La Mutualité sociale agricole met en place un système d’alerte et de prévention de la santé à la campagne.
![[LEG_LEGENDE]Entre le 1er janvier 2011 et le 30 août 2012, pour les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, on a enregistré 21 suicides et 17 tentatives de suicides dans le monde agricole.](https://lh3.googleusercontent.com/blogger_img_proxy/AEn0k_tpD-6kqnx-E4SUHzvRfG-Euyl7hyH7Gq4BNo_padM47nBuJ6m7gQtNWZZTAn9cqtpIP-0RhLBu9sbAw7nZOxv5hl6yqMRULCnNLXF9Fq6QZWEUx4aAPwW9b1ac6duPTCn5zpMy=s0-d)
[LEG_LEGENDE]Entre le 1er janvier 2011 et le 30 août 2012, pour les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, on a enregistré 21 suicides et 17 tentatives de suicides dans le monde agricole. (ph archivesp. Bats[])
La caisse de Mutualité sociale agricole (MSA) Sud-Aquitaine, qui
couvre les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, propose des séances de
théâtre pour parler de la santé et du stress en agriculture (lire
ci-contre). Ce qui permet aussi d’évoquer la prévention du suicide en
agriculture, un problème méconnu, mais bien présent dans les campagnes.
En mars 2011, le ministère de l’Agriculture lançait un plan national de
prévention du suicide, la caisse centrale de MSA se chargeant de relever
des données précises sur cette réalité.
Dans la région, les chiffres, validés par l’INVS (Institut national de veille sanitaire) sont importants, bien que l’on n’en fasse jamais état dans les statistiques. Entre le 1er janvier 2011 et le 30 août 2012, pour les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, on a enregistré 21 suicides et 17 tentatives. « C’est un sujet délicat, explique Chantal Gonthier, présidente de la MSA, que nous avons choisi d’aborder avec les élus, en nous appuyant sur le réseau des délégués cantonaux qui maillent le territoire. Il s’agit avant tout de libérer la parole, de lever les tabous, car trop souvent les personnes concernées vivent en vase clos. »
La troupe théâtrale En compagnie des oliviers, installée dans les Alpes, joue sa pièce « Il y a un os », qui montre la vie du monde agricole, pas toujours un fleuve tranquille. Une famille à la campagne, deux générations, les problèmes du quotidien, la vie et ses difficultés. En ouverture, projection du film tourné avec le docteur Jean-Jacques Laplante, de la MSA de Franche-Comté (lire ci-contre).
Lundi 18 mars au cinéma Media 7 de Saint-Sever ; mardi 19 mars au cinéma Maule-Baitha de Mauléon (64) ; mercredi 2 mars au foyer rural de Roquefort. Tous les soirs à 20 h 15.
Entrée gratuite, sur réservation à la MSA Sud-Aquitaine, tél. 05 58 06 54 71.
Facteurs aggravants Lors de sa dernière assemblée générale, la MSA Sud-Atlantique avait abordé le sujet avec un spécialiste, le docteur Jean-Jacques Laplante, médecin du travail et directeur de la santé à la MSA de Franche-Comté, mettant en lumière les facteurs aggravants que sont le stress et la souffrance au travail dans ce métier. Les exigences du travail quotidien (7 jours sur 7, souvent sans répit ni congés), la saisonnalité des travaux avec des pics de travail importants, la pénibilité du travail avec une forte proportion d’accidents mortels et l’imbrication entre vie privée et vie professionnelle font que les situations difficiles sont très dures à supporter. Les accidents de la vie privée, les conflits familiaux, doublés des mauvais résultats économiques que peuvent entraîner une année climatique délicate ou une baisse des prix (ou une augmentation des charges) peuvent avoir des répercussions très importantes.
Les situations difficiles sont encore plus mal vécues à cause du sentiment d’isolement du fait de la diminution de la population agricole, de la difficulté de partager avec d’autres les mêmes réalités professionnelles, avec un fort décalage entre les temps de l’agriculteur et ceux de la société, du fait des contraintes de travail.
Déni du risque De plus, il y a un réel déni du risque, à cause d’une population majoritairement masculine, négligente vis-à-vis de sa santé, notamment en cas de fatigue, de stress ou de surmenage, qui peuvent générer des risques graves. La moyenne d’âge est située autour de la cinquantaine, les hommes étant plus touchés que les femmes.
