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vendredi 29 mars 2019

MàJ Les assises du deuil, 12/04/2019 Paris


Les assises du deuil


Alerter - Mobiliser - Agir

Vendredi 12 avril 2019 de 9 heures à 18 heures

Palais du Luxembourg - Sénat - Paris

Evènement sur invitation uniquement Je souhaite participer aux Assises du Deuil

À propos


Source de souffrance, le deuil est aussi à l’origine de conséquences sur la santé, l’emploi, la scolarité, la dépendance… Quels sont ses enjeux et quelles réponses apporter ?

Le deuil est une épreuve dont les enjeux sociétaux doivent s’inscrire dans les dispositifs concernant la santé, la responsabilité sociale des entreprises, la santé au travail, l’éducation, la pauvreté, la dépendance, les politiques de prévention, la protection de l’enfance… Aussi, Empreintes mobilise pour faire émerger le deuil et ses conséquences dans le débat public, afin de créer les conditions d’un accompagnement éthique du deuil, partout et pour tous. 


Dans la continuité des Assises du Funéraire de la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire, Empreintes organise les Assises du Deuil, présidées par le sénateur Bernard Jomier : un évènement institutionnel qui interpelle, appelle au rassemblement et à la réflexion.

Depuis 1995, l’association Empreintes œuvre au niveau national pour une meilleure connaissance et reconnaissance du deuil. Elle mobilise et agit pour le développement du soutien des particuliers et des professionnels qui y sont confrontés.


Vous souhaitez être invité ? Merci de remplir ici le formulaire de demande en ligne. Dans la mesure des places disponibles, nous vous ferons parvenir un deuxième formulaire d’invitation, sans laquelle vous ne pouvez accéder à cette journée.


Empreintes crée les Assises du Deuil pour :
ALERTER, MOBILISER, AGIR,

afin de développer et d’encadrer l’accompagnement du deuil au sein de chaque établissement, entreprise, organisme public ou privé.


Palais du Luxembourg - Sénat - Paris
Le programme Télécharger le programme
Lire la suite https://assises.empreintes-asso.com/

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Luttons contre l’isolement des personnes en deuil
"A l’initiative de l’association Empreintes, diverses personnalités appellent, en amont des premières Assises du deuil, le 12 avril au Palais du Luxembourg, à une mobilisation pour que l’impact et le coût du deuil en France soient enfin reconnus."

En signant cette tribune parue dans le journal Le Monde daté du 13 février 2019, vous plaidez pour un meilleur soutien des personnes en deuil en France.
Pour relayer & signer cette tribune  : http://www.empreintes-asso.com/tribune/
Le deuil échappe aux politiques publiques de prévention et de soutien aux personnes vulnérables. Agissons ensemble, pour mieux accompagner les personnes en deuil et pour former les professionnels.

