Caractéristiques des médecins associées à l’exploration du risque
suicidaire chez des patients souffrant de dépression : étude sur le
panel français d’observation des pratiques et des conditions d’exercice
en médecine générale
Titre original : Physicians' characteristics associated with exploring suicide risk among patients with depression: a French panel survey of general practitioners
Auteurs : Bocquier, A., Pambrun, E., Dumesnil, H., Villani, P., Verdoux H, Verger, P.
Affiliations : INSERM, UMR912 "Economics and Social Sciences Applied to Health &
Analysis of Medical Information" (SESSTIM), Marseille, France ; Aix
Marseille University, UMR_S912, IRD, Marseille, France ; ORS PACA,
Southeastern Health Regional Observatory, Marseille, France. aurelie.bocquier@inserm.fr
Etude en ligne en anglais : http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0080797
Edition : December 10, 2013
Revue PloS One ; 8 , 12 : DOI: 10.1371/journal.pone.0080797
Résumé du document en français Contexte : Les médecins généralistes (MG) ont un rôle clé à jouer dans la prévention du suicide mais interrogent peu fréquemment les patients souffrant de dépression sur leurs idées suicidaires. Les caractéristiques des MG associées à cette pratique sont mal connues. Les objectifs étaient de 1) décrire les attitudes des MG vis-à-vis du suicide, les obstacles perçus et les pratiques auto-déclarées dans l’exploration du risque suicidaire chez des patients souffrant de dépression et 2) analyser les facteurs associés à ces pratiques.
Méthodes : Cette enquête transversale a été menée en 2011 auprès d’un panel de MG français sélectionnés aléatoirement (participation 1249/1431=87,3 %). Les MG ont été interrogés avec un questionnaire standardisé explorant leurs caractéristiques professionnelles et personnelles, leurs attitudes et pratiques d’exploration du risque suicidaire chez les patients souffrant de dépression. Un score d’exploration du risque suicidaire a été construit à partir des réponses à cinq questions. Les caractéristiques associées à ce score ont été étudiées par un modèle de régression linéaire multiple..
Résultats : La majorité (86,4 %) des MG a déclaré questionner, souvent ou très souvent, les patients présentant une dépression sur la présence d'idées suicidaires ; moins de 30 % ont déclaré explorer fréquemment l’existence d’un scenario suicidaire. Pour 42,3 % des MG, « les patients déclarant des idées suicidaires ne passent pas souvent à l’acte ». La participation à une formation médicale continue sur le suicide, à un réseau en santé mentale et l’expérience récente d’un suicide dans la patientèle étaient indépendamment associées à une exploration plus complète du risque suicidaire. La réticence à interroger les patients sur le suicide et la perception de compétences insuffisantes étaient associés à un score plus bas.
Conclusion : Cette étude montre une grande variabilité dans les pratiques des MG français concernant l’exploration du risque de suicide chez les patients déprimés. Les interventions visant à améliorer la formation initiale des MG et la formation continue sur le suicide et/ou la dépression et leur collaboration avec les spécialistes de la santé mentale doivent être développées et leurs impacts évalués.
Mots clés BDSP Etat dépressif, Médecin généraliste, Suicide
Pages
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lundi 30 décembre 2013
vendredi 27 décembre 2013
LA LETTRE INFO DE L'UNPS
Les Infos brèves de l'UNPS octobre- Décembre 2013
http://www.infosuicide.eu/contacts/unps/telechargement/lettre/UNPS%20infos%20br%C3%A8vesoctdec2013.pdf
http://www.infosuicide.eu/contacts/unps/telechargement/lettre/UNPS%20infos%20br%C3%A8vesoctdec2013.pdf
vendredi 20 décembre 2013
COMMUNICATION SUICIDALITÉ ET ADDICTIONS À L’ADOLESCENCE
SUICIDALITÉ ET ADDICTIONS À L’ADOLESCENCE Communication lors des 9èmes Journées AP-HP de l’addictologie hospitalière et des ELSA «Accueil des jeunes consommateurs»
HEGP, Paris, 21/11/2013
Dr Jean- Michel Delile, psychiatre, CEID Bordeaux
www.ceid-addiction.com
TÉLÉCHARGEABLE http://www.ceid-addiction.com/img/telechargements/191_Accueil-des-jeunes-consommateurs_Suicidalite-et-addictions-a-l-adolescence_AP-HP-2013.pdf
HEGP, Paris, 21/11/2013
Dr Jean- Michel Delile, psychiatre, CEID Bordeaux
www.ceid-addiction.com
TÉLÉCHARGEABLE http://www.ceid-addiction.com/img/telechargements/191_Accueil-des-jeunes-consommateurs_Suicidalite-et-addictions-a-l-adolescence_AP-HP-2013.pdf
NOTICE PUBLICATION "Tentatives de suicide chez 48 enfants âgés de 6 à 12ans"
Archives de pédiatrie
Volume 20, numéro 12
pages 1296-1305 (décembre 2013)
Volume 20, numéro 12
pages 1296-1305 (décembre 2013)
Doi : 10.1016/j.arcped.2013.09.016
Reçu le : 29 mars 2013 ;
accepté le : 23 septembre 2013
Mémoires originaux
http://www.em-consulte.com/article/852136/article/tentatives-de-suicide-chez-48%C2%A0enfants-ages-de-6%C2%A0a-
http://www.em-consulte.com/article/852136/article/tentatives-de-suicide-chez-48%C2%A0enfants-ages-de-6%C2%A0a-
CANADA NOTICE ARTICLE Suicidalité chez les adolescents appartenant au spectre de l’autisme
Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'adolescence
Volume 61, numéro 7-8
pages 409-414 (octobre 2013)
Volume 61, numéro 7-8
pages 409-414 (octobre 2013)
Doi : 10.1016/j.neurenf.2013.07.005
Mises au point
http://www.em-consulte.com/article/849110/article/suicidalite-chez-les-adolescents-appartenant-au-sp
Suicidalité chez les adolescents appartenant au spectre de l’autisme
Suicidality in adolescents with autism spectrum disorder
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P. Abadie a, ⁎, b, c , B. Balan a, M. Chretien c, C. Simard c
a Programme
des troubles affectifs, clinique des troubles de l’humeur, hôpital
Rivière-des-Prairies, 7070, boulevard Perras, H1E 1A4, Montréal, Québec,
Canada
b Département
universitaire de psychiatrie, université de Montréal, 2900, boulevard
Édouard-Montpetit, H3T 1J4, Montréal, Québec, Canada
c Programme
des troubles du spectre autistique, hôpital Rivière-des-Prairies, 7070,
boulevard Perras, H1E 1A4, Montréal, Québec, Canada
⁎Auteur correspondant.
Les
conduites suicidaires sont évoquées cliniquement chez les enfants et
adolescents avec un trouble du spectre autistique (TSA). Mais la
recherche clinique dans ce domaine reste très limitée et le diagnostic
n’est pas envisagé dans les services d’urgence. Dans des populations
cliniques d’adolescents avec un TSA, les conduites suicidaires sont
retrouvées avec une fréquence de 11 à 20 %. Un des facteurs de risque
individuel majeur à rechercher est le trouble dépressif. Or, la présence
du TSA rend le diagnostic de la dépression délicat chez l’enfant et
l’adulte et le clinicien doit souvent se fier aux observations des
parents et intervenants. L’autoévaluation de la suicidalité et de la
dépression ou de l’anxiété reste peu fiable, ce qui suggère la nécessité
de faire appel à des observateurs extérieurs. Le harcèlement scolaire
et les difficultés d’intégration sociale sont particulièrement
préoccupants dans cette population, représentant des facteurs
prédisposant au passage à l’acte suicidaire. La poursuite de recherche
clinique dans le domaine des comportements suicidaires chez les
adolescents avec un TSA s’avère un champ d’intérêt à développer afin
d’offrir des interventions thérapeutiques ciblées.
Mots clés : Spectre autistique, Suicidalité, Conduites suicidaires, Dépression, Enfants, Adolescents
Introduction
Que
nous apprennent les observations cliniques et les études descriptives
sur les conduites suicidaires chez les adolescents appartenant au
spectre autistique ? (+)
Facteur de risque psychiatrique : les troubles dépressifs (+)
Facteurs de risque sociaux : les difficultés d’intégration sociales et le harcèlement scolaire (+)
Discussion et conclusion
Déclaration d’intérêts
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NOTICE ARTICLE RECHERCHE Rôle du burnout scolaire dans les idées de suicide des adolescents
Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'adolescence
Sous presse. Epreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le mercredi 9 octobre 2013
Sous presse. Epreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le mercredi 9 octobre 2013
Rôle du burnout scolaire dans les idées de suicide des adolescents
Role of academic burnout in suicidal ideas among adolescents
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V. Walburg a, S. Zakari b, H. Chabrol a, ⁎
a Unité
de recherche interdisciplinaire Octogone, EA 4156, centre d’études et
de recherche en psychopathologie (CERPP), université de Toulouse II–Le
Mirail, 5, allée Antonio-Machado, 31058 Toulouse cedex 9, France
b Unité
de recherche en psychologie, subjectivite, cognition et lien social, EA
3071, faculté de psychologie, université de Strasbourg, 67081
Strasbourg cedex, France
⁎Auteur correspondant.
Explorer les déterminismes du burnout chez des lycéens français et évaluer l’effet médiateur de la dépression entre le burnout et les idées de suicide.
Deux
cent cinquante-six lycéens de première et terminale ont complété des
questionnaires relatifs à la dépression, aux idées suicidaires, au burnout , au stress scolaire, à la pression perçue et au perfectionnisme.
Le burnout
est prédit par le stress scolaire, la pression perçue parentale ainsi
que la pression perçue en provenance des pairs ; le perfectionnisme
cependant apparaît comme un facteur protecteur. Et comme attendu, la
dépression a un effet médiateur entre le burnout et les idées suicidaires.
Il est par conséquent important de tenir compte du stress scolaire et du burnout
dans la prévention des tentatives de suicide des adolescents. Des
prises en charge orientées vers la résolution de problèmes ou
l’amélioration du sentiment d’auto-efficacité pourraient être
intéressantes à explorer.
Mots clés : Stress scolaire, Burnout , Dépression, Idées de suicides, Adolescents
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NOTICE ARTICLE : Examen clinique d'un patient suicidaire
Examen clinique d'un patient suicidaire
EMC- Psychiatrie 1Volume 10 > n ◦ 3 > juillet 2013
http://www.em-consulte.com/article/801307
EMC- Psychiatrie 1Volume 10 > n ◦ 3 > juillet 2013
http://www.em-consulte.com/article/801307
Examen clinique d'un patient suicidaire
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N. Younès a, ⁎ : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier en psychiatrie, G. Vaiva b : Professeur de psychiatrie, C. Passerieux c : Professeur des Universités, praticien hospitalier en psychiatrie, chef de service
a Service
de psychiatrie pour adultes, Centre hospitalier de Versailles, EA 4047,
Université Versailles-Saint-Quentin, 177, rue de Versailles, 78157 Le
Chesnay cedex, France
b Pôle
de psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire,
EA 5995 Neurocognition et santé, CHRU de Lille, Université Lille-Nord,
France
c Centre hospitalier de Versailles, EA 4047, Université Versailles-Saint-Quentin, France
Auteur correspondant.
