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lundi 14 mai 2018

Màj Polynésie française : Un plan de santé mentale avant la fin de l'année


Ministère des Solidarités Journée « santé mentale et prévention du suicide » au CHPF
La Journée « santé mentale et prévention du suicide » a débuté, vendredi matin, à l’amphithéâtre de l’hôpital du Taaone, en présence notamment du ministre des Solidarités, Jacques Raynal.
 
La première partie de la journée s’est déroulée sous le signe du futur plan de santé mentale. Le Pr Bruno Falissard, pédopsychiatre, directeur du CESP (centre de recherche en épidémiologie et santé des populations), rattaché à l’INSERM, a débuté la série de conférences par un exposé sur l’avenir de la pédopsychiatrie dans le monde.
 
Au niveau mondial, dans le tableau complet des maladies, la part relative aux troubles mentaux augmente, et ce même si en parallèle la santé générale des individus s’améliore. D’où l’intérêt porté à la santé mentale par les politiques publiques de santé. Les pays en voie de développement investissent massivement dans le domaine de la pédopsychiatrie en raison de la part importante que représentent les jeunes dans la démographie de ces pays. Du fait de leurs faibles ressources, ils s’adaptent et s’appuient en partie sur des acteurs locaux (travailleurs sociaux, infirmiers, religieux…) et le tissu social de la communauté. Ils inventent ainsi un système peu onéreux qu’ils peuvent déployer sur l’ensemble de leur territoire. C’est une politique très « coût-efficace » car les effets se font sentir sur le long terme et impactent également l’ensemble de la famille même s’ils ne se voient pas toujours dans l’immédiat.
 
La Direction de la Santé a poursuivi en présentant l’état d’avancement du premier plan de santé mentale de Polynésie française. Les indicateurs collectés pointent la nécessité de concentrer les efforts en direction des jeunes et des personnes en situation de précarité. L’importance de la prévention en direction du public scolaire mais également l’accompagnement des familles en difficulté devraient permettre de renforcer les capacités à faire face aux difficultés de la vie quotidienne des individus.
 
La nécessité de développer l’offre de soins spécialisés de proximité en lien avec les soins de santé primaires pour couvrir l’ensemble des archipels est une donnée qui n’est plus à rappeler et qui fait l’objet d’un large consensus. Les soins ambulatoires sont une réelle alternative à l’hospitalisation dans un grand nombre de situations.
 
L’accompagnement social et le passage des professionnels de santé dans les dispositifs sociaux et médico-sociaux sont des étapes importantes. D’une part, les dispositifs sociaux arrivent à saturation du fait de l’augmentation du nombre de familles en difficulté, d’autre part, les professionnels de santé doivent repenser le modèle de soins et développer leurs actions de suivi en direction des familles d’accueil, des centres d’hébergement ou des foyers, en lien avec les partenaires extérieurs.
 
Le Dr Stéphane Amadéo a poursuivi par un exposé sur l’enquête multicentrique SMPG « Santé mentale en population générale » conduite fin 2015 par l’association SOS suicide sous l’égide de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Cette enquête a montré que plus de 40% de la population présentait au moins un trouble psychique, que celui-ci soit minime ou qu’il occasionne de la gêne dans la vie quotidienne de l’individu. Les risques suicidaires, les troubles de l’humeur, les problèmes liés à l’alcool ou à la drogue sont fortement représentés. Une particularité de la Polynésie française montre que peu de personnes ont recours aux soins de santé primaire pour un problème de santé mentale.
 
Un autre fait important est le nombre élevé de personnes ayant vécu un ou plusieurs traumatismes, soit 44% des personnes interrogées. Parmi ces traumatismes, 30% était d’origine physique, et 16% d’origine sexuelle, et l’on sait par ailleurs que la majorité des violences déclarées sont d’origine intra-familiale. Le Dr Amadéo a également abordé le projet de psychiatrie de secteur visant à développer les consultations « hors les murs » pour permettre une alternative à l’hospitalisation. Il est également revenu sur le plan de prévention du suicide de l’OMS.
 
L’après-midi devait être consacrée à la prévention du suicide. Un exposé sur l’historique et l’évolution du centre de prévention du suicide Didi Hirch MHS était ainsi prévu par Me Patricia Speelman du centre de prévention de Los Angeles.
 
