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mardi 24 mars 2015

DOCUMENTAIRE Dépression, une épidémie mondiale ? 24/03/2015 ARTE

DOCUMENTAIRE
Dépression, une épidémie mondiale ?

Mardi 24 mars 22:35 au mercredi 25 mars 00:00 sur Arte
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Audrey VERBIST - L'Avenir

La consommation mondiale d’antidépresseurs a doublé, entre 2000 et 2011.-Arte

Une personne sur cinq souffrira une fois dans sa vie d’un épisode dépressif. Et pas un endroit du monde n’est épargné.

Au début du XXe siècle, moins d’1% de la population souffrait de dépression. Dans les années 50, on était à 6%. Aujourd’hui, près de 20% de la population mondiale connaît au moins un épisode dépressif dans sa vie.

La maladie est-elle en augmentation ou est-elle simplement mieux diagnostiquée? C’est ce que tente d’expliquer le documentaire de Michèle Dominici, Dépression, une épidémie mondiale? , diffusé ce soir sur Arte.

Il s’est intéressé à des pays du monde aux traditions et à la culture bien différentes. Comme au Japon par exemple où jusqu’à l’aube des années 2000, la dépression était une maladie méconnue. Et puis, en 1998, alors qu’on enregistre un triste record du nombre de suicides, une entreprise est pour la première fois reconnue responsable du suicide d’un employé surmené. Un procès fracassant. Et on commence à faire le rapprochement entre surmenage, dépression et suicide. Parce que la Japon, a une longue tradition des samouraïs où le suicide était un acte honorable. Cette façon de penser a perduré et il a fallu longtemps pour voir le suicide comme l’expression d’une souffrance insoutenable. Il y aurait aujourd’hui près d’un million de personnes dépressives au Japon.

L’approche originale de ce documentaire, c’est de chercher les causes au-delà du parcours personnel des personnes. Et si c’était la société qui fabriquait les dépressifs? Comme au Japon où le travail passe avant tout le reste, Michèle Dominici s’est aussi intéressée à la Grèce qui traverse depuis 2008 la crise que l’on connaît. Elle est aussi passée par l’Allemagne, les États-Unis, la Suisse et la France. Elle a interrogé des médecins, des philosophes, des sociologues, des anthropologues et des travailleurs sociaux, tous témoins et acteurs de ce phénomène, s’interrogent sur les racines et les conséquences de cette vertigineuse «épidémie».

Tout ça pour tenter de mieux comprendre ces chiffres. Et puis d’ailleurs, comment sont-ils calculés? La dépression qu’est-ce que c’est et comment est-elle diagnostiquée? On comprendra par quelques témoignages et expériences que les professionnels de la santé ne sont pas tous d’accord…

Et puis on verra que la solution médicamenteuse est un sacré business aussi: la consommation mondiale d’antidépresseurs a doublé entre 2000 et 2011…


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Dépression, une épidémie mondiale ?
Santé par Michèle Dominici http://television.telerama.fr/tele/programmes-tv/depression-une-epidemie-mondiale,88456417.php


Synopsis de Dépression, une épidémie mondiale ?

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la dépression affecterait 350 millions de personnes dans le monde et le nombre de cas ne cesserait de croître. A la une des journaux, on parle d'épidémie. Quant à la consommation mondiale d'antidépresseurs, elle a doublé en une décennie, de 2000 à 2011. Du Japon à la Grèce en passant par l'Allemagne, les Etats-Unis, la Suisse et la France, des médecins, des philosophes, des sociologues, des anthropologues et des travailleurs sociaux, tous témoins et acteurs de ce phénomène, s'interrogent sur les racines et les conséquences de cette vertigineuse «épidémie».

La critique TV de télérama du 21/03/2015



Près de 400 millions de personnes seraient atteintes de dépression à travers le monde, et la consommation d'antidépresseurs a presque doublé dans les pays de l'OCDE ces dix dernières années. Partout, on parle d'« épidémie mondiale ». Mais y a-t-il réellement plus de malades qu'avant ? Ou la dépression est-elle juste plus souvent diagnostiquée, et davantage prise en charge ?

Pour répondre à ces questions, Michèle Dominici convoque une foule de spécialistes, psychiatres, anthropologues, sociologues ou philosophes, et envisage le phénomène dépressif sous toutes les coutures. S'il est mieux diagnostiqué, il est aussi sorti du domaine strictement médical pour entrer dans le langage commun, souvent confondu avec la déprime ou la démoralisation. A qui profite cette banalisation de la dépression ? Le psychiatre Allen Frances estime que les fabricants de médicaments s'en sont largement emparés : « Ils ont compris que le meilleur moyen de vendre des pilules c'est de vendre des maladies, de les promouvoir. » De coller l'étiquette « dépression » sur les maux du quotidien, en somme. Le médecin va plus loin en interrogeant la responsabilité de l'OMS, qui a « un intérêt particulier à ce que les maladies soient très communes » et à gonfler les chiffres, puisque « c'est ainsi que son budget est défini »...

Cette enquête extrêmement riche nous emmène plus loin dans la réflexion, prenant un tour philosophique passionnant. Dans quelle mesure est médicalisé, toujours plus à l'excès, le mal-être inhérent à une société qui ne cesse de nous désigner seuls responsables de nos malheurs, sans en interroger les causes collectives et sans jamais fournir de véritable solution ? — Marie-Hélène Soenen