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mardi 13 janvier 2015

EUROPE : ETUDE SUR 3 PROGRAMMES DE PREVENTION DU SUICIDE EN MILIEU SCOLAIRE

Programmes de prévention du suicide en milieu scolaire: l'essai contrôlé randomisé étude Seyle

School-based suicide prevention programmes: the SEYLE cluster-randomised, controlled trial
The Lancet Volume 385, Issue 9962,  (3–9 January 2015) 

http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2814%2961213-7/abstract

Prof Danuta Wasserman, MDa, , , Christina W Hoven, DrPHb, c, d,  Camilla Wasserman, MAb, f, Melanie Wall, PhDc, e, Ruth Eisenberg, MScb, Gergö Hadlaczky, PhDa, Ian Kelleher, MDa, Marco Sarchiapone, MDf, g, Alan Apter, MDh, Judit Balazs, MDi, j, Julio Bobes, MDk, Romuald Brunner, MDl, Paul Corcoran, PhDm, Doina Cosman, MDn, Francis Guillemin, MDo, Christian Haring, MDq, Miriam Iosue, MAf, Michael Kaess, MDl, Jean-Pierre Kahn, MDp, Helen Keeley, MDm, George J Musa, PhDb, Bogdan Nemes, MDn, Vita Postuvan, PhDr, Pilar Saiz, MDk, Stella Reiter-Theil, PhDs, Airi Varnik, MDt, u, Peeter Varnik, MSct, u, Vladimir Carli, MDa
a National Centre for Suicide Research and Prevention of Mental Ill-Health (NASP), Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden
b Division of Child and Adolescent Psychiatry, New York State Psychiatric Institute, Columbia University, New York, NY, USA
c Department of Psychiatry, New York State Psychiatric Institute, Columbia University, New York, NY, USA
d Department of Epidemiology, Mailman School of Public Health, Columbia University, New York, NY, USA
e Department of Biostatistics, Mailman School of Public Health, Columbia University, New York, NY, USA
f Department of Medicine and Health Science, University of Molise, Campobasso, Italy
g National Institute for Health, Migration and Poverty, Rome, Italy
h Feinberg Child Study Centre, Schneider Children's Medical Centre, Tel Aviv University, Tel Aviv, Israel
i Vadaskert Child and Adolescent Psychiatric Hospital, Budapest, Hungary
j Institute of Psychology, Eötvös Loránd University, Budapest, Hungary
k Department of Psychiatry, Centro de Investigación Biomédica en Red de Salud Mental, University of Oviedo, Oviedo, Spain
l Section for Disorders of Personality Development, Clinic of Child and Adolescent Psychiatry, Centre of Psychosocial Medicine, University of Heidelberg, Heidelberg, Germany
m National Suicide Research Foundation, Cork, Ireland
n Clinical Psychology Department, Iuliu Hatieganu University of Medicine and Pharmacy, Cluj-Napoca, Romania
o Inserm CIC-EC, Nancy University Hospital, Nancy, France
p Department of Psychiatry, Nancy University Hospital, Nancy, France
q Institute for Clinical Evaluation, Department for Psychiatry and Psychotherapy B, State Hospital Hall, Tyrol, Austria
r Slovene Center for Suicide Research, Andrej Marusic Institute, University of Primorska, Koper, Slovenia
s Department of Clinical Ethics, Psychiatric Hospitals of the University of Basel, University Hospital Basel, Basel, Switzerland
t Estonian-Swedish Mental Health and Suicidology Institute, Tallinn, Estonia
u Tallinn University, Tallinn, Estonia

  • Effectiveness of school-based suicide prevention programmes

David A Brenta, ,
C Hendricks Brownb
a Western Psychiatric Institute and Clinic, Pittsburgh, PA 15213, USA
b Northwestern University Feinberg School of Medicine, Chicago, IL, USA
dans
The Lancet Volume 385, Issue 9962,  (3–9 January 2015)  
 http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140673614615865



article lié

Chez les jeunes

Prévention du suicide : impliquer les élèves donne de bons résultats
Par : la rédaction
Publié le 13 Janvier 2015 http://www.pourquoidocteur.fr/m/article-9458.html
Un nouveau programme de prévention impliquant les adolescents réduirait de 50 % les tentatives de suicide chez les jeunes, selon une étude publiée dans le journal « The Lancet ». 
Impliquer les élèves dans les programmes contre les tentatives de suicide est une méthode particulièrement efficace selon une étude parue dans la revue The Lancet. Ce programme, initié dans le cadre d’une étude européenne menée par l’Institut Karolinska en Suède, montre des résultats extrêmement impressionnants : une réduction de 50 % des tentatives de suicide chez les jeunes.

Les chercheurs ont en fait évalué trois stratégies auprès de 11 000 élèves âgés de 15 ans, répartis dans 168 écoles de dix pays de l’Union européenne.
La première méthode se focalise sur la formation des enseignants. L'objectif est de leur permettre de reconnaître les signes de troubles dépressifs, d’isolement et suicidaires chez leurs élèves. La deuxième méthode vise à identifier les élèves ayant des troubles grâce à un test de « dépistage ».

