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vendredi 25 janvier 2019

AUTOUR DE LA QUESTION A l’occasion de la Journée Mondiale des solitudes le 23 janvier, BVA a présenté les résultats de son étude menée pour l’association Astrée.

A l’occasion de la Journée Mondiale des solitudes le 23 janvier, BVA a présenté les résultats de son étude menée pour l’association Astrée.
La solitude : une situation familière
• 8 Français sur 10 estiment que la solitude est un problème important en France. Un sentiment qui se nourrit d’abord de familiarité : 58% disent connaître des personnes qui souffrent de solitude, et 44% disent la ressentir personnellement de manière régulière.
• La famille est le lieu où la détection est la plus fréquente et les femmes montrent une sensibilité plus forte que les hommes sur le sujet.
Les causes sont facilement identifiables…
Les Français ramènent fréquemment la solitude à des moments de rupture :
• Rupture personnelle à travers le décès d’un conjoint ou d’un proche (58%), le divorce ou la séparation (42%), le vieillissement (43%) ou les problèmes de santé (25%)
• Rupture économique : la perte d’emploi (31%), les difficultés financières (21%)
• Rupture géographique : l’isolement géographique du lieu de vie (26%)
…mais il apparaît plus difficile de la dire et de la traiter
• 4 Français sur 10 estiment ainsi qu’il est difficile de remédier à la solitude.
• L’exprimer est d’ailleurs souvent quelque chose de difficile : 74% de ceux qu’elle touche disent avoir du mal à en parler.
Une forme de mise à distance
• Face à la solitude, les Français se montrent paradoxaux ou contradictoires : 70% des Français disent être attentifs aux personnes seules mais 75% estiment dans le même temps que les Français, en général, ne le sont pas. Une autre manière d’exprimer que ce sont « les autres » qui ne s’en préoccupent pas.
• Et si 80% pensent que la solitude est un problème important en France, seuls 51% estiment utile d’y consacrer un ministère. Les Français font d’abord confiance aux acteurs de proximité (associations, « gens comme vous », commerces de proximité) pour s’occuper de réduire le problème.
Les réseaux sociaux à double tranchant
• Si 76% des Français pensent que les réseaux sociaux permettent de garder le contact avec la famille et les amis, et si 50% saluent leur capacité à provoquer de nouvelles rencontres, près de 7 Français sur 10 mettent également en avant le fait qu’ils réduisent les échanges dans la vie réelle.
Sondage réalisé du 05.11.2018 au 09.11.2018
Télécharger  Les Français et la solitude Une enquête BVA réalisée pour Astrée

Source https://www.bva-group.com/sondages/les-francais-et-la-solitude-sondage-bva-pour-astree/

Info Astrée : https://www.astree.asso.fr/fr/decouvrir-astree/nos-actualites/l-association-astree-relance-la-journee-des-solitudes-le-23-janvier-2019 

Articles sur le sujet
Journée mondiale de la solitude : 6 jeunes sur 10 se sentent concernés Par Charlotte Arce 23/01/2019
https://www.pourquoidocteur.fr/*

Cette 2e Journée des solitudes a pour objectif de combattre l’isolement social chronique ou prolongé, un fléau aussi ravageur que tabou qui concernerait près de 6 Français sur 10, selon un sondage exclusif.

Souvent vécue comme une contrainte et un fardeau et toujours taboue, la solitude a désormais sa journée mondiale. Créée l’an dernier par l’association Astrée, la Journée mondiale des Solitudes a un objectif : interpeller l’opinion publique sur les réalités et la diversité des situations d’isolement et sur l’existence de solutions innovantes et concrètes pour lutter contre les solitudes.

Une douleur indicible et inaudible

Pour sa 2e édition, qui se déroulera mercredi 23 janvier, la Journée mondiale des Solitudes a commandé à l’Institut de sondage BVA une enquête pour mieux faire comprendre au grand public ce fléau mal connu qu’est l’isolement social.
Car bien que mal connue, la solitude est loin d’être un phénomène isolé. Ainsi, 8 Français interrogés sur 10 la considèrent comme un problème important. Pour 6 Français sur 10, il s’agit d’une expérience familière, tandis que 4 personnes interrogées sur 10 en ont fait l’expérience personnelle.
Bien que vécue par une majorité de Français, la solitude reste encore taboue dans notre société : les trois quarts de ceux qu’elle touche disent avoir du mal à en parler. "Pour les personnes qui en souffrent, c'est une sorte de double peine, une douleur d'autant plus profonde qu'elle est indicible et inaudible. 10% de la population est en situation d'isolement", souligne l’étude.
Cet isolement et cette solitude sont fréquemment ramenés à des moments de rupture par les personnes interrogées. Pour la majorité d’entre elles, la solitude correspond à une rupture personnelle à travers le décès d’un conjoint ou d’un proche (58%), un divorce ou une séparation (42%), le vieillissement (43%) ou des problèmes de santé (21%). Mais cet isolement social peut aussi être lié à une rupture économique : pour 31% des personnes interrogées, la solitude peut survenir à l’occasion de la perte d’un emploi. Pour 21%, ce sont des difficultés financières qui mènent à l’isolement. Seuls 26% des sondés considèrent la rupture géographique comme une raison à la solitude.

