Pages

mardi 2 février 2016

Remise du 2 Eme rapport de l’Observatoire national du suicide à Marisol Touraine

Remise du rapport de l’Observatoire national du suicide à Marisol Touraine
publié le 02.02.16 social-sante.gouv.fr *

L’Observatoire national du suicide a remis, mardi 2 février 2016, son deuxième rapport « Suicide. Connaître et prévenir : dimensions nationales, locales et associatives » à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.

Dans ce deuxième rapport, l’Observatoire s’attache à mettre en lumière les données et les actions de prévention, menées à un niveau national comme local, par les pouvoirs publics comme par les associations. Il fait aussi le point sur les connaissances récentes concernant le rôle joué par les facteurs de risque et de protection du suicide. Il propose, enfin, les dernières statistiques disponibles et un suivi des recommandations énoncées dans le premier rapport. Celles-ci sont complétées par de nouvelles perspectives et pistes de réflexion.

Marisol TOURAINE a déclaré : « Le suicide, c’est un drame de santé publique. Ce sont chaque année entre 10 000 et 11 000 personnes qui mettent fin à leurs jours, et environ 80 000 personnes qui sont hospitalisées à la suite d’une tentative de suicide. Ce sont des vies brisées, des familles endeuillées, des professionnels de santé souvent désemparés. C’est une société qui s’interroge, aussi, sur sa part de responsabilité. Le suicide est peut-être l’acte individuel le plus absolu, mais il est aussi révélateur d’un échec collectif. Charge à nous de le comprendre, de « s’élever au-dessus des suicides particuliers et apercevoir ce qui fait leur unité » comme le disait Emile Durkheim. Charge à nous d’agir ».
pdf Le discours de Marisol Touraine au format PDF Téléchargement (396.2 ko)
pdf Rapport de l’Observatoire national du suicide : « Suicide. Connaître et (...) Téléchargement (7.1 Mo)
http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2e_rapport_de_l_observatoire_national_du_suicide.pdf

http://social-sante.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/article/remise-du-rapport-de-l-observatoire-national-du-suicide-a-marisol-touraine-317126


REVUE DE PRESSE

/ Bretagne  Suicide: une surmortalité de 65% en Bretagne
L'Observatoire national du suicide a remis, ce mardi, son deuxième rapport à la ministre de la Santé. En Bretagne, la mortalité par suicide est de 65% supérieure au taux national. Cette surmortalité est surtout criante chez les hommes et dans les Côtes-d'Armor. Des chiffres préoccupants.
Hélène Pédech
Publié le 02/02/2016 http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/suicide-une-surmortalite-de-65-en-bretagne-919307.html

Chez les femmes, c'est entre 15 et 19 ans que les tentatives de suicide sont les plus nombreuses.

« Le suicide, c’est un drame de santé publique. (...) Ce sont des vies brisées, des familles endeuillées, des professionnels de santé souvent désemparés. C’est une société qui s’interroge, aussi, sur sa part de responsabilité. Le suicide est peut-être l’acte individuel le plus absolu, mais il est aussi révélateur d’un échec collectif. Charge à nous de le comprendre, de « s’élever au-dessus des suicides particuliers et apercevoir ce qui fait leur unité » comme le disait Emile Durkheim. Charge à nous d’agir ».
C'est en ces termes que la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits de la Femme, Marisol Touraine, a accueilli, ce mardi, le deuxième rapport rendu par l'Observatoire national du suicide.
Concernant la Bretagne, il y a apparaît qu'en 2012, 822 personnes sont décédées par suicide, soit un taux brut de mortalité par suicide de 25,3 pour 100 000 habitants. La mortalité par suicide y est de 65% supérieure au taux national.
3 fois plus d'hommes que de femmesCes décès concernent 623 hommes et 199 femmes. Comme le montre le graphique ci-dessous, c'est dans la tranche d'âges des 40-44 ans que le nombre de décès par suicide est le plus important. Chez les hommes, le taux de suicide augmente avec l'âge, ce qui est beaucoup moins flagrant chez les femmes.



