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jeudi 12 février 2015

RETOUR MANIFESTATION TUNISIE Le traitement du phénomène du suicide par les médias est nuisible, selon les professionnels de la santé

Le traitement du phénomène du suicide par les médias est nuisible, selon les professionnels de la santé

11/02/2015 19:16 http://www.businessnews.com.tn/le-traitement-du-phenomene-du-suicide-par-les-medias-est-nuisible-selon-les-professionnels-de-la-sante,520,53519,3

Le traitement médiatique du phénomène du suicide a été au cœur d’une conférence tenue, aujourd’hui mercredi 11 février 2015 à Tunis, par le Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC) en collaboration avec le ministère de la Santé et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
Après avoir fait savoir que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a édité une série d’indications pour les professionnels des médias, Fatma Charfi, assistante hospitalo-universitaire en pédopsychiatrie à l’hôpital Mongi Slim de La Marsa, a souligné que le traitement médiatique de la question du suicide a une influence directe sur les catégories vulnérables qui commencent à voir le suicide comme étant l’unique solution aux problèmes qu’elles rencontrent.

Ces indications peuvent être considérées comme portant atteinte à la liberté de la presse, mais elles sont nécessaires pour éviter la transformation du suicide en phénomène sous l’effet de la «contagion», a précisé Mme Charfi. Elle a cité, à ce propos, l’exemple d’une émission télévisée au cours de laquelle une femme a lu une lettre d’adieu écrite par sa fille qui s’est suicidée.

Mme Charfi a ajouté que suite à la diffusion de l’émission, quatre suicides d’enfants âgés entre 9 et 16 ans, ont été recensés dans la même circonscription, sachant que toutes les victimes se sont données la mort par strangulation, manière utilisée par la fille dont le cas a été rapporté par l’émission télévisée.

L’OMS va plus loin encore en recommandant aux journalistes de ne pas citer le mot « suicide » à la Une des journaux et de ne pas publier les articles relatifs au suicide dans les premières pages. Elle a appelé les professionnels à ne pas lier l’acte suicidaire à un seul facteur et d’essayer d’expliquer les raisons qui ont poussé la victime à se suicider tout en évitant l’utilisation de propos « positifs».

Mme Charfi a tenu à préciser, enfin, que le ministère de la Santé est en train de mettre les dernières retouches à la formation d’une commission technique chargée de lutter contre le phénomène du suicide. Sarra Hlaoui