À
défaut d'une nomenclature standardisée, l'expression « patient
suicidaire » désigne communément le patient en crise suicidaire, celui
qui présente des idéations suicidaires ou celui qui vient de réaliser
une tentative de suicide, avec pour tous le risque de suicide. L'examen
clinique du patient suicidaire fait partie du quotidien des
professionnels intervenant en santé mentale, psychiatres et médecins
généralistes. Ses enjeux majeurs dépassent le cadre d'un examen
clinique : il s'agit de s'engager en tant que soignant pour aller à la
rencontre de la personne en crise suicidaire, évaluer le potentiel
suicidaire de la situation, nécessitant s'il est élevé une protection
immédiate par l'hospitalisation, et mettre en œuvre une véritable
intervention de crise. La crise suicidaire peut révéler différentes
problématiques psychiatriques, psychologiques, environnementales ou
sociales. L'intervention de crise passe par la mobilisation d'un réseau
de protection autour du patient avec l'entourage personnel et soignant
pour éviter la récidive suicidaire. La lutte contre le suicide est
reconnue en France depuis la fin des années 1990 comme une priorité de
santé publique et concerne tout soignant.
Mots-clés : Tentative de suicide, Idée suicidaire, Suicide, Examen clinique, Prise en charge, Prévention, Risque suicidaire
Définition du patient suicidaire
Quand suspecter une crise suicidaire
Temps d'évaluation du potentiel suicidaire (+)
Crise suicidaire révélant différentes problématiques
Intervention pour crise suicidaire
Prévention du risque à moyen terme
Suicide : une priorité de santé publique
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PUBLICATION DE PROFESSIONNEL Quand l’environnement fait mal…
Quand l’environnement fait mal… E. Olié European Psychiatry
Volume 28, numéro 8S
page 46 (novembre 2013)
Volume 28, numéro 8S
page 46 (novembre 2013)
Doi : 10.1016/j.eurpsy.2013.09.119
Présentation communication lors Congrès Francais de Psychiatrie / European Psychiatry (2013) | ||||||||||||||||||
Quand l’environnement fait mal…
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Mots clés : Suicide, Douleur, Ostracisme
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La présence de facteurs
environnementaux précipitant le passage à l’acte suicidaire est
indéniable. Cependant, seuls les sujets porteurs d’une vulnérabilité
suicidaire, lorsqu’ils sont soumis à des facteurs de stress, passent à
l’acte [3].
Les facteurs environnementaux sont généralement associés à une menace
du statut social de l’individu. Tout comme on ressent une douleur
lorsque l’intégrité physique est menacée, l’être humain perçoit une
douleur lorsque sonson « intégrité sociale » est menacée. La douleur
sociale peut être considérée comme un sous-type de douleur psychologique
en lien avec une menace du besoin fondamental d’affiliation [5]. Il est probable qu’une sensibilité accrue à la douleur sociale et psychologique participe à la vulnérabilité suicidaire [4]. Par exemple, la présence d’abus dans l’enfance est fortement associée à la survenue de tentative de suicide à l’âge adulte, mais aussi à une sensibilité accrue au rejet [1] ainsi qu’une plus forte prévalence de comorbidités algiques [2].
L’étude de la perception douloureuse nécessite des travaux
supplémentaires afin de favoriser la mise en place de nouvelles
stratégies thérapeutiques vis-à-vis des conduites suicidaires.
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PUBLICATION RECHERCHE impact psycho-économique de la tentative de suicide sur les proches du suicidant
N’oublions pas les survivants ! Impact psycho-économique de la tentative de suicide sur les proches du suicidant G. Vaiva European Psychiatry
Volume 28, numéro 8S
pages 46-47 (novembre 2013)
Volume 28, numéro 8S
pages 46-47 (novembre 2013)
Doi : 10.1016/j.eurpsy.2013.09.120
Présentation communication lors Congrès Francais de Psychiatrie / European Psychiatry (2013)
N’oublions pas les survivants ! Impact psycho-économique de la tentative de suicide sur les proches du suicidant
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Mots clés : Suicide, Entourage, Psychotrauma, Médicoéconomique, Automédication
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Hypothèse .– La tentative de suicide
d’un sujet propage une souffrance en cascade sur les différents cercles
de l’entourage familial et affectif, qui peut se mesurer en termes de
stress traumatique et d’impact médicoéconomique. Chaque année,
3 750 000 français sont concernés par une TS de l’un de leurs proches.
Sujets étudiés .– Homme ou femme, âgé de plus de 16ans
sans limite supérieure d’âge, membre de l’entourage proche d’un
suicidant (sujets habitant sous le même toit que le suicidant). Au
total, 171 familles ; soit 171 suicidants et 171 « informateurs
ménages ». Ces sujets ont été comparés aux données de l’Institut de
recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES) sur la
population française (échantillon de 20 000 personnes, représentatif de
95 % des ménages français). L’ensemble des sujets a été recontacté par
téléphone après 3 mois et 1 an.
Résultats .– Quatre-vingt-sept pour cent des proches vont
« plutôt bien » à 1 an ; les 13 % qui vont moins bien sont importants à
qualifier au plus tôt après la TS. Un modèle explicatif de la
probabilité d’aller mal après 1 an est possible ; modèle dominé par
l’impact psychotraumatique de la scène suicidaire ou de l’activation des
secours (70 % de symptômes psychotraumatiques dans ce sous-groupe). Sur
le plan médicoéconomique, nous observons une grande stabilité des
contacts de soin à 1 an, qui contraste avec une forte augmentation des
consommations médicamenteuses (×2,37) ; toutes les catégories
pharmacologiques sont concernées. L’hypothèse d’une automédication en
partie non consciente et non perçue est soulevée.
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Magne-Ingvar U, Ojehagen A. Significant others of suicide attempters: their views at the time of the acute psychiatric consultation. Soc Psychiatr Psychiatr Epidemiol 1999;34/2:73–9.
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PUBLICATION DE CHERCHEUR Les facteurs associés à la variation de la mortalité par suicide en France
European Psychiatry
Volume 28, numéro 8S
pages 75-76 (novembre 2013)
Volume 28, numéro 8S
pages 75-76 (novembre 2013)
Article gratuit
Doi : 10.1016/j.eurpsy.2013.09.201
Présentation communication lors Congrès Francais de Psychiatrie / European Psychiatry (2013)
Présentation communication lors Congrès Francais de Psychiatrie / European Psychiatry (2013)
Les facteurs associés à la variation de la mortalité par suicide en France
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Mots clés : Suicide, Épidémiologie, Inégalités sociales de santé, Inégalités territoriales de santé, Crise économique
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L’objectif de cette communication sera de faire l’état des lieux des connaissances épidémiologiques de la mortalité par suicide, afin de mettre en évidence les disparités sociales et territoriales du suicide en France. Les données disponibles en France sur la mortalité par suicide sont issues de la base de données des causes médicales de décès du CépiDc-Inserm [2],
établie à partir des certificats médicaux de décès français. Le
CépiDc-Inserm est en charge de la production de ces données, de leur
diffusion et de leur analyse [4].
Nous présenterons les indicateurs les plus récents, selon différents
axes d’analyses territoriaux et sociaux. L’évolution de ces indicateurs
sur la dernière décennie sera discutée. La mortalité par suicide
touche trois fois plus les hommes que les femmes en France. Le taux
augmente de façon particulièrement forte avec l’âge chez les hommes à
partir de 65ans. La répartition
géographique est inégale, le taux étant plus élevé en Bretagne et dans
le nord de la France, chez les femmes comme chez les hommes. Une
estimation des conséquences imputables à la hausse du chômage pendant la
crise économique de 2008 sur le suicide
en France sera présentée. La sensibilité de cette estimation a
différentes hypothèses, ainsi que sa variabilité selon l’âge, le sexe ou
la région de résidence seront discutées. Enfin, les limites des données
de mortalité par suicide seront discutées notamment en ce qui concerne la sous déclaration des suicides dans les certificats de décès [1, 3].
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PUBLICATION DES PROFESSIONNELS "Risque suicidaire chez le sujet âgé et modalités de prise en charge"
Risque suicidaire chez le sujet âgé et modalités de prise en charge, P. Vandel dans European Psychiatry
Volume 28, numéro 8S
pages 44-45 (novembre 2013)
Article gratuit
Volume 28, numéro 8S
pages 44-45 (novembre 2013)
Article gratuit
Doi : 10.1016/j.eurpsy.2013.09.114
Présentation communication lors Congrès Francais de Psychiatrie / European Psychiatry (2013)
Présentation communication lors Congrès Francais de Psychiatrie / European Psychiatry (2013)
Risque suicidaire chez le sujet âgé et modalités de prise en charge
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Mots clés : Suicide, Dépression, Sujet âgé, Facteurs de risque, Prévention
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En France, un tiers des suicides sont des suicides de personnes âgées. Chaque année, près de 3000 personnes de plus de 65ans mettent fin à leurs jours, c’est-à-dire, un tiers des 10 499 suicides recensés par l’Inserm en 2009. Selon une enquête de « France Prévention suicide », en fin 2010, les plus de 85ans sont les plus exposés aux tentatives de suicide (39,7 morts par suicide pour 100 000 habitants de plus de 85ans, soit un taux deux fois supérieur à celui des 25–44ans). Dans 70 % des cas, ces suicides
ont lieu à domicile, chez des personnes en situation d’isolement. Et
les études épidémiologiques ont montré que plus de 50 à 75 % des
personnes âgées décédées par suicide ont consulté leur médecin généraliste dans le mois précédent le décès. En tenant compte des liens entre tentatives de suicide et suicide,
la prévention passe par la connaissance des facteurs de risque et des
facteurs de vulnérabilité. La dépression est au premier plan dans cette
population. L’isolement, le deuil, les difficultés financières, la perte
d’autonomie, une maladie invalidante, l’entrée en institution sont
autant de situations pouvant conduire à la dépression chez une personne
âgée. De plus, des études récentes chez les sujets âgés dépressifs
suggèrent que des altérations cognitives, en particulier de l’inhibition
cognitive, pourraient être liées à un risque plus élevé de tentatives
de suicide chez les sujets âgés.
| ||||
Haffen E, Vandel P,
Sechter D. Évaluation du risque suicidaire dans la pratique. Les risques
chez le suicidant : court et long terme, 105–110. in: Suicides et tentatives de suicide. Courtet P Lavoisier ed; 2004.
Monnin J, Thiemard E,
Vandel P, Nicolier M, Tio G, Courtet P, et al. Sociodemographic and
psychopathological risk factors in repeated suicide attempts: gender differences in a prospective study. J Affect Disord 2012;136(1-2):35–43.
Richard-Devantoy S, Jollant
F, Kefi Z, Turecki G, Olié JP, Annweiler C, et al. Deficit of cognitive
inhibition in depressed elderly: a neurocognitive marker of suicidal risk. J Affect Disord 2012;140(2):193–9.
Suicide et tentatives de suicide : état des lieux en France, Institut de veille sanitaire, Bulletin épidémiologique hebdomadaire no47-48, décembre 2011.
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ARTICLE "Prise en charge des suicidants et de leur entourage" L’approche systémique
Dans Patient et famille en psychiatrie. L’approche systémique, Le Journal des psychologues
n° 313, 2013/10
"Prise en charge des suicidants et de leur entourage" Auteur Liliane Brun, Infirmière en psychiatrie Thérapeute familiale Formatrice à l’Ides - Page 31-36
Premières lignes
"Comment accompagner la personne suicidante et son entourage dans les suites immédiates de sa tentative de suicide, à l’hôpital et après sa sortie ? Tel a été l’enjeu d’une réflexion menée par un groupe de thérapeutes familiaux d’orientation systémique vers l’élaboration d’un protocole. C’est au début des années 1990 qu’un groupe de réflexion de thérapeutes familiaux d’orientation systémique, composé de psychiatres, d’infi rmiers, de psychologues et d’assistants sociaux, a vu le jour en Charente-Maritime, afi n de répondre à une préoccupation commune : quelle prise en charge proposer aux suicidants qu’ils pouvaient être amenés à
rencontrer dans leurs missions de psychiatrie de liaison, lorsque ceux-ci étaient adressés à l’hôpital général ? De cette réfl exion a pu émaner l’élaboration d’un protocole d’entretiens avec les suicidants et leur entourage. C’est ici de l’expérience royannaise, à laquelle j’ai participé, dont je vais témoigner."