© CépiDc, analyses INVS Observatoire national sur le suicide

Comparée à la mortalité par suicide sur l'ensemble de la France, la Bretagne présente une surmortalité de 65% (+63% chez les hommes et +61% chez les femmes). C'est particulièrement criant dans les Côtes-d'Armor avec un taux de suicide de 30 % alors que la moyenne nationale s'élève à 15%.
Taux de mortalité par suicide, selon le département- Côtes-d'Armor: 30,5%
- Morbihan: 26,4%
- Finistère: 25,1%
- Ille-et-Vilaine: 20,4%
- France entière: 15,1%
Modes de suicideChez les hommes comme les femmes, la pendaison est le mode de suicide le plus souvent utilisé (presque deux tiers des hommes décédés et presque la moitié des femmes). Chez les femmes, les deuxièmes et troisièmes moyens sont l'auto-intoxication médicamenteuse puis la noyade. chez l'homme, le deuxième mode de suicide est l'utilisation d'armes à feu.
T.S.: +50% en BretagneEn 2013, 5 644 Bretons ont eu recours à 6 590 séjours hospitaliers pour tentative de suicide. Le taux d'hospitalisation pour TS des Bretons est de 50% supérieur au taux national. Cette fois, les femmes sont les plus concernées. Chez elles, l'étude met en évidence deux périodes particulièrement à risque: d'abord chez les jeunes-filles de 15 à 19 ans (ce qui se retrouve partout en France) et, plus rarement observé dans les autres régions, un deuxième pic chez les femmes de 45-49 ans.
Actions de prévention: les agriculteurs ciblésLe rapport, remis ce mardi, s’attache aussi à mettre en lumière les données et les actions de prévention. La Mutualité sociale agricole prépare actuellement un plan de prévention du suicide sur la période 2016-2020. Selon le document, des personnels et des élus de la MSA sont formés par des partenaires spécialisés dans la prévention. "Les MSA mobilisent également des personnes non spécialisées (les sentinelles) dans la gestion de la crise suicidaire. Ce qui semble permettre de repérer des hommes en risque suicidaire".

***

Normandie Suicide. 27 décès par jour en France. La Normandie, une des régions les plus touchées
Le nouveau rapport de l'Observatoire national du suicide a été remis à Marisol Touraine, ministre de la Santé. En Normandie, 646 décès par suicide ont été enregistrés en 2012.
Mise à jour : 03/02/2016 par Solène Bertrand
http://www.normandie-actu.fr/

