Pages

lundi 18 février 2019

RECHERCHE ETUDE Sommeil et comportements suicidaires – résultats du baromètre santé 2017

P 120 Sommeil et comportements suicidaires – résultats du baromètre santé 2017
A.Metlaine 1 C.Leon 2 D.Léger 1  J.-B.Richard 2 G.Solelhac 1 F.Sauvet 1 E.Du Roscoat 2

1 EA 7330 VIFASOM, Hôtel-Dieu, université Paris-Descartes, AP–HP-5, Paris, France
2 Santé publique France, Saint-Maurice, France
Médecine du Sommeil  Volume 16, Issue 1, March 2019, Page 64
Available online 15 February 2019.
Objectif
L’association entre insomnie et comportement suicidaire a été souvent évoquée. Un mauvais sommeil aggrave les idées noires et la dépression est le plus souvent associée à un mauvais sommeil. Mais le risque suicidaire est-il lié au mauvais sommeil ou à un temps de sommeil insuffisant ? L’objet de cette analyse est d’éclaircir le lien entre temps de sommeil et comportements suicidaires.
Méthodes
Dans le cadre du baromètre santé, enquête en population générale, 126 370 individus de 18–75 ans ont été interrogés sur leurs comportements de santé et en particulier sur leur temps de sommeil mais aussi le risque suicidaire : en se basant sur trois questions :
– au cours des 12 derniers mois, avez-vous pensé à vous suicider ?
– au cours de votre vie, avez-vous fait une tentative de suicide ?
– cette tentative a-t-elle eu lieu au cours des douze derniers mois ?
Résultats
Dans notre groupe, 510 sujets avaient eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois et 832 ont fait une tentative de suicide dans leur vie dont 38 dans les 12 derniers mois. Les tentatives de suicide sur une vie sont significativement plus fréquentes chez les courts-dormeurs (< 30 mn/nuit) : 12,3 % vs 5,7 % pour les dormeurs (de 5 à 7 heures/nuit) (p < 10–4). Elles le sont aussi chez les sujets en dette de sommeil : 11 % vs. 5,7 % (p < 10–4). L’insomnie expose au risque suicidaire sur la vie : 16,1 vs 5,7 % (p < 10–4).

Conclusion
Les pensées et comportements suicidaires sont significativement plus fréquents chez les courts dormeurs, les sujets en dette de sommeil ou se plaignant d’insomnie.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S176944931930130X