Pages

jeudi 6 novembre 2014

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, "arrêtera début 2015 de nouvelles mesures de prévention" des suicides dans la police dont le nombre est préoccupant

REVUE DE PRESSE DE de la réunion du 5 novembre 2014 de la Direction générale de la police nationale (DGPN)  à propos des suicides de policiers avec l'ensemble des organisations syndicales.


Suicides dans la police: un "vrai malaise" selon les syndicats

Par LEXPRESS.fr, publié le 05/11/2014 http://www.lexpress.fr/actualite/societe/suicides-dans-la-police-un-vrai-malaise-selon-les-syndicats_1619217.html#5asIDiVymh65s0cf.99

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, "arrêtera début 2015 de nouvelles mesures de prévention" des suicides dans la police dont le nombre est préoccupant, a annoncé mercredi la direction de la police à l'issue d'une réunion avec les syndicats.


Selon des études sur le suicide, la moitié des policiers et gendarmes mettant fin à leur jours le font avec leur armes.
AFP PHOTO / MARTIN BUREAU



La Direction générale de la police nationale (DGPN) a tenu mercredi place Beauvau une réunion sur à propos des suicides de policiers, sujet sensible et parfois tabou avec l'ensemble des organisations syndicales. Dans un communiqué, elle a rapporté que, depuis début 2014, il y avait eu 46 suicides de policiers, un chiffre jugé inquiétant par les syndicats. A ce rythme, ils craignent que le record de 1996 - 70 suicides de policiers contre 50 par an en moyenne - soit égalé.

Pour la DGPN, ces suicides sont "autant de drames très durement ressentis par les familles mais aussi par toute la communauté policière". "Le ministre de l'intérieur, pleinement engagé (...) a annoncé le 30 septembre dernier qu'il réunirait" les syndicats "dès le début 2015 afin d'arrêter de nouvelles mesures de prévention des suicides", ajoute la DGPN dans son communiqué. "C'est dans cette perspective que le directeur général de la police nationale a réuni" mercredi les syndicats "pour une réunion de travail", dit-elle.

"Un plan d'action"

Il a été rappelé lors de cette réunion, selon elle, que "malgré les mesures prises ces dernières années" pour lutter contre les suicides "la recherche d'autres solutions doit être amplifiée". Bernard Cazeneuve installera, après les élections professionnelles du 4 décembre prochain dans la police, un "comité d'hygiène et de sécurité". Sa "première réunion sera exclusivement consacrée à la prévention des suicides" et "permettra d'arrêter un plan d'action".

"Sans attendre, dit la DGPN, sur un plan plus général, pour mieux prendre en compte les problématiques de santé et de sécurité au travail, un guide pédagogique, pratique et rédigé en concertation avec les syndicats de police a été élaboré". Il est "conçu comme un vade-mecum destiné à l'ensemble des échelons hiérarchiques et des fonctionnaire" et "apportera aux policiers des réponses et des modes opératoires concrets sur des modalités pratiques de prise en charge des personnels en souffrance par les réseaux de soutien" existants.
"Un vrai malaise" selon les syndicats

Les syndicats de police, interrogés par la presse après la réunion, ont confirmé ces mesures. Il y a selon eux un "vrai malaise aujourd'hui". Les causes des suicides "sont diverses", privées souvent mais parfois liées au "stress", à la "violence" et la "pression hiérarchique", disent-ils.

Le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, a déclaré à la presse que 46 suicides "c'est un chiffre important". "Même s'il y en avait deux ou trois c'est une souffrance", a-t-il ajouté et "il faut mieux pouvoir détecter les signaux faibles". Les policiers font "un métier difficile", sont "confrontés à la violence et l'irrespect" mais "ont aussi des moments de doute et d'inquiétudes", a-t-il dit.

Il n'entend pas revenir sur la "doctrine d'emploi" des armes de service que le policier peut avoir sur lui entre son travail et son domicile par exemple. La moitié des policiers et gendarmes mettant fin à leur jours le font avec leur armes, selon les études sur le sujet.
Avec

***
Cazeneuve annoncera des mesures début 2015
AFP 5 novembre 2014 http://www.liberation.fr/politiques/2014/11/05/suicides-dans-la-police-cazeneuve-annoncera-des-mesures-debut-2015_1137110
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 3 novembre 2014 à Calais (Photo Denis Charlet. AFP)


Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, «arrêtera début 2015 de nouvelles mesures de prévention» des suicides dans la police dont le nombre est préoccupant, a annoncé mercredi la direction de la police à l’issue d’une réunion avec les syndicats.

La Direction générale de la police nationale (DGPN) a tenu mercredi place Beauvau une réunion sur ce sujet sensible et parfois tabou avec l’ensemble des organisations syndicales.

Dans un communiqué, elle a rapporté que, depuis début 2014, il y avait eu 46 suicides de policiers, un chiffre jugé inquiétant par les syndicats. A ce rythme, ils craignent que le record de 1996 - 70 suicides de policiers contre 50 par an en moyenne - soit égalé.

Pour la DGPN, ces suicides sont «autant de drames très durement ressentis par les familles mais aussi par toute la communauté policière».

