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vendredi 21 novembre 2014

RECHERCHE : Chronobiologie des tentatives de suicide: étude prospective portant sur 295 suicidants

Chronobiologie des tentatives de suicide: étude prospective portant sur 295 suicidantssource Congrès francais de psychiatrie / European Psychiatry 29 (2014) 563–592
E. Andresz 1, ∗, P. Delbrouck 2
1 CHU de Nantes, Interne en Psychiatrie, Nantes, France 2 CH de Saint-Nazaire Psychiatrie adulte intersectorielle, Saint-Nazaire, France
∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : emiandresz@msn.com (E. Andresz)
Plusieurs études ont mis en évidence des liens entre le chronotype du soir et la dépression. Compte-tenu des liens connus entre les troubles de l’humeur et le passage à l’acte suicidaire, nous avons cherché à étudier les liens entre le chronotype et les tentatives de
suicide (TS).   
Méthodologie la population source correspondait aux patients suicidants admis aux urgences psychiatriques du CH de Saint- Nazaire et le critère de jugement principal était le chronotype, établi à partir de la version courte du questionnaire de matinalité/vespéralité de Hörne et Ostberg (rMEQ).
Résultats
Nous avons inclus 295 sujets, dont 29 % présentaient un diagnostic de trouble de l’humeur. Un pourcentage de 28,8 % avait un chronotype du matin, 55,6 % un chronotype intermé diaire et 15,6 % avaient un chronotype du soir. Les chronotypes du soir étaient significativement plus jeunes et le plus souvent des hommes. Les dépressifs, ainsi que ceux avec une forte intentionnalité suicidaire présentaient des scores au rMEQ plus élevés, étaient plus âgés, plus souvent des femmes et faisaient leur TS significativement plus tôt. Quarante-sept pour cent des sujets passaient à l’acte entre 13:00 et 20:59.
Conclusion
Même si nous avons retrouvé une prévalence accrue du chronotype du soir par rapport à la population générale, nous n’avons pas mis en évidence d’association entre vespéralité et
dépression, et ni avec l’intentionnalité suicidaire, contrairement aux données de la littérature. Par contre, les patients qui faisaient leur TS le matin (05:00–12:59) étaient plus souvent diagnostiqués comme dépressifs, présentaient des scores de dépressions plus éle-
vés et une intentionnalité suicidaire plus forte que ceux passant à l’acte aux autres heures de la journée. Les liens entre le chronotype, la dépression et la suicidalité semblent complexes et des études supplémentaires, notamment longitudinales, sur la popula-
tion franc ̧ aise et incluant la qualité du sommeil seraient nécessaires pour mieux comprendre ces liens.

Pour en savoir plus
Drennan MD, Klauber MR, Kripke DF, Goyette LM. The effects
of depression and age on the Horne-Ostberg morningness- eveningness score. J Affect Disord 1991;23(2):93–8.
Horne JA, Ostberg O. A self-assessment questionnaire to determine morningness-eveningness in human circadian rhythms. Int J Chronobiol 1976;4(2):97–110.
Selvi Y, Aydin A, Boysan M, Atli A, Agargun MY, Besiroglu L. Associations between chronotype, sleep quality, suicidality, and depressive symptoms in patients with major depression and healthy controls.
Chronobiol Int 2010;27(9–10):1813–28.
Courtet P, Gottesman II, Jollant F, Gould TD. The neuroscience of suicidal behaviors: what can we expect from endophenotype strategies? Transl Psychiatry 2011;1(5):e7.
http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2014.09.240