Le Pr Pierre Thomas de l’Observatoire national du suicide, psychiatre au CHU de Lille, devait pour sa part présenter une revue des tendances globales du suicide dans les prisons et le nouveau plan de prévention du suicide en France qui décline un kit opérationnel basé sur des mesures probantes. Une de ces mesures consiste à recontacter la personne qui a fait une tentative de suicide dans les suites de son acte afin de maintenir le lien et prévenir ainsi les récidives. D’autres mesures ont été exposées, telles que la mise en place d’un numéro vert unique pouvant être régulé par la plateforme d’écoute des pompiers, la formation des médecins généralistes au suivi des patients dépressifs et à la reconnaissance de signes de gravité, la mise en place d’un portail « grand public », la prise en compte du sur-risque chez les personnes de l’entourage afin de travailler sur la notion de « contagion suicidaire ».
 
Le Dr Didier Delhaye, du CHU de Bordeaux, devait en outre évoquer le dépistage et la prise en charge des dépressions selon les nouvelles recommandations, lesquels constituent un axe majeur de la prévention du suicide. Il est particulièrement impliqué dans les cas de « dépressions résistantes ». Le plus souvent, ces dépressions difficiles à traiter sont la conséquence de parcours de soins brisés mais plus rarement il s’agit de véritables dépressions résistantes pour lesquelles on retrouve dans l’histoire de la personne soit des co-morbidités, soit des pathologies anxieuses qui sont un frein à la guérison, ou encore des syndromes de stress post-traumatiques ou des épisodes passés de dépressions, ce qui donne à penser qu’il est important de prendre en compte précocement les épisodes dépressifs.
 
A la fin de la journée, une table ronde était prévue sur la thématique de la recherche épidémiologique en santé et ce qu’elle peut apporter à la formation, aux soins, avec également l’évocation de la création d’un centre d’hébergement d’urgence en Polynésie. L’ensemble de ces contributions permettront, lors de l’élaboration du « plan de Santé Mentale », d’alimenter les réflexions au vu de ces récentes avancées nationales et internationales.

http://www.presidence.pf/index.php/ministeres-des-solidarites/4807-journee-sante-mentale-et-prevention-du-suicide-au-chpf

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Problèmes de santé mentale : quelles solutions ?
www.tahiti-infos.com/*
Le ministère de la Santé a lancé en avril un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Le plan de santé mentale devra être rédigé avant la fin de l'année. PAPEETE, le 9 mai 2018. La Journée de Santé mentale est organisée ce vendredi 11 mai à l'amphithéâtre du centre hospitalier du Taaone. Des spécialistes interviendront toute la journée.

L’association SOS Suicide organise, en partenariat avec le ministère et la Direction de la Santé ainsi que le CHPF, une journée de santé mentale ce vendredi 11 mai au Taaone. Cette journée a pour but de faire le point sur le plan de santé mentale de Polynésie française et des programmes de prévention du suicide.

Des personnalités importantes seront présentes. Le professeur Bruno Falissard, pédopsychiatre et directeur du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à Paris et le Professeur Pierre Thomas, Psychiatre au CHRU de Lille et directeur adjoint du laboratoire de Sciences cognitives et affectives), le Dr Didier Delahaye, Psychiatre Chef de Clinique au CHRU de Bordeaux et Patricia Speelman, Directrice du Centre de Prévention du Suicide de Los Angeles, seront présents.

Cette journée de santé mentale, ouverte au grand public, débutera à 8h15 dans l'amphithéâtre.
La matinée de vendredi sera consacrée au plan de santé mentale. Le professeur Bruno Falissard évoquera l'avenir de la psychiatrie pour enfant dans le monde avant que la direction de la santé en Polynésie française présente le projet de plan de santé mentale.

 Le rôle joué par l'association SOS Suicide sera ensuite rappelé. L'après-midi, des interventions sur le "suicide et les troubles mentaux chez quelques illustres personnages, les soins psychologiques à distance et la religion et la prévention du suicide" seront évoqués.

Trois heures seront ensuite consacrées à la prévention du suicide, de 14 à 17 heures. Patricia Speelman présentera le fonctionnement et l'évolution du centre e prévention du suicide Los Angeles. Le professeur Pierre Thomas évoquera ensuite la question des suicides en prison et le plan de prévention du suicide en France.

