Face à la recrudescence des suicides chez les soldats américains, le Pentagone finance les travaux d'un neurobiologiste de l'université de l'Indiana, Michael Kubek, qui étudie la thyrotropin releasing hormone (TRH), une neurohormone produite au niveau de l'hypothalamus. Ce chercheur travaille sur un spray nasal qui pourrait permettre de prévenir les suicides. Le professeur Jacques Young, du service d'endocrinologie de l'hôpital de Bicêtre, chercheur à l'Inserm, note que ce projet présente quelques faiblesses : « la TRH, constituée de trois acides aminés, n'est pas difficile à synthétiser, mais il n'y a pas le moindre début d'une preuve d'efficacité contre le suicide ». En revanche, le psychiatre Fabrice Duval (hôpital de Rouffach), spécialiste des liens entre endocrinologie et psychiatrie, prend plutôt la défense du chercheur américain : « Dans la dépression, la sérotonine diminue et la TRH s'active pour la normaliser, mais nous avons constaté que la réponse n'est pas la même selon que les patients ont ou non des antécédents suicidaires. Chez ceux qui sont passés à l'acte, la sécrétion de TRH est abaissée, ce qui va dans le sens de l'approche américaine. » (Le Monde, 01/09)
Source : http://dircom.inserm.fr/synthesedepresse/2012/09/lundi-3-septembre.html