la prévention repose sur « la détection en temps utile de l’activité suicidaire : idéation et comportement. »

Proposant une étude où l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) vient compléter l’évaluation clinique, les auteurs ont comparé les réponses à une tâche de Stroop[2] émotionnelle chez 79 patients avec des troubles thymiques (incluant « divers niveaux d’activité suicidaire ») et chez 66 sujets-contrôles. Dans un contexte où l’interférence entre une tâche cognitive et une autre (susceptible ainsi de ralentir la première) résulte du « coût attentionnel provoqué par l’activation simultanée » de deux ou plusieurs processus cognitifs, le test de Stroop émotionnel évalue « le coût attentionnel généré par le traitement de stimuli de valence émotionnelle forte, en référence à des stimuli neutres », comme l’explique Nathalie Besnier dans sa thèse[3] (2010). Et une augmentation de l’interférence aux tests de Stroop pourrait notamment traduire « une caractéristique des troubles bipolaires où s’observent un déficit d’inhibition et une dérégulation des émotions », surtout lors des phases aiguës de ces troubles.

Des déficits cognitifs et émotionnels
Ce test de Stroop permet d’évaluer les réactions face à une sorte de dissonance cognitive, quand le sujet est confronté à des « stimuli incongrus », par exemple la contradiction entre l’image d’un visage joyeux et le mot « triste » en légende ou l’inverse (visage triste avec la légende « joie »). Par rapport aux témoins, les auteurs observent chez les patients avec des troubles de l’humeur « une activité différente dans ces cas de figure non congruents. » Et en recherchant des « associations avec des activités suicidaires », on constate des liens entre « l’activité du réseau de noyaux gris centraux » et les réactions cognitives à ces tests, les données en IRMf suggérant que « l’activité suicidaire chez les patients avec des troubles thymiques puisse être sous-tendue par des déficits cognitifs et émotionnels.»

Présentant pour les auteurs « des implications pour une compréhension approfondie de l’activité suicidaire », ces travaux pourraient donc « éclairer les recherches sur le suicide, sa détection et sa gestion cliniques. »


[1] http://sydney.edu.au/medicine/people/academics/profiles/gin.malhi.php
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Stroop
[3] www.theses.fr/2010AIX20669.pdf

https://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/des_pistes_pour_comprendre_lactivite_suicidaire__177723/document_actu_med.phtml