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vendredi 7 juin 2013

RETOUR MANIFESTATION MONTENDRE (17) 28 MAI PERSONNES AGEES ET RISQUES SUICIDAIRES

Briser le tabou du suicide des personnes âgées Article du 31/05/2013 à 10:11 sur http://www.hautesaintonge.fr/actualite/viewArticle.php?idArticle=308
Mardi 28  mai, la coordination santé-social de Haute-Saintonge, la Carsat Centre-Ouest, l'action sociale Agirc-Arrco et la MSA ont organisé à Montendre, un après-midi de débat autour du thème « souffrance et mal-être des personnes âgées, prévention du risque suicidaire ». L'occasion de mettre sur le devant de la scène un sujet souvent tabou.

« C'est quand même dingue d'être dans une société où on est obligé d'imaginer la fête des voisins pour se rencontrer. » Cette réflexion lancée subrepticement par le conférencier Jean-Luc Douillard, au détour d'une phrase, résume peut-être à elle seule une des caractéristiques de la société contemporaine. En effet, elle interroge sur la nature des liens qui unissent tout un chacun. Liens qui jouent pour beaucoup dans la prévention du suicide et l'apaisement des souffrances notamment chez les personnes âgées. Mais avant tout, que sait-on au juste du suicide des personnes âgées ? Un sujet « dont on ne parle pas » et des suicides « oubliés, transparents, qui passent inaperçus » et que l'on a tendance à minimiser en se disant « que la personne avait suffisamment vécu, ce qui est une manière de se déculpabiliser », souligne Jean-Luc Douillard.
En France, en 2009, on comptabilisait environ 10 500 suicides tous âges confondus, dont 3 000 chez les plus de 65 ans, soit un tiers de personnes âgées (notons que le nombre de tués sur les routes chaque année est d'environ 3 500 personnes.). En Charente-Maritime, ils étaient 43 hommes en 2009 et 14 femmes à s'être donné la mort, plus que dans les autres départements de la région. Des chiffres à mettre en lien avec la nature du territoire (rural favorisant l'isolement) et la sociologie (population vieillissante).
Si le nombre de suicides est relativement stable au fil des ans, il n'en témoigne pas moins d'une réalité concrète souvent difficile à appréhender autant par la famille que chez ceux dont le désir de passer à l'acte se fait de plus en plus prégnant.

« Avant, le mot «  vieux  » ne faisait pas peur »

Mais que se passe-t-il dans la tête de ces personnes chez qui le désir de mort prend le pas sur celui de vivre ? Difficile à déterminer car chaque histoire est singulière. Toutefois, Jean-Luc Douillard a mis en perspective certaines évolutions qui tendent à modifier le rôle des personnes âgées dans la société. Des « vieux » que l'on n'ose même plus nommer ainsi, et auxquels ont préfère les termes de seniors ainsi que les catégorisations du type deuxième, troisième voire quatrième âge tant le concept de « jeunisme » a irrigué toutes les représentations. « Avant, le mot vieux ne faisait pas peur. Lorsqu'on avait 60 ou 65 ans, on disait qu'on était vieux et on n'avait pas peur de le dire alors qu'aujourd'hui, c'est plus compliqué ».

Des personnes âgées «  désinvesties dans leur mission de transmission des rites  »

Ainsi donc, la structure des familles a considérablement évolué. Les familles recomposées ne sont plus des exceptions. Les grands-parents se retrouvent souvent les aïeuls d'une tribu de petits-enfants issus d'unions successives ou bien les petits-enfants ont à leur actif une collection de papis et mamies dont ils font la connaissance au fil des unions de leurs parents. Difficile alors de construire des liens durables. Par ailleurs, certaines croyances, religieuses notamment, se sont amenuisées. Les rites funéraires ont perdu en rituel (par exemple celui de la veillée funéraire), les membres de la famille tous âges confondus sont moins partie prenante dans l'organisation, « les personnes âgées ont été désinvesties de leurs fonctions de transmission des rites ». Enfin, si vivre mieux et plus longtemps est un bénéfice, cette longévité augmente « les risques d'accumuler les difficultés, les pertes amicales, les ruptures de liens » générateurs de souffrance.
Aussi, en avançant en âge, les personnes peuvent aussi se ressentir comme un poids pour leurs enfants ou leur entourage et avoir le sentiment d'une certaine inutilité, d'une perte d'identité qui les poussent à vouloir mettre fin à leurs jours.
L'entourage des personnes âgées peut de son côté être baigné d'idées reçues qui empêchent de prendre la mesure de leur souffrance. Par exemple « on pense que les jeunes se suicident plus que les personnes âgées alors que l'intention suicidaire chez les personnes qui y pensent est beaucoup plus présente et en général ils ne se ratent pas ».
« On entend aussi souvent des réflexions du genre, pour se suicider, il faut être lâche ou alors courageux, mais le suicide n'est pas une question de lâcheté ou de courage, mais de degré de souffrance. »