Le deuil fait peur. Personne ne veut y penser, en parler, s’en occuper. En France, on recense chaque année 600 000 décès dont 8 500 suicides, soit un décès toutes les 54 secondes. 4 Français sur 10 se déclarent en deuil, 5 millions sont veufs ou veuves. En établissement scolaire, un élève par classe est orphelin comme le sont également 20 % des élèves placés à l’aide sociale à l’enfance. Nous le savons, nous l’oublions le plus souvent : tout être vivant est destiné à mourir. Or, chaque mort impacte 5 à 7 personnes proches, qui seront durablement fragilisées.
Vécu en société, le deuil reste considéré comme exclusivement intime. Sa définition, sa nature, son évolution sont liées aux représentations et aux croyances. Mais rappelons ici que le deuil est un processus de cicatrisation utile, naturel et bénéfique. Chacun devrait pouvoir le vivre à son rythme, selon son lien au défunt, selon les circonstances du décès, selon sa propre histoire. Souvent associé à l’oubli, le deuil risque d’être prolongé, voire bloqué. Idées reçues, injonctions et silences témoignent du malaise collectif face au deuil. Par action, par omission ou par déni, notre société ajoute de la douleur à la douleur du deuil.
Si le deuil a un impact humain que chacun mesure à l’aune de son vécu, il a aussi un coût sanitaire que l’on commence à quantifier, mais également un coût économique et social qui doivent être pris en compte.
Le soutien de deuil doit s’inscrire de façon transversale dans les domaines de l’éthique, du soin, de l’éducation, du travail, de la dépendance, du handicap, de l’aide aux aidants et aux victimes, de la prévention du suicide, mais aussi de la recherche scientifique. Il mérite un cadre, une formation, des moyens et une place dans les politiques publiques. A ce jour, aucune ligne budgétaire n’est dédiée à l’accompagnement des personnes en deuil. Et si la loi de 1999 sur l’accès aux soins palliatifs énonçait un droit au soutien pour l’entourage du patient y compris après son décès, ce droit n’a pas été repris en 2005 et 2016 par les lois ultérieures sur la fin de vie. Des avancées législatives sont nécessaires en la matière.
Il existe à ce jour un corpus de connaissances et d’expériences cliniques partagé par des professionnels et des associations spécialisées. Ces compétences permettent de définir ce qu’est un deuil, d’évaluer si le deuil est “normal”, compliqué (environ 20%) ou pathologique (5%), de repérer les personnes à risque, d’orienter vers une prise en charge adaptée – thérapeutique ou de soutien. Mais trop rares sont ceux qui en bénéficient ! Quels salariés en deuil accèdent à un dispositif de et d’accompagnement au sein de leur entreprise ? A l’école, à l’aide sociale à l’enfance, quels outils ont les enseignants et les éducateurs pour comprendre les enfants en deuil ? Quels hôpitaux et quels EHPAD forment leurs équipes et proposent une offre systématique de soutien de deuil ? Parmi les victimes du terrorisme, qui éclaire les personnes en deuil sur ce vécu, au-delà des prises en charge liées à leur statut ?
Les risques consécutifs à un deuil sont connus : dans la première année de veuvage, la mortalité est accrue de 80 % chez les hommes et de 60 % chez les femmes ; 58 % des actifs en deuil ont été en arrêt de travail plus d’une semaine, 29 % l’ont été plus d’un mois ; 77 % des élèves orphelins déclarent des impacts négatifs sur leur scolarité.
Pour que l’impact et le coût du deuil en France soient reconnus, pour lever ce tabou et pour qu’une action politique soit entreprise, combien faudra-t-il de décès par maladie, suicide, accident, addiction ; combien de personnes désocialisées, isolées, précarisées ; combien de familles monoparentales fragilisées ; combien d’enfants en échec scolaire ; combien de personnes âgées perdent leur autonomie après la mort de leur conjoint et restent sans soutien ?
Prévenir les risques liés au deuil nécessite motivation, courage, audace, professionnalisme. Et si, pour commencer, dans chaque entreprise, chaque établissement scolaire ou universitaire, chaque service social, médico-social ou hospitalier, un référent sur le deuil était formé ?
Nous avons à construire, grâce à une prise de conscience et une volonté collective fortes, une solidarité pour lutter contre l’isolement des personnes en deuil.
Ensemble, parlons-en et agissons ! Le deuil, c’est la vie. Le deuil, c’est l’affaire de tous.
Alors, dans le cadre d’une mobilisation nationale, les premières Assises du Deuil – organisées par l’association Empreintes – auront lieu le 12 avril 2019 au Palais du Luxembourg à Paris, sous la présidence du sénateur Bernard JOMIER, sous le haut patronage du Ministère des Solidarités et de la Santé et du Ministère de l’Education Nationale. Ces Assises sont soutenues par nos partenaires : la Chambre Nationale Syndicale de l’Art Funéraire, l’Action Sociale de Klésia, la Fondation OCIRP.