PLAN DE L'ARTICLE
Quels constats ?
Nos points de référence
Les auteurs des tentatives de suicide
Un appel au changement
Le protocole d’entretien
Histoire de Mona
En conclusion
Le Journal des psychologues
n° 313, 2013/10
http://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2013-10-p-31.ht
n° 313, 2013/10
"Prise en charge des suicidants et de leur entourage" Auteur Liliane Brun, Infirmière en psychiatrie Thérapeute familiale Formatrice à l’Ides - Page 31-36
Premières lignes
"Comment accompagner la personne suicidante et son entourage dans les suites immédiates de sa tentative de suicide, à l’hôpital et après sa sortie ? Tel a été l’enjeu d’une réflexion menée par un groupe de thérapeutes familiaux d’orientation systémique vers l’élaboration d’un protocole. C’est au début des années 1990 qu’un groupe de réflexion de thérapeutes familiaux d’orientation systémique, composé de psychiatres, d’infi rmiers, de psychologues et d’assistants sociaux, a vu le jour en Charente-Maritime, afi n de répondre à une préoccupation commune : quelle prise en charge proposer aux suicidants qu’ils pouvaient être amenés à
rencontrer dans leurs missions de psychiatrie de liaison, lorsque ceux-ci étaient adressés à l’hôpital général ? De cette réfl exion a pu émaner l’élaboration d’un protocole d’entretiens avec les suicidants et leur entourage. C’est ici de l’expérience royannaise, à laquelle j’ai participé, dont je vais témoigner."
PLAN DE L'ARTICLE
Quels constats ?
Nos points de référence
Les auteurs des tentatives de suicide
Un appel au changement
Le protocole d’entretien
Histoire de Mona
En conclusion
Le Journal des psychologues
n° 313, 2013/10
http://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2013-10-p-31.ht
Angleterre et au Pays de Galles : Suicide et automutilation
lundi 16 décembre 2013 sur http://www.actuscimed.com/2013/12/suicide-et-automutilation-dans-les.html
Suicide et automutilation dans les prisons en Angleterre et au Pays de
Galles : étude épidémiologique de prévalence, facteurs de risques et
leurs combinaisons, et conséquences en matière de prévalence des
suicides
Des soldats
devant la prison de Moldovanovka au Kirghizistan; où un millier de
prisonniers se sont cousus les lèvres, en 2006. (Pratique
d'automutilation). Source iconographique et légendaire: http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/01/24/au-kirghizistan-un-millier-de-prisonniers-se-cousent-les-levres_1633954_3216.html |
L’automutilation et le suicide sont des phénomènes fréquents chez les
prisonniers, toutefois, des données exhaustives concernant les personnes à
risque manquent encore à l’heure actuelle. De plus, la compréhension de la
fréquence du geste suicidaire suivant l’automutilation proprement dite - et c’est important pour la compréhension du
phénomène - et quelles catégories de prisonniers montrent le plus de
probabilité d’occurrence, restent à définir. Nous avons effectué une étude de cas-témoin rassemblant
tous les prisonniers incarcérés en Angleterre et au Pays de Galles; afin de
définir la prévalence du geste d’automutilation dans cette population, les
facteurs de risque associés, et les risques de suicide suivant le geste d’automutilation.
L’ensemble des données d’incidents d’automutilation consignés de toutes les
prisons d’Angleterre et du Pays de Galles ont été systématiquement rassemblées
entre janvier 2004 et décembre 2009. Nous avons effectué des études cas-témoin
comportant des groupes de comparaison, sur les prisonniers ayant fait montre d’automutilation
et sur les prisonniers n’ayant pas
montré de geste d’automutilation, entre janvier 2006 et décembre 2009. Nous
avons aussi analysé plus en détail les personnes s’étant automutilées de
manière plus spécifique, à l’aide d’une approche Bayésienne. Le groupe de prisonniers
automutilés, morts en prison par suicide par la suite a été comparé au groupe
des détenus automutilés n’ayant pas succombé en prison par la suite.
139 195 incidents d’automutilation ont été enregistrés chez 26 510
prisonniers différents entre 2004 et 2009 ; 5-6% des prisonniers de sexe masculin
et 20-24% des prisonnières de sexe féminin se sont automutilées chaque année.
Les taux d’automutilation se sont montrés dix fois supérieurs chez les
prisonnières que chez leurs collègues prisonniers. La répétition de l’acte d’automutilation s’est
révélée fréquent, particulièrement chez les femmes et les adolescentes, chez
lesquelles il a été comptabilisé 17 307 épisodes d’automutilation sur
sous-groupe de 102 prisonnières. À la fois chez les hommes et les femmes, la
fréquence d’automutilation était corrélée avec l’âge – actes plus fréquents
chez les jeunes -, une origine caucasienne, le type de prison, la condamnation
à vie, l’attente du jugement ; par ailleurs, chez les femmes, l’acte de
violence perpétré contre un tiers a été également pris en compte dans l’évaluation.
De substantielles évidences d’effet
groupé en termes de moment d’occurrence des actes localisation des prisonniers
automutilés (corrélation intra-classe de prisonniers ajustée 0.15, Intervalle
de Confiance – IC – 95% 0.11 – 0.18). 109 suicides suite à automutilation ont
été rapportés ; le risque de suicide se révélant supérieur de fait chez
les prisonniers automutilés que dans la population carcérale générale, plus de
la moitié des morts survenant dans le mois suivant l’acte d’automutilation. Les
facteurs de risque de suicide après automutilation chez les prisonniers masculins
étaient l’âge et un épisode précédent d’automutilation (…) ; et, chez les
prisonnières féminines, un historique de plus de cinq incidents d’automutilation
dans l’année étant associé à un suicide survenant par la suite.
Le fardeau que représente le phénomène d’automutilation dans la population
carcérale est important, particulièrement chez les femmes. L’automutilation en
prison est fréquemment suivie d’un suicide dans ce cadre. La prévention contre
le geste d’automutilation chez les prisonnières et les prisonniers représente
une composante essentielle pour la prévention des suicides dans les prisons. Prof
Keith Hawton FMedSci et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant –
première, 16 décembre 2013
Financement : Wellcome
Trust, National Institute of Health Research, National Offender Management
Service, and Department of Health.
jeudi 19 décembre 2013
A SUIVRE ...OUTILS FORMATION SOINS INFIRMIER
Lorient ville: IFSI. Des acteurs dans la peau des patients
18 décembre 2013 http://lorient.letelegramme.fr/local/morbihan/lorient/ville/ifsi-des-acteurs-dans-la-peau-des-patients-18-12-2013-2342817.php?utm_source=rss_telegramme&utm_medium=rss&utm_campaign=rss&xtor=RSS-21
Si le mannequin est un complice incontournable dans l'apprentissage des soins, des comédiens entrent désormais en scène à l'école d'infirmiers (IFSI) pour interpréter le rôle des patients et tester la patience des futurs soignants.
En l'espace d'un mois, ce sexagénaire alerte a accumulé les pépins de santé. Il a régulièrement souffert d'insuffisance respiratoire et de fractures aux doigts. Terrible fatalité ? Non, « ce patient standardisé » s'est porté volontaire pour subir, ou plus précisément simuler, ces pathologies.
Quatre comédiens
« Même standardisé, je ne suis pas un patient lambda », sourit François Guyon. Ce comédien amateur dans une troupe de théâtre amateur à Ploemeur est passé des planches au huis clos d'une chambre. Mais ces prestations, scrutées par un public très attentif, ne sont pas ponctuées par des applaudissements. Depuis la mi-novembre, il alterne les interventions à l'école d'infirmiers avec trois autres comédiens.« Cela s'inscrit dans la continuité des ateliers de simulation mis en place pour la formation des élèves infirmiers », précise Claudie Gautier, la directrice de l'Institut de formation de professionnels de santé (IFSI).En 2011, nous avons ouvert un plateau technique avec une chambre de soins intensifs pour la prise en charge de l'urgence. Désormais, nous ajoutons la dimension relationnelle avec le patient ».Et cet aspect de la formation ne se décline pas avec de simples mannequins. « Jusqu'alors, le patient était joué par un étudiant ou un formateur. Mais il était difficile d'établir une réelle distance pour de véritables mises en situation », confie Françoise Crossin, formatrice à l'IFSI.
« Comme des piècesde théâtre »
D'où l'idée de faire appel à des acteurs et de se rapprocher au plus près de l'univers professionnel des futurs infirmiers, confrontés aux attentes, aux angoisses, aux exigences de ces faux patients.Cette approche vivante est fréquemment utilisée dans les pays anglo-saxons mais aussi en Suisse ou en Belgique. En France, elle n'est encore qu'au stade de l'expérimentation.« Les CHU de Brest et Angers l'utilisent pour la formation des futurs médecins. Nous sommes les seuls en Bretagne à la proposer aux élèves infirmiers », souligne la directrice de l'IFSI qui souhaite l'étendre également aux médecins dans le cadre de la formation continue.Pour l'heure, les deux scénarios mis au point permettent de travailler la relation d'écoute et d'aide en dehors du cadre médical. « Ils sont écrits comme des pièces de théâtre. L'élève n'en connaît que les grandes lignes. Et nous ajoutons 20 % d'improvisation qui change en fonction de l'interlocuteur. D'ailleurs, on est à la fois acteur et spectateur des réactions de l'élève », indique François Guyon qui se définit comme « un mannequin indocile » pour mieux surprendre l'étudiant.
D'autres tranches de vieà écrire
« Il ne faut pas oublier que le relationnel fait partie des soins », rappelle Yves Mongin, coordonnateur pédagogique à l'IFSI.En effet, les patients ne laissent pas à la porte de l'hôpital leurs problèmes sociaux, familiaux, psychologiques. La prise en compte de leurs histoires peut aider à faire avaler la pilule d'une hospitalisation. Et en faisant face à des situations diverses, le futur infirmier se retrouve moins démuni. C'est pour cette raison que d'autres tranches de vie sont en cours d'écriture. « On va les complexifier, notamment en entrant dans le domaine de la psychiatrie avec des scénarios à venir sur le repérage de la crise suicidaire et les soins autour de la chambre d'isolement », déclare Claudie Gautier qui n'oublie pas, non plus, le public des médecins. « Nous avons le projet de développer le thème de la relation aux familles et l'annonce de mauvaises nouvelles ».
... A suivre..
18 décembre 2013 http://lorient.letelegramme.fr/local/morbihan/lorient/ville/ifsi-des-acteurs-dans-la-peau-des-patients-18-12-2013-2342817.php?utm_source=rss_telegramme&utm_medium=rss&utm_campaign=rss&xtor=RSS-21
Si le mannequin est un complice incontournable dans l'apprentissage des soins, des comédiens entrent désormais en scène à l'école d'infirmiers (IFSI) pour interpréter le rôle des patients et tester la patience des futurs soignants.
En l'espace d'un mois, ce sexagénaire alerte a accumulé les pépins de santé. Il a régulièrement souffert d'insuffisance respiratoire et de fractures aux doigts. Terrible fatalité ? Non, « ce patient standardisé » s'est porté volontaire pour subir, ou plus précisément simuler, ces pathologies.
Quatre comédiens
« Même standardisé, je ne suis pas un patient lambda », sourit François Guyon. Ce comédien amateur dans une troupe de théâtre amateur à Ploemeur est passé des planches au huis clos d'une chambre. Mais ces prestations, scrutées par un public très attentif, ne sont pas ponctuées par des applaudissements. Depuis la mi-novembre, il alterne les interventions à l'école d'infirmiers avec trois autres comédiens.« Cela s'inscrit dans la continuité des ateliers de simulation mis en place pour la formation des élèves infirmiers », précise Claudie Gautier, la directrice de l'Institut de formation de professionnels de santé (IFSI).En 2011, nous avons ouvert un plateau technique avec une chambre de soins intensifs pour la prise en charge de l'urgence. Désormais, nous ajoutons la dimension relationnelle avec le patient ».Et cet aspect de la formation ne se décline pas avec de simples mannequins. « Jusqu'alors, le patient était joué par un étudiant ou un formateur. Mais il était difficile d'établir une réelle distance pour de véritables mises en situation », confie Françoise Crossin, formatrice à l'IFSI.
