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jeudi 21 février 2013

REVUE DE LA PRESSE QUOTIDIENNE LUXEMBOURG

Une personne se suicide tous les quatre jours -
Article du 19 février 2013 sur http://www.lessentiel.lu/fr/news/luxembourg/story/26093918

LUXEMBOURG – Le suicide est la première cause de décès chez les adultes de 18 à 40 ans. Ainsi, plus de 80 personnes ont mis fin à leurs jours en 2011 au Grand-Duché.

10% des salariés au Luxembourg songent parfois à vouloir se suicider. (photo: Editpress)

Souvent banalisé, stigmatisé et mal compris, le suicide reste souvent tabou. En 2011, 81 personnes se sont donné la mort contre 74 en 2010. Une augmentation qui va de pair avec la croissance démographique de la population. Constat choquant: on compte en général 20 tentatives de suicide par suicide accompli. Ce qui, rapporté aux chiffres du Grand-Duché, ferait plus de 1 600 tentatives de suicides en 2011.
«D’aucuns font l’amalgame entre la dépression et la déprime passagère que tout le monde est susceptible de ressentir un jour ou l’autre, explique le psychologue Fränz D’Onghia. La dépression est une maladie grave qui s’accompagne d’une véritable souffrance et nécessite un traitement». Selon des études épistémologiques, trois quarts des personnes qui se suicident souffrent d’une dépression et 50% de ces personnes ont essayé de se procurer de l’aide auprès d’un médecin dans le mois précédant le passage à l’acte.

Les chiffres du suicide suivent la courbe du chômage

La crise et le chômage accentuent les comportements suicidaires. «À chaque fois que le chômage augmente d'1%, les suicides augmentent de 0,79%» indique Fränz D’Onghia, impliqué dans l’organisation des journées nationales de prévention du suicide qui se déroulent du 19 au 21 février. «L’emploi est en général un facteur de sécurité et de stabilité. Il procure un sens à la vie, surtout si la contribution d’une personne est appréciée au sein de l’entreprise. En plus, le fait d’être entouré par des collègues et des amis évite l’isolement».
Pourtant, de mauvaises conditions sur le lieu du travail peuvent devenir une source de stress. Le phénomène du burnout est aujourd’hui bien connu. «Un rythme et une volumétrie de travail de plus en plus intense, une pression accrue et le fardeau du licenciement qui pèse sur de nombreux employés, peuvent engendrer une dépression chez les personnes vulnérables», souligne le spécialiste. 10% des salariés au Luxembourg songent parfois à vouloir se suicider et 6% ont déjà procédé à un plan d’action, selon une étude TNS-ILReS de 2010.
Le psychologue tient à relativiser. Selon lui, les suicides sont rarement uniquement liés au travail et ne touchent pas seulement des personnes présentant des troubles psychiques. Pour faire face à cette triste réalité, la prévention est la meilleure solution et les entreprises devraient davantage s’impliquer pour rediriger les personnes désespérées chez un spécialiste. M. D’Onghia regrette que la prise en charge ne soit pas toujours adéquate au Luxembourg. À l’heure actuelle, la caisse de maladie ne rembourse pas les consultations auprès d’un psychologue.



(Laurence Bervard/ L'essentiel Online)