Pages

samedi 1 décembre 2018

ETUDE RECHERCHE Mise en place d’un système de surveillance des suicides reposant sur les données des instituts médico-légaux : étude de faisabilité

Mise en place d’un système de surveillance des suicides reposant sur les données des instituts médico-légaux : étude de faisabilité

V. Gigonzac a I. Khireddine-Medouni a C. Chan-Chee a G. Rey b L. Chérié-Challine ale Groupe de Travail IML
Objectifs
En 2014, près de 9000 décès par suicide ont été dénombrés en France métropolitaine. En 2006, le CépiDc-Inserm a évalué la sous-estimation des suicides à environ 9 %, celle-ci étant notamment liée à la transmission non systématique des certificats de décès après investigation médico-légale. Par ailleurs, une étude exploratoire visant à tester des sources de données existantes pour la surveillance des suicides en lien avec le travail a permis de montrer la richesse des données des instituts médico-légaux (IML). L’objectif de ce projet est d’étudier la faisabilité de développer un système de surveillance épidémiologique des suicides, notamment ceux en lien avec le travail, basé sur les données des IML, dans le cadre de l’évolution prochaine des modalités de certifications des décès.
Méthodes
Santé publique France (SPFrance), en collaboration avec des IML et le CépiDc, met en place une étude pilote qui sera menée auprès de 9 IML volontaires pour une durée d’un an, à partir de janvier 2018. Pour chaque cas de suicide ou de décès d’intention indéterminée, les médecins légistes transmettront à SPFrance des informations sur les caractéristiques du décès, les données sociodémographiques, les investigations médico-légales pratiquées, les éventuelles addictions et comorbidités, les caractéristiques professionnelles et l’existence de liens potentiels entre le décès et le travail. Aucun nom ni prénom de la personne décédée ne sera collecté.
Résultats
Le nombre attendu de décès par suicide ou d’intention indéterminée dans les 9 IML participants devrait être supérieur à 1200 cas pour une année. La faisabilité et la pertinence de développer ce système basé sur les données des IML seront évaluées. Les décès par suicide ainsi que la part et les caractéristiques des suicides en lien potentiel avec le travail seront notamment décrits. Dans un second temps, ces données seront appariées aux données de mortalité du CépiDc afin d’analyser la concordance des causes de décès rapportées dans les deux sources.
Conclusions
L’utilisation des données des IML pourrait permettre d’enrichir les connaissances sur les suicides notamment en lien potentiel avec le travail et ainsi mieux orienter les actions de prévention. Si cette étude se révèle faisable, il sera recommandé de développer ce système de surveillance auprès de l’ensemble des IML, à partir du volet complémentaire du certificat de décès et dans le cadre de l’évolution des modalités de certifications des décès.