La santé mentale en mal de prévention
Dans le Nord – Pas-de-Calais,
le Montreuillois, l’Audomarois et le Cambrésis sont particulièrement
concernés par la mortalité prématurée par suicide. Alain Lepla,
cadre supérieur de santé au centre hospitalier de Cambrai, nous
explique ce constat et la manière de mieux encadrer les patients.
Interview.
Pourquoi la surmortalité des hommes par suicide est-elle près de deux fois supérieure à celle évaluée au niveau national ?
En zone
rurale, les représentations sociales veulent que l’homme conserve un
rôle prégnant de chef de famille. Acculé par des défaveurs accumulées,
davantage concerné par les comorbidités (alcool, tabac), cet homme va
plus violemment craquer. On compte plus de suicides par arme à feu que
par ingestion de médicaments.
Entre le signalement, la prise en charge et les soins de suite, à quelle étape du parcours votre secteur pèche-t-il le plus ?
La
prévention. Il faut multiplier les lieux de prévention et d’information,
car il y a un moment où la difficulté à toucher le public le plus
reculé devient réelle. Depuis 1998, des permanences d’accès aux soins de
première nécessité (Pass) se mettent en place. Dans le Nord, il y a
seulement trois permanences de ce type.
Pour les
personnes qui échappent à ce maillage, il faut toucher l’entourage,
travailler en réseau avec les services sociaux. C’est ce que nous
faisons avec les centres communaux d’action sociale (CCAS) du
territoire.
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