« Comme des piècesde théâtre »
D'où l'idée de faire appel à des acteurs et de se rapprocher au plus près de l'univers professionnel des futurs infirmiers, confrontés aux attentes, aux angoisses, aux exigences de ces faux patients.Cette approche vivante est fréquemment utilisée dans les pays anglo-saxons mais aussi en Suisse ou en Belgique. En France, elle n'est encore qu'au stade de l'expérimentation.« Les CHU de Brest et Angers l'utilisent pour la formation des futurs médecins. Nous sommes les seuls en Bretagne à la proposer aux élèves infirmiers », souligne la directrice de l'IFSI qui souhaite l'étendre également aux médecins dans le cadre de la formation continue.Pour l'heure, les deux scénarios mis au point permettent de travailler la relation d'écoute et d'aide en dehors du cadre médical. « Ils sont écrits comme des pièces de théâtre. L'élève n'en connaît que les grandes lignes. Et nous ajoutons 20 % d'improvisation qui change en fonction de l'interlocuteur. D'ailleurs, on est à la fois acteur et spectateur des réactions de l'élève », indique François Guyon qui se définit comme « un mannequin indocile » pour mieux surprendre l'étudiant.
D'autres tranches de vieà écrire
« Il ne faut pas oublier que le relationnel fait partie des soins », rappelle Yves Mongin, coordonnateur pédagogique à l'IFSI.En effet, les patients ne laissent pas à la porte de l'hôpital leurs problèmes sociaux, familiaux, psychologiques. La prise en compte de leurs histoires peut aider à faire avaler la pilule d'une hospitalisation. Et en faisant face à des situations diverses, le futur infirmier se retrouve moins démuni. C'est pour cette raison que d'autres tranches de vie sont en cours d'écriture. « On va les complexifier, notamment en entrant dans le domaine de la psychiatrie avec des scénarios à venir sur le repérage de la crise suicidaire et les soins autour de la chambre d'isolement », déclare Claudie Gautier qui n'oublie pas, non plus, le public des médecins. « Nous avons le projet de développer le thème de la relation aux familles et l'annonce de mauvaises nouvelles ».
... A suivre..
PUBLICATION : Désir de mort, peur des mots ? "le suicide, ultime liberté ou détresse profonde ?" revue JAMALV
Revue JALMALV n°115 - décembre 2013
jalmalv n° 115 ✹ décembre 2013
éditorial
le suicide, ultime liberté ou détresse profonde ?
✹✹éric kiledjian, rédacteur en chef, gériatre, centre hospitalier de vienne, 38
Les pensées des mortels sont hésitantes, précaires, nos réflexions. Car un corps périssable appesantit notre âme, et cette enveloppe d’argile alourdit notre esprit sollicité en tous sens. (Livre de la Sagesse 9, 14-15) Le geste suicidaire est l’expression de souffrances profondes et de convictions d’impasses existentielles. Il est un langage des actes parmi les comportements auto-agressifs. Dans les situations de fin de vie, la question de la place du suicide émerge, et cette issue est généralement présentée comme le souhait de prévenir la souffrance et d’éviter des situations d’indignité, l’ultime expression de la volonté et de la liberté individuelles.
Le corps, dans la citation du livre de la Sagesse, figure la vulnérabilité fondamentale de l’être humain. L’argile, élément friable du sol, rappelle notre fragilité. Notre sol est notre histoire personnelle et nos racines, notre entourage et notre famille, avec lesquels nous avons des liens et des relations affectueuses qui nous nourrissent. Et justement, cette vulnérabilité et cette fragilité qui nous constituent sont en même temps faiblesse et force puisque notre liberté, notre autonomie et notre dignité y sont ancrées.
LIRE LA SUITE de L'EDITO http://www.pug.fr/extract/show/3050
LIRE LE SOMMAIRE DU NUMERO : http://www.pug.fr/extract/show/3049
http://www.pug.fr/produit/1142/9782706118562/Revue%20JALMALV%20n115%20-%20decembre%202013
Désir de mort, peur des mots ?
Présentation
La question du suicide émerge dans les situations de fin de
vie, et cette issue est généralement présentée comme le souhait de
prévenir la souffrance, l’ultime expression de la volonté et de la
liberté individuelles. Mais si l’idéation suicidaire est à entendre, ce
désir est complexe, on ne peut rompre l’ambivalence qui est inhérente à
la condition humaine. L’enjeu est de l’accompagner, de proposer un cadre
pour mûrir sa mort dans les conditions d’une reconnaissance profonde.
jalmalv n° 115 ✹ décembre 2013
éditorial
le suicide, ultime liberté ou détresse profonde ?
✹✹éric kiledjian, rédacteur en chef, gériatre, centre hospitalier de vienne, 38
Les pensées des mortels sont hésitantes, précaires, nos réflexions. Car un corps périssable appesantit notre âme, et cette enveloppe d’argile alourdit notre esprit sollicité en tous sens. (Livre de la Sagesse 9, 14-15) Le geste suicidaire est l’expression de souffrances profondes et de convictions d’impasses existentielles. Il est un langage des actes parmi les comportements auto-agressifs. Dans les situations de fin de vie, la question de la place du suicide émerge, et cette issue est généralement présentée comme le souhait de prévenir la souffrance et d’éviter des situations d’indignité, l’ultime expression de la volonté et de la liberté individuelles.
Le corps, dans la citation du livre de la Sagesse, figure la vulnérabilité fondamentale de l’être humain. L’argile, élément friable du sol, rappelle notre fragilité. Notre sol est notre histoire personnelle et nos racines, notre entourage et notre famille, avec lesquels nous avons des liens et des relations affectueuses qui nous nourrissent. Et justement, cette vulnérabilité et cette fragilité qui nous constituent sont en même temps faiblesse et force puisque notre liberté, notre autonomie et notre dignité y sont ancrées.
LIRE LA SUITE de L'EDITO http://www.pug.fr/extract/show/3050
LIRE LE SOMMAIRE DU NUMERO : http://www.pug.fr/extract/show/3049
http://www.pug.fr/produit/1142/9782706118562/Revue%20JALMALV%20n115%20-%20decembre%202013
MANIFESTATION Chapelle-Saint-Mesmin (45) - 15 janvier 2014
Le 15 janvier à la
Chapelle-Saint-Mesmin (45) – Conférence « Stress, risques psychosociaux …
faire face en agriculture »
Conférence / débat source Info : http://www.frapscentre.org/le-15-janvier-a-la-chapelle-saint-mesmin-45-conference-stress-risques-psychosociaux-faire-face-en-agriculture/
L’agriculture n’échappe pas au stress, avec des conséquences qui peuvent parfois être très douloureuses.
Dans le cadre d’un plan de prévention, la Mutuelle Sociale Agricole Beauce Cœur de Loire et ses délégués organisent, avec l’appui de l’Agence Régionale de Santé (ARS), une conférence-débat qui se tiendra :
MERCREDI 15 JANVIER 2014
à 13H45
ESPACE BÉRAIRE – Rue de Béraire – à LA CHAPELLE-SAINT-MESMIN
Cette conférence-débat sur le mal être et le risque suicidaire sera animée par François-Régis LENOIR, agriculteur mais également Docteur en psychologie sociale et spécialiste reconnu sur ces questions dans le domaine agricole.A cette occasion, SOS Amitiés apportera son témoignage et la Mutuelle Sociale Agricole fera également un point sur les dispositions qu’elle met en œuvre.
Cette rencontre, gratuite, est ouverte à tout public.
Pour s’inscrire :
- 02.48.55.40.03
BELGIQUE MANIFESTATION Rencontre provinciale de prévention du suicide 04/02/2014
Rencontre provinciale de prévention du suicide
Prévention du suicide et milieu éducatif
9:30 : L’implantation d’un réseau de Sentinelles au Cégep de l’Outaouais : une histoire d’équipe et de partenariat.
10:45 : La formation à l’intervention en situation de crise suicidaire : la création et l’utilisation d’un site web interactif.
11:15 : Le réseau au service de la prévention du risque suicidaire chez l’adolescent : aider à aider les parents, les proches.
13:30 : Le projet de coaches en prévention en soutien d’une politique de santé mentale dans une perspective de méta position. Comment donner forme à la promotion de la santé mentale dans le cadre de la prévention du suicide ?
14:00 : Openado Prévention : un modèle d’intervention en milieu scolaire dans une optique de promotion du bien-être. 14:30 : La postvention en milieu scolaire en province de Liège…14 ans déjà !
15:00 : Un pass dans l’impasse - Centre de référence info-suicide, un nouveau service pour les professionnels en Région wallonne !
15:30 : Échanges avec les orateurs.
Lieu : Campus 2000
Haute Ecole de la Province de Liège Liège
Tarifs : 25 €
Réservations : OuiContact :
Province de Liège
tel : 04237274350
mail : preventionsuicide@provincedeliege.be
10:45 : La formation à l’intervention en situation de crise suicidaire : la création et l’utilisation d’un site web interactif.
11:15 : Le réseau au service de la prévention du risque suicidaire chez l’adolescent : aider à aider les parents, les proches.
13:30 : Le projet de coaches en prévention en soutien d’une politique de santé mentale dans une perspective de méta position. Comment donner forme à la promotion de la santé mentale dans le cadre de la prévention du suicide ?
14:00 : Openado Prévention : un modèle d’intervention en milieu scolaire dans une optique de promotion du bien-être. 14:30 : La postvention en milieu scolaire en province de Liège…14 ans déjà !
15:00 : Un pass dans l’impasse - Centre de référence info-suicide, un nouveau service pour les professionnels en Région wallonne !
15:30 : Échanges avec les orateurs.
Lieu : Campus 2000
Haute Ecole de la Province de Liège Liège
Tarifs : 25 €
Réservations : OuiContact :
Province de Liège
tel : 04237274350
mail : preventionsuicide@provincedeliege.be
Horaires :
- Le 04/02/2014 à 08:30
MANIFESTATION CONGRES DU IASP JUIN 2015 - 1 er annonce
28e CONGRÈS MONDIAL DE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE POUR LA PRÉVENTION DU SUICIDE " Dernières découvertes et nouvelles technologies en prévention du suicide
16 AU 20 JUIN 2015, MONTRÉAL, CANADA
First Announcement for the 2015 IASP World Congress
La version française de l’annonce est disponible à : http://www.iasp2015.com/1ere-annonce.pdf
16 AU 20 JUIN 2015, MONTRÉAL, CANADA
First Announcement for the 2015 IASP World Congress
La version française de l’annonce est disponible à : http://www.iasp2015.com/1ere-annonce.pdf
FONDATION DE FRANCE : Réduire le risque suicidaire chez les jeunes en situation de grande vulnérabilité
Réduire le risque suicidaire chez les jeunes en situation de grande vulnérabilité
http://www.fondationdefrance.org/Nos-Aides/Vous-etes-un-organisme/Solidarite-avec-les-personnes-vulnerables/En-France/Maladie/Sante-des-jeunes
Si la mortalité des jeunes par suicide est en recul depuis dix ans,
la France est néanmoins l’un des pays européens les plus touchés par ces
morts prématurées. Après les accidents sur la voie publique, le suicide
reste la deuxième cause de mortalité des jeunes de 15 à 25 ans et 16%
des décès de cette classe d’âge lui sont imputables. Malgré un
déploiement important d’initiatives de prévention et de repérage des
jeunes en risque suicidaire, la France continue, dans ce domaine, à être
montrée du doigt. Afin de prévenir plus efficacement le risque de
passage à l’acte et de récidive auquel ils sont très exposés, la prise
en charge, la continuité des soins et le suivi attentif de ces jeunes,
qui le plus souvent n’expriment aucune demande, sont indispensables.
