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lundi 8 décembre 2014

Suicide. Le SMS testé en prévention

Suicide. Le SMS testé en prévention


Un banal SMS peut-il réduire le nombre de décès et de récidives de tentative de suicide ? C'est la question à laquelle l'étude Siam va tenter de répondre.

Les nouveaux modes de communication peuvent-ils devenir des outils de prévention du suicide ? Le CHRU de Brest teste depuis août l'impact de l'envoi d'un simple SMS.
« Depuis plusieurs années, des dispositifs de veille qui permettent d'aller au-devant de la demande de la personne en crise suicidaire sont développés. On témoigne ainsi du souci que l'on se fait pour elle », dit le Pr Michel Walter, psychiatre au CHRU de Brest.

Moins de récidives et de décès

À l'initiative du Pr Guillaume Vaiva de Lille, une étude Algas a évalué deux prises en charge différentes des personnes qui venaient d'être hospitalisées à la suite d'une tentative de suicide. Une partie des patients, en plus des soins classiques, recevait un appel téléphonique, pour prendre de leurs nouvelles, quinze jours après leur sortie de l'hôpital. S'il n'y avait pas de réponse à l'appel, un courrier personnalisé était adressé au patient. Une vingtaine de centres hospitaliers, dont Brest, ont participé entre 2010 et 2011 à cette étude évaluée à 6 et 12 mois. « Une diminution des décès et des récidives de tentatives de suicide chez les patients qui avaient été appelés au téléphone a été constatée. Nous avons donc décidé à Brest de lancer une autre étude, cette fois, avec le SMS ». L'étude Siam (Suicide intervention assisted by messages) va suivre de près deux groupes de 265 patients chacun.

Une méthode acceptée

Depuis le mois d'août, certains patients pris en charge aux urgences de l'hôpital de la Cavale Blanche à la suite d'une tentative de suicide peuvent être inclus dans Siam. Au CHRU de Brest, trois patients par jour sont hospitalisés après une tentative de suicide, soit 1.200 par an. « Seulement ceux qui n'ont pas eu besoin de plus de deux jours d'hospitalisation peuvent être inclus ». La moitié des personnes bénéficient, à leur sortie, d'un suivi classique avec un médecin ou psychiatre traitant et les autres reçoivent, en plus, un SMS personnalisé sur leur portable émanant de l'équipe des urgences. Là encore, une évaluation à six et douze mois après la sortie de l'hôpital permettra de juger de l'efficacité du SMS. « Huit centres en France vont participer à l'étude Siam qui est pilotée par Sofian Berrouiguet, dont la thèse, il y a deux ans, portait déjà sur l'acceptabilité par les patients d'un contact par SMS. Sur la vingtaine de patients sollicités, tous avaient accepté quel que soit leur âge ».


info + :
Etude : SIAM (Suicide intervention assisted by messages): the development of a post-acute crisis text messaging outreach for suicide prevention

Sofian Berrouiguet 1*, Zarrin Alavi 2, Guillaume Vaiva 3, Philippe Courtet 4, Enrique Baca-García 5, Pierre Vidailhet 6, Michel Gravey 8, Elise Guillodo 1, Sara Brandt 7 and Michel Walter 1
  • * Corresponding author: Sofian Berrouiguet sofian.berrouiguet@chu-brest.fr

1 Brest Medical University Hospital at Bohars, Adult Psychiatry, Bohars, 29820, France
2 INSERM Clinical Investigation Center 1412, Brest Medical University Hospital, Bohars, France
3 Clinical Investigation Center 9301, INSERM et CHU Lille, Lille INSERM U888France
4 Montpellier University Hospital, Montpellier, INSERM U1061, France
5 Department of Psychiatry at Fundación Jimenez Diaz Hospital, Autónoma University, CIBERSAM, Madrid 28040, Spain
6 Strasbourg Medical University Hospital, Adult Psychiatry, Strasbourg, 67000, France
7 Department of Psychology, Skidmore College, 815 North Broadway, Saratoga Springs 12866, NY, USA
8 Lanestel, 38 rue Jim Sévellec, Brest, 29200, France
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BMC Psychiatry 2014, 14:294  doi:10.1186/s12888-014-0294-8
The electronic version of this article is the complete one and can be found online at: http://www.biomedcentral.com/1471-244X/14/294