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vendredi 16 novembre 2018

Communication du 16 octobre 2018 Cinquante ans de recherche sur les causes du suicide: où en sommes-nous ?


Communication scientifique
Source www.academie-medecine.fr*

Séance du 16 octobre 2018

Cinquante ans de recherche sur les causes du suicide: où en sommes-nous ?
MOTS-CLÉS : SUICIDE. FACTEURS DE RISQUE. TROUBLES MENTAUX. STRESS PSYCHOLOGIQUE. POPULATIONS VULNÉRABLES. NEUROBIOLOGIE. GÉNÉTIQUE. NEUROSCIENCES COGNITIVES
Fifty years of research on the causes of suicide: where are we?
KEY-WORDS : SUICIDE. RISK FACTORS. MENTAL DISORDERS. STRESS, PSYCHOLOGICAL. VULNERABLE POPULATIONS. NEUROBIOLOGY. GENETICS. COGNITIVE NEUROSCIENCE

Fabrice JOLLANT*
L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt en relation avec le contenu de l’article.
Résumé
Plus de huit cent mille personnes décèdent de suicide chaque année dans le monde et dix à vingt fois plus tentent de se suicider. Au cours des cinquante dernières années, des progrès notables mais insuffisants ont été réalisés dans notre connaissance des facteurs de risque suicidaire. Il est ainsi aujourd’hui admis que des facteurs de stress tels que les évènements de vie difficiles récents (problèmes interpersonnels par exemple) ou la maladie mentale augmentent le risque suicidaire chez des personnes vulnérables. Cette vulnérabilité peut être en lien avec des facteurs développementaux et génétiques telles que des maltraitances dans l’enfance ou une histoire familiale de suicide, des traits de personnalité comme la propension à l’agressivité et l’impulsivité, ou des traits biochimiques tels qu’un dysfonctionnement du système sérotoninergique ou une hyperréactivité de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Des données récentes issues des neurosciences cognitives suggèrent en outre que certains déficits affectant la perception des signaux sociaux, la régulation de la douleur psychologique ou la prise de décision contribuent, à côté d’autres perturbations cognitives, au déclenchement de la crise suicidaire, puis au risque de passage à l’acte. Ces déficits ont été associés, chez des patients comme chez des apparentés, au dysfonctionnement d’un réseau de régions cérébrales incluant le cortex préfrontal dorsal et ventral, et certains noyaux sous-corticaux notamment. Ces résultats ouvrent des perspectives de redéfinition phénotypique et de prise en charge nouvelles de ces actes pluriels et complexes.


* Université Paris Descartes & CH Sainte-Anne, Paris.


Version prépresse mise en ligne le 17/10/2018

Source http://www.academie-medecine.fr/cinquante-ans-de-recherche-sur-les-causes-du-suicide-ou-en-sommes-nous/