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samedi 27 septembre 2014

UNE HISTOIRE DE LA PREVENTION DU SUICIDE ANECDOTE



Une série de suicides tragiques survient à Budapest, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, de nombreux habitants se seraient jetés dans les eaux sombres du Danube obligeant les autorités à mettre en place des patrouilles afin de surveiller les quais et les ponts et de protéger ainsi les accès au fleuve. À l’époque certains ont cru que ce phénomène pouvait avoir été causé par une chanson très populaire en Hongrie : Szomorú Vasárnap (Sombre dimanche).
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Article du « Sunday Times » de Perth, paru le 17octobre 1937
Dans un article du journal américain le Sunday Times de Perth (Dakota du Nord), on racontait même que Budapest, qui avait toujours attiré de nombreux touristes en provenance du monde entier, commençait à se transformer en Ville des suicides.

Szomorú Vasárnap est un morceau de jazz écrit en 1933 par l’artiste hongrois Rezső Seress, en mémoire des êtres défunts aimés du compositeur. Ce morceau, très triste et mélancolique, est devenu célèbre, principalement parce qu’il a été interdit dans la plupart des établissements de Budapest qui craignaient de pousser leurs clients au suicide.

Cette chanson a été reprise par la suite par plus d’une soixantaine d’interprètes, dont Bjork, Ray Charles, Elvis Costello, Damia, Claire Diterzi, Marianne Faithfull, Serge Gainsbourg, Billie Holiday, Sinéad O’Connor, Sanseverin ou Sarah Vaughan.



Sombre dimanche...

Les bras tout chargés de fleurs

Je suis entré dans notre chambre le cœur las

Car je savais déjà que tu ne viendrais pas

Et j’ai chanté des mots d’amour et de douleur

Je suis resté tout seul et j’ai pleuré tout bas

En écoutant hurler la plainte des frimas...

Sombre dimanche...

Je mourrai un dimanche où j’aurai trop souffert

Alors tu reviendras, mais je serai parti

Des cierges brûleront comme un ardent espoir

Et pour toi, sans effort, mes yeux seront ouverts

N’aie pas peur, mon amour, s’ils ne peuvent te voir

Ils te diront que je t’aimais plus que ma vie

Sombre dimanche...



Deux films sont construits autour de cette chanson : Sombre Dimanche, un film français réalisé par Jacqueline Audry, sorti en 1948. Le film met en scène un suicide que provoque la nostalgie du morceau Sombre Dimanche. Et La Chanson du sombre dimanche (ou Une chanson d’amour et de mort, titre télé ; en anglais Gloomy Sunday, a Song of Love and Death, un film germano-hongrois réalisé par Rolf Schübel, sorti en 1999.

Le second film raconte l’histoire de Jan Laszlo, un jeune musicien hongrois, qui peu avant la guerre, est réfugié en France, et qui éprouve des déconvenues sentimentales. Un jour de cafard, il compose une chanson Sombre Dimanche qui plaît à l’éditeur Max. Pour lui assurer un bon lancement, ce dernier, sans scrupules, a recours aux services de Bob, son complice en cas de coup tordu. Bob a une maîtresse, Michèle, qu’il persuade de simuler un suicide provoqué par la nostalgie du morceau. Tout réussit. À cette occasion, Jan rencontre Michèle et s’en éprend. Mais Bob lui apprend que toute l’affaire n’était que simulacre publicitaire...

Le compositeur Rezső Seress s’est suicidé en se jetant par la fenêtre de son appartement. Il venait d’écouter une dernière fois son chef-d’œuvre noir. Il survécut à cette première tentative, mais à l’hôpital où il avait été conduit il parvint cette fois à se donner la mort en s’étranglant à l’aide d’un câble. C’était un dimanche pluvieux.
Les légendes urbaines entourant cette chanson lui ont valu d’être surnommée « le morceau interdit à Budapest » ou encore « le morceau suicidaire hongrois ». Les rumeurs (interdictions à la radio, vagues de suicide), provenant en partie d’une campagne visant à la promouvoir, sont cependant sans fondement.

Cependant, le magazine néerlandais Het Leven publia en 1937 un reportage photo sur l’insolite création d’un Club du sourire (Smile Club) censé lutter contre ce problème de suicides en apprenant aux citoyens à sourire avec des méthodes saisissantes d’humour noir ou d’ironie féroce.
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Le Club du sourire vu par le magazine néerlandais Het Leven en 1937
Club du sourire contre ville des suicides
Publié le 24 septembre 2014