Depuis de nombreuses années, la Fondation de France aide les professionnels de la santé à mettre en œuvre les conditions d’une plus grande réactivité et d’une accroche thérapeutique plus efficace. L’objectif de cet appel à projets est d’améliorer l’accès aux soins pour les jeunes en situation de grande vulnérabilité et la capacité des professionnels à « prendre soin » d’eux, à agir au bon moment, à évaluer le trouble psycho-affectif sous-jacent à la tentative de suicide et à amorcer une relation thérapeutique.
Action soutenue par la Fondation JM.Bruneau
Depuis de nombreuses années, la Fondation de France aide les professionnels de la santé à mettre en œuvre les conditions d’une plus grande réactivité et d’une accroche thérapeutique plus efficace. L’objectif de cet appel à projets est d’améliorer l’accès aux soins pour les jeunes en situation de grande vulnérabilité et la capacité des professionnels à « prendre soin » d’eux, à agir au bon moment, à évaluer le trouble psycho-affectif sous-jacent à la tentative de suicide et à amorcer une relation thérapeutique.
Action soutenue par la Fondation JM.Bruneau
Date limite de réception des dossiers : 24 février 2014
Télécharger le budget :
DDS-RI 2014 Budget.xlsx (34,16 kB)
Télécharger le rapport de suivi-avancement :
Rapport d'avancement-suivi 2012.doc (132,50 kB)
Télécharger le rapport final :
Rapport final - bilan 2012.doc (149,00 kB)
WEBDOCUMENTAIRE “Le Grand Incendie” : immolations en France, pourquoi ce silence ?
“Le Grand Incendie” : immolations en France, pourquoi ce silence ?
Webdoc | S'immoler
: un geste ultime, effroyable, plus fréquent qu'on ne le croit. “Le
Grand Incendie”, webdocumentaire de Samuel Bollendorff et Olivia Colo
sort ces drames du déni.
Le
Sophie Bourdais
Sophie Bourdais
Une immolation tous les quinze jours. En France. Sur des lieux publics. Depuis 2011. Sans que cela déclenche ne serait-ce qu'un début de prise de conscience, et encore moins une révolution. Il y a tout juste trois ans, la mort violente du Tunisien Mohammed Bouazizi soulevait les foules et débouchait sur la chute de Ben Ali. En France, c'est comme si chaque décès par immolation s'enrobait immédiatemment, une fois passé le premier émoi médiatique, d'un silence pesant, d'un déni assourdissant. Que les webdocumentaristes Samuel Bollendorff (à l'image) et Olivia Colo (au son) ont voulu conjurer en donnant la part belle aux paroles des témoins, proches et rescapés. Coproduit par le département des nouvelles écritures de France Télévisions et Honkytonk films, il est en ligne ce mardi 17 décembre.
Le sujet
Samuel Bollendorff et Olivia Colo ne sont pas tombés tout de suite sur la sinistre statistique qui ouvre Le Grand Incendie. Ils avaient lu un livre du chirurgien Maurice Mimoun, et pensaient écrire un documentaire sur un service de grands brûlés. « Maurice Mimoun avait écrit : “ne se brûle pas n'importe qui”, ça nous avait déjà pas mal intéressés », note Olivia Colo. « Et puis nous sommes tombés sur un cas d'immolation. Puis un deuxième. Puis un troisième. On s'est mis à les recenser par un système d'alertes, en cherchant tout ce qui était passé par les médias. Il pouvait s'agir d'une ligne sur un site de presse locale, ou d'une minute au 20 heures. On a voulu sortir du fait divers, et s'interroger sur ce message adressé au collectif que le collectif refuse d'entendre », dit Samuel Bollendorff. Parce qu'il était impossible de traiter tous ces drames dans leur intégralité, ils sont partis des lieux où ils s'étaient déroulés : le parking de France Télécom-Orange pour Rémy Louvradoux, qui y était chargé, dans son agence, de la prévention des suicides, la cour du lycée Jean-Moulin à Béziers pour Lise Bonnafous, professeur de mathématiques, devant la Caisse d'allocations familiales de Mantes-la-Jolie pour Jean-Louis Cuscusa, devant une agence Pôle Emploi de Nantes pour Djamal Schaar... « Dans la majorité des cas, on voyait se dégager le choix de lieux incarnant le bien commun, le modèle social français hérité de l'après-guerre, le service public ou bien des entreprises privatisées qui en faisaient autrefois partie... on s'est concentré sur ces cas-là, sur la portée symbolique et sacrificielle de leur geste ». Et gardé, en fin de compte, ceux où une parole pouvait se libérer, celle des proches, des collègues ou des survivants.
Les témoins
« Ce documentaire, c'est aussi une histoire de rencontres », dit Olivia Colo. « Il a fallu établir la confiance. Les personnes qui interviennent dans ce documentaire ont, au final, travaillé avec nous. On les a toutes vues plusieurs fois, et à différentes étapes. On ne voulait pas voler quoi que ce soit. Les collègues de Rémy Louvradoux ne pouvaient pas parler tout de suite. Pour son manager, Véronique Etienne, il a fallu encore plus de temps. » Tous ont visionné le résultat, et l'ont validé, sans demander de correction. Et s'il apparaît au final un net déséquilibre entre certaines histoires très documentées, comme celle de Rémy Louvradoux, et d'autres plus lapidaires, comme celle de Manuel Gongora, agent de propreté du Grand Lyon (qui a survécu à ses graves blessures), ou celle de Lise Bonnafous, morte dans la cour de son lycée, c'est bien du fait de la chape de plomb qui tombe presque toujours sur ces actes radicaux. « Il est possible que la médiatisation autour de la vague de suicides à France Télécom ait permis à cette parole d'exister, alors que du côté de Pôle Emploi, du Grand Lyon, de la CAF, de l'Education nationale, et même des syndicats enseignants et des collègues de Lise Bonnafous, tous ont refusé de parler », observe Samuel Bollendorff. « Ce qui nous a frappé, dans ces histoires, c'est justement l'étouffement, le déni, le silence qui les entoure. Les proches des victimes se sont retrouvés dans un isolement comparable à celui des personnes immolées. C'est la récurrence de cet isolement qui nous a conduit à mélanger toutes ces histoires dans le fil narratif du documentaire, plutôt que de les cataloguer. Ce qui s'est passé à France Télécom peut éclairer d'autres cas qui se sont produits à la CAF ou à Pôle Emploi. »
L'interface
Elle est, au premier abord, d'une sobriété déroutante. Des photographies et des plans fixes vidéo de lieux urbains désertés encadrent et rythment le parcours de deux sinusoïdes irrégulières, dont la logique est celle d'un récit linéaire. Chaque sinusoïde correspond à une voix : en bas celle des témoins, proches et collègues des personnes immolées, en haut celle du discours officiel, celui des patrons et des politiques, tel qu'il fut relayé par les médias. On peut choisir d'écouter l'une ou l'autre voix, jamais les deux en même temps, avec ou sans les images qui les accompagnent (entretiens filmés face caméra ou archives audiovisuelles).
La dimension politique
Mises en regard des histoires personnelles, les archives audiovisuelles apportent un contrepoint fort utile (et assez glaçant) sur les prises de décision politiques qui, disent les auteurs, « ont contribué au délitement du modèle social français », et sur le « non lieu politique et collectif » qui a suivi les immolations les plus médiatisées, qu'il s'agisse d'un refus d'interpréter le geste commis ou de sa traduction immédiate et bien commode en difficultés personnelles et psychiques (« il était instable », « elle était fragile », etc). Impossible de ne pas relever que ces archives rapportent essentiellement des paroles émanant de politiques de droite. « Nous ne sommes pas particulièrement partisans », répond à cela Samuel Bollendorff. « Mais les histoires dont nous parlons se sont déroulées entre 2011 et tout début 2013, et elles correspondent à une exploitation d'images d'archives qui mettent en avant plus de dix ans de gouvernement de droite. Si on avait continué notre travail plus longtemps, on aurait forcément entendu plus d'hommes politiques de gauche. Pour l'histoire de Djamal Schaar, on a hésité à utiliser une archive de Michel Sapin qui disait que Pôle Emploi n'était pas responsable. On ne l'a pas fait parce qu'on n'a pas réussi à l'intégrer au montage ». Les auteurs comptent sur les journalistes pour prendre le relais : « Notre travail est à disposition pour que d'autres s'en emparent. L'histoire n'est pas finie. Aujourd'hui, le privé est touché aussi. Il faut écouter ce que dit Raphaël Louvradoux, à la fin, sur la façon dont tout le monde se concentre sur l'emploi aux dépens des conditions du travail. Beaucoup de gens sont tétanisés, pas bien dans leur boulot, coincés...»
A suivre ?
Prévue pour la fin 2014, une exposition photographique doit prolonger Le Grand Incendie. Des photographies de lieux vides, là encore, accompagnées de citations des personnes immolées. Avec un horizon plus large que celui du webdocumentaire, car, insiste Samuel Bollendorff, « quand ça se passe à l'étranger, on loue l'acte révolutionnaire ; quand ça se passe en France, on parle de fragilité psychique ». Il ira donc aussi en Tunisie, au Tibet, en Bulgarie et ailleurs, « pour que les cas français soient pris dans la même image de contestation ».
Regardez le webdocumentaire Le Grand Incendie, sur Télérama.fr
Suicide et Travail : quelques échos du Colloque International*
Publié le
" Le vendredi 11 et samedi 12 octobre 2013, s’est tenu à la Maison de la Chimie à Paris, ce colloque organisé par l’équipe de recherche du CNAM, en « Psycho-dynamique du travail et de l’action », ainsi que par d’autres organisations.*
Après ces deux journées où étaient réunies près de 800 personnes de formation différente, sommes-nous venus à bout de la question principale concernant l’étiologie, c’est-à-dire les processus en cause dans la genèse des suicides au travail ? Cette question soulève des problèmes inédits qui font l’objet de controverses avec la psychiatrie et la psychanalyse d’une part, avec la théorie sociale d’autre part.
Des réponses se font jour pourtant puisqu’une étape supplémentaire a été franchie. On peut en effet, aujourd’hui, retourner la violence de l’organisation du travail contre soi jusqu’à en mourir et en témoigner publiquement par une mise en scène qui sensibilise de plus en plus l’espace public et celui du droit. Des actions originales de résistance et de désobéissance sur le terrain du travail se manifestent dans le champ de la culture qui pourrait nous faire penser que nous souhaiterions nous réapproprier, par une action rationnelle, notre rapport au travail. Les débats et conférences de ce colloque nous en indiqueront-ils les enjeux possibles ?
Les morts par suicide ne sont pas que franco-français comme nous le dirons les chercheurs et praticiens venus de Brasilia, Bruxelles, Louvain, Sydney, Taïwan, Genève, Francfort, Porto, Rome, Mexico, Le Québec, Athènes, São Paulo, Ottawa.
De la salle, j’ai essayé d’enregistrer quelques idées-clefs extraites des analyses et questions qui ont sous-tendues les riches travaux des intervenants. Rien d’exhaustif ne sera produit ici, seulement quelques échos qui pourraient relancer notre propre questionnement sur un sujet qui reste malgré tout tabou. Faire trace et témoignage de ce travail, telle sera ma contribution singulière à l’action menée. Ainsi, une large diffusion de ce recueil de données sera faite sur mon blog et par d’autres canaux de communication afin de mieux outiller notre pensée pour participer à notre tour à la prévention de ce fléau des temps modernes.
