Revue de littérature : Suicide et évaluation. Revue des outils disponibles en français : approche non dimensionnelle et autoquestionnaires
Suicide and evaluation. Review of French tools: Non-dimensional approach and self-assessment
J.-L. Ducher a, , , I. de Chazeron b, P.-M. Llorca c
a Clinique de l’Auzon, 63670 La Roche-Blanche, FranceJ.-L. Ducher a, , , I. de Chazeron b, P.-M. Llorca c
b EA 4681, Peprade, service de psychiatrie B, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont université, université d’Auvergne, 63003 Clermont-Ferrand, France
c EA 7280, service de psychiatrie B, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont université, université d’Auvergne, 63003 Clermont-Ferrand, France
- L'EncéphaleAvailable online 19 January 2016
La prévention du suicide représente un enjeu majeur de santé publique, le risque suicidaire, un souci permanent en psychiatrie. La difficulté principale en est son diagnostic. Quels sont les moyens disponibles en français qui semblent pouvoir aider les thérapeutes dans cette démarche ? Nous pouvons distinguer l’approche dimensionnelle, que ce soit à travers l’utilisation d’autoquestionnaires ou d’hétéroquestionnaires, et l’approche non dimensionnelle. Dans cet article, pour des raisons de contraintes éditoriales, nous nous sommes intéressés uniquement à l’approche non dimensionnelle et aux mesures par autoévaluation, en analysant les atouts et les limites des unes et des autres ainsi qu’en tenant compte des études scientifiques qui leur ont été consacrées et de leur intérêt clinique. Nous avons d’abord considéré différents aspects de l’approche non dimensionnelle à travers l’intérêt de la recherche des facteurs de risque, les concepts d’urgence et de potentiel suicidaire, la démarche de Shea, le modèle de Mann et certaines recommandations d’évaluation proposées. Cette démarche possède un certain nombre d’avantages, mais aussi de limites. L’approche dimensionnelle permet d’aller plus loin. Dans cet article, nous abordons aussi les outils d’autoévaluation existant en français qu’ils soient sous la forme d’item dédié comme dans l’inventaire de dépression de Beck (BDI) ou d’échelles spécifiques comme l’inventaire des raisons de vivre (IRV), l’échelle de probabilité suicidaire (SPS), l’échelle de désespoir de Beck (BHS) ou l’échelle d’autoévaluation du risque suicidaire de Ducher (aRSD). Ces deux dernières semblent devoir être utilisées en priorité en raison des études de validation dont elles ont fait l’objet. La forte corrélation existant entre l’autoquestionnaire aRSD et l’hétéroquestionnaire d’évaluation du risque suicidaire de Ducher RSD (r = 0,92 ; p < 10−7) montre bien la capacité des patients à exprimer leurs idéations suicidaires pour peu qu’on les invite à le faire.