Signataires : Pr Régis Aubry, soins palliatifs CHU Besançon ; Dr Carole Bouleuc, soins de supports Institut Curie ; Pierre Cahuc, économiste Sciences-Po Paris ; Dr Laure Copel soins palliatifs Diaconesses C. St Simon ; Karine Dusfour, réalisatrice ; Marie Darrieussecq, auteure ; Anny Duperey actrice ; Philippe Duperron, Président association 13 onze 15 ; Pr Emmanuel Gyan Professeur des Universités-Praticien Hospitalier (PU-PH) en Hématologie-Transfusion ; Dr Christophe Fauré, psychiatre ; Laurence Ferrari, journaliste ; Pr François Goldwasser, cancérologue APHP ; Serge Guérin, sociologue ; Bernard Jomier, Sénateur ; Marie L. Tournigand et Hélène Lalé, association Empreintes ; Michèle-Hélène Salamagne, co-fondatrice de la SFAP ; Georges Saline, association 13 onze 15 ; Audrey Pulvar, auteure ; Hélène Romano, Dr en psychopathologie ; Pr Christophe Tournigand, cancérologue APHP et CHIC…
Sources et statistiques nationales disponibles sur ce site.
Le choc du veuvage à l’orée de la vieillesse : vécus masculin et féminin Delbès Christiane, Gaymu Joëlle, INED, Population n° 6, 2002 – page 879
Enquête Unaf-Favec, 2011
Etude CREDOC/CSNAF 2016
Etude Ecole et orphelins, IFOP/OCIRP 2017
INED MORTA_NIV : Tables de mortalité par sexe, âge et niveau de vie 2018
http://www.empreintes-asso.com/tribune/
Autre article su le sujet
Comment mieux aider ceux qui souffrent du décès d’un proche?
Par Hélène Lalé Marie Tournigand Publié le 17/02/2019 
http://sante.lefigaro.fr/article/comment-mieux-aider-ceux-qui-souffrent-du-deces-d-un-proche-/


Comment mieux aider ceux qui souffrent du décès d’un proche?
AVIS D’EXPERT - Contrairement à certains pays du Nord et aux pays anglo-saxons, la France ne dispose pas de données exhaustives sur les conséquences du deuil. Afin d’alerter, mobiliser et agir, l’association Empreintes organise les premières Assises du deuil  le 12 avril prochain.
Par Hélène Lalé et Marie Tournigand, présidente et déléguée générale de l’association Empreintes.
Chaque année, plus de 3 millions de Français vivent la mort d’un proche et entrent dans un processus de deuil. Ils sont alors fragilisés, vulnérables, ont besoin d’être reconnus, écoutés, informés, voire protégés. Or dans notre pays, ils se sentent seuls, incompris.
Selon une étude Crédoc de 2016, 4 Français sur 10 se déclarent en deuil. Parmi eux, on compte environ 5 millions de veufs et veuves de moins de 55 ans, 800.000 orphelins (soit en moyenne un élève par classe) et près de 20 % des enfants placés à l’aide sociale à l’enfance. L’absence de dispositif pour soulager la souffrance du deuil nous interroge.

Le deuil, un «processus de cicatrisation»
« Le deuil est un parcours qui permet d’intérioriser la relation à l’autre et lui permet d’exister encore, en nous. »
Le deuil est vécu de manière intime. C’est un processus de cicatrisation qui se fait dans la durée, naturellement, sans que nous le décidions. Un parcours qui permet d’intérioriser la relation à l’autre et lui permet d’exister encore, en nous. Ce n’est pas l’oubli. Le mot «deuil» vient du latin dolere qui signifie «douleur», «affliction». Il est souvent employé, mais son sens, sa temporalité, son processus sont méconnus. Chacun est amené à le vivre, mais sa réalité reste taboue. Notons que la maladie, le handicap, la dépendance touchent aussi les individus dans leur intimité. Cela n’empêche pas notre société de penser leur prise en charge!