LIRE LA SUITE http://www.chantalcazzadori.com/suicide-et-travail-quelques-echos-du-colloque-international/
AUTRE RETOUR
La question du « Suicide au Travail », retour sur le colloque éponyme des…
Posté le 19 nov, 2013 sur http://gestes.net/suicide-et-travail-a-lissue-du-colloque/#_ftn12
Vendredi
11 et Samedi 12 Octobre 2013 se tenait à la Maison de la Chimie à Paris
ce 7ème colloque international de psychopathologie et psychodynamique
du travail.
Ce colloque, soutenu par le Dim Gestes, se confrontait à la question du suicide au travail.
« Les suicides et les tentatives de suicide sur les lieux de travail sont apparus dans la plupart des pays occidentaux au cours des années 1990 » (Bègue et Dejours, 2009). Fort de ce constat, ce colloque s’efforcera d’analyser les processus à l’œuvre dans la genèse des suicides au travail. Or, l’étiologie – c’est-à-dire l’étude des causes et des facteurs- de ces suicides pose des problèmes inédits, au premier rang desquels le fait que nombre des victimes n’avaient aucun antécédent psychiatrique, jouïssant même d’une grande stabilité affective dans l’espace privé.
Au cours de ces deux journées, les interventions s’articuleront autour d’un fil directeur qui est celui de comprendre la dimension méconnue du travail que ce phénomène révélerait.
Ces cas de suicide opèrent alors comme une « loupe grossissante des mutations du rapport au travail » (Gernet et Chekroun[1], session 2)[2], invitant, par-delà la « suppression de la parole » et la « sidération de la pensée » (Rolo[3], session 4) qu’ils produisent, à observer et comprendre ce que les situations et les contraintes de travail font aux sujets. La phrase prononcée par Christophe Dejours[4] en ouverture du colloque – « ce qui nous mobilise tous [ici], ce n’est pas le suicide, c’est le travail » prend ainsi tout son sens.
session 1 : ETAT DE LA RECHERCHE INTERNATIONALE SUR LE SUICIDE AU TRAVAIL
Président de séance : Michel VEZINA (Canada)
Intervenants : Valérie GANEM (Guadeloupe) ; Paul JOBIN (Taiwan) ; Thung-Hong LIN (Taiwan), Loïc LEROUGE (France) ; Angelo SOARES (Canada) ; Jong Ming WOO (Corée du Sud).
Discutant : Michel DEBOUT (sous réserve)
Dès la première session, à travers les interventions de chercheurs venus de diverses régions du monde (Japon, Taïwan, Corée du Sud, Canada) afin de dresser le bilan des connaissances dans ce domaine, l’enjeu fondamental de l’objectivation du lien entre travail et suicide est mis en lumière. La reconnaissance du rôle du travail dans la survenue de ces tragédies apparaît bien comme le fruit de luttes sociales et juridiques. Si le « suicide par surtravail » se voit clairement identifié au Japon depuis les années 1990, suite à un « mouvement social, assez comparable à ce qui s’est passé pour l’amiante [rassemblant] certains médecins et avocats, soutenus par des syndicalistes et des familles de victimes » (Jobin[5], 1ère session), apparaissant même dans la statistique publique comme une des catégories explicatives de ces actes, cela ne doit pas faire oublier les obstacles qui se dressent face à la reconnaissance légale de la responsabilité des organisations du travail, comme le montre l’étude du cas taïwanais (Hsin-Hsing Chen[6], 1ère session). Les conséquences psychopathologiques du travail se prêtent en effet d’autant mieux au déni et à la banalisation qu’elles ont peu de signes visibles, les plaignants se heurtant alors massivement au « problème des preuves insuffisantes » ainsi qu’à l’idée communément admise selon laquelle « tous les suicides résultent d’une perte temporaire de la raison ». « La tentation est grande pour les acteurs de l’entreprise de renvoyer à la fragilité du salarié », résume Michel Debou[7]t. La perspective juridique menée par Loïc Lerouge[8] à partir du cas français souligne à quel point « il est très difficile pour le droit d’intégrer la question du subjectif ». Son exposé met en évidence par ailleurs la possibilité, ouverte par l’arrêt du 28 février 2002 sur l’obligation de résultat de l’employeur en matière de prévention de tous les risques pouvant survenir au travail à l’égard de ses salariés, de qualifier le suicide d’un salarié de faute inexcusable de l’employeur.
Qu’est-ce qui, dans le travail aujourd’hui, risque de transformer le désir de vivre en désir inverse ? Comme le souligne d’emblée Paul Jobin, il ne faut pas seulement regarder des « éléments quantitatifs [mais au contraire tenir compte] d’éléments plus qualitatifs [pour cerner] ce qui est trop dans le surtravail ». Les travaux d’Angelo Soares[9] montrent que, parmi les dimensions organisationnelles, « la surcharge de travail, le manque de cohésion du groupe et le harcèlement psychologique sont trois variables prédictives des idéations suicidaires ». Selon lui, la « nature organisationnelle meurtrière » des mondes du travail contemporain provient du « management par le stress » porté par les « organisations lean » (définies comme la transposition dans nos sociétés occidentales du toyotisme) qui s’accompagne d’un discours très positif sur la performance qui le rend peu contestable. Thuong-Hong-Lin, à partir de l’étude de cas de suicides survenus dans l’entreprise Foxconn, un des sous-traitants majeurs d’Apple, montre lui aussi l’importance de la fragmentation des collectifs de travail dans la survenue des suicides.
Session 2 – ETIOLOGIE DU SUICIDE
Président de séance : Nicole GARRETGLOANEC
Bernard ODIER : Approche classique psychiatrie/suicide
Discutante : Annie BENSAID (sous réserve)
et APPROCHE PSYCHODYNAMIQUE DU TRAVAIL
Présidente de séance : Selma LANCMAN (Brésil) Christophe DEJOURS, Isabelle GERNET, Florence CHEKROUN.
Discutante : Martine VERLHAC
L’après-midi (session 2) poursuit cette étiologie des suicides au travail, en donnant à voir la controverse entre l’approche psychodynamique du travail et celle développée par la psychiatrie. L’exposé de Bernard Odier[10], en rappelant les mécanismes et troubles psychiatriques à l’œuvre dans les suicides, souligne en filigrane à quel point « rattacher le suicide à des entités psychiatriques est une impasse car on le retrouve dans tous les troubles psychiatriques » (Annie Bensaïd[11]).
Face aux deux constats selon lesquels « en psychiatrie, nombre de ceux qui se suicident ne travaillent pas » (Dejours) d’une part, et de suicides de travailleurs sans antécédents médico-psychiatriques d’autre part, l’approche psychodynamique du travail développée par Isabelle Gernet et Florence Chekroun entend « comprendre pour quelle raison les politiques de management génèrent des conséquences psychopathologiques ». A travers le récit de leur intervention dans un service de réanimation d’un hôpital de province, elles montrent le rôle du « délitement de la communication » et de la « perte de référence commune dans ce service » dans l’incapacité de la coopération à jouer son rôle de maîtrise des tensions. Les stratégies collectives de défense s’amenuisent, laissant la place à des stratégies individuelles de défense telles que l’engagement éperdu dans le travail, qui contribue à effacer l’angoisse liée au sens du travail ; ces stratégies de défense ont alors un « effet anesthésiant sur la pensée ». Ce service réunit dès lors les conditions d’apparition de la souffrance éthique « qui commence lorsque le sujet fait des tâches qu’il réprouve » ; en effet, les soubassements éthiques de la personnalité des agents, traversés par la « contradiction entre l’idée d’avoir un pouvoir de vie et de mort sur les patients et l’ethos professionnel du soin des patients », se trouvent mis en crise. Or, comme le montrent les auteurs, « le suicide est la partie émergée de l’iceberg de la souffrance éthique ». Leur étude permet de réintroduire l’importance du sens du travail, et souligne ainsi que c’est lorsque celui-ci est « déconnecté du sens du travail [que] la surcharge devient un problème » (Martine Verhlac[12]).
Session 3 – SUICIDE AU TRAVAIL ET SOCIÉTÉ
Président de séance : Francis MARTENS (Belgique)
David LE BRETON : Approches sociologiques du suicide
Discutant : JM CHAUMONT (Belgique)
et SUICIDE AU TRAVAIL ET MONDE DU TRAVAIL
Président de séance : Laerte SZNELWAR (Brésil)
Duarte ROLO : Conséquences du suicide
Discutant : Christophe DEMAEGDT (Belgique)
Lors de la troisième session, intitulée « Suicide au travail et société », David Le Breton[13] débute par un réexamen de la théorie durkheimienne du suicide ; pour lui, ce texte – qui représente la « naissance en acte de la discipline sociologique » – « a vieilli ». Pour lui, « la sociologie de Durkheim, sans sujet, ne nous apprend rien sur la tragédie personnelle du suicidant [car] elle ne prend pas les individus isolément, mais les groupes ». De même, cette sociologie offre une « vision très univoque du psychisme, durcie encore par la notion d’habitus [forgée par Bourdieu] », qui tend alors à faire du suicide une « conséquence mécanique des variables qui caractérisent l’individu ». Or, David Le Breton, en insistant sur la singularité des individus et la réflexivité dont ils disposent, précise que « les déterminants sociaux ne suffisent pas à expliquer le suicide ». « Les conditions sociales sont toujours mêlées aux conditions individuelles. » En d’autres termes, ce n’est pas la situation qui crée le suicide, mais l’attitude par rapport à la situation. Des processus généraux permettent toutefois d’éclairer ces drames. En effet, si les suicides au travail résultent de l’isolement et de l’absence de solidarité – causés notamment par le système managérial de concurrence entre collègues -, ils sont également liés à la privation de « rétribution symbolique accordée par la reconnaissance ».
Par ailleurs, ces actes – effectués dans le but, non pas de rechercher la mort, mais de « mettre fin à une souffrance [et] une insupportable tension » – ont un impact majeur sur les collectifs de travail : « ils diffusent leur zone de turbulence parmi les collègues, les amènent sur le fil du rasoir, ouvrent la possibilité d’une transgression. […] Ils forment un précédent redoutable pour ceux qui hésitaient encore, baignés dans la souffrance, mais qui n’avaient pas encore de solution. » Le suicide engendre véritablement la peur chez ceux qui restent, comme le montre Duarte Rolo à partir du récit de son intervention dans un centre d’appel d’une grande entreprise de fabrication et commercialisation de biens d’équipement. L’appel à ce psychologue clinicien correspond d’ailleurs à une demande initiale des salariées motivée par l’augmentation des suicides au sein de l’entreprise. Or, « alors que ces salariés étaient véritablement préoccupés par ces suicides », « [ces derniers] ne sont pas évoqués par le collectif de l’enquête. Ils ne sont souvent abordés que lors des moments informels », tant ils produisent une « sidération de la pensée » et les conduisent à s’interroger sur « leur propre capacité à tenir face aux pressions du management ». Surtout, alors que la dégradation du vivre-ensemble est jusqu’ici entendue comme une cause du suicide, les travaux de Duarte Rolo montrent à quel point ils sont aussi une conséquence de l’apparition des suicides, générant un cercle vicieux dont il est très malaisé pour les organisations du travail de sortir. En jouant un « rôle sur l’engourdissement de la pensée », le surgissement des suicides participe à la fabrique de la soumission et « empêche de penser des systèmes alternatifs » d’organisation du travail (Christophe Demaegdt[14]). Il s’agit sans doute pourtant de la question-clé, et c’est la raison pour laquelle « nous avons besoin que d’autres acteurs de la société s’impliquent dans cette question de l’organisation du travail », déclare Christophe Dejours en ouverture de la quatrième session consacrée aux « incidences sur l’action [et] sur le droit ».
