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jeudi 16 octobre 2014

Saintes : les « petits patrons », objet d’une exposition


Saintes : les « petits patrons », objet d’une exposition

Ancien patron, Jean Lecourieux-Bory a imaginé des portraits décalés sur le monde de l’entreprise.
Saintes : les « petits patrons », objet d’une exposition
Ancien patron, Jean Lecourieux-Bory est revenu à sa première passion, la photo. Il en a fait son métier depuis 2012. © Photo
Photo J.-L. B.
Fabien Paillot saintes@sudouest.fr
La salle des Pas-Perdus du tribunal de grande instance de Saintes accueille, le temps d'une semaine, une exposition photographique. Professionnel, Jean Lecourieux-Bory y présente - jusqu'à demain soir - une dizaine de tirages issus d'une série consacrée aux petits patrons et au monde de l'entreprise. Ce travail s'intitule d'ailleurs « Les Petits Patrons ».
Ses clichés en noir et blanc retracent, avec humour et cynisme, les différentes étapes rencontrées par les entrepreneurs. Son travail n'omet pas non plus une dimension beaucoup plus sombre, notamment lorsque le photographe met en scène « le burn-out » (cliché ci-contre). De la création d'une « boîte » à la paperasse administrative en passant par la liquidation judiciaire, Jean Lecourieux-Bory aborde ainsi toutes les facettes d'une histoire méconnue, celle vécue par un grand nombre de Français lancés dans ce grand bain.
Installé à Bourges, le photographe n'a pas choisi ce thème au hasard. Il a lui-même été un petit patron. Jean Lecourieux-Bory a d'ailleurs traversé les différentes étapes qu'il a mis en scène dans ses travaux.
« Je me sentais légitime », juge-t-il aujourd'hui. D'abord opticien, le quadragénaire s'est ensuite installé à son compte et a changé de métier. Durant une dizaine d'années, il a fabriqué « des grues et des wagons ». « Ma mère voulait que je fasse un métier sérieux », lâche-t-il pour justifier ses choix de carrière. Sa passion de jeunesse l'a pourtant rattrapé lorsqu'il a rencontré ses premières difficultés.
Huit mois de travail
« J'ai toujours voulu faire de la photo. Quitte à se ramasser, autant sauter le pas », s'amuse-t-il. Jean Lecourieux-Bory s'est donc mis à la photographie et en a fait son nouveau métier. Devenu professionnel en 2011, il travaille depuis sur cet univers qu'il a longtemps côtoyé.
Sa démarche se veut « plus artistique que militante ». Ce thème, explique-t-il, n'avait jamais été traité, contrairement à d'autres sujets éculés. « Lorsque j'ai fermé mon entreprise, j'ai fait quelques photos. » Plus tard, ces clichés lui sont revenus en tête. Le Berruyer venait de trouver son idée. Il y a consacré huit mois de travail. Le résultat connaît depuis quelques mois un franc succès.
La série a été exposée dans différentes villes et manifestations. « J'ai fait ça pour le grand public, détaille le quadragénaire. Mais ce sont des professionnels qui y ont trouvé un intérêt. » À Saintes, l'un des greffiers du tribunal de commerce, Marc Binnié, a justement découvert ce travail alors qu'il assistait à un colloque à Montpellier.
« C'est la première fois que je vois les difficultés des entrepreneurs mises en images, avance-t-il. Le greffier a été touché par « le ton et l'approche » du photographe. « Ces clichés valent beaucoup de discours », juge Marc Binnié qui a souhaité les voir exposés à Saintes. « Il a trouvé dans mon travail de quoi illustrer le sien », sourit le photographe. Marc Binnié œuvre beaucoup en effet pour les entrepreneurs au sein du tribunal de commerce de Saintes, notamment au travers d'un dispositif de prévention du suicide.
Programmé dans différentes expositions jusqu'en mars prochain, Jean Lecourieux-Bory se dit heureux de cet accueil. « Les gens comprennent ce que je veux faire. » Il ne s'attendait pourtant pas à un tel succès. Lui envisageait plutôt ce travail comme une sorte d'exutoire. « Chaque fois que je faisais une photo, j'avais l'impression de me libérer », estime-t-il.
Le Berruyer vit désormais de son activité. Ses clichés font l'objet de commandes et se vendent sous la forme d'un livre : « Ça m'aide à continuer ». Sur sa lancée, Jean Lecourieux-Bory a choisi de travailler sur des thèmes économiques. « Le sujet est vaste, mais personne ne l'aborde en photographie. »
L'histoire ne dit pas s'il privilégiera les autoportraits. Car c'est lui le petit patron présent sur tous ses clichés. Le photographe s'est mis en scène sur chacun d'entre eux, « par simplicité ». Jean Lecourieux-Bory sera présent demain, au tribunal de Saintes, pour en parler.



INFO ++
http://www.lecourieux-bory-photography.com

Pour en savoir plus sur le dispositif voir les posts du

vendredi 2 mai 2014 EMISSION FRANCE 2 SAMEDI 3 MAI 13h15 dispositif de prévention du suicide des chefs d'entreprise

lundi 2 décembre 2013 Suicide des chefs d'entreprise : un dispositif pour éviter que les petits patrons craquent 

lundi 8 juillet 2013 INITIATIVE DANS LE POITOU CHARENTE TRIBUNAL DE COMMERCE ET PREVENTION DU SUICIDE

 


http://blogdinfosuicide.blogspot.fr/2013/12/suicide-des-chefs-dentreprise-un.html