En France, le suicide a causé la mort de 9 175 personnes. En Normandie, 646 décès par suicide ont été enregistrés en 2012.
En 2012, le suicide a causé la mort de 9 175 personnes en France métropolitaine, soit près de 27 décès par jour, loin devant la mortalité routière qui s’est élevée, cette même année, à 3 426 victimes. 75 % des décès par suicide sont masculins. Le deuxième rapport de l’Observatoire national du suicide, remis à Marisol Touraine, ministre de la Santé, mardi 2 février 2016, dresse un état des lieux de la mortalité par suicide, région par région, en s’appuyant sur des données locales. En Normandie (Haute et Basse confondues), 646 décès par suicide ont été enregistrés en 2012. Dans la Région, la pendaison est le mode de suicide le plus souvent utilisé. Les chiffres par département.
C’est dans les régions de l’Ouest et du Nord que l’on observe traditionnellement les taux de suicide les plus élevés, proches ou dépassant 18 pour 100 000 habitants dans cinq régions : la Bretagne (24,8), la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie (20,4), la Normandie (19,3), les Pays de la Loire (18,9) et la région Centre-Val de Loire (18,3). En Normandie, 646 décès ont été enregistrés en 2012. En Haute-Normandie, 278 décès par suicide de personnes résidant en Haute-Normandie et 378 en Basse-Normandie ont été rapportés. Si l’on affine ce panorama, le rapport note des spécificités départementales qui ressortent au sein des grandes régions. Derrière les Côtes-d’Armor, le département le plus touché, avec un taux de 30,5 pour 100 000 habitants en 2012 , six départements se démarquent des autres avec des taux compris entre 25 et 28 pour 100 000 habitants, parmi eux deux départements normands : la Manche (27,7) et l’Orne (26,4).
Si la cartographie régionale des taux de suicide masculins et féminins tend à se superposer, d’importantes disparités régionales apparaissent également quant aux deux principaux modes opératoires de suicide en France que sont la pendaison et les armes à feu. La part des suicides par pendaison parmi les décès par suicide en 2012 varie en France métropolitaine de 30,6 % en Corse à 63,9 % en Normandie et de 43,5 % à La Réunion jusqu’à 68,2 % en Martinique pour ce qui est des départements d’outre-mer. Les suicides par pendaison touchent principalement les régions du Nord-Ouest de la France pour lesquelles les pourcentages avoisinent, voire dépassent, 60 %, précise le rapport.
Le taux brut de mortalité par suicide en Haute-Normandie est de 15 pour 100 000 habitants et de 24,9 pour 100 000 habitants.
Un taux supérieur au taux national dans l’Eure : + 11%
En Haute, comme en Basse, les hommes ont davantage recours au suicide que les femmes. En Haute-Normandie, les suicides concernent 208 hommes et 70 femmes, soit un sex-ratio de 3 hommes pour une femme, identique au sex-ratio national. C’est dans les classes d’âges des 45-49 et 50-54 ans que le nombre de décès par suicide est le plus important, soit environ une trentaine dans chacune de ces deux classes d’âges. Le taux dans le département de l’Eure est supérieur de 11% au taux national :
Au sein de la région, le taux standardisé du département de Seine-Maritime (14,8 pour 100 000 habitants) est très proche du taux national, alors que le taux de mortalité par suicide dans l’Eure (16,8 pour 100 000) est de 11 % supérieur au taux national (+15,1 % chez les hommes et +9,4 % chez les femmes).
En Haute-Normandie, la mortalité par suicide est plus élevée chez les hommes que chez les femmes dans toutes les classes d’âges et est en moyenne 3,6 fois plus importante chez les hommes. Elle augmente avec l’âge, surtout chez les hommes pour qui elle passe de 5 pour 100 000 à 15-19 ans à 40 pour 100 000 à 45-49 ans. Entre 50 et 69 ans le taux évolue autour de 25 pour 100 000 pour ensuite augmenter au-delà de 70 ans, atteignant un taux supérieur à 140 pour 100 000 chez les hommes de 85 ans et plus. Chez les femmes, la mortalité par suicide évolue peu avec l’âge.
La Manche au-dessus du taux national : + 15%
En Basse-Normandie, ces décès concernent 284 hommes et 84 femmes, soit un sex-ratio de 3,4 hommes pour une femme, plus élevé que le sex-ratio national qui est de 3. La mortalité par suicide est plus élevée chez les hommes que chez les femmes dans toutes les classes d’âges, elle est en moyenne 4 fois plus importante chez les hommes que chez les femmes. C’est dans les classes d’âges des 45-54 ans que le nombre de décès par suicide est le plus important, soit environ une quarantaine de cas dans chacune de ces deux classes d’âges. Il est aussi à noter que 30 décès par suicide de personnes de 85 ans et plus ont été constatés en 2012. Deux départements sont fortement touchés : la Manche et l’Orne, marquant ainsi une forte disparité sur le territoire bas-normand :
Comparés à la mortalité par suicide dans l’ensemble du territoire français, les taux standardisés de la région Basse-Normandie et des départements qui la composent sont plus élevés que le taux national chez les femmes et chez les hommes. Chez ces derniers, la mortalité par suicide est de 63 % supérieure au taux national masculin et chez les femmes, la mortalité par suicide est de 44 % supérieure au taux national féminin. Au sein de la région Basse-Normandie, le Calvados présente une mortalité par suicide de 15 % inférieure au taux régional, tandis que la Manche a une mortalité par suicide de 15 % supérieure au taux régional. Dans l’Orne, chez les hommes, le taux de décès par suicide est proche du taux régional mais chez les femmes, il lui est supérieur de 25 %, précise l’Observatoire.
Hommes et femmes choisissent différents modes opératoires pour se donner la mort : pendaison, arme à feu, noyade ou intoxication médicamenteuse. En Normandie, la pendaison est le mode de suicide le plus souvent utilisé.
Suicide par pendaison : un taux supérieur à la moyenne nationale en Normandie
La mort par pendaison concerne les deux tiers des hommes décédés par suicide en Haute et les trois quarts en Basse, 40 % des femmes, en Haute-Normandie, et plus de la moitié des femmes en Basse. Les femmes ont aussi recours à l’auto-intoxication médicamenteuse et la noyade dans respectivement 20 % et 13 % des suicides, en Haute-Normandie, et 20,2% et 8,3% en Bass-Normandie. Chez les hommes, le deuxième mode de suicide est l’utilisation d’arme à feu dans 12,5 % des cas en Haute et 13,7% en Basse.
Vendredi 5 février 2016, aura lieu la 20e journée nationale de prévention du suicide. Au Havre (Seine-Maritime), une projection du film Cake, avec Jennifer Aniston, suivie d’une débat avec le docteur Limare, est organisée vendredi 5 février 2016, à 20h45, au Sirius.

