http://www.letelegramme.com/local/cotes-d-armor/rostrenen-loudeac/lamballe/lamballe/sante-la-prevention-du-suicide-est-l-affaire-de-tous-06-12-2012-1932480.php
Mardi soir, leprofesseur Jean-Louis Terra, psychiatre, a présenté à des professionnels et des particuliers sa méthode pour agir préventivement.
Le professeur Jean-Louis Terra, psychiatre, professeur de psychiatrie à l'université de Lyon 1, chef de service au centre hospitalier du Vinatier (69), avec des mots simples et clairs a donné un message d'espoir. Il a mis en place une méthode appelée aujourd'hui la méthode «Terra» qui permet d'agir préventivement face au suicide. Au cours de son intervention il a balayé quelques tabous.
«Détecter le plus grand nombre»
«Le suicide n'est pas une maladie. C'est une personne qui n'en peut plus et qui est en grande souffrance. Elle ne veut pas mourir. Elle ne veut plus souffrir, elle ne trouve pas de solution à ses problèmes. La personne se trouve dans une situation équivalente à une détresse vitale. Un protocole d'attitudes existe pour être efficace et aller vers la personne qui n'en peut plus. Tout le monde peut être un acteur.» Il ajoute «Nous ne sommes pas dans le soin, mais bien dans l'approche.Un décès sur 50 est un suicide. Il y a trois fois plus d'hommes que de femmes, surtout dans la tranche 67 à 85 ans. Est-ce que l'on va les voir? Est-ce que l'on va les chercher? Le taux de mortalité par suicide chez les jeunes est en diminution comme chez les femmes. Il est nécessaire de faire de la prévention pour diminuer la souffrance et d'avoir sur soi la trousse que j'appelle "un brevet de secourisme psychique"pour être efficace et respectueux. Il faut détecter le plus grand nombre pour éviter un seul décès.» Encourageant son auditoire «allez vers l'autre! L'absence de curiosité est une forme de perversion.» Dans le public, on s'interroge pour connaître le facteur qui montre que la Bretagne a le plus fort taux de suicide en France. Le professeur Terra répond «des études ont montré que le premier facteur est l'alcool, et aussi qu'il y a moins de suicide là où l'habitat est dense qu'à la campagne. C'est pour cela qu'il faut briser l'isolement.» Partout où sa méthode a été appliquée les décès par suicide ont fortement diminué. «Il est nécessaire d'informer le plus grand nombre pour protéger le plus grand nombre», conclut le professeur Jean-Louis Terra.
Formation
Des formations sont mises en place avec la Fondation Saint-Jean de Dieu (Centre hospitalier de Dinan et Saint-Brieuc), la ville de Lamballe et l'Agence régionale de santé. Une soixantaine de personnes ont fait acte de candidature. Il y a liste d'attente. La première session doit débuter dans quinze jours et la seconde en janvier.
- Armelle Thébault