«Le ministre de l’intérieur, pleinement engagé (...) a annoncé le 30 septembre dernier qu’il réunirait» les syndicats «dès le début 2015 afin d’arrêter de nouvelles mesures de prévention des suicides», ajoute la DGPN dans son communiqué.

«C’est dans cette perspective que le directeur général de la police nationale a réuni» mercredi les syndicats «pour une réunion de travail», dit-elle.

Il a été rappelé lors de cette réunion, selon elle, que «malgré les mesures prises ces dernières années» pour lutter contre les suicides «la recherche d’autres solutions doit être amplifiée».

M. Cazeneuve installera, après les élections professionnelles du 4 décembre prochain dans la police, un «comité d’hygiène et de sécurité». Sa «première réunion sera exclusivement consacrée à la prévention des suicides» et «permettra d’arrêter un plan d’action».

«Sans attendre, dit la DGPN, sur un plan plus général, pour mieux prendre en compte les problématiques de santé et de sécurité au travail, un guide pédagogique, pratique et rédigé en concertation avec les syndicats de police a été élaboré».

Il est «conçu comme un vade-mecum destiné à l’ensemble des échelons hiérarchiques et des fonctionnaire» et «apportera aux policiers des réponses et des modes opératoires concrets sur des modalités pratiques de prise en charge des personnels en souffrance par les réseaux de soutien» existants.

Les syndicats de police, interrogés par la presse après la réunion, ont confirmé ces mesures. Il y a selon eux un «vrai malaise aujourd’hui». Les causes des suicides «sont diverses», privées souvent mais parfois liées au «stress», à la «violence» et la «pression hiérarchique», disent-ils. AFP

***


Suicides de policiers : «Ils n'en peuvent plus d'être montrés du doigt»
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/11/05/01016-20141105ARTFIG00143-suicides-de-policiers-ils-n-en-peuvent-plus-d-etre-montres-du-doigt.php

Par Judith Duportail Publié le 05/11/2014
La Direction générale de la police nationale (DGPN) rencontre ce mercredi après-midi les organisations syndicales pour évoquer la douloureuse question des suicides dans la police. Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa Police, confie au Figaro ce qu'il attend de cette rencontre.


LE FIGARO. - Comment lutter contre les suicides dans la police?

Philippe Capon, secrétaire général Unsa Police. - Depuis le début de l'année 2014, 46 policiers se sont donnés la mort. Au cours de ces cinq dernières années, la moyenne des suicides dans la police nationale tourne autour de 42 par an. Ce chiffre est extrêmement inquiétant et révélateur d'un mal-être profond dans la police. Ce désarroi ne touche pas seulement les gardiens de la paix, mais tous les échelons de la police. Nous aimerions déjà que le ministère de l'Intérieur soit plus transparent avec nous dans son travail, que nous sachions davantage qui s'occupe de la prévention suicide. Le dossier nous donne l'impression d'être traité par tout le monde et personne à la fois. Il faudrait ensuite créer des cadres de dialogue au sein des commissariats, permettre aux policiers d'exprimer ce qu'ils ressentent. Au retour d'une intervention difficile, aucun «debrief» collectif n'est jamais prévu, par exemple. C'est une initiative simple mais qui permettrait à chacun de confier son ressenti, faire son autocritique ou même se féliciter si besoin. Certaines angoisses se régleraient facilement si elles avaient la possibilité d'être évacuées.

Aujourd'hui, il est difficile pour un policier d'avouer son mal-être?

C'est quasiment impossible. Il fait partie du métier de policier de se montrer fort, courageux. Pourtant chacun rencontre à un moment ou un autre des doutes, des questions, des difficultés. Mais montrer qu'on a des failles, c'est prendre le risque d'être stigmatisé, exclu du groupe. D'autant plus que la hiérarchie voudra retirer son arme à cet homme, et qu'il ne pourra donc plus aller sur le terrain. Quand vous êtes un passionné de terrain, vous retrouvez à exécuter des tâches de bureau ne fera qu'accentuer votre malaise.

Vous pensez donc qu'il ne faut pas retirer son arme à un policier en difficulté?

Cela ne doit pas être automatique. Ceux qui le veulent devraient en effet pouvoir déposer leur arme dans un casier spécifique. Mais la priorité réside dans l'instauration d'un climat de confiance et de dialogue. La mort malheureuse de Rémi Fraisse est, par exemple, très mal vécue par les policiers aujourd'hui. Déjà parce que c'est un fait très grave. Aussi parce qu'ils sont l'objet de tous les quolibets, insultes, etc. Dans la rue, des inconnus les traitent de «tueur de manifestant» gratuitement. Dans leurs familles, ils ont tous un parent plus ou moins proche pour les insulter à chaque réunion. Les policiers n'en peuvent plus d'être stigmatisés, montrés du doigt, de voir leur travail dénigré. Pas une seule réunion n'a été prévue pour évoquer la suspension de l'utilisation des grenades décidée par Bernard Cazeneuve, pas un seul cadre de discussion pour discuter de la mort de ce manifestant et des questions qu'elle pose. Ce n'est pas normal. Nous devons également rencontrer le ministre de l'Intérieur d'ici le début 2015 en vue de l'élaboration d'un plan d'action. C'est ce que nous lui dirons.