Pages

vendredi 14 juin 2013

CONGRES PAROLE D'ENFANTS PARIS DECEMBRE 2013


"Pertes, ruptures et abandons" Congres annuel de parole d'enfants les 5 et 6 décembre 2013 à L'UNESCO, PARIS

Avec entre autre une intervention spécifique sur : Suicide et comportement suicidaire : le silence pour un deuil impossible ? par Marco Vannotti
Le suicide bouleverse, chez les proches, la confiance même dans la vie ; il brise leur perception sociale. Des émotions exacerbées font partie du vécu des endeuillés confrontés à un événement souvent imprévu, presque toujours brutal. Le suicide, par le deuil difficile et persistant qu’il entraîne, a des conséquences profondes sur la
famille.
La dépression grave, l’idéation suicidaire ou le passage à l’acte constituent aussi une menace d’abandon pour l’entourage, appelé à manifester sa solidarité. Secoués, les membres de la famille occultent mutuellement leur souffrance : la taire, pense-t-on, rend celle-ci moins « sensible ». Pourtant, ce ne sont pas les paroles qui font mal, mais les non-dits.
La tendance à se dissimuler la souffrance à soi-même et aux autres soustrait de la protection aux sujets suicidaires qui ont besoin d'en parler et aux proches qui se sentent démunis. Le silence a une valeur incitative au passage à l’acte ; la parole, au contraire, témoigne, elle, de la capacité – solidaire – de faire face ensemble aux difficultés, d’élaborer un peu un deuil impossible.
Marco Vannotti s’est intéressé à la psychiatrie et à la psychothérapie d’inspiration systémique après avoir exercé la médecine interne. Cette expérience l’a porté à s’occuper des répercussions des maladies graves et chroniques sur les malades et leurs familles. Il enseigne actuellement à l’Université de Neuchâtel (Suisse) et, dans la même ville, comme formateur au CERFASY. A Milan, il collabore étroitement avec la formation de l’école de Psychothérapie Mara Selvini Palazzoli.


information programme inscription : http://www.parole.be/unesco2013/fr/presentation.html

livret unesco 2013
Pertes, ruptures & abandons

L’être humain est aux prises avec la conscience de sa solitude fondamentale. En même temps, il éprouve la nécessité absolue des liens à l’autre pour vivre, se construire, grandir, évoluer. Si l’attachement tel qu’il est vécu et appris dans la prime enfance marque de son empreinte toute la vie, nous entretenons, à chacun de nos cycles de vie, des liens et des relations significatives avec les autres.
Au cours de l’existence, de nombreux remaniements des liens, des dépendances et des attachements vont se produire, fruits d’une évolution spontanée ou d’accidents de la vie qui les imposent.
Chaque fois qu’une relation significative s’éteint, brutalement ou à petit feu, par choix ou par contrainte, s’éprouve la douleur de la perte et du manque. Face à l’absence, il s’agit de se réorganiser, de négocier le virage, de passer le cap, de donner une autre place à ce qui a été et de continuer à vivre en tissant de nouvelles relations.
Lors de ce congrès, nous voulons aborder ce qui se passe lorsque les relations qui comptent s’arrêtent :
Le sentiment d’abandon : comprendre la blessure initiale de l’enfant et ses conséquences sur les relations futures ;
La perte d’un être cher dans l’enfance (parent, frère, sœur) et à l’âge adulte ;
L’enfant confronté à l’imprévisibilité de ses figures d’attachement : enfant abandonné, suspendu, balloté, en attente ;
La rupture conjugale ;
La perte de l’unité familiale ;
Pertes et ruptures à l’adolescence ;
L’exclusion sociale : la perte du tissu social qui intègre et donne une valeur à la personne ;
La migration : partir, renoncer, recommencer …
Comment accompagner des enfants, des adultes, des familles qui doivent faire le deuil d’une relation significative (suite à un décès, un suicide, une rupture, un abandon, une disparition, un divorce) ?

Cette question est au cœur de nombreuses souffrances que nous rencontrons chez nos patients.
Comment rompre ou supporter cet isolement non désiré ?
Que faire de ce manque parfois impossible à combler ?
Comment revivre après le deuil ? Que garder du lien après la disparition de la relation ?
Quel secours trouver dans la psychothérapie, mais aussi dans l’art, dans l’action sociale ou dans la philosophie pour alléger le poids de ces questions ?
Quand et pourquoi rompre une relation ? Quelle est l’influence du professionnel de la relation d’aide sur le travail de la
« bonne distance » ? Comment cette question est-elle connotée par les représentations personnelles, épistémologiques, culturelles, philosophiques, sociales de l’intervenant ?