Dinan : Prévention du suicide. Le viaduc de Dinan en question
Selon les chiffres validés par la sous-préfecture, 17 suicides réalisés à partir du viaduc ont été comptabilisés depuis 2007, le nombre variant d'un à cinq chaque année. Suite aux actions menées par le couple Hervé, de Lanvallay, dont le fils s'est suicidé en août (Le Télégramme du 6novembre), le sous-préfet a organisé une réunion technique, mercredi, à laquelle ont participé les services de gendarmerie, police, pompiers et des Bâtiments de France, ainsi que le conseil général, propriétaire de l'ouvrage, et les communes de Dinan et Lanvallay, représentées par leurs maires respectifs.
Un viaduc aux normes
«On a affaire à un viaduc aux normes, la main courante est à une hauteur de 1,10m. Il s'avère que l'ouvrage ne souffre pas d'insatisfaction normative, il n'est pas dangereux, mais ce n'est pas une raison pour esquiver le problèmedes suicides», indique Laurent Bernard, sous-préfet de Dinan, qui souligne la particularité du viaduc enjambant la Rance, ouvert à la fois aux automobilistes et aux piétons, «ce qui est peu fréquent».
Recenser les meilleurs systèmes de protection
La décision a été prise de recenser les meilleurs moyens de protection, adaptés à l'ouvrage en question. «Les filets ne sont pas forcément un bon système, et semblent plus adaptés aux chutes de pierres. Ils posent également des difficultés aux services de secours. D'autres moyens vont être examinés, comme le rehaussement des balustrades par des vitres en plastique transparent ou l'ajout d'une deuxième rambarde inclinée, en arrière de celle existante», précise Laurent Bernard. L'étude sera réalisée par les services du conseil général, qui rendront leur copie lors d'une prochaine réunion de travail, au printemps 2013.
«Les Bâtiments de France ne sont pas opposés»
L'argument souvent évoqué, selon lequel l'aménagement de protections entraînerait un préjudice esthétique, a été levé au cours de la réunion. «L'avis de l'architecte des Bâtiments de France est obligatoire avant toute installation sur l'ouvrage. Or, les services territoriaux de l'architecture et du patrimoine ne sont pas opposés à l'aménagement de protections, mais ils demandent à être associés au projet. C'est une bonne chose, on avance. Àdéfaut d'être commencé physiquement, le chantier est démarré intellectuellement», conclut le sous-préfet. Le couple Hervé a, quant à lui, remis à Claudy Lebreton, président du conseil général, une pétition, recueillant 5.108 signatures, demandant que des actions soient engagées en faveur de l'installation de protections sur le viaduc.
- Corentin Le Doujet