Les jeunes, les malades et handicapés en première ligne

Cet isolement que vivent nombre de Français n’est pas sans conséquences sur la santé et le bien-être. Angoisse, dépression, maladie mentale, pensées suicidaires sont autant de risques auxquels sont exposées les personnes plongées dans la solitude. Parmi elles, se trouvent en premier lieu les jeunes : 6 sur 10 s’estiment ainsi touchés par le sentiment de solitude.
Ce nouveau sondage fait écho à celui du CREDOC pour la Fondation de France. Dévoilé en novembre dernier, il faisait lui aussi un état des lieux des solitudes en France et révélait que les personnes en situation de handicap ou malades étaient parmi les premières victimes de l’isolement social. L’étude révélait notamment que 32% des personnes malades ou handicapées se sentent seules. C’est 10% de plus que la population générale. 8 sur 10 en souffrent, que les manifestations de leur handicap ou de leur maladie soit visibles ou non. Le handicap ou la maladie ont une incidence directe sur leur isolement : pour beaucoup (8 sur 10), la solitude mène à la dissimulation, à la honte, mais aussi à une certaine incompréhension de l’entourage.
C’est justement pour lutter contre cette stigmatisation et ce sentiment de honte que l’association Astrée a créé la Journée des solitudes. Menée sous le patronage d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, cette 2e édition se déroulera dans 10 villes de France, parmi lesquelles Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille ou encore Toulouse. Des conférences, des débats et des projections seront organisés pour renforcer la prise de conscience autour des solitudes et tirer la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, 5,5 millions de Français vivent en grande solitude, quel que soit l'âge et les catégories sociales.
https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/28063-Journee-mondiale-solitude-6-jeunes-10-sentent-concernes
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 Journée de la solitude : un fléau mal connu
Par  Jeanne Sénéchal
L'isolement est une expérience personnelle pour 40% des Français, selon une étude de l'institut BVA pour Astrée. L'association cherche à lever le voile sur une situation qu'elle juge «inacceptable».
Dans un pays de 67 millions d'habitants, le fléau de la solitude, à laquelle ce 23 janvier est consacré, n'est pas à prendre à la légère. Il concerne 5,5 millions de personnes. L'association Astrée, qui lutte depuis plus de 30 ans contre toutes les formes de solitude, a publié une étude de l'institut BVA, effectuée sous le patronage de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.
Selon cette enquête, la solitude est un problème important pour 80% des personnes. Elle est une expérience familière pour 60%, et personnelle pour 40% des Français. Astrée ajoute que pour les «10% de la population qui sont en situation d'isolement». Les trois-quarts d'entre eux disent avoir du mal à en parler.
«Pour les personnes qui en souffrent, c'est une double peine, explique l'association. Une douleur d'autant plus profonde qu'elle est indicible et inaudible». Astrée veut démontrer avec cette étude que «la situation d'urgence est déjà là», et tente de «lever le voile sur cette situation inacceptable».
Les jeunes sont les plus concernés
Les plus touchés par ce sentiment sont sans équivoque les jeunes, qui représentent «60% des personnes concernées», met en avant l'étude. Départ du domicile parental, célibat, éloignement, problèmes de santé, complexes physiques... «La solitude est multifactorielle et résulte souvent d'un enchaînement d'événements», analyse le Crédoc, dans une étude publiée en 2017.
Le psychologue Jacques Arènes avait confié au Figaro «recevoir de jeunes adultes qui n'ont plus qu'un ami… qui est virtuel. Quelqu'un avec qui ils communiquent uniquement sur Internet». Et de mettre notamment l'accent sur la «solitude d'étayage» et sur la «solitude du Bilan.»

Selon le clinicien, la solitude chez les jeunes est difficile à percevoir, notamment par son entourage proche. «Ils ressentent un manque de consistance en eux. Ils sont pris dans un vertige: celui naissant des choix qu'ils ont à faire, eux seuls, ou encore de la perception de leurs limites intérieures», notait Jacques Arènes.
La «solitude de bilans», quant à elle, est présente chez les personnes qui arrivent à 45, 50, 60 ans. Le psychologue avait décrit que lorsque cette «amertume ou frustration s'était installée», il était difficile de s'en détacher: «Cela peut concerner notamment les personnes ayant peu de liens avec leurs enfants, divorcés, ou qui ont une vie de couple conflictuelle».

La solitude aussi très présente chez les handicapés

La fondation France, un organisme de soutien aux personnes vulnérables, rappelle, quant à elle, l‘existence d'une solitude chez les personnes ayant un handicap ou une maladie chronique. Dans son étude publiée en 2018 sur la solitude en France, la fondation note que 12% de cette population est isolée, contre 9% concernant la population générale ; 32% se sentent seuls, contre 22% de la population générale, et 8 sur 10 en souffrent.

«On peut avoir le sentiment d'être pris au piège, mais surtout, il ne faut pas se laisser enfermer dans cette définition de soi comme “je suis seul”», conseille alors Jacques Arènes. La solitude n'est pas un destin et le temps peut être un allié pour la contrecarrer. Écrire, aller voir un psy ou faire une rencontre peut tout à coup donner enfin la sensation d'être reconnu.»