***
Suicides: les maladies, principales causes de souffrance
Société - Publié le 02/02/2016 http://www.ouest-france.fr/societe/suicides-les-maladies-principales-causes-de-souffrance-4010662
Pierrick BAUDAIS.

C'est l'un des constats de l'Observatoire national du suicide qui vient de remettre son rapport. Il recommande de mieux soutenir les familles touchées par un suicide.
Quels sont les facteurs qui favorisent ou provoquent un suicide ? Des troubles mentaux peuvent intervenir. Mais aussi le poids de certaines maladies telles que les cancers, d’abus durant l’enfance, les facteurs sociodémographiques, socioéconomiques (être célibataire, au chômage, le niveau de revenu…)…
Dans son rapport remis ce mardi à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’Observatoire national du suicide recommande d’engager des études pour savoir « comment interagissent ces différents facteurs sur le risque de suicide et de tentatives de suicide ».
L’Observatoire recommande également de développer la postvention. C’est-à-dire le soutien aux personnes endeuillées par un suicide. « Des groupes de soutien existent mais sont relativement peu nombreux (… ) Dans le cadre d’un groupe de parole composé d’endeuillés qui ne se connaissent pas et se retrouvent régulièrement, entourés par un(e) psychiatre ou psychologue, il s’agit à la fois de soulager la souffrance psychique des personnes et de prévenir le suicide dans leur entourage. »

Enfin, l’Observatoire note l’intérêt d’avoir « professionnalisé » les associations d’écoute telles que SOS Amitié. Elles peuvent désormais être labellisées par l’INPES (Institut national d’éducation et de prévention pour la santé) et leur manière de recueillir les données s’uniformise de plus en plus.
Les données recueillies en 2014 ont ainsi permis de noter quelques traits communs. Les personnes qui appellent les associations sont plutôt des femmes, âgées entre 25 et 45 ans. Les principales causes de souffrance sont les maladies (dépression, maladies psychiques ou physiques). Mais aussi l’isolement qu’il soit social, familial ou lié à une séparation affective. Enfin, de nombreuses femmes citent également des violences (sexuelles ou autres). Les violences constituent « le premier facteur de souffrance exprimé par les adolescentes et jeunes adultes tentées par le suicide », note l’Observatoire.
La durée moyenne d'un appel à SOS Amitié dure 30 minutes et peut parfois dépasser deux heures.
Environ 10000 suicides par an
Selon les dernières données de l’Observatoire national du suicide, il y a eu en France 9 715 décès par suicides en 2012. Soit un taux de 16,7 décès pour 100 000 habitants. Ce taux diminue au fil des ans. En 2002, il était de 20,1.
Toutefois, l’Observatoire nuance. Ce nombre de 9 715 décès par suicide est sans doute sous-estimé. Notamment parce que toutes les morts par suicide ne sont pas enregistrées. Il y aurait plutôt eu, en 2012, près de 10 700 décès par suicide.
Trois fois plus d’hommes
Autres données : il y a trois fois plus d’hommes à se suicider que de femmes. Et la tranche d’âge des 45-54 ans est la plus touchée (2 170 décès par suicide), mais aussi les 55-64 ans (1 662). En 2012, près de 470 jeunes de 15-24 ans se sont donné la mort.
Des pendaisons surtout
C’est le mode de suicide le plus répandu (54%). Viennent ensuite les armes à feu (15%), les prises de médicaments et d’autres substances toxiques (11%) et les sauts d’un lieu élevé (7%). Il existe toutefois des différences selon les sexes. Les femmes se pendent moins mais utilisent davantage les médicaments.
Triste record en Bretagne
C’est en Bretagne que le taux de suicides est le plus élevé. Entre 2010-2012, il y a eu 28,2 décès par suicide pour 100 000 habitants alors que la moyenne nationale était de 19,3. Dans le Centre Ouest Bretagne et le secteur de Guingamp, ce taux est même de 36 pour 100 000 habitants. Rennes et Saint-Malo sont les secteurs bretons les moins touchés (respectivement 22 et 25). Deux autres régions sont fortement touchées aussi : la Basse-Normandie (26,6) et le Nord Pas-de-Calais (24,2).