Battre en brèche les idées reçues

Selon Jean-Luc Douillard, il y a toujours des signes d'alerte, même minimes, avant un passage à l'acte. Par exemple, il ne faut pas minimiser les chutes qui peuvent être des tentatives de suicide déguisées car la personne âgée ne veut pas faire souffrir son entourage alors elle va faire croire à un accident. Ou bien il peut y avoir récurrence de réflexions du genre « quand je serais mort vous serez débarrassé de moi » qui doivent alerter. « On entend aussi souvent des proches qui disent que le suicide, il ne faut pas trop en parler car ça risque de donner des idées, alors qu'au contraire il faut arriver à en parler. Le problème, c'est qu'on ose rarement aborder le sujet directement, d'une part parce que le sujet de la mort fait peur, mais aussi parce qu'il faut être prêt à entendre des réponses difficiles. » Il insistera sur l'importance de parvenir à aborder le sujet directement.
Mais Jean-Luc Jouillard précisera à plusieurs reprises que la démarche « ne consiste pas à empêcher la mort à tout prix en s'opposant à la liberté et la volonté des personnes, mais d'arriver à en parler afin de trouver des solutions pour alléger la souffrance ».

Ainsi donc, face à la souffrance, point de formule magique mais une certitude, le désir de vivre se situe quelque part dans les liens qui nous rattachent aux autres et dans la perspective de pouvoir réaliser encore quelques projets, même minuscules.



Leur souffrance n’est pas toujours visible
Une rencontre sur ce thème aura lieu le mardi 28 mai à Montendre . *
article du 18/05/2013 sur http://www.sudouest.fr/2013/05/18/leur-souffrance-n-est-pas-toujours-visible-1057440-1368.php

Le temps qui passe est parfois celui de l’angoisse. (PHOTO M.L.G.)


« Souffrance des personnes âgées, la repérer et la comprendre, prévenir le risque suicidaire », tel est le thème de la demi-journée de rencontre organisée par le Centre local d’information et de coordination (Clic) et ses partenaires (1), le mardi 28 mai de 13 h 30 à 18 heures, dans la salle municipale de Montendre.
Animée par un psychologue La conférence aura lieu de 14 h 30 à 16 h 30 et sera animée par Jean-Luc Douillard, psychologue à l’hôpital de Saintes. Avant et après la conférence, il sera possible de rencontrer les professionnels, associations locales, caisses de retraite complémentaire et services à la personne (2).
La compagnie Decalous, animera l’après-midi par de petits sketches improvisés. Un café d’accueil sera servi à à 13 h 30 ainsi qu’un goûter.
Bien ou mal vieillir Le temps qui passe modifie les identités, les représentations, les perspectives, les liens familiaux ou d’amitié, les ressources, mais également les projets. Le temps qui passe est parfois un privilège quand il est possible d’en profiter, de faire de nouvelles rencontres, de mener des projets différents, avec du temps pour les vivre, les apprécier.
Mais le temps qui passe est aussi parfois celui qui blesse, abîme, angoisse. Surtout quand, autour de soi, s’en vont les êtres chers, que le vieillissement et la maladie sont là.
On peut bien vivre sa vieillesse ou souffrir de vieillir. Au Clic, on estime qu’il est toujours enrichissant de pouvoir rencontrer d’autres personnes avec qui en parler, calmement, en prenant le temps de se regarder, de s’apprécier, de se dire ce que l’on pense.
Dans le même temps, dans le cadre de son programme de prévention, l’Agirc-Arrco convie à une rencontre pour parler de la vieillesse, de ses richesses, des doutes, des souffrances.
Tous ceux qui sont intéressés par ces thématiques, et en premier lieu les retraités, sont les bienvenus. Entrée libre et gratuite.
(1) Mutualité sociale agricole, Carsat, Agrica, Conseil général, Aider 17 et tous les organismes locaux. (2) Pour tout renseignement et inscription, contacter Maryline Allano au 05 45 36 40 17 ou Édith Soulié au 01 71 21 16 51.


Rappel POST INFOSUICIDE.ORG DU mardi 30 avril 2013

MANIFESTATION CONFERENCE MONTENDRE (17) 28 MAI 2013

Conférence "Souffrance et mal être de la personne âgée : prévention du risque suicidaire"

Le 28 mai 2013, de 13h30 à 17h30, à Montendre (17130)

Cette conférence sera animée par Jean-Luc DOUILLARD, Psychologue clinicien -Coordinateur Programme régional de santé - Promotion santé mentale et prévention du suicide Sud Charente-Maritime.

Programme :
- 14h30 à 16h30 : conférence animée par Jean Luc Douillard, psychologue à l’hôpital de Saintes.

Avant et après la conférence, rencontre avec les professionnels du territoire : associations locales, associations de services d’aide à la personne, Caisses de retraite...

La Compagnie Decalous, animera l’après-midi.

Lieu :  SALLE MUNICIPALE de Montendre (rue Saint Pierre)

Entrée gratuite – accueil café et gouter offert

Pour tout renseignement et inscription, contactez :
Maryline Allano au 05.45.36.40.17 ou Édith Soulié au 01.71.21.16.51