Pages

lundi 26 février 2018

AUTOUR DE LA QUESTION Le street-art, une médiation moderne et ludique

Le street-art, une médiation moderne et ludique

Des ateliers de street-art ont été organisés au CH Théophile-Roussel de Montesson (Yvelines), pour des patients adolescents et adultes. Animée par l’artiste Geoffrey Baptis alias « 2H Le Graffeur », cette médiation moderne et ludique a permis notamment de créer des liens avec des jeunes souvent difficiles à mobiliser, comme l’explique A. Libert-Charpentier, psychologue de l’unité Diderot (Unité d’accueil et d’hospitalisation adolescent) : « Les jeunes que nous accueillons ont en commun de se sentir “dans une impasse”. Isolés dans leur souffrance, ils se tiennent en marge de l’école, de la famille, de leurs centres d’intérêt habituels. Les faire sortir des murs du pavillon semble relever d’un effort insurmontable. Cette position pathologique de passivité engendre des rapports parfois houleux, où la relation thérapeutique peine à s’installer. L’écueil à éviter est celui d’une opposition incessante qui empêche une rencontre et donc une relation thérapeutique de s’installer. »
Dans ce contexte, l’intervention du graffeur, renvoyant à la culture hip-hop a été très bien accueillie. Pas si facile néanmoins pour le petit groupe de passer de l’intérêt premier à une réelle participation. L’artiste a proposé aux jeunes et aux soignants de se choisir un surnom, un « blaze », un autre moi en quelque sorte, pour orner leur casquette. Des échanges se sont engagés et l’équipe soignante a été surprise d’entendre certains adolescents se livrer sur des évènements ou des souvenirs jamais abordés auparavant. Appliqués, ils ont commenté les productions des autres, sans que cela ne tourne aux mots ou au regard de trop qui conduisent souvent à terminer précipitamment un atelier… Ces séances ont ainsi permis à ces adolescents de redorer, un peu, l’image souvent extrêmement précaire qu’ils ont d’eux-mêmes. Selon l’équipe soignante, cette réussite tient pour une bonne part à la qualité de la relation
qu’installe l’artiste, mais aussi à leur propre posture « en retrait » : « C’est dans un moment où l’on se décale d’une attente trop marquée envers eux qu’ils osent la créativité et la relation avec l’autre ». Devant le succès de l’opération, le CH envisage la création d’une fresque murale sur l’enceinte de l’établissement.
http://www.santementale.fr/actualites/le-street-art-une-mediation-moderne-et-ludique.html