***
Suicide : 27 décès par jour, un «drame de santé publique»
Par AFP — 2 février 2016 à 18:41
http://www.liberation.fr/societe/2016/02/02/suicide-27-deces-par-jour-un-drame-de-sante-publique_1430633

Suicide : 27 décès par jour, un «drame de santé publique»
Malgré une tendance à la diminution depuis le début des années 2.000, le suicide est encore à l’origine de près de 27 décès par jour en France, en majorité des hommes, loin devant la mortalité routière, selon un rapport remis mardi à la ministre de la santé Marisol Touraine.
«C’est un drame de santé publique» a déclaré la ministre lors de la remise du rapport, estimant qu’il était temps d’agir pour prévenir le passage à l’acte.
En se basant sur les certificats de décès, 9.715 personnes se sont donné la mort en 2012, mais le chiffre réel pourrait être plus important, de l’ordre de 10.700 décès, en se basant sur une sous-estimation de 10%, précise le 2e rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS).
Créé en 2013, cet Observatoire a été mis en place pour faire avancer la prévention du suicide, alors que la France se situe parmi les pays européens ayant des taux de suicide élevés, avec un taux de 16,7 pour 100.000 habitants en 2012, contre 11,7 pour 100.000 dans l’ensemble des 28 pays de l’Union Européenne.
Depuis 2002, les taux de décès par suicide ont pourtant baissé globalement de 17% en France, tandis que d’importantes disparités subsistent entre les sexes mais également au niveau régional.
Comme dans la plupart des pays, le taux de décès par suicide est nettement plus élevé chez les hommes que chez les femmes (25,9 contre 7,4 décès pour 100.000 habitants) et augmente avec l’âge.
Chez les hommes de plus de 85 ans, le taux dépasse même les 100 pour 100.000, alors qu’il n’augmente que légèrement chez les femmes âgées.
La Bretagne reste la région où les gens se suicident proportionnellement le plus, devant la Basse-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, le Limousin et les Pays de la Loire, avec des taux supérieurs de plus de 25% au taux moyen de la France métropolitaine.
Les régions Midi-Pyrénées, Corse, Rhône-Alpes et Alsace enregistrent les plus bas taux, tandis que la seule région où le taux de suicide a augmenté depuis 2002 est la Lorraine.
- Pendaison, armes à feu et médicaments -
Les modes de suicides les plus fréquents sont la pendaison (54%), loin devant les armes à feu (15%), les prises de médicaments ou d’autres substances (11%) ou les sauts dans le vide (7%), avec là aussi des différences notables entre les hommes et les femmes: ces dernières ont davantage recours aux médicaments (25%) alors que les hommes préfèrent la pendaison (59%) ou les armes à feu (19%).
Les tentatives de suicides sont pour leur part estimées à environ 200.000 par an, soit 20 fois plus que le nombre de décès par suicide. Elles concernent surtout les jeunes filles entre 15 et 20 ans et dans une moindre mesure les femmes de 40 à 50 ans, mais donnent moins souvent lieu à des hospitalisations que par le passé (80.000 en 2013 contre 105.000 en 2010).
Quant aux pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois -qui ne conduisent pas forcément à une tentative de suicide-, elles ont en revanche augmenté de 26% entre 2010 et 2014 chez les 15-75 ans, selon le Baromètre santé 2014 de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).
Cette enquête conduite périodiquement auprès d’un échantillon représentatif de la population française, relève également que le fait d’être «maigre», de consommer régulièrement du tabac ou de l’alcool, ou encore de vivre seul, constituaient les principaux facteurs de risques associés aux comportements suicidaires.
Parmi les motifs avancés par les personnes ayant des pensées suicidaires, 81% citent une raison personnelle et 27% une raison professionnelle.
Des programmes de prévention du suicide ont été mis en place ces dernières années auprès de populations spécifiques comme les adolescents, les personnes en situation de précarité ou les agriculteurs.
Certains comme ceux menés dans les prisons commencent à porter leurs fruits, avec une baisse sensible du nombre de décès par suicide en détention: en 2014, 94 détenus se sont suicidés en prison, soit un taux global de mortalité de 13,9 pour 10.000 contre 18,3 pour 10.000 en 2009 et 24,4 pour 10.000, le chiffre record atteint en 1996. AFP