Session 4 – INCIDENCES SUR L’ACTION
Président de séance : Christophe DEJOURS
Intervenants : Jean-Pierre BODIN (théâtre) ; Philippe MUHLSTEIN (syndicats) ; Elisabeth WEISSMAN (enquête sur la
résistance) ; Philippe PETIT (journaliste) et Florence BEGUE (clinicienne).
Discutant : Emmanuel RENAULT
et INCIDENCES SUR LE DROIT
Président de séance : Marie PEZÉ
Intervenants : Rachel SAADA (Droit) ;
Pierre-Yves VERKINDT (Droit).
Discutante : Hélène TESSIER (Canada)
Cette dernière donne la parole à des acteurs de l’espace public – journalistes, metteur en scène, clinicienne, syndicaliste, avocate – pour réfléchir à des « actions rationnelles de réappropriation du rapport au travail ».
Par l’entremise d’une pièce de théâtre montée avec les ouvriers d’une petite entreprise dans laquelle un suicide, reconnu en maladie du travail, s’est produit, Jean-Pierre Bodin[15] raconte comment lui et son équipe ont « mis des mots sur une situation dont plus personne ne voulait parler ». Florence Bègue raconte également comment les salariés d’une entreprise du secteur du bâtiment, confrontés au suicide d’un des leurs, ont trouvé le « goût de la parole » à partir d’un documentaire sur leurs situations de travail réalisé par plusieurs agents de maîtrise. En rompant ainsi le silence, le théâtre et l’image contribuent à limiter le poids de la banalisation et du déni. Ce dernier n’échappe d’ailleurs pas aux syndicats, peu enclins selon Philippe Mulhstein[16] (Sud-Rail) à se saisir de la question de la « souffrance psychique au travail » : « c’est pas un sujet pour les syndicats », entend-il souvent. Selon lui, la raison est simple : « la subjectivité individuelle est suspecte de limiter l’action collective». Il rappelle toutefois les avancées : jurisprudence en faveur des syndicats liée à l’obligation de résultat en matière de prévention des risques, organisation d’une formation par Sud-Rail intitulée « violences managériales et souffrance au travail ». Elisabeth Weismann[17] relate même les résistances de salariés des services publics face aux nouvelles pratiques managériales, « lancées avec une radicalisation et une violence inouïe avec la RGPP et la MAP ». Au cours de ses enquêtes au sein de Pôle Emploi, d’EDF, de l’Education Nationale, Police et d’hôpitaux psychiatriques a pu constater diverses formes de désobéissance qui, si elles « questionnent le statut du fonctionnaire [et] sortent du logiciel de revendication des syndicats de la Fonction Publique », produisent une « nouvelle figure du travailleur-citoyen ».
Au final, l’ensemble des contributions sur ces deux journées montrent à quel point il s’agit d’une question d’intérêt politique générale. Parce que les suicides au travail mettent en lumière de façon dramatique les conséquences pathologiques des organisations du travail contemporaines et par leur impact sur les collectifs, ils présentent une « forte résonance politique ». Cette dernière permet « de lutter contre tous les processus d’euphémisation de la souffrance au travail », souligne Emmanuel Renault[18], philosophe. Ce combat semble toutefois loin d’être gagné, et la figure des suicides au travail, loin d’apporter une victoire définitive contre le déni de la souffrance au travail, tant on assiste à des « formes de banalisation [de ces derniers] » : « il semble qu’ils ne produisent plus autant d’émotion », comme en témoigne notamment « l’idée [selon laquelle il s'agit] de dommages collatéraux, tout comme dans une guerre économique ».
Ce colloque, soutenu par le Dim Gestes, se confrontait à la question du suicide au travail.
« Les suicides et les tentatives de suicide sur les lieux de travail sont apparus dans la plupart des pays occidentaux au cours des années 1990 » (Bègue et Dejours, 2009). Fort de ce constat, ce colloque s’efforcera d’analyser les processus à l’œuvre dans la genèse des suicides au travail. Or, l’étiologie – c’est-à-dire l’étude des causes et des facteurs- de ces suicides pose des problèmes inédits, au premier rang desquels le fait que nombre des victimes n’avaient aucun antécédent psychiatrique, jouïssant même d’une grande stabilité affective dans l’espace privé.
Au cours de ces deux journées, les interventions s’articuleront autour d’un fil directeur qui est celui de comprendre la dimension méconnue du travail que ce phénomène révélerait.
Ces cas de suicide opèrent alors comme une « loupe grossissante des mutations du rapport au travail » (Gernet et Chekroun[1], session 2)[2], invitant, par-delà la « suppression de la parole » et la « sidération de la pensée » (Rolo[3], session 4) qu’ils produisent, à observer et comprendre ce que les situations et les contraintes de travail font aux sujets. La phrase prononcée par Christophe Dejours[4] en ouverture du colloque – « ce qui nous mobilise tous [ici], ce n’est pas le suicide, c’est le travail » prend ainsi tout son sens.
session 1 : ETAT DE LA RECHERCHE INTERNATIONALE SUR LE SUICIDE AU TRAVAIL
Président de séance : Michel VEZINA (Canada)
Intervenants : Valérie GANEM (Guadeloupe) ; Paul JOBIN (Taiwan) ; Thung-Hong LIN (Taiwan), Loïc LEROUGE (France) ; Angelo SOARES (Canada) ; Jong Ming WOO (Corée du Sud).
Discutant : Michel DEBOUT (sous réserve)
Dès la première session, à travers les interventions de chercheurs venus de diverses régions du monde (Japon, Taïwan, Corée du Sud, Canada) afin de dresser le bilan des connaissances dans ce domaine, l’enjeu fondamental de l’objectivation du lien entre travail et suicide est mis en lumière. La reconnaissance du rôle du travail dans la survenue de ces tragédies apparaît bien comme le fruit de luttes sociales et juridiques. Si le « suicide par surtravail » se voit clairement identifié au Japon depuis les années 1990, suite à un « mouvement social, assez comparable à ce qui s’est passé pour l’amiante [rassemblant] certains médecins et avocats, soutenus par des syndicalistes et des familles de victimes » (Jobin[5], 1ère session), apparaissant même dans la statistique publique comme une des catégories explicatives de ces actes, cela ne doit pas faire oublier les obstacles qui se dressent face à la reconnaissance légale de la responsabilité des organisations du travail, comme le montre l’étude du cas taïwanais (Hsin-Hsing Chen[6], 1ère session). Les conséquences psychopathologiques du travail se prêtent en effet d’autant mieux au déni et à la banalisation qu’elles ont peu de signes visibles, les plaignants se heurtant alors massivement au « problème des preuves insuffisantes » ainsi qu’à l’idée communément admise selon laquelle « tous les suicides résultent d’une perte temporaire de la raison ». « La tentation est grande pour les acteurs de l’entreprise de renvoyer à la fragilité du salarié », résume Michel Debou[7]t. La perspective juridique menée par Loïc Lerouge[8] à partir du cas français souligne à quel point « il est très difficile pour le droit d’intégrer la question du subjectif ». Son exposé met en évidence par ailleurs la possibilité, ouverte par l’arrêt du 28 février 2002 sur l’obligation de résultat de l’employeur en matière de prévention de tous les risques pouvant survenir au travail à l’égard de ses salariés, de qualifier le suicide d’un salarié de faute inexcusable de l’employeur.
Qu’est-ce qui, dans le travail aujourd’hui, risque de transformer le désir de vivre en désir inverse ? Comme le souligne d’emblée Paul Jobin, il ne faut pas seulement regarder des « éléments quantitatifs [mais au contraire tenir compte] d’éléments plus qualitatifs [pour cerner] ce qui est trop dans le surtravail ». Les travaux d’Angelo Soares[9] montrent que, parmi les dimensions organisationnelles, « la surcharge de travail, le manque de cohésion du groupe et le harcèlement psychologique sont trois variables prédictives des idéations suicidaires ». Selon lui, la « nature organisationnelle meurtrière » des mondes du travail contemporain provient du « management par le stress » porté par les « organisations lean » (définies comme la transposition dans nos sociétés occidentales du toyotisme) qui s’accompagne d’un discours très positif sur la performance qui le rend peu contestable. Thuong-Hong-Lin, à partir de l’étude de cas de suicides survenus dans l’entreprise Foxconn, un des sous-traitants majeurs d’Apple, montre lui aussi l’importance de la fragmentation des collectifs de travail dans la survenue des suicides.
Session 2 – ETIOLOGIE DU SUICIDE
Président de séance : Nicole GARRETGLOANEC
Bernard ODIER : Approche classique psychiatrie/suicide
Discutante : Annie BENSAID (sous réserve)
et APPROCHE PSYCHODYNAMIQUE DU TRAVAIL
Présidente de séance : Selma LANCMAN (Brésil) Christophe DEJOURS, Isabelle GERNET, Florence CHEKROUN.
Discutante : Martine VERLHAC
L’après-midi (session 2) poursuit cette étiologie des suicides au travail, en donnant à voir la controverse entre l’approche psychodynamique du travail et celle développée par la psychiatrie. L’exposé de Bernard Odier[10], en rappelant les mécanismes et troubles psychiatriques à l’œuvre dans les suicides, souligne en filigrane à quel point « rattacher le suicide à des entités psychiatriques est une impasse car on le retrouve dans tous les troubles psychiatriques » (Annie Bensaïd[11]).
Face aux deux constats selon lesquels « en psychiatrie, nombre de ceux qui se suicident ne travaillent pas » (Dejours) d’une part, et de suicides de travailleurs sans antécédents médico-psychiatriques d’autre part, l’approche psychodynamique du travail développée par Isabelle Gernet et Florence Chekroun entend « comprendre pour quelle raison les politiques de management génèrent des conséquences psychopathologiques ». A travers le récit de leur intervention dans un service de réanimation d’un hôpital de province, elles montrent le rôle du « délitement de la communication » et de la « perte de référence commune dans ce service » dans l’incapacité de la coopération à jouer son rôle de maîtrise des tensions. Les stratégies collectives de défense s’amenuisent, laissant la place à des stratégies individuelles de défense telles que l’engagement éperdu dans le travail, qui contribue à effacer l’angoisse liée au sens du travail ; ces stratégies de défense ont alors un « effet anesthésiant sur la pensée ». Ce service réunit dès lors les conditions d’apparition de la souffrance éthique « qui commence lorsque le sujet fait des tâches qu’il réprouve » ; en effet, les soubassements éthiques de la personnalité des agents, traversés par la « contradiction entre l’idée d’avoir un pouvoir de vie et de mort sur les patients et l’ethos professionnel du soin des patients », se trouvent mis en crise. Or, comme le montrent les auteurs, « le suicide est la partie émergée de l’iceberg de la souffrance éthique ». Leur étude permet de réintroduire l’importance du sens du travail, et souligne ainsi que c’est lorsque celui-ci est « déconnecté du sens du travail [que] la surcharge devient un problème » (Martine Verhlac[12]).