Le docteur Didier Delhaye clôturera cette séquence avec une intervention sur le dépistage des dépressions et leur prise en charge selon les nouvelles recommandations, "un axe majeur de prévention du suicide". De 16h15 à 17 heures, une table ronde ouverte au grand public se tiendra sur le thème "améliorer la formation et la recherche médicale en Polynésie française". Les questions suivantes seront ainsi abordées : "La création d'un CHU est-elle possible en Polynésie française ? Que peut apporter la recherche en épidémiologie à la formation, aux soins et à la prévention en santé mentale dans le contexte polynésien et dans les Outre Mers français ?" https://www.tahiti-infos.com/Problemes-de-sante-mentale-quelles-solutions_a171472.html

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SOCIÉTÉ
Suicide: en parler diminue le risque de passage à l'acte
Jeudi 10 Mai 2018 https://www.tntv.pf*

PAPEETE - Il provoque autant de mort que les accidents de la route : le suicide. Il sera au cœur des préoccupations vendredi à l’occasion d’une journée de santé mentale qui se tiendra au CHPF. Cette journée, organisée par l’association SOS Suicide, réunira des bénévoles mais aussi plusieurs médecins psychiatres venus de métropole pour partager leurs expériences.

Cette journée sera l’occasion de définir les bonnes pratiques en matière de prévention mais aussi de prise en charge des personnes suicidaires et de leur entourage. Autant de conseils qui pourront être pris en compte dans le plan de santé mentale qui est en ce moment en train d’être rédigé par le Pays. Car en Polynésie, tout reste à faire ou presque, en matière de prévention et de prise en charge du suicide. Le taote Stéphane Amadeo, président de l’association SOS Suicide, fait le point sur la différence de traitement entre la métropole et la Polynésie.

"Le taux de personnes qui ont des idées de suicide ou qui ont fait des tentatives est de 20% en Polynésie, alors qu'en métropole, il est de 10%." constate le docteur Stéphane Amadeo indiquant qu'en France la moyenne nationale est de 23 psychiatres pour 100 000 habitants, alors qu'en Polynésie, les psychiatres sont au nombre de quinze pour 280 000 habitants.

 "Après, il y a très peu de psychiatres libéraux, il n'y pas d'offres de soins ni d'hospitalisation en clinique, donc on a 65 lits qui sont full. Ceci montre la difficulté que l'on a à gérer les urgences psychiatriques lorsque l'on a pas suffisamment de place pour les recevoir, ou de moyens pour bien, les suivre, une fois que les patients sont sortis."

Le psychiatre Pierre Thomas du centre hospitalier de Lille, spécialiste de la prévention du suicide  est l'un des intervenants de la journée, et estime qu'il y a beaucoup à faire dans ce domaine, tant en France qu'en Polynésie.
"Il y a une mobilisation depuis les années 90 sur la prévention du suicide et un rapport récent montre que ces stratégies de prévention, n'ont pas été efficaces."

Pour le spécialiste, il n'y a pas eu de diminution de la mortalité du suicide, qui reste à 10 000 morts par an en métropole, alors que les accidents de la route ont diminué, passant de 10 000 à 3 000 grâce aux méthodes de prévention. "Ce qu'il faut savoir c'est que le suicide fait partie des décès qui peuvent être évités et l'on est tous concernés." Il existe cependant des stratégies qui ont fait leurs preuves et qui seront mises en place, car l'objectif est clair, diminuer de 20% sur les quatre prochaines années, la mortalité par suicide.

"On a plusieurs pistes, comme le suivi des personnes qui ont fait une tentative de suicide, car c'est cette population qui est la plus vulnérable." Maintenir le lien, soit par SMS, courriels, coup de fil et cette procédure, selon le docteur, est " une méthode qui a montré son efficacité et qui devrait être déployée dans les deux ans qui viennent sur l'ensemble du territoire."
 
En Polynésie, le docteur Amadéo a instauré ce processus avec un numéro SOS suicide (444 767) où outre un suivi, des soins sont proposés. Quant à savoir ce qu'est une bonne campagne de prévention: "La première chose est de lutter contre les idées reçues, telles que l'on ne peut rien faire, d'autant que la contagion suicidaire est un fait avéré qui se diffuse par les réseaux sociaux, mais aussi par les médias."