***
Plus d'une pensée suicidaire sur quatre est liée au travail
publié le 03/02/2016 http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/plus-d-une-pensee-suicidaire-sur-quatre-est-liee-au-travail_1760156.html
27,3% des 15-75 ans qui déclarent avoir eu une pensée suicidaire l'associent à une raison professionnelle, selon un rapport de l'Observatoire national du suicide.
L'Observatoire national du suicide publie un état des lieux approfondi du phénomène en France. Si peu de recherches existent sur le lien entre suicide, travail et chômage, ces derniers facteurs ne sont pas sans incidences sur la santé mentale.
La France fait partie des pays d'Europe où l'on se donne le plus la mort, même si le taux de suicide a tendance à reculer depuis une décennie. L'Observatoire national du suicide en fait encore le constat ce mercredi 3 février, dans son deuxième rapport publié depuis sa création en 2013. En 2012, 9.715 personnes se sont suicidées en métropole, soit 10.686 cas, si l'on considère que les suicides sont sous-estimés d'environ 10%. 7.305 décès concernent des hommes.
Les facteurs de risque sont bien sûr multiples et complexes: dépression, maladies, addictions, ruptures, solitude, violence... Parmi eux, quel rôle joue le travail? L'Observatoire rappelle que "les facteurs socio-économiques sont moins déterminants que les troubles psychiatriques". Toutefois, "les liens entre situation socioprofessionnelle, conditions de travail et comportements suicidaires sont loin d'être clairs", et plusieurs éléments laissent déjà soupçonner des passerelles.
L'effet destructeur de la précarité
En 2014 par exemple, 27,3% - soit plus du quart - des 15-75 ans qui déclaraient avoir eu une pensée suicidaire l'associaient à une raison professionnelle, contre 81% à une cause personnelle et 1,9% à un problème de santé mentale. 12% de ceux qui avaient tenté de se suicider dans les 12 derniers mois évoquaient aussi un lien avec leur travail.
Le rapport n'analyse pas la responsabilité des conditions de travail, du harcèlement, de la pression ou du burn-out par exemple. Mais il distille des éléments sur l'effet destructeur du chômage, et plus largement des difficultés financières et sociales. "La précarité économique peut contribuer à détériorer la santé mentale des individus", rappelle le texte. Un groupe de chercheurs de l'université de Zurich a récemment estimé que le chômage était à l'origine de quelque 45.000 suicides chaque année dans 63 pays. Un fléau encore négligé par la recherche comme par les politiques publiques, selon le psychiatre Michel Debout. Perdre son emploi est pourtant "un traumatisme au sens psychologique du terme (...) qui renvoie à une mort symbolique", expliquait-il à L'Express l'an dernier.
Peu d'appels chez SOS Amitié
Sans mesurer la part des suicides liée à la précarité, le rapport de l'Observatoire constate que "le risque relatif de décès par suicide est plus élevé pour les personnes de catégorie socioprofessionnelle peu élevée, disposant d'un faible revenu ou d'un faible niveau d'éducation, et pour les chômeurs". "Pour les hommes, complète l'étude, une catégorie socioprofessionnelle peu élevée est plus particulièrement associée à un risque relatif élevé de suicide, tandis que pour les femmes, le risque relatif le plus élevé est d'abord observé chez les chômeuses."
Le travail, ou au contraire l'inactivité, représentent toutefois une minorité des causes de mal-être recensées par les associations de prévention du suicide, loin derrière des facteurs personnels. Chez SOS Amitié par exemple, la souffrance au travail est abordée dans moins de 5% des appels de personnes suicidaires, et le chômage dans à peine 3% des cas.

