Pages

mardi 9 février 2016

BRIVE : protocole d’intervention familiale à hôpital de Brive pour reduire les recidives

Limousin > Corrèze > Brive d'apres article "Comment l'hôpital de Brive parvient à réduire le risque de récidive du suicide chez les jeunes"
article du hôpital de Brive 09/02/2016 lamontagne.fr*
En plus d’un suivi personnel, l’hôpital de Brive a mis en place un protocole d’intervention familiale qui réduit les risques de récidive du suicide.
Le suicide est-il une fatalité ?
À cette question, grave, une tablée de professionnels de santé a répondu avec énergie par la négative, vendredi 5 février, au centre hospitalier de Brive, à l'occasion d'une conférence-débat organisée dans le cadre de la Journée nationale de prévention du suicide.
En tout premier lieu, le Dr Chalaux, pédopsychiatre. Des jeunes en grande souffrance, elle en reçoit environ cinq chaque semaine à l'hôpital de Brive. Beaucoup sont passés à l'acte, moins par tentative de suicide que par des troubles du comportement - les scarifications notamment, un phénomène très marqué. Tous ceux qui ont tenté de se suicider sont systématiquement hospitalisés, « le temps de donner du sens à leur geste, marque la spécialiste. La "goutte d'eau", souvent une rupture amoureuse, intervient forcément sur un terrain ; l'hospitalisation sert à l'explorer ».
Comment gérer l'après hospitalisation ?
Sauf qu'à la sortie de l'hôpital, il est difficile de garder un lien avec ce jeune, alors que le risque de récidive est grand. Un tiers des adolescents récidive en effet, avec à chaque nouvelle tentative, une augmentation de la dangerosité du geste. « Depuis 10 ans, nous avons mis en place un protocole d'intervention familiale, de travail avec les parents, pour travailler sur le risque de récidive, explique le Dr Chalaux. Et ça marche ! À Brive, ce risque est divisé par deux. Cette démarche est tellement importante que nous l'appliquons également pour les conduites à risques et comportements ordaliques, en prévention ». En psychiatrie adultes également, la mise en place de cette prise en charge particulière est envisagée.
Comment intervenir auprès des proches ?
Ce protocole est présenté comme une obligation, une méthode de travail communément admise. Une fois au cours de l'hospitalisation, puis deux fois à la sortie, deux thérapeutes familiaux reçoivent en consultation le jeune et ses parents. Un suivi qui se surajoute au travail individuel mené par le patient. « Il s'agit de reprendre les événements de vie, les interactions au sein de la famille, résume le Dr Chalaux. Ça marche très bien. Les parents se sentent concernés, on les aide à décrypter le geste de leur enfant qui, lui, se sent réassuré par ses parents. Ces trois consultations peuvent suffire ou s'ouvrir sur des thérapies plus longues. Deux tiers des jeunes qui passent à l'acte souffrent de mal-être contre un tiers de problèmes psychiques ; cet accompagnement leur permet d'être écoutés ».
Pas de fatalité donc au suicide des jeunes. D'autant, insiste la pédopsychiatre, que la grande majorité des adolescents se porte à merveille. « Il n'y a pas plus d'ados qui vont mal, mais quand ils le montrent, ils le font plus fort ».
Blandine Hutin-Mercier
* http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/departement/correze/brive/2016/02/09/comment-l-hopital-de-brive-parvient-a-reduire-le-risque-de-recidive-du-suicide-chez-les-jeunes_11775045.html