Et de citer le suicide de stars que parfois les médias ont tendance à rendre glamour. "Il faut bien évidemment en parler, mais d'expliquer que si cette personne s'est donnée la mort, c'est qu'il souffrait, qu'il était isolé, et qu'il existe des ressources  pour ne pas arriver à cette extrémité."

En discuter, même si cela ne semble pas évident, il faut dialoguer avec  la personne susceptible de passer à l'acte. "On a toujours peur d'en parler, y compris les médecins, pensant que l'on risque de provoquer l'acte, alors que rien que le fait d'en parler va en diminuer le risque."

La journée de santé mentale, aura lieu ce vendredi dans l’amphithéâtre du 2ème étage de l’hôpital de Taaone, entre 7h30 et 17h, et qu’elle est ouverte à tous gratuitement. Pour rappel, si vous avez besoin d’aide, vous pouvez contacter le 444 767, un numéro gratuit et disponible 24h/24.  https://www.tntv.pf/Suicide-en-parler-diminue-le-risque-de-passage-a-l-acte_a25623.html



Un plan de santé mentale avant la fin de l'année

Source tahiti-infos.com
 PAPEETE, le 19 avril 2018. Le ministère de la Santé a lancé un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Le plan de santé mentale devra être rédigé avant la fin de l'année.

Les travaux pour le pôle de santé mentale, derrière le CHPF, ont débuté fin 2016. D'un coût de 3.5 milliards de Fcfp, ils sont prévus pour durer 3 ans et devraient donc s'achever fin 2019.

En prévision de son ouverture, il s'agit maintenant de définir ce qui sera réalisé dans cet établissement. Le ministère de la Santé a lancé le 10 avril un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Les dossiers doivent être déposés avant le 11 mai. "L’objectif principal de la politique de santé mentale est de contribuer globalement à améliorer le bien-être et la santé mentale de la population polynésienne", précise le cahier des charges. Pour ce faire, il s'agit de "réduire les inégalités d’accès aux soins et les inégalités sociales en santé, prendre en charge et prévenir les traumatismes psychiques en prenant en compte les souffrances psycho-affectives, réduire les taux de suicide et de tentatives de suicide en prenant notamment mieux en compte la dépression et lutter contre les addictions". Le ministère de la Santé demande au futur prestataire de tenir des assises de la santé mentale en août-septembre prochain. A l'issue de ces assises, le gouvernement attend un rapport qui "doit faire ressortir les pistes de réflexion, les problématiques, les priorités, les points forts et les points faibles du système actuel".
Le plan de santé mentale devra être rédigé en novembre avant les fiches-actions qui devront être éditées en décembre prochain.

"La création d’un pôle de santé mentale, rattaché au CHPF, permettra de regrouper l’ensemble des dispositifs intervenant en santé mentale: pédopsychiatrie, psychiatrie adulte, addictologie, centre d’action médico-sociale précoce", rappelle le ministère. Les missions actuellement confiées à la Direction de la Santé seront aussi intégrées au pôle. Le projet médical du pôle devra donc articuler les missions du futur établissement et aussi "proposer un dispositif ouvert sur l’extérieur, privilégiant le « hors les murs » et prenant en compte les archipels".
Un comité de pilotage donnera les grandes orientations et validera les étapes de l’élaboration du projet d’établissement.


Le pôle d'addictologie pourra ouvrir

Un pôle d'addictologie pourra enfin être ouvert grâce à la construction de ce pôle de santé mentale. C'est quelque chose qui n'existe pas actuellement. Ce sera un service avec des lits d'hospitalisation qui nous permettra de faire des soins spécialisés pour un temps assez long. Les personnes seront là pour un à trois mois pour travailler sur la manière dont ils vont modifier leurs habitudes de vie pour arrêter les produits qu'ils consomment et reconstruire leur vie.
Ce service va combler un besoin pour les gens de Tahiti mais aussi des îles, quand ces derniers seront évasanés, une structure pourra les accueillir.

https://www.tahiti-infos.com/Un-plan-de-sante-mentale-avant-la-fin-de-l-annee_a170987.html