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mardi 7 octobre 2014

DEBAT QUESTION Face au mal-être de nos enfants et de nos adolescents, quel rôle pour l’infirmier libéral ?

Face au mal-être de nos enfants et de nos adolescents, quel rôle pour l’infirmier libéral ?

article sur http://albus.fr/logiciel_infirmiere/sesam_vitale_infirmier/2014/10/face-au-mal-etre-de-nos-enfants-et-de-nos-adolescents-quel-role-pour-linfirmier-liberal/ - 1 oct 2014

Le lundi 22 septembre, l’UNICEF publiait le résultat d’une grande étude menée sur toute la France de mars à mai 2014 concernant les enfants et les adolescents. Cette consultation nationale des 6-18 ans « Écoutons ce que les enfants ont à nous dire » est plutôt alarmante quant aux résultats fournis. Nos enfants français vont mal. Et vous, infirmiers libéraux, professionnels médicaux de la proximité et de la famille, pensez-vous que votre rôle pourrait devenir une des solutions à ce grave problème ?

L’enquête de l’UNICEF de septembre 2014 concernant les 6-18 ans et ses résultats

11 232 enfants, dont 62% âgés de 12 à 18 ans, répartis sur toute la France ont été interrogés par l’UNICEF pendant trois mois sur plus de 150 questions concernant les différents aspects de leur vie en famille, à l’école, dans leur quartier et dans leur ville. Les résultats de cette étude ont été analysés par le laboratoire Cités et Sociétés, en collaboration avec Serge Paugam, chercheur et sociologue (CNRS-EHESS) et Catherine Dolto, haptopsychothérapeute.
Malheureusement, les résultats obtenus font état d’une grande souffrance psychologique chez nos jeunes : « selon les répondants, la souffrance psychologique augmente aussi avec l’âge et frappe particulièrement les plus de 15 ans (43,3%) », un chiffre qui pour la totalité de la classe d’âge des 6 -18 ans s’élève tout de même à 36%. Les raisons de ce mal-être ?
Beaucoup de facteurs rentrent en ligne de compte, mais certains s’identifient clairement : privations matérielles, difficultés d’intégration sociale, manques de soutien psychoaffectif parental, peurs de l’échec scolaire et une nouveauté bien triste des années 2.000, les harcèlements sur les réseaux sociaux…
Ce mal-être s’exprimera donc de différentes façons, la plus tragique étant le suicide ou les pulsions suicidaires, qui concernent en particulier les 12-18 ans : « l’idée du suicide concerne 28% des participants, en particulier les filles, tandis que la tentative de suicide aurait été vécue par près de 11% d’entre eux » .
Puis le malaise psychologique, « 81% des participants ont avoué qu’il leur arrivait d’être tristes ou  cafardeux, 52% de n’avoir plus goût à rien », trouvera aussi sa terrible solution dès le plus jeune âge dans les conduites addictives, illusions d’un bien-être dérisoire. Ainsi « plus de 41% des plus de 15 ans disent boire de l’alcool et avoir déjà été en état d’ivresse, et près de 32% avoir déjà pris de la drogue ou fumer du cannabis », ce qui laisse présager le pire pour leur future vie d’adulte.
Et c’est bien là que le rôle thérapeutique et préventif de l’infirmier libéral peut être un atout indéniable à une meilleure prise en charge de ce grave problème de société. N’oublions pas que les enfants et les adolescents d’aujourd’hui seront les adultes de demain !

L’importance du rôle de l’IDEL dans la prise en charge des addictions et des souffrances psychologiques

À première vue le public enfant et adolescent ne semble pas être le public massif des infirmiers libéraux. Et pourtant, comme l’indiquait la brochure de l’association Sidéral Santé de 2001 « c’est pourtant bien au niveau de la prévention primaire que se feront jour les enjeux de la santé de demain ». En effet, il semble primordial que le malaise adolescent soit pris particulièrement au sérieux, tant sa gravité augmente d’année en année et surtout tant il marque de ses comportements addictifs et pathogènes les adultes d’aujourd’hui et de demain.
À l’heure où l’on souhaite réaffirmer de nouveau les compétences infirmières, le colloque du 5 décembre 2012 L’infirmier face aux addictions mené par le RESPADD et par la fédération ADDICTION, rappelait que seule l’infirmière possédait dans son champ de compétences la fonction éducative, la fonction thérapeutique et la fonction réduction des risques.
Ainsi le responsable de l’ONI présent à ce colloque, Karim Mameri, rappela que « infirmiers et infirmières sont en première ligne et, en qualité de professionnels de santé de proximité, ils peuvent contribuer à une meilleure prise en charge et une meilleure prévention des addictions »   et que « les infirmiers(ères) doivent pouvoir développer leur rôle de premier recours face aux addictions. ». Encore faut-il pouvoir leur en donner le temps et les moyens nécessaires… Toutefois, sachez que, dans le cadre du DPC, certaines formations proposent désormais des formations afin de savoir identifier les situations de détresse chez l’adolescent. Une avancée significative ou une goutte d’eau dans l’océan ? Seul l’avenir nous le dira…
Que pensez-vous des résultats de cette étude de l’UNICEF, êtes-vous surpris par ces chiffres ? En tant qu’infirmier libéral, comment vous impliquez-vous dans ce rôle de prévention des addictions ? Avez-vous déjà suivi la formation pour IDEL, concernant les situations de détresse chez l’adolescent, qu’en avez-vous pensé ?
y repondre
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