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mardi 24 février 2015

Coordination locale Santé mentale LOCHES (37)

Indre-et-Loire - Loches - Santé article "Thérapie de groupe pour la santé mentale"
Mardi dernier, les acteurs de la santé mentale dans le Lochois se sont mis autour de la table pour créer une coordination locale. C'était dans les murs de la communauté de communes. - Mardi dernier, les acteurs de la santé mentale dans le Lochois se sont mis autour de la table pour créer une coordination locale. C'était dans les murs de la communauté de communes. - dr 
Mardi dernier, les acteurs de la santé mentale dans le Lochois se sont mis autour de la table pour créer une coordination locale. C'était dans les murs de la communauté de communes. - dr
La prise en charge des troubles de la santé mentale est insuffisante dans le Lochois. Mais ses protagonistes jouent désormais collectif.
 Ici, on se suicide plus qu'ailleurs. Ou plus exactement, le taux de mortalité par suicide y est un des plus élevés de toute la Région Centre qui, elle-même, est tristement au-dessus de la moyenne nationale sur ce point. Le diagnostic local de santé réalisé en 2013 (1) a ainsi recensé 12 décès annuels par suicide entre 2002 et 2009 sur le territoire du Pays de la Touraine côté sud. Dans le grand Lochois, on comptabilise par ailleurs 62 admissions en affection longue durée pour cause psychiatrique chaque année. Là encore, c'est « un des taux les plus élevés de la Région Centre », selon la Mutualité française.
" Les problèmes de prise en charge des patients touchent toutes les générations "
Sans noircir le tableau, cette situation pose un certain nombre de défis à relever en matière de santé publique. Pour y répondre, une coordination locale en santé mentale vient de voir le jour dans le Lochois, à l'initiative du Pays et de la Mutualité française. Une vingtaine d'acteurs se sont réunis pour la première fois mardi dernier. Autour de la table, des professionnels de santé, du centre médico-psychologique de l'hôpital de Loches, des membres de l'Agence régionale de santé, ou encore des bénévoles d'associations comme Vies 37 engagée dans la prévention du suicide, SOS Addictions ou Vie libre contre l'alcoolisme. Mais il y avait aussi des représentants de l'Éducation nationale, du conseil général, de la sous-préfecture et des élus locaux d'Yzeures, Ciran, Tournon-Saint-Pierre… « Cela dépasse la seule psychiatrie », souligne Nolwenn Barré, de la Mutualité française.
Au-delà de cette première prise de contact, la tâche est vaste, tant la difficulté d'accès à l'offre de soins en santé mentale est aiguë dans le Lochois. Les professionnels se sentent parfois démunis. « Le diagnostic a fait ressortir le faible nombre de psychiatres (2) ainsi que le manque de places et les délais d'attente importants. Les problèmes de prise en charge des patients touchent toutes les générations, aussi bien les enfants présentant des troubles que les personnes âgées », précise Camille Antigny, chargée de mission santé au Pays.
Le diagnostic est posé. La thérapie va maintenant être élaborée collectivement.
 (1) Ce diagnostic a été réalisé par l'Observatoire régional de la santé, à la demande de l'Agence régionale de santé et du syndicat mixte du Pays Touraine Côté Sud. (2) A l'échelle du Pays de la Touraine côté sud, on ne comptait qu'un seul psychiatre libéral au 1er janvier 2012. Il est implanté à Loches.
à savoir
Précarité et santé mentale en Sud Touraine
> Que dit le diagnostic ? Le diagnostic local de santé précise que, dans le grand Lochois, la « difficulté d'accès à l'offre [de soins] oblige parfois certains médecins généralistes à devoir assurer le suivi psychiatrique de leurs patients ». Les professionnels de santé rencontrent « chez les adolescents […] des élèves en situation de mal-être (idées suicidaires, hospitalisation…) ». Le diagnostic fait le lien avec la pauvreté. Les professionnels de la santé mentale, note l'étude, « reçoivent et accompagnent des parents et des enfants qui sont dans des situations de précarité importantes. Le secteur sud Touraine est un secteur qui se paupérise. Le lien entre précarité et santé mentale est mis en lumière avec l'exemple de parents qui cumulent les difficultés et nécessitent un soutien et accompagnement dans la vie quotidienne ».
> Quatre réunions par an. La coordination localequi vient de voir le jour devrait se réunir trois à quatre fois par an, avec le soutien du réseau « Vivre et intervenir ensemble face au suicide » (Vies 37). Objectif : favoriser le partage d'informations entre les différents acteurs de la santé mentale, mettre en place des outils de travail qui leur soient communs, penser des actions à destination du grand public (sensibilisation…) et, plus largement, « prendre en compte la santé mentale dans toutes ses dimensions au-delà de la seule psychiatrie ».
Pierre Calmeilles