***
Suicide : des chiffres encore trop élevés malgré la mobilisation Publié le 04/02/2016
http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/suicide_des_chiffres_encore_trop_eleves_malgre_la_mobilisation__156789/document_actu_pro.phtml

Paris, le jeudi 4 février 2016 - L’Observatoire national du suicide a remis au ministre de la Santé son deuxième rapport alors qu’était organisée hier la journée nationale pour la prévention du suicide. L’Observatoire propose un bilan des actions mises en œuvre pour prévenir le suicide et rappelle parallèlement la réalité de ce fléau en France. Plus de 10 000 personnes ont mis fin à leur jour en 2012 (9 715 si l’on s’en tient strictement aux certificats établissant une autolyse et 10 700 si l’on retient une acception plus large). L’Observatoire rappelle, à l’instar de précédents rapports sur l’épidémiologie du suicide, qu’il concerne d’abord les hommes de 25 à 44 ans. A l’inverse, les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les femmes, notamment chez celles âgées entre 15 et 20 ans. On constate par ailleurs d’importantes disparités régionales, ainsi quand la Bretagne et le Nord Pas de Calais présentent des taux de mortalité par suicide dépassant les 20 décès pour 100 000 habitants, le PACA affiche un taux inférieur à la moyenne nationale (qui est de 15,3 décès/100 000), tandis que la Martinique connaît même des chiffres très inférieurs (5,5/100 000).
Un bilan globalement positif
Si la France présente une mortalité par suicide relativement élevée par rapport à nombre de pays européens comparables, des efforts importants ont été réalisés : depuis 2002, le taux de décès par autolyse a diminué de 17 %. Seule la Lorraine connaît une augmentation. Ces progrès sont à mettre sur le compte d’une mobilisation nationale soutenue relayée par des initiatives locales et associatives nombreuses. Dans son bilan du programme national de prévention du suicide (2011-2014), l’Observatoire note que la plupart des mesures programmées ont été déployées. Ainsi, la prévention et l’éducation ont été renforcées avec notamment la professionnalisation des dispositifs d’intervention à distance. L’Observatoire constate également que des « actions de prévention de l’isolement social et de la détresse psychique de certains publics fragiles ont été menées ». L’accent a été également mis sur le repérage des profils à risque sur internet, ainsi les modérateurs et administrateurs de certains forums très actifs ont « été sensibilisés à la question du suicide ». L’amélioration de la prise en charge des personnes en risque suicidaire et l’information et la communication autour de la prévention du suicide ont également donné lieu à des initiatives nouvelles et intéressantes. L’Observatoire cite par exemple l’établissement d’un partenariat avec dix-neuf écoles de journalistes avec pour objectif la construction d’un discours moins stigmatisant sur la maladie psychiatrique et d’une présentation « moins sensationnaliste » des actes suicidaires. Enfin, la formation des professionnels « a été très largement déployé » signale encore l’Observatoire.
Des marges de progrès encore « à explorer »
Dans ce cadre, la mesure la plus difficile à mettre en œuvre aura peut-être été « la limitation de l’accès aux moyens létaux ». Les auteurs du rapport signalent par exemple que « le projet de réaliser une cartographie des lieux à risque pour sécuriser des lieux de passage à l’acte suicidaire n’a pu être mené à bien en raison de sa complexité. Il en est de même concernant la proposition de dispensation à l’unité de certains médicaments psychotropes. Des marges de progrès restent sans doute à explorer pour ce type d’interventions reconnues, elles aussi, comme prometteuses par la littérature internationale », indique le rapport.
Aurélie Haroche