Session 3 – SUICIDE AU TRAVAIL ET SOCIÉTÉ
Président de séance : Francis MARTENS (Belgique)
David LE BRETON : Approches sociologiques du suicide
Discutant : JM CHAUMONT (Belgique)
et SUICIDE AU TRAVAIL ET MONDE DU TRAVAIL
Président de séance : Laerte SZNELWAR (Brésil)
Duarte ROLO : Conséquences du suicide
Discutant : Christophe DEMAEGDT (Belgique)
Lors de la troisième session, intitulée « Suicide au travail et société », David Le Breton[13] débute par un réexamen de la théorie durkheimienne du suicide ; pour lui, ce texte – qui représente la « naissance en acte de la discipline sociologique » – « a vieilli ». Pour lui, « la sociologie de Durkheim, sans sujet, ne nous apprend rien sur la tragédie personnelle du suicidant [car] elle ne prend pas les individus isolément, mais les groupes ». De même, cette sociologie offre une « vision très univoque du psychisme, durcie encore par la notion d’habitus [forgée par Bourdieu] », qui tend alors à faire du suicide une « conséquence mécanique des variables qui caractérisent l’individu ». Or, David Le Breton, en insistant sur la singularité des individus et la réflexivité dont ils disposent, précise que « les déterminants sociaux ne suffisent pas à expliquer le suicide ». « Les conditions sociales sont toujours mêlées aux conditions individuelles. » En d’autres termes, ce n’est pas la situation qui crée le suicide, mais l’attitude par rapport à la situation. Des processus généraux permettent toutefois d’éclairer ces drames. En effet, si les suicides au travail résultent de l’isolement et de l’absence de solidarité – causés notamment par le système managérial de concurrence entre collègues -, ils sont également liés à la privation de « rétribution symbolique accordée par la reconnaissance ».
Par ailleurs, ces actes – effectués dans le but, non pas de rechercher la mort, mais de « mettre fin à une souffrance [et] une insupportable tension » – ont un impact majeur sur les collectifs de travail : « ils diffusent leur zone de turbulence parmi les collègues, les amènent sur le fil du rasoir, ouvrent la possibilité d’une transgression. […] Ils forment un précédent redoutable pour ceux qui hésitaient encore, baignés dans la souffrance, mais qui n’avaient pas encore de solution. » Le suicide engendre véritablement la peur chez ceux qui restent, comme le montre Duarte Rolo à partir du récit de son intervention dans un centre d’appel d’une grande entreprise de fabrication et commercialisation de biens d’équipement. L’appel à ce psychologue clinicien correspond d’ailleurs à une demande initiale des salariées motivée par l’augmentation des suicides au sein de l’entreprise. Or, « alors que ces salariés étaient véritablement préoccupés par ces suicides », « [ces derniers] ne sont pas évoqués par le collectif de l’enquête. Ils ne sont souvent abordés que lors des moments informels », tant ils produisent une « sidération de la pensée » et les conduisent à s’interroger sur « leur propre capacité à tenir face aux pressions du management ». Surtout, alors que la dégradation du vivre-ensemble est jusqu’ici entendue comme une cause du suicide, les travaux de Duarte Rolo montrent à quel point ils sont aussi une conséquence de l’apparition des suicides, générant un cercle vicieux dont il est très malaisé pour les organisations du travail de sortir. En jouant un « rôle sur l’engourdissement de la pensée », le surgissement des suicides participe à la fabrique de la soumission et « empêche de penser des systèmes alternatifs » d’organisation du travail (Christophe Demaegdt[14]). Il s’agit sans doute pourtant de la question-clé, et c’est la raison pour laquelle « nous avons besoin que d’autres acteurs de la société s’impliquent dans cette question de l’organisation du travail », déclare Christophe Dejours en ouverture de la quatrième session consacrée aux « incidences sur l’action [et] sur le droit ».
Session 4 – INCIDENCES SUR L’ACTION
Président de séance : Christophe DEJOURS
Intervenants : Jean-Pierre BODIN (théâtre) ; Philippe MUHLSTEIN (syndicats) ; Elisabeth WEISSMAN (enquête sur la
résistance) ; Philippe PETIT (journaliste) et Florence BEGUE (clinicienne).
Discutant : Emmanuel RENAULT
et INCIDENCES SUR LE DROIT
Président de séance : Marie PEZÉ
Intervenants : Rachel SAADA (Droit) ;
Pierre-Yves VERKINDT (Droit).
Discutante : Hélène TESSIER (Canada)
Cette dernière donne la parole à des acteurs de l’espace public – journalistes, metteur en scène, clinicienne, syndicaliste, avocate – pour réfléchir à des « actions rationnelles de réappropriation du rapport au travail ».
Par l’entremise d’une pièce de théâtre montée avec les ouvriers d’une petite entreprise dans laquelle un suicide, reconnu en maladie du travail, s’est produit, Jean-Pierre Bodin[15] raconte comment lui et son équipe ont « mis des mots sur une situation dont plus personne ne voulait parler ». Florence Bègue raconte également comment les salariés d’une entreprise du secteur du bâtiment, confrontés au suicide d’un des leurs, ont trouvé le « goût de la parole » à partir d’un documentaire sur leurs situations de travail réalisé par plusieurs agents de maîtrise. En rompant ainsi le silence, le théâtre et l’image contribuent à limiter le poids de la banalisation et du déni. Ce dernier n’échappe d’ailleurs pas aux syndicats, peu enclins selon Philippe Mulhstein[16] (Sud-Rail) à se saisir de la question de la « souffrance psychique au travail » : « c’est pas un sujet pour les syndicats », entend-il souvent. Selon lui, la raison est simple : « la subjectivité individuelle est suspecte de limiter l’action collective». Il rappelle toutefois les avancées : jurisprudence en faveur des syndicats liée à l’obligation de résultat en matière de prévention des risques, organisation d’une formation par Sud-Rail intitulée « violences managériales et souffrance au travail ». Elisabeth Weismann[17] relate même les résistances de salariés des services publics face aux nouvelles pratiques managériales, « lancées avec une radicalisation et une violence inouïe avec la RGPP et la MAP ». Au cours de ses enquêtes au sein de Pôle Emploi, d’EDF, de l’Education Nationale, Police et d’hôpitaux psychiatriques a pu constater diverses formes de désobéissance qui, si elles « questionnent le statut du fonctionnaire [et] sortent du logiciel de revendication des syndicats de la Fonction Publique », produisent une « nouvelle figure du travailleur-citoyen ».
Au final, l’ensemble des contributions sur ces deux journées montrent à quel point il s’agit d’une question d’intérêt politique générale. Parce que les suicides au travail mettent en lumière de façon dramatique les conséquences pathologiques des organisations du travail contemporaines et par leur impact sur les collectifs, ils présentent une « forte résonance politique ». Cette dernière permet « de lutter contre tous les processus d’euphémisation de la souffrance au travail », souligne Emmanuel Renault[18], philosophe. Ce combat semble toutefois loin d’être gagné, et la figure des suicides au travail, loin d’apporter une victoire définitive contre le déni de la souffrance au travail, tant on assiste à des « formes de banalisation [de ces derniers] » : « il semble qu’ils ne produisent plus autant d’émotion », comme en témoigne notamment « l’idée [selon laquelle il s'agit] de dommages collatéraux, tout comme dans une guerre économique ».
Restitution par Nicolas Deffontaines,
dont les recherches doctorales portent sur « le suicide des agriculteurs »,
menées au CESAER (Centre d’Economie et de Sociologie appliquées à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux), UMR1041 Agrosup – Inra
Il est affilié au Laboratoire de Sociologie Quantitative
[1]Florence
Chekroun est psychologue clinicienne et psychologue du travail. Membre
de l’équipe de recherche en « Psychodynamique du Travail et de
l’Action » du Conservatoire National des Arts et Métiers, elle travaille
actuellement à l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale.
[2]Isabelle
Gernet est psychologue clinicienne et maître de conférences en
psychologie clinique à l’Université Paris-Descartes. Elle est membre de
l’équipe de recherche en « Psychodynamique du Travail et de l’Action »
dirigée par Christophe Dejours et du Laboratoire de Psychologie clinique
et de Psychopathologie de l’université Paris-Descartes. Depuis 2011,
elle est co-rédactrice en chef de la revue Travailler.
[3]Duarte
Rolo, doctorant en psychodynamique du travail, est psychologue
clinicien à l’université Paris-Descartes et psychologue du travail au
CNAM
[4]Christophe Dejours est titulaire de la chaire Psychanalyse-Santé-Travail au CNAM. Il a écrit notamment La panne (Bayard, 2012), Suicide et travail : que faire ? (PUF, 2009) avec Florence Bègue ou encore Souffrance en France. La banalisation de l’injustice sociale (Seuil, 1998). Il a récemment dirigé l’ouvrage Observations cliniques en psychopathologie du travail (PUF, 2010).
[5]Paul Jobin, maître de conférences en sociologie à l’université Paris-Diderot, a écrit notamment Maladies industrielles et renouveau syndical au Japon (EHESS, 2006) ou « La mort par surtravail et le toyotisme » dans Les mondes du travail (septembre 2008)
[6]Hsin-Hsing
Chen est professeur associé à l’université Shih-Hsin de Taïpeï. Ses
dernières années, ses recherches ont porté sur les maladies
professionnelles et le recours à la science dans le processus juridique.
[7]Michel Debout, professeur de médecine légale et de droit de la santé au CHU de Saint-Etienne, Il a publié récemment Le suicide, un tabou français (Éditions Pascal, 2012) avec Gérard Clavairoly.
[8]Loïc
Lerouge, docteur en droit, est chargé de recherche au CNRS, rattaché au
Centre de droit comparé du travail et de la Sécurité sociale de
l’université Montesquieu-Bordeaux IV. Il a écrit notamment La reconnaissance d’un droit à la protection de la santé mentale au travail (LGDJ, 2005).
[9]Angelo
Soares, sociologue du travail, est professeur à l’université de Québec à
Montréal. Ses recherches portent sur le harcèlement moral, les
violences au travail, les émotions et la santé mentale au travail.
[10]Bernard
Odier est psychiatre-psychanalyste. Il dirige la Polyclinique de
l’Association Santé mentale du 13ème arrondissement de Paris. Il a écrit
notamment « La psychiatrie à l’épreuve du scientisme » dans L’information psychiatrique (2004), et Évaluer les psychoses avec la COP 13. Une clinique organisée des psychoses (Dunod, 2011) avec Victor Souffir et Serge Gauthier.
[11]Annie
Bensaïd est psychiatre. Elle a écrit notamment « Apports de la
psychopathologie du travail à l’étude d’une bouffée délirante aigue »,
dans Observations cliniques en psychopathologie du travail (PUF, 2010), dirigé par Christophe Dejours.
[12]Martine Verhlac est professeur honoraire de philosophie en Première Supérieure. Elle a écrit notamment l’ouvrage Pour une philosophie du travail (Alter
Books2012) ou encore l’article « Suicides au travail : le tournant
gestionnaire et le déficit philosophique » dans la revue Les Temps Modernes (janvier-mars 2010).
[13]David Le Breton est professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg. Il a écrit notamment En souffrance. Adolescence en entrée dans la vie (Métaillié, 2007) et Expériences de la douleur. Entre destruction et reconnaissance (Métaillié, 2010). Il a présidé la commission d’experts pour les stratégies nationales de prévention du suicide en 2009.
[14]Christophe Demaegdt est psychologue. Membre de l’équipe de psychodynamique du travail et de l’action du CNAM,
[15]Jean-Pierre Bodin est acteur-auteur et metteur en scène.
[16]Philippe
Mullhstein est syndicaliste à la formation Sud-Rail, et formateur
interprofessionnel sur les questions de souffrance au travail et de
violence managériale.
[17]Elisabeth
Weismann est journaliste et essayiste revendiquant un regard politique
et critique sur les questions sociales et de société. Dans La désobéissance éthique. Enquête sur la résistance dans les services publics (Stock,
2010), elle s’intéresse aux ravages de l’extension du domaine de la
marchandisation néo-libérale sur les sphères publiques. Son dernier
livre Flics. Chronique d’un désastre annoncé (Stock, 2012) se focalise sur le malaise de la police républicaine.
[18]Emmanuel Renault est professeur de philosophie sociale et politique à l’université Paris-10 (Nanterre). Directeur de la revue Actuel Marx, ses recherches portent sur Hegel, Marx et la théorie critique de l’École de Francfort. Il a notamment publié Souffrances sociales. Sociologie, psychologie, politique (La Découverte, 2008).
mise en ligne : 19 novembre 2013.
mise en ligne : 19 novembre 2013.