Face à ce fléau, une cellule de prévention pluridisciplinaire a été mise en place à la MSA depuis le 1er janvier dernier, servant à la détection et à l’orientation, avec un rôle transversal entre les différents services et en liaison avec les Chambres d’agriculture des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Ce qui s’est accompagné d’une formation pour 55 personnes de la caisse, travailleurs sociaux, médecins, conseillers agricoles, conseillers en prévention, etc. Le tout est en lien avec le dispositif Eraf (Ensemble pour la relance des agriculteurs fragilisés) mis en place en début d’année avec le numéro vert 0800 62 00 69.
Dans la région, les chiffres, validés par l’INVS (Institut national de veille sanitaire) sont importants, bien que l’on n’en fasse jamais état dans les statistiques. Entre le 1er janvier 2011 et le 30 août 2012, pour les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, on a enregistré 21 suicides et 17 tentatives. « C’est un sujet délicat, explique Chantal Gonthier, présidente de la MSA, que nous avons choisi d’aborder avec les élus, en nous appuyant sur le réseau des délégués cantonaux qui maillent le territoire. Il s’agit avant tout de libérer la parole, de lever les tabous, car trop souvent les personnes concernées vivent en vase clos. »
La troupe théâtrale En compagnie des oliviers, installée dans les Alpes, joue sa pièce « Il y a un os », qui montre la vie du monde agricole, pas toujours un fleuve tranquille. Une famille à la campagne, deux générations, les problèmes du quotidien, la vie et ses difficultés. En ouverture, projection du film tourné avec le docteur Jean-Jacques Laplante, de la MSA de Franche-Comté (lire ci-contre).
Lundi 18 mars au cinéma Media 7 de Saint-Sever ; mardi 19 mars au cinéma Maule-Baitha de Mauléon (64) ; mercredi 2 mars au foyer rural de Roquefort. Tous les soirs à 20 h 15.
Entrée gratuite, sur réservation à la MSA Sud-Aquitaine, tél. 05 58 06 54 71.
Facteurs aggravants Lors de sa dernière assemblée générale, la MSA Sud-Atlantique avait abordé le sujet avec un spécialiste, le docteur Jean-Jacques Laplante, médecin du travail et directeur de la santé à la MSA de Franche-Comté, mettant en lumière les facteurs aggravants que sont le stress et la souffrance au travail dans ce métier. Les exigences du travail quotidien (7 jours sur 7, souvent sans répit ni congés), la saisonnalité des travaux avec des pics de travail importants, la pénibilité du travail avec une forte proportion d’accidents mortels et l’imbrication entre vie privée et vie professionnelle font que les situations difficiles sont très dures à supporter. Les accidents de la vie privée, les conflits familiaux, doublés des mauvais résultats économiques que peuvent entraîner une année climatique délicate ou une baisse des prix (ou une augmentation des charges) peuvent avoir des répercussions très importantes.
Les situations difficiles sont encore plus mal vécues à cause du sentiment d’isolement du fait de la diminution de la population agricole, de la difficulté de partager avec d’autres les mêmes réalités professionnelles, avec un fort décalage entre les temps de l’agriculteur et ceux de la société, du fait des contraintes de travail.
Déni du risque De plus, il y a un réel déni du risque, à cause d’une population majoritairement masculine, négligente vis-à-vis de sa santé, notamment en cas de fatigue, de stress ou de surmenage, qui peuvent générer des risques graves. La moyenne d’âge est située autour de la cinquantaine, les hommes étant plus touchés que les femmes.
Face à ce fléau, une cellule de prévention pluridisciplinaire a été mise en place à la MSA depuis le 1er janvier dernier, servant à la détection et à l’orientation, avec un rôle transversal entre les différents services et en liaison avec les Chambres d’agriculture des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Ce qui s’est accompagné d’une formation pour 55 personnes de la caisse, travailleurs sociaux, médecins, conseillers agricoles, conseillers en prévention, etc. Le tout est en lien avec le dispositif Eraf (Ensemble pour la relance des agriculteurs fragilisés) mis en place en début d’année avec le numéro vert 0800 62 00 69.