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samedi 6 septembre 2014

ETUDE RECHERCHE FRANCE Troubles du spectre autistique et suicidalité


Troubles du spectre autistique et suicidalité
G. Huguet a  g.huguet@chu-tours.fr, Y. Contejean b, C. Doyen b

a Équipe de psychiatrie de liaison, clinique psychiatrique universitaire, CHRU de Tours, boulevard Tonnelé, 37044 Tours cedex 01, France 
b 8e secteur de pédopsychiatrie, centre hospitalier Sainte-Anne, 7, rue Cabanis, 75674 Paris cedex 14, France 

Résumé

Introduction

L’objet de cette revue de la littérature est d’exposer les caractéristiques cliniques et épidémiologiques de la suicidalité chez les sujets souffrant de troubles du spectre autistique, afin d’identifier les facteurs favorisant le passage à l’acte, au sein de cette population souvent exclue des études sur le suicide.

Méthode

L’ensemble des articles recueillis dans Medline sur PubMed, avec les items « autism spectrum disorder », « pervasive developmental disorder », « Asperger's syndrome », « suicide », « suicide attempt », « suicide behavior », ont été analysés.

Résultats

Sur l’ensemble de notre recherche, 21,3 % des sujets présentant un trouble du spectre autistique rapportent des idées suicidaires, ont fait une tentative de suicide ou bien sont décédés par suicide (115 sujets sur 539) et 7,7 % des sujets pris en charge pour des idées suicidaires ou une tentative de suicide présentent un trouble du spectre autistique (62 sujets sur 806). Les idées suicidaires sont particulièrement fréquentes chez les adolescents et les jeunes adultes. Les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les autistes de haut niveau et les sujets Asperger. Les méthodes utilisées sont le plus souvent potentiellement létales et violentes, voire fatales. Le risque suicidaire dépend de nombreux facteurs qui mettent en avant la vulnérabilité de ces sujets, issue des symptômes autistiques et développementaux. Vulnérabilité compliquant le diagnostic des troubles dépressifs et anxieux comorbides, principaux facteurs liés à la suicidalité. Et vulnérabilité à la source d’abus (physiques, sexuels) et d’une victimisation par les pairs, favorisant des passages à l’acte.

Conclusion

Pour lutter contre ces phénomènes des programmes globaux personnalisés d’interventions apparaissent indispensables à appliquer de manière précoce pour favoriser toujours plus l’autonomie, l’adaptation et la qualité de vie.