Le deuil est aussi un événement social. Il se vit au quotidien, dans nos relations familiales, amicales et professionnelles. Il dérange notre société de la performance dans laquelle la solidarité et l’entraide ont peu de place. La vulnérabilité est écartée ou rejetée. Vivre aux côtés d’une personne en deuil est difficile - sans connaissances, sans savoir quelles réactions sont «normales» ou «pathologiques», ce qui aide ou blesse.
Ainsi Mattéo, 14 ans, témoigne de la mort de son père dans le documentaire Destins d’orphelins, d’Élisabeth Bost et Karine Dusfour: «Deux mois plus tard, je suis entré en sixième. Comme je ne connaissais personne, j’ai caché mon histoire à tout le monde. Je me suis inventé une vie dans laquelle mon père était vivant. Même avec mes amis les plus proches, j’avais du mal à en parler. Cela nous mettait tous mal à l’aise. Je me sentais seul.» Nous devons protéger nos enfants. Pourrait-on concevoir une campagne nationale de sensibilisation et d’information?

Un impact sur la scolarité, l’emploi, la santé
Le deuil est, enfin, un enjeu de société. Il a un impact sanitaire, familial et économique dont les politiques publiques doivent prendre la mesure. On ne connaît ni son poids ni son coût sur la santé, le travail, le logement, la précarité, l’autonomie. Contrairement à certains pays du Nord et aux pays anglo-saxons, la France ne dispose pas de données exhaustives sur les conséquences du deuil. Pourrait-on mettre en place un rapport annuel sur le sujet, comme celui sur le mal-logement?
Prenons ici quelques exemples. Le deuil impacte le retour et le maintien dans l’emploi: lorsqu’ils sont frappés par la mort d’un proche, 58 % des Français actifs sont en arrêt de travail une semaine, 29 % plus d’un mois. Le deuil impacte la scolarité: 77 % des élèves orphelins déclarent un effet négatif sur leur attention et leurs résultats. Oui, le deuil altère le fonctionnement cognitif, les capacités de concentration. Cela n’étonne personne, mais qui en tient compte?

À la mort d’un proche, l’idée de mourir pour ne plus souffrir, pour le ou la rejoindre, est extrêmement fréquente
Il impacte aussi la santé. On observe une morbidité liée au deuil: maladies cardio-vasculaires, diabète, addictions notamment. Des études ont montré 80 % de surmortalité la première année de veuvage pour les hommes, 60 % pour les femmes ; 20 à 30 % de majoration du taux d’hospitalisations (patients de 50 à 70 ans) ; des conséquences psychologiques durables. Le deuil est un facteur de risque suicidaire majeur.
Le 5 février, lors de la Journée nationale de prévention du suicide tenue au ministère de la Justice, Santé Publique France a présenté des données épidémiologiques: les antécédents personnels et familiaux de suicide, le veuvage, les pertes parentales précoces, les épisodes dépressifs exposent les personnes en deuil au risque suicidaire. En effet, à la mort d’un proche, l’idée de mourir pour ne plus souffrir, pour le ou la rejoindre, est extrêmement fréquente. Combien faut-il de passages à l’acte pour qu’un accompagnement préventif du deuil soit proposé?


Afin d’alerter, mobiliser et agir, l’association Empreintes organise les premières Assises du deuil * le 12 avril prochain, au Palais du Luxembourg à Paris, sous la présidence du sénateur Bernard Jomier. Nous y présenterons une nouvelle étude Crédoc/CSNAF/Empreintes. Avec professionnels, dirigeants, associations, pouvoirs publics et médias, il s’agit de valoriser les initiatives innovantes, de penser des dispositifs pour systématiser l’information aux professionnels et l’aide aux personnes en deuil. C’est une belle occasion pour que nos gouvernants s’engagent pour amorcer des politiques publiques et des projets législatifs. Créons ensemble une Journée nationale du deuil, pour soutenir et informer les millions de Français concernés. Chacun de nous peut y contribuer.
* Sous le haut patronage du ministère des Solidarités et de la Santé et du ministère de l’Éducation nationale. Journée soutenue par nos partenaires: Chambre nationale syndicale de l’art funéraire, Action sociale de Klésia, Fondation d’entreprise Ocirp.

 http://sante.lefigaro.fr/article/comment-mieux-aider-ceux-qui-souffrent-du-deces-d-un-proche-/