***

Suicide : 27 décès par jour, une baisse « insuffisante » selon l'Observatoire
Dr Lydia Archimède lequotidiendumedecin.fr 04.02.2016
L'Observatoire national du suicide, créé en 2013, a rendu cette semaine sont deuxième rapport au ministre de la Santé. Intitulé, « Suicide, connaître pour prévenir : Dimensions nationales, locales et associatives », il se situe dans la continuité du premier qui s'était attaché à dresser un état des lieux des connaissances sur le suicide.
Malgré une tendance à la diminution depuis le début des années 2000, le suicide est encore à l'origine de près de 27 décès par jour en France, en majorité des hommes, loin devant la mortalité routière. En 2012, 9 715 personnes sont mortes par suicide en alors que la route faisait 3 426 victimes. « Il s’agit là d’une estimation puisqu’en raison d’erreurs ou d’absence de codage parmi les 558 408 certificats de décès…, le nombre de suicides se rapproche plus vraisemblablement des 10 700 décès », indique l'Observatoire.
Surmortalité masculine
« C'est un drame de santé publique », a déclaré Marisol Touraine lors de la remise du rapport, estimant qu'il était temps d'agir pour prévenir le passage à l'acte.
L'observatoire souligne la surmortalité masculine « présente à tous les âges bien que davantage marquée entre 25 et 44 ans où la part des décès masculins avoisine 80 % ». En revanche, les femmes sont majoritaires concernant les tentatives de suicide. Le nombre de tentatives est estimé à 200 000 par an, 20 fois plus que le nombre de suicides.
« Il est surtout le fait des jeunes filles entre 15 et 20 ans et dans une moindre mesure des femmes âgées de 40 à 50 ans, même si pour ces deux classes d’âge, une baisse des taux d’hospitalisation dans les services de médecine et de chirurgie suite à une tentative de suicide est observée depuis 2010 », précise le rapport.
Si l'on tient compte des pensées suicidaires, 5 % des personnes de 15 à 75 ans en France métropolitaine, 4,2 % en Guadeloupe, 4,4 % en Martinique, 4,7 % à la Réunion et 5,5 % en Guyane déclarent avoir eu de telles pensées au cours des douze derniers mois.
Pendaisons, armes à feu, médicaments
La Bretagne reste la région où les gens se suicident proportionnellement le plus, devant la Basse-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, le Limousin et les Pays de la Loire, avec des taux supérieurs de plus de 25 % au taux moyen de la France métropolitaine.
Les régions Midi-Pyrénées, Corse, Rhône-Alpes et Alsace enregistrent les plus bas taux, tandis que la seule région où le taux de suicide a augmenté depuis 2002 est la Lorraine.
Les modes de suicide les plus fréquents sont la pendaison (54 %), loin devant les armes à feu (15 %), les prises de médicaments ou d'autres substances (11 %) ou les sauts dans le vide (7 %), avec là aussi des différences notables entre les hommes et les femmes : ces dernières ont davantage recours aux médicaments (25 %) alors que les hommes préfèrent la pendaison (59 %) ou les armes à feu (19 %).
La France se situe parmi les pays européens ayant les taux de suicide élevés, avec un taux de 16,7 pour 100 000 habitants en 2012, contre 11,7 pour 100 000 dans l'ensemble des 28 pays de l'Union européenne.
Bientôt une nouvelle feuille de route pour la prévention
Et surtout, sur une longue période d’observation, « le constat d’un nombre de suicides qui diminue – - 17 % depuis 2002 –, mais pas suffisamment, est bel et bien présent et des enjeux continuent de se poser, notamment en termes de prévention, de postvention mais aussi de communication autour de ce fait social », insiste l'Observatoire. Le rapport dresse un panorama des actions de prévention menées par les associations et souligne la nécessité d'une harmonisation des outils dont elles disposent. Il rappelle l’importance de mieux connaître les interactions entre facteurs de risque de suicide.
Marisol Touraine devrait présenter au cours du premier semestre une nouvelle feuille de route pour la prévention du suicide. « Ce travail s’appuiera bien entendu sur vos recommandations », a lancé la ministre. Il s'appuiera également sur le rapport du Haut Conseil pour la santé publique (HCSP) et sur le rapport d’évaluation du plan psychiatrie et santé mentale, attendus tous deux dans les prochaines semaines.
Source : Lequotidiendumedecin.fr
http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2016/02/04/suicide-27-deces-par-jour-une-baisse-insuffisante-selon-lobservatoire_793741#sthash.fgv3yJGs.dpuf