Efficacité des programmes en milieu scolaire 

La troisième méthode a été développée par les chercheurs de l’Institut Karolinska et par l’Université de Columbia, aux États-Unis. L’objectif est d’impliquer les élèves dans le programme, en leur apprenant à reconnaître les signes liés à un comportement suicidaire. Ce programme éducatif s’est déroulé sur quatre semaines (5 heures de formation).

Les résultats montrent que le programme de sensibilisation, développé par l'Institut Karolinska et l'Université de Columbia, est bien plus efficace que les autre méthodes. Quand la méthode de formation des enseignants ne montre pas vraiment de résultats probants (le nombre de suicides reste égal au groupe témoin), le programme de sensibilisation a vu, un an après son commencement, le nombre de tentatives de suicides et de pensées suicidaires graves réduire de 50 %, selon le Quotidien du Médecin.

« L’étude montre qu’il est possible de mettre en œuvre des programmes de prévention contre le suicide dans les écoles avec de bons résultats. Maintenant, nous pouvons passer à l’étape suivante : développer la méthode sur le Web ou comme application sur téléphone mobile pour atteindre le plus grand nombre possible de jeunes », a déclaré Danuta Wasserman, à la tête du Centre national de recherche sur le suicide et la prévention des problèmes de santé mentale (PNSA) à l’Institut Karolinska.

 ***

PSYCHIATRIE
Prévention du suicide : très tôt en milieu scolaire...

Un programme de sensibilisation à la santé mentale développé en milieu scolaire a permis de réduire les tentatives de suicide et les idées suicidaires chez des adolescents, dans une vaste étude européenne, selon des résultats à paraître dans The Lancet.
Un programme ce sensibilisation à la santé mentale développé en milieu scolaire montre des effets très bénéfiques sur la prévention du suicide.
Il s'agit de la première étude européenne, menée dans 168 écoles de 10 pays de l'Union européenne (Autriche, Espagne, Estonie, France, Hongrie, Irlande, Italie, Roumanie et Slovénie), évaluant de manière randomisée un programme de prévention des comportements suicidaires chez l'adolescent, font observer le Pr Danuta Wasserman du Karolinska Institutet à Stockholm et ses collègues. L'étude SEYLE montre qu'un programme de sensibilisation à la santé mentale, mis en oeuvre dans les établissements scolaires, s'adressant à tous les élèves, de courte durée (cinq heures sur un mois), permet de réduire de manière statistiquement significative le nombre de tentatives de suicides et la survenue d'idées suicidaires fortes par rapport à l'absence d'intervention, se félicitent-ils.
Le programme évalué (YAM pour Youth Aware of Mental Health Programme) a été développé pour cette étude : son objectif est de faire prendre conscience aux adolescents de l'importance de leur santé mentale, de leur faire connaître les facteurs de risque et des facteurs protecteurs associés au suicide, de les aider à identifier les symptômes dépressifs et anxieux ainsi qu'à mieux gérer les aléas de la vie, le stress et les comportements suicidaires. Concrètement, le programme est mis en oeuvre par des animateurs formés, à travers des ateliers interactifs et des jeux de rôle, des posters affichés dans les salles de classes, des exposés sur la santé mentale ainsi qu'un fascicule que les élèves peuvent emporter chez eux.
Dans l'étude, les chercheurs ont comparé de manière randomisée le programme YAM à deux autres interventions, le programme QPR (Question, Persuade and Refer), qui consiste à former les professeurs et les autres personnels scolaires à identifier les élèves à risque suicidaire et à communiquer avec eux pour les inciter à consulter, et le programme ProfScreen, qui s'appuie sur un questionnaire distribué aux élèves puis examiné par des professionnels de santé pour repérer les adolescents à risque et les adresser vers une consultation. Au total 11 110 élèves âgés de 14-15 ans ont été randomisés entre les trois programmes et un groupe contrôle. Pour des raisons éthiques, les posters éducatifs du programme YAM ont été mis à disposition des quatre groupes. Après un an de suivi, l'incidence des tentatives de suicide était significativement réduite au plan statistique parmi les adolescents ayant suivi le programme YAM, de 55% par rapport au groupe contrôle, alors que la baisse associée avec les deux autres interventions n'était pas significative. Les résultats étaient similaires pour les idées suicidaires, avec une incidence réduite de 50% avec le programme YAM par rapport au groupe contrôle. Aucune tentative de suicide n'a abouti au décès au cours de l'étude.
Sur la base de cette étude, les chercheurs ont calculé que le programme YAM permet d'éviter une tentative de suicide pour 167 élèves sensibilisés. Dans un éditorial, David Brent du Western Psychiatric Institute and Clinic à Pittsburgh et Hendricks Brown de la Northwestern University Feinberg School of Medicine à Chicago notent qu'en tenant compte à la fois des tentatives de suicide et des idées suicidaires, il suffit d'avoir 91 élèves sensibilisés pour éviter un cas. D'autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer le rapport coût-efficacité du programme YAM ainsi que tester d'autres modalités d'application, ajoutent les chercheurs. Les auteurs de l'éditorial leur suggèrent, avant une diffusion à grande échelle de ce programme, d'examiner notamment les données existantes pour d'autres programmes qui ont fait la preuve de leur efficacité en milieu scolaire.