Le suicide est-il le meurtre de soi-même ?
Georges Rouan 1 Jean-Louis Pedinielli 1 Guy Gimenez 1
1 LPCLS - Laboratoire de Psychopathologie Clinique, Langage et Subjectivité
Résumé : Le suicide,
identifié par l'Abbé Desfontaines comme le "meurtre de soi-même",
témoigne d'une violence faite à soi-même. Le texte freudien "Deuil et
Mélancolie" a su nous dévoiler que, dans la mélancolie délirante, la
violence se déchainait en fait contre un objet auquel le sujet s'était
identifié. Le meurtre de soi-même est alors le meurtre de l'autre en soi. Cette
conception freudienne du suicide porte la marque du paradigme mélancolique
présentée par Freud selon le modèle de la psychose. Pourtant il semble bien que
le suicide puisse être réalisé aussi dans des conditions non psychotiques
(qu'il s'agisse de structure ou d'état). Doit-on alors concevoir que tout
suicide est psychotique (au sens très souple ou l'entend M. Laufer) ou bien que
le suicide du névrosé, celui de l'état-limite ne reposent pas sur une
aliénation du Moi comparable à la mélancolie et ne sont donc pas un meurtre de
l'objet en soi ? Les auteurs se proposent de dégager, à partir de la clinique
et des textes[...]
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Article dans une revue
Revue Française de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, 1289-2130, 2000
Source https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-01393532